La Grande Faucheuse: Bataille de Sparrows Point
trame sonore de la scène
Péninsule de Sparrows Point, près de Baltimore, 1890
La jeune vampire est campée dans la corniche d'un entrepôt d'un quartier industriel salle, pollué empestant le charbon qui colle à la peau et empli les poumons aussitôt que l'on parle, un air d'une ville pourrie par les cheminées dites... modernes. La gangrel habituée au grand air des plaines de l'ouest ne s'est toujours pas acclimatée au tintamarre de la ville et à la vulgarité de ses constructions d'acier et de briques rouges, mais... c'est ici qu'ils devraient livrer bataille. Ils ont bien manœuvré les anarch, tel une proie que l'on conduirait doucement vers une falaise pour l'empêcher de fuir, à l'exception que la bande d'anarch a été coincé dans une péninsule industrielle avec nul autre option que d'affronter les gangrels pour s'en extirper, une traque de plusieurs semaines qui se terminera cette nuit alors que la bande d'anarch plus de trois fois supérieurs en nombre tentera de briser les défenses des Pelletier.
Rivière de La Somme, France, 1916
Le jeune soldat du Royal 22e Régiment était au coude à coude avec ses camarades dans le fond de la première tranchée du front. Des échelles de bois avaient été placé côte à côte le long de la tranchée pour permettre aux hommes d'en sortir au coup de sifflet des officiers qui sonneraient la charge après la fin du barrage d'artillerie. Un vacarme sans fin semblait déchirer le ciel et la terre alors que les obus volaient pardessus la tranchée pour s'écraser dans le no man's land et les tranchées allemandes quelques centaines de mètres plus loin. Le jeune soldat serrait son fusil Lee Enfield entre ses main à s'en faire blanchir les jointures, la peur lui dévorant les entrailles lui faisant oublier ses vêtements détrempés et couvert de boue. Ce serait aujourd'hui, à l'aube, qu'il aurait son baptême du feu.
Péninsule de Sparrows Point, près de Baltimore, 1890
En contrebas de la corniche ou la dernière de la meute était perchée, elle pouvait apercevoir Keewak tenant seul le centre de la ligne, sur sa droite Mazarin devait être là, mais il était bien caché, quelque part et une dizaine de mètres sur sa gauche, Abigail de la branche des coyotes. Derrière l'entrepôt, les ours cachés et gardés en réserves pour intervenir le moment venu et provoquer un effet de surprise. La gangrel avait confiance que tout ce passerait bien, elle avait déjà vu ses aïeux combattre et elle les savait redoutablement aguerris. Elle ne pu cependant ce cacher à elle même une certaine peur qui tenaillait ses entrailles, mais devant le combat, la peur est saine; elle garde en alerte et permet de ne pas sous-estimer son adversaire. Ceux qui prétendent ne pas avoir peur avant une bataille sont généralement ceux qui n'ont tout simplement jamais combattu. La jeune vampire allait affronter pour la première fois d'autres immortels et elle ne savait pas à quoi s'attendre.
Rivière de La Somme, France, 1916
Le Royal 22e avait sur son flanc droit le First Newfoundland Regiment, des Terre-neuviens, un territoire de l'Empire Britannique qui n'avait pas voulu encore rejoindre le Canada, sur leur gauche, le Royal 22 avait les Fusiliers Mont-Royal et le Régiment de la Chaudière. Les officiers britanniques étaient si convaincus que le barrage d'artillerie qui avait duré plus d'une semaine avait anéanti les tranchées allemandes qu'ils avaient ordonné à leurs hommes de sortir de leurs tranchées en marchant au son des cornemuses, les officiers irlandais sur la droite des terre-neuviens avaient averti les canadiens que c'était de la pure folie, qu'il vaudrait mieux courir et les officiers canadiens comptaient écouter ce précieux conseil. Le jeune soldat pensait sans cesse: courir, sans s'arrêter, quelques centaines de mètres et tout serait fini.
Rivière de La Somme, France, 1916
Pas très loin, le capitaine regardait sa montre à gousset et à l'heure prévue, il siffla et les sergents se mirent à crier aux hommes d'escalader les échelles pour sortir de la tranchée. Des vagues de soldats émergeaient de cet infini serpent de terre pour traverser l'enfer sur terre. Le jeune soldat s'extirpa à son tour de la tranchée boueuse et se mis à courir alors que devant lui s'étendait un paysage lunaire qui ne ressemblait à rien que les yeux d'un homme avaient déjà observé. Un sol labouré par les explosions formaient des trous inégaux partout, de cette géographie imparfaites, des marres se formaient ça et là et une odeur de pourriture nauséabonde planait partout, des rangées de barbelées et d'obstacle gênaient la progression des soldats qui devaient zigzaguer au travers en prenant bien garde de ne pas se prendre dans ces roseraies d'acier tranchant. Devant le jeune soldat, les explosions faisaient voler la terre des dizaines de mètres dans le ciel et les malheureux qui avaient la malchance de s'y trouver étaient tout simplement pulvérisés et on ne les retrouveraient jamais, devant et autour de lui, les soldats se faisaient faucher par centaines cueillis par les rafales de mitrailleuses ennemis.
Péninsule de Sparrows Point, près de Baltimore, 1890
Caché derrière une pile de poutre d'acier, un homme lança une carcasse de lapin mort, signe que la bataille allait bientôt commencer. Lorsque le corps de la petite créature heurta le sol, un coup de feu retenti et toucha Keewak en pleine poitrine qui ne broncha pas d'un iota, il sourit. Des cris retentirent aussitôt et une nuée d'hommes et de femmes émergèrent des entrepôts et de derrière les piles de marchandises dispersés devant la position des gangrels. Ils étaient tous vêtus d'une chemise blanche avec des rayures rouges peintes à la main. Un assaillant sauta sur Keewak et lui planta son couteau en plein torse, Keewak répondit en lui plantant ses crocs dans la gorge et tira net vers la gauche pour lui trancher la tête, le corps inerte de la goule tomba au sol. Presque simultanément un autre assaillant l'attaqua de flanc avec une batte de baseball transpersés de longs clous, il atteignit les côtes de Keewak et tira avec le revolver dans son autre main dans le torse du guerrier qui lança la tête de son camarade au visage du gangrel et brisa son bâton de baseball d'un coup net puis il attrapa son poignet et tira l'homme vers lui et lui transperça le torse de ses 4 griffes. Keewak tenait le centre, mais il serait bientôt encerclé...
Rivière de La Somme, France, 1916
Le jeune soldat était presque arrivé à la tranchée ennemi lorsque ses pieds quittèrent le sol, soulevé par un puissant souffle qui le fit volet pardessus cette dernière, il heurta un muret de sac de sables et roula plus loin. Hébété et sonné, il repris ses sens, dans la tranchée en contrebat, les soldats canadiens se battaient au corps-à-corps avec les défenseurs allemands. Là un soldat tranchait la gorge d'un autre, là un autre plantait frénétiquement la baïonnette au bout de son fusil dans le corps d'un homme qui hurlait de terreur, et plus loin un autre fracassait le visage d'un ennemi avec son casque qu'il tenait par la lanière. Le jeune soldat senti alors un liquide chaud le long de sa cuisse et cru qu'il était blessé, mais il fut soulager en réalisant qu'en fait... s'était de la pisse... sa pisse. Il rampa jusqu'au bord de la tranchée, épaula son fusil et tira sur l'allemand le plus proche en contrebas qui fut atteint en pleine tête, comme la plupart des canadiens, le jeune soldat avait appris à tirer dans sa jeunesse pour la chasse et alors que la cervelle de sa victime se répandait dans le fond de la tranchée se mélangeant avec la boue, il réalisa qu'il avait tué un homme et la main qui tenait le fusil au niveau de la gâchette se mis à trembler.
Péninsule de Sparrows Point, près de Baltimore, 1890
Les Rabbits tentaient de déborder Keewak par sa droite, comme prévu. Mazarin bondit alors hors de sa cachette et déchira le dos de long en large d'une première victime qui n'eut pas le temps de réaliser ce qui venait de lui arriver. Abigail sur sa gauche avait réussi à prendre le dessus sur un premier assaillant et, alors que ce dernier était au sol, elle était pardessus ses hanches et lui fracassait la tête contre une pierre, bientôt, le corps commençait à se décomposer à vue d'oeil et alors qu'Abigail redressait la tête, pour se rendre sur le prochain, elle fut cueilli par un poteau de téléphone qui lui fut lancé en plein torse et elle tomba durement plusieurs mètres plus loin. Le vampire qui avait lancé cette impressionant projectil improvisé bondit brandissant une poutre d'acier d'au moins 2 mètres dans le but manifeste de l'écraser sur Abigail. La jeune gangrel choisi ce moment pour intervenir et sauta en bas de sa corniche, griffes dehors et atteri sur le dos du Dead Rabbits et laboura sa chaire de ses griffes et déchira sa chaire avec ses crocs, l'homme tenta d'aggriper son assaillante d'une main puis il fit un grand saut et se laissa tomber sur le dos pour écraser la jeune vampire qui senti plusieurs de ses côtes se fracasser sous l'impacte, mais elle planta ses griffes dans le milieu de l'épine dorsale de l'homme et déchira jusqu'aux homoplates... bientôt, il ne restait que des cendres et des vêtements en lambeau sur elle.
Rivière de La Somme, France, 1916
Les canadiens avaient pris la tranchée, mais ce n'était qu'une question de temps avant que les allemands n'envoient une contre-attaque. Un sous-officier regroupait les soldats et organisait une défense. Un officier avec une longue vue tentait d'observer la ligne de front '' Les terre-neuviens se font décimer... les irlandais ont pris la première tranchée... mais les anglais continuent de faire sortir leurs hommes à la marche! Ils se font massacrer! MERDE! ''
'' Qu'est-ce qu'on fait capitaine? ''
'' On va tenir la ligne, sergent. '' lui répondit le capitaine.
Un obus allemand s'écrasa au milieu des 2 hommes réunis et ils eurent disparus. Un bouton d'uniforme doré frappé d'une feuille d'érable sous lequel était écrit Canada tomba au pied du jeune soldat qui le ramassa et le mis dans sa poche, c'est tout ce qui restait des deux hommes. Il entendit bientôt des cris allemands, ils contre-attaquaient. Des vagues d'uniformes gris fondaient sur la fragile ligne canadienne. Le jeune soldat se mis à tirer vers les silhouettes encore indistinctes et au fur et à mesure qu'ils se rapprochaient, il pu distinguer les visages des jeunes hommes qui fonçaient vers lui et, le jeune soldat se mis à tirer plus haut, au-dessus de leur tête, incapable de tuer de sang froid un homme qu'il pouvait regarder dans les yeux. Les premiers soldats allemands atteignirent bientôt la tranchée, le jeune soldat se releva et dévia une baionnette avec un coup de son propre fusil puis il envoya un coup de cross au visage de son assaillant qui tomba sur le dos assomé, mais un autre bosh le plaqua au sol et il échappa son fusil. L'allemand lui envoya un coup de poing en plein visage et lui brisa le nez, puis il commença à l'étrangler, le jeune québécois farfouillait dans la boue autour de lui à la recherche de quelque chose à aggriper puis il saisi une petite pelle de tranchée qu'il alla écraser contre la tête de l'allemand, il repris son souffle et regarda autour de lui, la tranchée se remplissait de cadavres de ses camarades et d'allemands. Il ramassa son fusil et s'appuya contre celui-ci pour se relever, il senti alors une brûlure dans sa chaire et à peine quelques secondes plus tard, une deuxième, puis une troisième et du liquide chaud se répendre sur sa peau. Il tomba dans la boue de cette tranchée anonyme sur le front de la Sommes et livra son dernier souffle.
Péninsule de Sparrows Point, près de Baltimore, 1890
Alors que les ombres de deux grizzly entraient dans la bataille. La jeune gangrel se releva et, ne pu s'empêcher de lécher ses mains couvertes de sang... le sentiment de danger s'évapora alors que la puissante vitae lui confèrait un sentiment de puissance qui ne faisait que faire hurler sa bête qui en demandait plus et alors que liquide atteignait sa gorge; elle senti le feu d'une colère fuser jusqu'au tréfond de ses entrailles et jusqu'au bout de ses membres et elle se releva d'un bon et poussa un hurlement bestial. Ce qui suivit ne fut qu'un enchaînement de cris, de coups, de sang... un plasma de rage. Elle reprit contrôle de ses moyens alors qu'elle était au sol, crocs sortis, griffes dehors battant l'air une grosse botte écrasée sur son cou qui la maintenait au sol: '' Sa y'est? T'as repris le dessus? '' lança Keewak. Elle hocha la tête doucement, les cheveux écouettés tellement ils étaient couvert de sang. Keewak retira sa botte. Elle se releva, et constata que ses côtes brisées au début du combat s'étaient regénérées, mais qu'il lui manquait plusieurs doigts, que sa joue était ouverte jusqu'à l'oreille et qu'elle avait un poignard planté dans le bas ventre. Mazarin et Abigail peinaient aussi à marcher, couverts de blessures. Keewak semblait encore frais comme une rose et prêt pour un autre round. 10 cadavres de Dead Rabbits gisaient ça et là en piteux états, et 6 vampires avaient été détruit. Les cadavres furent jeter à la mer avant le levé du jour et les gangrels gagnèrent ensuite un lieu sûr, ils retourneraient à l'ouest.
Rivière de La Somme, France, 1916
Les irlandais et les canadiens, seuls à avoir gagné du terrain le premier jour de la bataille durent abandonner le terrain conquis pour éviter d'être encerclés. Les anglais qui avaient ordonné à leurs soldats de marcher en sortant de leurs tranchées perdirent plus de 14 000 soldats en une seule minute, des régiments entiers furent décimés alors que les mitrailleurs allemands les fauchaient en pleurant voyant que des hommes étaient jetés de manière aussi absurde à la mort. Le jeune soldat fut enterré dans une fosse commune avec des centaines de ses camarades. Durant la bataille de la Sommes, l'armée canadienne engagea dans la bataille 24 000 soldats, de ce nombre 75% ne revirent jamais leur terre natale. Le First Newfoundland Regiment n'avait, après les 30 premières minutes de la bataille, que 68 survivants sur 800 hommes.
La bataille de la Sommes fit rage durant des mois au cours desquels des milliers d'hommes mourraient pour chaque mètre de terrain gagné, au final, la bataille coûta la vie à plus de 450 000 hommes.
Après la guerre, la France fera cadeau au Canada d'un terrain de 30 hectares correspondant au champ où sont tombés les terres-neuviens et y fera érigé la statut d'un caribou qui était l'emblème du régiment des 732 terre-neuviens qui y sont tombés.
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