Kitch

LE STYLE AVANT LA SUBSTANCE

Notre premier style, le kitsch est la lingua franca des rues. Chaque quartier de Night City en regorge, surtout ceux consacrés aux loisirs et aux divertissements. Son mantra du « style avant la substance » découle des objets de la vie quotidienne. Colorés et accrocheurs, ils doivent attirer l’œil des acheteurs potentiels en magasin et leur permettre de se distinguer de la foule dans les rues. La fonction est reléguée au second plan ; seule l’apparence compte.
Historiquement, la propagation du kitsch a coïncidé avec la révolution culturelle provoquée par la technologie de danse sensorielle. Fatigués par la dureté de la réalité, de plus en plus de gens ont alors commencé à vivre leurs rêves irréalisables lors de sessions de danse sensorielle. La gloire, la richesse, des sensations fortes, où même la simple satisfaction d’une journée heureuse ; tout était à portée lors d’une session bien réglée. Ce détachement de la réalité a donné naissance à un style clinquant et tape-à-l’œil, marqué par des couleurs criardes et un étalage d’implants qui avaient cessé d’être de simples prothèses ou des nécessités désagréables. En effet, le matériel cybernétique est devenu la pierre angulaire d’une nouvelle sous-culture, obsédée par les modifications corporelles. Le kitsch a résonné tel un cri dans une époque de crise, de guerre et de déclin politique. C’est le style de l’anarchie, d’une rébellion contre un ordre social symbole de la corruption et de corporations toutes puissantes. Bien que brièvement détrôné par l’entropisme quelques années après son apogée, le kitsch est rapidement revenu à la mode et demeure omniprésent et incontournable dans les rues.