Down the ladder

1917


  Je me souviens, s'était en novembre; une pluie froide et drue tombait sur mon manteau, dos cambré; je descendais Saint-Laramie et ses immeubles de briques en regardant à peine ses devantures de boutiques que j'avais croisé milles fois... la blanchisserie, la pizzeria, le poolroom, le National Citizen, le bric à brac du vieux Joe, le tout nouveau gazbar de Ricky... c'est là que je devais me rendre. Ricky était un type bien avec une famille, il avait toujours été protégé par la Famille; mais depuis qu'il avait converti sa shop de réparation de calèche pour un gaz bar moderne, il faisit beaucoup d'oseille et il croyait qu'il pouvait ne plus nous payer. Il a eu plusieurs avertissements. J'ai traversé la cour du gazbar, 9h04, pas un client et Ricky lisait son journal derrière le comptoir. Je suis entré et les breloques au-dessus de la porte ont fait des bruits clinquants pour indiquer qu'un client entrait pour avertir Ricky si jamais il était pas au comptoir, mais dans le garage. Il était au comptoir, avec son journal, me voyant entré, il baissa son journal, me salua chaleureusement et me dit: '' Donnie! Sa va fiston? Il me reste du café, tu en veux? '' Je connaissais bien Ricky, sa fille Valentina avait été ma première copine et il m'avait bien accueilli dans sa famille et avait pas fait d'histoire quand on s'est laissé, amour de jeunesse.   J'hésitai un instant à répondre oui, il se lèverait et allait me servir un café et ce serait plus facile s'il était de dos... mais non, j'étais pas un lâche alors je répondis simplement: '' Non Ricky, pas de café pour moi. '' Il sourit et commença à dire quelque chose puis je sortis mon flingue avant qu'on engage une conversation et je vidai les 6 balles de mon revolver sur lui. L'odeur de la poudre fumante au bout du canon, le sang qui se répend sur le sol et je réalisai que sa fille Valentina était apparue entre temps et fixait la scène en hurlant. J'ai rangé mon flingue dans ma poche et je suis parti. C'était la première fois que je tuais quelqu'un, enfin... ce qu'on défini vraiment comme un meurtre dans la Cosa Nostra, vous savez; buttez un type parce qu'il vous a fait un sal coup sa compte pas; vous êtes en fusil contre le mec et c'est facile de lui faire sauter la cervelle, mais butter un mec de sang froid... quelqu'un qui ne vous a rien fait personnellement, sa... c'est un meurtre.   J'ai marché jusqu'au bout de Saint-Laramie, il y avait un immeuble qui trônait tout au bout, on l'appelait ''The Trap''. 2 barres d'immeubles en briques grises longeant une allée avec au bout, fermant ladite allée, un immeuble reliant les 2 barres avec au sommet une sorte de tour ressemblant à un phare. J'y étais jamais entré, c'était la première fois. Lorsque j'y mis les pieds; un gars en costard; Galante, me dis: '' Le job est fait? '' Je lui répondis: '' Ouais, c'est fait; Galante. '' Il me répondit: '' Parfait, la patrone t'attend. ''   Je suis monté les escaliers en spirale jusqu'à la tour; puis entrai dans le bureau de la Patrone ou '' La Madonna''; elle était assise derrière son bureau sur une énorme chaise au dossier de cuir et étirait la vie éphémère d'une clope en jouant avec un portrait de la Vierge Marie au-dessus d'une chandelle.   Elle me regarda de pied en cape comme si j'étais une pièce de viande accroché à un crochet dans le frigo d'un boucher puis elle me dit: '' Approche bambini '' Je m'exécutai. '' Donne moi le flingue '' Je lui donnai le flingue, elle le porta à ses narines et sentis le canon de l'arme comme si l'odeur de poudre qui s'en échappait encore était le plus doux parfum du monde.   Elle sorti de son bureau une lettre du gouvernement fédéral: Mon ordre de mobilisation dans l'armée qui était sensé m'envoyer illico presto à la guerre me faire faucher quelque part en France, elle dit: '' T'inquiète plus pour sa, petit... je m'en occupes; t'as fait ta part du marché; alors je vais faire la mienne. ''   Elle apporta la lettre au-dessus de la chandelle et nous la regardâmes brûler ensemble. Elle tint le papier jusqu'à ce que les flammes lui pincent les doigts puis je vis alors une étincelle bestiale dans ses yeux puis elle porta son poignet à sa bouche et se mordit; elle se leva, me pris par la gorge, me plaqua contre un mur et avant que je n'ais eu le temps de comprendre ce qui se passait; je buvais son sang à son poignet. J'étais confus de la situation, mais ce qui me décontenançait encore d'avantage est le fait que: j'aimais sa.   Une fois que j'eus bu son sang, elle me relâcha, me donna quelques petites tappes maternelles sur la tête puis me tendis mon flingue: '' Maintenant tu vas aller nettoyer ce que tu as laisser derrière. '' Alors que je pris mon flingue, elle laissa tomber une poignée de balle dans la poche de mon menteau et je savais exactement ce que La Madonna voulait dire: J'avais 48 heures pour faire disparaître Valentina.

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