Trois culs-de-sac alignés, une piscine dans chaque jardin, des toits en tuile, et un rocking-chair sous chaque porche : Rancho Coronado devait devenir la reproduction du rêve suburbain du XXe siècle, recréée dans un lit de rivière asséché par l’ancien barrage-décharge de Petrochem à la périphérie de la ville. Les brochures s’écrivaient d’elles-mêmes : abandonnez le monstre qu’est devenue la ville et venez vivre dans votre propre coin de paradis. Profitez de boutiques, de services et de divertissements dans votre quartier, et trouvez un bon boulot dans les usines Arroyo à proximité. Vous n’aurez plus besoin de retourner à Night City.
Le financement et la volonté de mener à bien cette vision ne se sont jamais matérialisés. Rancho Coronado est un misérable simulacre de banlieue, un bidonville glorifié lâché sur un sol toxique près d’une décharge. Cependant, nombre de ses habitants sont heureux d’y vivre. Ses propriétaires ont engagé une force de sécurité privée, le quartier est donc assez sûr. Les maisons minuscules, à l’emporte-pièce, n’ont rien à voir avec les villas de North Oak, mais elles n’ont rien à envier aux trous à rats des mégabuildings d’
Arroyo . Et si jamais des navis à ordures vous balancent des déchets au visage, vous pourrez essayer de les réparer ou de les revendre.
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