La tombe de Kaius I
General Summary
Nous sommes partis du Brasier avec l’assurance que nous rattrapions enfin les Réverbères. Après une brève escale à Atur, nous avons atteint Bastion où nous avons fait l’acquisition d’articles nécessaires à l’expédition.
La route était longue et une tempête de neige ralentit notre progression jusqu’à ce que nous atteignîmes la forêt. Là, Annaïg et Yol furent les seuls à percevoir une voix invitante, puis nous avons tous entendu des hurlements d’origine humaine. Lorsque le son des pas dans la neige s’approcha de nous, nous avons pris la fuite. Annaïg se rappela alors que selon des légendes, il y a une pierre mystérieuse dans la région. Les gens qui la touchent deviennent fous et personne ne l'ayant vue et en est revenu. Nous avons pris garde de rester loin de ces phénomènes afin de poursuivre notre route jusqu’au détroit, que nous avons traversé prudemment.
Notre arrivée à Givreroc fut confirmée par la présence d’une statue titanesque dont le visage était à moitié vivant et à moitié squelettique. Elle était agenouillée, une épée à ses côtés ainsi qu’un bouclier portant l’inscription “Arrête. C’est ici l’empire de la mort.”. À ses pieds se trouvaient deux statues encapuchonnées, plus petites. Villiers se rappela que c’est dans cette nécropole que repose la dépouille de Karrn le Conquérant et celles de ses armées, tout comme celles des armées de Galifar I. Valhim trouva les restes d’un parchemin de dissipation de la magie alors que Darius toucha l’une des petites statues. Celle-ci prit vie et nous attaqua en retour. Heureusement, Annaïg parvint à la pousser du haut du sentier et nous avons saisi l’occasion pour nous enfuir.
Nous sommes arrivés à une tour sans toit où se dirigeaient les traces de pas. Celles-ci en ressortaient jusqu’à une autre pièce, puis revenaient jusqu’au mur du fond de la tour, là où était inscrit : “Ici gît ceux dont même la mort craint. L’existence éternelle leur est accordée. Pèlerins, la vie sera votre ignorance et votre aveuglement. Ramenez ici la marque des vaillants et embrassez l’éternité.”. Sur ce mur se trouvaient dix socles, dont l’un était déjà occupé par une pierre impossible à déloger. Les traces de pas s’y rendaient, puis la piste disparaissait, ne menant nulle part.
Nous avons suivi les traces jusqu’à l’autre pièce, dont la porte était ornée d’une épitaphe: “Quand le loup boit, le chien ne peut que le regarder.”. Des cercueils occupaient tous les murs, entretenus par des silhouettes squelettiques. Au bout du couloir se trouvait une pièce en dôme au fond de laquelle se trouvait une porte fermée. Le centre de la pièce était occupé par un squelette dénudé reposant sur une couche de poussière d’os. Des morts-vivants en armure étaient postés en demi-cercle autour de lui et le sol était couvert d’une immense quantité de sang séché. En y regardant de plus près, nous avons constaté que du sang frais s’y trouvait aussi, mais en plus petite quantité, ainsi qu’une dague immaculée. Annaïg reconnut l’origine breloise de l’arme, suggérant que nous suivions Anton Tald.
Nous avons pris le risque d’attaquer le squelette allongé, ce qui anima les morts-vivants qui veillaient sur lui. Le combat ne dura pas longtemps puisque dès que notre sang recouvrit le sol, les squelettes arrêtèrent de se battre et la porte s’ouvrit sur les pierres que nous cherchions. Il semblait y en avoir trois auparavant, mais l’une manquait. Au moment où nous nous sommes emparés des dernières pierres, la porte se referma et le bâtiment se mit à trembler alors que des roches tombaient du plafond. Nous avons alors tenté de fuir, mais pas assez vite. Nous allions être ensevelis quand, soudainement, l’effondrement ralentit, nous permettant de rejoindre la partie centrale du bâtiment où nous attendait un étrange garçon.
Villiers et Darius ont reconnu Thomas, qui avait déjà tiré les Incandescents du pétrin à plusieurs reprises. Après l’avoir remercié, nous avons profité de l’occasion pour l’interroger, mais ses réponses furent évasives : il prétendait qu’il ne pouvait pas répondre à toutes nos questions et il a admis qu’il essayait de nous observer sans se faire remarquer. Toutefois, il affirmait que “Les gens comme moi n’ont pas l’habitude de mentir.” et nous a confirmé que celui que nous suivions était bel et bien Anton Tald. Thomas croyait que nous le suivions en raison du morceau de la prophétie draconique qu’il a reçue, ce que nous croyions être le serment des Réverbères:
Les lègues unis par-delà les fragmentsLe garçon nous a appris que Tald essayait de découvrir ce que signifiait la prophétie et nous a conseillé de faire la même chose. Thomas consentit à nous aider, mais il ne lui était pas possible de nous suivre dans la crypte de Kaius I. Avant de nous y rendre, toutefois, nous devions retrouver trois autres pierres. À l’aide d’un conseil évasif de la part de Thomas, nous sommes entrés dans une pièce identifiée par la statue d’un archer encapuchonné portant deux baguettes et un grimoire. Nous avons traversé un couloir en demi-lune qui déboucha sur une vallée de glace. Sur les versants de la falaise, il y avait des crânes encastrés jusqu’au sommet, dominés par des statues d’archers pointant leur flèche vers le bas. Au bout de la vallée se trouvaient des canons pointés sur nous. Après avoir traversé les obstacles enchantés sur notre chemin, nous avons atteint une autre statue du même archer, mais dont la tête était visible: un crâne. En plus des trois pierres que nous cherchions, nous y avons récupéré plusieurs objets: des pierres précieuses, une baguette et un parchemin. Nous sommes retournés dans la pièce circulaire pour y installer un camp de fortune afin de nous reposer tout en guettant le passage d’Anton Tald. Après ce repos, nous avons posé les pierres sur les socles. Un mot est alors apparu sous le texte qui était déjà visible: “J’abdique”. Il nous a suffit de le dire à voix haute pour tomber dans une sorte d’état second, à partir duquel notre perception était lointaine, comme à travers un filtre. C’est alors que nous avons remarqué qu’un grand escalier en colimaçon trônait au centre de la pièce, là où il n’y avait rien auparavant. Au bas de cet escalier, nous avons atteint une pièce occupée par un brasier bleu s’élevant au-dessus d’un trou infini. La porte permettant d’accéder à la crypte était fermée et le symbole du Choeur des Souverains y apparaissait, dans une matière qui ne semblait pas concorder avec le reste du temple. Mais au centre de la pièce se tenait Anton Tald. Il prétendit que les Réverbères cherchaient à en savoir plus sur la famille Wynarn pour éviter que le Grand Deuil se reproduise. Puis, il a sous-entendu que quelqu'un a provoqué le Grand Deuil et que cette personne veut cacher ses traces. Surpris par ces révélations, nous avons consenti à une trêve pour résoudre l’énigme de la crypte, mais rien n’y fit. À travers nos tentatives, nous avons attiré l’attention des morts, qui nous attaquèrent. Anton Tald profita de l’occasion pour attaquer Yol tout en admettant qu’il connaissait la réponse à l’énigme depuis le début et qu’un sacrifice était requis. L’issue du combat nous donna la victoire, mais au terme de désaccords entre nous, Tald fut poussé dans le vide du brasier et Valhim sauta à sa suite. Heureusement, celui-ci put interrompre sa propre chute et nous l’avons tiré hors du vide, abandonnant notre ennemi à une mort certaine. C’est alors que la porte de la crypte s’ouvrit. Le sarcophage de Kaius I, tout comme la flamme bleue et le symbole du Choeur des Souverains, se détachait de la sensation lointaine que nous avions depuis que nous étions dans la crypte. En l’ouvrant, les marques de Villiers et de Yol ont commencé à émettre une lueur douce. À l’intérieur reposait la dépouille d’un homme trentenaire qui ne ressemblait ni à Kaius I, ni à Kaius II, mais plutôt à Kaius III, l’actuel souverain de Karrnath. Alors que la confusion nous gagnait, Darius remarqua qu’une forme se dessinait sur le mur de la crypte: le continent de Khorvaire. Sa surface devint aussi luisante qu’un miroir, dans lequel nous pouvions voir notre reflet. Puis, une scène nous apparut: un vieil homme entra dans la pièce en portant le corps d’un autre, qu’il déposa dans le sarcophage. Pourtant, nous étions bel et bien seuls dans la pièce. Le vieil homme dit “Puisses-tu emporter le deuil avec toi. Maudit sois-tu de t’être associé à eux. Maudits soient les Silverglades.”, puis il prit l’apparence du défunt et referma le sarcophage sans difficulté avant de quitter la crypte. Annaïg demanda avec inquiétude si Kaius III avait contribué au Grand Deuil. Sans obtenir de réponse face à notre surprise partagée, elle inspecta le cadavre et y saisit un pendentif. Puis, Darius l’aida à refermer le sarcophage et nous sommes remontés, où Thomas nous attendait. Nous lui avons demandé de garder un oeil sur Kaius I, et en échange il nous a proposé de nous transporter instantanément jusqu’à Aruldusk. Il lui était impossible de voir le Brasier en raison d’un enchantement. Juste avant de nous renvoyer près de chez nous, Thomas mentionna que les Réverbères sont inquiétants, mais que d’un certain point de vue nous l’étions tout autant. Par ailleurs, il a laissé entendre la même chose qu’Anton Tald: quelqu’un d’autre que Thomas s’intéresse à nous et aux Réverbères. Il vaudrait mieux être prudent. Le “voyage éclair” fut désagréable, mais le temps qu’il nous avait fait économiser nous permit de faire quelques courses avant de rentrer pour un repos fort bien mérité.
Une famille divisée, un deuil partagé
Un pacte brisé, des jumelles éphémères
Un miroir glacé, un passé réparé
L’histoire est écho, le temps réverbère
Valhim Zannan
Annaïg de Cannith
Villiers Carrel
Darius
Yol
Date du Rapport
01 May 2021
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