Dictem du decenseur
La stratégie de l'Arai immortel
Quand un dictem est prononcé pour la première fois, sa force met au monde, quelque part dans une terre très liée aux dieux, une arai. Ces créatures détestées sont associées aux dictems les plus communs : les malédictions. Quand Eneemir Avishvah fut maudit, c'est Sorahl qui naquit, en plein Arkengard. Iel ouvrit les yeux dans un autre monde avec une connaissance innée, propre à toutes les arai.
Chaque fois qu'un dictem est partagé à quelqu'un d'autre, sa puissance diminue de moitié. Ainsi, le partage ne fera jamais disparaître le dictem. Pourtant, il reste la seule source de soin pour la plupart d'entre eux.
Puisque les arai faibles, comme les nouvelles arai, souffrent de leur dictem, cette solution est la plus favorisées. Ainsi, de nombreux dictem ont perdu de leur superbe à travers les siècles.
Si une personne à qui le dictem a été partagé meurt, sa violence double. Cela dit, si tous les porteurs pleins du dictem (le porteur d'origine et ceux sur qui il a été propagé) meurent, le dictem disparaît du corps de toutes ses victimes et l'arai meurt.
Chaque fois qu'un dictem est propagé à quelqu'un d'autre, la puissance de l'arai augmente. Le dictem ne diminue ni n'augmente d'intensité avec sa propagation.
Quand le dictem est propagé sur une personne, celle-ci devient (comme le porteur d'origine), un "porteur véritable". Or, si tous les porteurs véritables meurent, l'arai les suivra et tous les porteurs partagés seront guéris. Ainsi, la propagation des dictem par les arai est une stratégie de survie, un besoin.
Sorahl n'a jamais voulu partagé son dictem. Cela dit, iel l'a propagé sur des centaines et des centaines de personnes à travers les Laïta'Ray, devenant plus fort.e.
Le dictem
Né avec la malédiction lancée à Eneemir Avishvah, ce dictem a un effet qui dépend de la personne touchée. On parle de "dictem variable", ou encore de "dictem instable". En effet, la malédiction stipule que la cible perdra "le sens qu'elle chérit le plus". Ce sens peut faire parti des cinq sens de base (vue, toucher, odorat, goût, ouïe) ou bien d'autres sens (proprioception, équilibre, maëroception, nociception, ...).
N'ayant jamais été partagé à qui que ce soit, le dictem enlève entièrement l'usage dudit sens, sans qu'il n'en reste rien. Certains exemples célèbres ont éveillé la compassion du public. On peut penser à Nolevee Estha qui jamais plus n'entendit la voix de son amant, qu'elle ne pouvait voir qu'à travers un mur, et donc qu'elle ne pouvait qu'entendre.
Eneemir Avishvah
Enfant Zaëlish moyen, Eneemir était un fin gourmet, et un petit prétentieux. Il lui arrivait souvent de se moquer d'une enfant de son village, qui aimait se bloquer un ou plusieurs sens artificiellement pour "s'entraîner". Un jour, alors qu'il se préparait à une grande compétition, l'enfant portait un bandeau sur ses yeux. Eneemir en a profité pour la piéger et la faire tomber dans une marre de bouse. Le village entier s'est moqué d'elle.
Ce que l'enfant ignorait, c'est que la petite venait d'Aria. Elle en parla à sa mère, qui lui enseigna leur magie, interdite à Aria. Furieuse, l'enfant courut à la compétition qui commençait. Elle jeta alors le dictem sur Eneemir. Le pauvre perdit le goût et ne reconnut aucun aliment, assurant sa défaite. Il voulu alors attaquer la petite, qui continua de le maudire, encore et encore. On raconte qu'elle a créé ce jour là vingt-huit arai. Cela dit, seul Sorahl est devenue célèbre.
Incapable de blesser la fille, de sentir le goût, de dire des choses impolies ou blessantes, incapable même de préparer de la nourriture dont le goût puisse satisfaire quelqu'un, Eneemir devint la risée des siens.
Sorahl
Né à Arkengard, Sorahl n'a entendu parler de sa naissance que très tard. Avant ça, iel a été recueilli par des horbilion diesquis, qui ont voulu prendre soin d'iel et lui ont donné un nom. Iel voulait s'intégrer mais, en même temps, iel entendait les contes des horbilions sur leur vie éternelle, basée sur leur renaissance auprès de leur déesse. Iel ne bénéficierait pas d'une telle chance, mais iel ne voulait surtout pas mourir.
La première fois qu'iel décida de propager son dictem, ce fut sur un nourisson d'un autre village, alors qu'ils étaient en visite. La sensation de sécurité qui l'a enveloppé l'a hanté pendant des années. Après ça, iel propagea plusieurs fois, de plus en plus ivre de la sécurité, puis du pouvoir. Les horbilions diesquis lae découvrirent, et lae chassèrent.
Seul.e, Sorahl parcourut les Laïta'Ray, répendant sa malédiction comme une trainée de poudre, récoltant des dizaines de dons. Iel repensait souvent à son village avec peine et amertume. Finalement, cette peine fut plus grande que son amour pour le pouvoir. Le regret immense, Sorahl rentra, se promit d'offrir de partager le dictem partout où ils voudront, pour apaiser la peine de ses victimes.
Mais Arkengard était occupé, quand Sorahl arriva.
De son village, il ne restait qu'un tas de cendre. On avait annoncé la venue de l'espoir, mais celui de l'arai était perdu. Iel attaqua l'armée infernale, sans se douter de leur puissance. Iel fut attrapée, mise en cage et jetée au tartare, où gisent de nombreuses arai. C'est durant son procès que Sorahl apprit l'histoire de sa naissance.
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