Le Première Mondes
Plus concrètement, le Premier Monde est un royaume chaotique qui intègre des éléments du plan Matériel et du plan de l’Ombre car il leur est juxtaposé.
C’est un modèle qui remonte à une époque où les deux plans ne s’étaient pas encore séparés. En cosmologie,on explique parfois l’emplacement et les relations des trois
plans comme une lumière blanche passée dans un prisme :les trois plans occupaient autrefois le même espace mais, aufil des ères, le plan de l’Énergie négative a déphasé les trois royaumes : il les a attirés à lui mais le plan de l’Ombre est venu très vite, le Premier Monde un peu moins et le plan Matériel a été le plus lent.
Les trois plans sont donc juxta posés mais le Premier Monde a plus d’éléments en commun avec le plan Matériel et le plan de l’Ombre que ces deux derniers n’en ont
entre eux. Il possède aussi de nombreuses caractéristiques que les mortels associent normalement au plan de l’Ombre.
La géographie
Le Premier Monde est à la fois primaire et primitif et ressemble à une version plus grande et plus colorée du plan Matériel. Les autres plans infinis possèdent nombre
d’endroits familiers et constants, mais le Premier Monde est un univers de possibilités où le chemin que l’on emprunte aujourd’hui, en prenant des points de repère, aura changé ou disparu demain.
En cela, le Premier Monde ressemble au chaos du Maelström mais le Vide céruléen est un chaos d’entropie et de destruction, alors que celui du Premier Monde n’est que naissance et fertilité.
Il ne manque pas de lois naturelles, c’est plutôt un mélange de lois conflictuelles à demi-respectées, soumis à la tendance naturelle qui veut que
les vivants cherchent toujours à exploiter les failles de la loi.
Le Premier Monde est une étendue infinie consacrée à la vie sauvage sous toutes ses formes, des forêts d’une taille impossible aux chaînes de montagnes qui reflètent les nôtres mais présentent bien plus de diversité.
Ces endroits fleurissent et évoluent en permanence et les créatures qui les peuplent sont des prototypes de tous les êtres qui existent, à divers stades de l’évolution. Même les phénomènes naturels prennent des formes étranges et, vu de plus près, ce que l’on pourrait prendre pour de la pluie n’est qu’une impression artistique de pluie qui
déverse des océans d’eau sans rien mouiller.
Stabilité et façonnage
Dans le Premier Monde, les lois naturelles ne durent jamais longtemps et ont une fâcheuse tendance à changer d’une région à l’autre, comme si quelqu’un modifiait lentement le schéma du plan¼ ce qui est souvent exactement le cas.
Les constantes sont rares dans le monde des fées et la force de volonté règne en maître : la plupart des habitants et des artefacts les plus puissants du Premier Monde (dont ses mystérieux dirigeants que l’on appelle les Anciens) sont capables de plier et de modeler le monde qui les entoure à volonté.
Le paysage de leurs régions est loin d’être statique mais seul le maître des lieux peut le changer, ce qui en fait des îlots de stabilité bienvenus pour les voyageurs extraplanaires.
Le processus qui permet de modeler le Premier Monde selon les désirs d’une personne s’appelle « le façonnage » et, même si les Anciens sont les seuls capables de l’utiliser à grande échelle, beaucoup d’habitants du Premier Monde s’y adonnent.
Même les visiteurs se retrouvent parfois, à leur insu, en train de manipuler subtilement le paysage et les lois naturelles.
La deuxième forme de stabilité vient des particularités aléatoires. Ces forces invisibles parcourent le Premier Monde comme des comètes et créent des sillons de stabilité de
quelques mètres ou de plusieurs centaines de kilomètres delarge, des pistes sinueuses où les lois naturelles sont fixes.
Ces particularités ne représentent pas de véritable danger pour les habitants mais génèrent des milliers de questions. Est-ce qu’il s’agit des âmes des morts ou de dieux transcendants ? Est-ce un cancer du Premier Monde qui finira par le rendre aussi prévisible et fade que le plan Matériel ?
Quelle que soit la vérité, ces pistes semblent avoir une longueur déterminée, elles durent de quelques heures à quelques siècles avant de s’enrouler
lentement sur elles-mêmes sans laisser de trace. Mais certains habitants craignent qu’elles ne se rallongent régulièrement.
Les cicatrices de brèches restent les formes de stabilité les plus courantes pour les voyageurs qui viennent du plan Matériel. Ces régions apparaissent autour des failles et
des portails ouverts sur le plan Matériel qui laissent filtrer un peu de stabilité dans le Premier Monde.
Ces cicatrices offrent aux aventuriers un point fixe à placer sur une carte et un point de retour, mais les indigènes apprécient rarement ces invasions malvenues : toute créature du Premier Monde qui tombe sur une cicatrice de brèche fait de son mieux pour réparer les dégâts qu’elle a causés avant de passer sa colère sur les responsables
Les voyages
Il est plus difficile de se déplacer entre le Premier Monde et le plan Matériel qu’entre les plans car le Premier Monde existe en arrière-plan de la réalité et non en son sein.
Pour circuler à volonté entre le cosmos conventionnel et le Premier Monde, il faut disposer d’une magie au moins aussi puissante qu’un sort de portail et bien souvent, les voyageurs cherchent plutôt des portails que l’on appelle des brèches.
Ces déchirures de la réalité se produisent au niveau de points faibles entre le Premier Monde et le plan Matériel, là où le tissu de l’univers s’est usé au point de révéler le plan qui existe derrière.
Les brèches arrivent parfois naturellement mais bien souvent,elles résultent d’une puissante magie qui a étiré la réalité au-delà du point de rupture. Là, les êtres des deux mondes peuvent passer de l’un à l’autre en toute impunité.
On repère souvent les brèches grâce à l’énergie qui suinte d’un monde dans l’autre : dans le Premier Monde, la zone qui entoure une brèche se cristallise en une cicatrice stable et sur le plan Matériel, la zone environnante fleurit soudain d’une vieétrange, comme le Premier Monde se jette avec enthousiasme à l’assaut de ce nouveau territoire.
Dans les deux cas, la brèche attire immédiatement l’attention des indigènes qui cherchent à la détruire ou à utiliser ses énergies à leur profit.
Les habitants
Dans tout le plan Matériel, on connaît le Premier Monde comme le berceau des fées d’où les gnomes ont émigré il y a bien longtemps. Pourtant, il abrite bien plus que des
dryades et des pixies.
Ses environnements variés possèdent des écosystèmes cent fois plus complexes que ceux du plan Matériel.
Pratiquement toutes les créatures qui ont un jour existé sur le plan Matériel ont leur prototype dans le Premier Monde et nombre d’entre eux possèdent d’étranges
caractéristiques qui ne sont pas restées sur le modèle final.
Dans le Premier Monde, on trouve des loups avec des tentacules, des oiseaux avec des queues reptiliennes et des blaireaux avec un cou de girafe pour voler le miel dans les
ruches des abeilles intelligentes. Grâce à l’étendue du plan,l’éventail de variations est presque infini et certains disent que les invocateurs puisent dedans pour créer leur eidolon.
Ce monde est dominé par les fées qui vivent en harmonie avec le paysage, comme leurs équivalents du plan Matériel. Pourtant, il serait une erreur de penser que les dryades des
deux plans sont les mêmes car, si leur physique est similaire,leur caractère est bien différent, pour de nombreuses raisons, la première étant l’immortalité des créatures du Premier Monde.
Pour faire simple, les natifs du Premier Monde ne meurent pas¼ du moins pas sans recourir à une puissante magie. Un indigène mortellement blessé se reforme à
partir de la matière du plan, après une période de temps variable, car il est coupé du cycle des âmes. Les habitants du Premier Monde ont donc une conception de la mort, aumieux, floue. Leurs coutumes et leur humour peuvent donc s’avérer involontairement meurtriers pour les étrangers.
De même, les mutations de leur foyer les rendent volages et inconstants, et leurs priorités correspondent rarement à celles des créatures mortelles. Elles sont fondamentalement déconnectées de tout ce qui donne un sens et un équilibre à la vie des mortels et cette déconnexion les rend dangereuses.
Étrangement, le langage change peu au sein du Premier Monde. À quelques exceptions près, tous les êtres doués de parole de ce plan communiquent dans la même langue
universelle dépourvue de nom. Elle a probablement donné naissance à l’aklo et au sylvestre, car les utilisateurs de ces
deux langues la comprennent.
En plus des fées traditionnelles, d’autres races importantes du plan Matériel sont originaires du Premier Monde. Il y a beaucoup de gnomes là-bas mais ils sont immortels et bien plus étranges que ceux du plan Matériel.
Des linnorms parcourent les forêts et les montagnes, ils affirment être les ancêtres de tous les dragons modernes (qui sont supposés descendre des linnorms émigrés il y a bien longtemps).
Et des centaines d’autres créatures, des jabberwockys mineurs aux sylvaniens en passant par les végépygmées, vivent dans les étendues sauvages du Premier Monde.
Pourtant,
la plupart des créatures du Premier Monde ne s’aventurent pas sur le plan Matériel car, si elles mouraient sur un plan autre que le leur, elles cesseraient d’exister. Vu ce
risque, c’est un miracle que certaines fées soient restées assez longtemps sur le plan Matériel pour en faire partie.
Les Anciens
Personne ne règne vraiment sur le Premier Monde mais il existe des êtres assez puissants pour susciter le respect et l’obéissance des autres habitants et de la terre elle-même.
Ces personnalités toutes-puissantes ont de nombreux noms (les seigneurs féeriques, les façonneurs¼) mais pour la plupart des gens, ce sont juste les Anciens. Ils sont à la fois des parents, des dictateurs et des forces de la nature,
ils s’intéressent peu aux cercles et aux cours féeriques du Premier Monde ou du plan Matériel et même les courtisans qui forment leur suite personnelle ne leur importent pas plus que les pique-bœufs ne comptent aux yeux d’un hippopotame.
En général, les Anciens se contentent de communier entre eux, de s’adonner à leurs mystérieux complots et de satisfaire leur curiosité mais quand leurs yeux d’un âge incroyable se posent sur desétrangers, ils peuvent exaucer leurs rêves ou faire ressentir leur influence sur des mondes entiers.
Les domaines des Anciens sont une manifestation de la volonté de leur maître, ce sont donc les zones les plus stables
du Premier Monde mais elles suivent leur seigneur, à moins qu’il ne prenne la peine de les ancrer quelque part.
Il existe sûrement des Anciens dans toutes les étendues infinies du Premier Monde mais, sur Golarion, on utilise ce terme pour désigner huit entités (neuf autrefois) qui vivent assez près pour que l’on ressente leur présence. Voici les membres de cette étrange cohorte.
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