La Chute du Monde des Reflets
Il est dit dans les archives des Elladrins que bien avant Sellandya, les Anciens avaient façonné d’autres mondes. Des mondes érigés dans la lumière, avec des cieux harmonieux et des terres fertiles. L’un de ces mondes, aujourd’hui oublié, portait le nom de Shal'Aneir, le Monde des Reflets. C’était un lieu de beauté éclatante, où chaque pensée trouvait son écho dans les paysages, et où les âmes s’éveillaient à la clarté de la vérité intérieure.
Mais c’est dans ce miroir parfait que la première fissure apparut.
Les Anciens avaient tissé l’ordre et la sagesse autour de Shal'Aneir, mais ils n’avaient pas prévu l’arrivée du Chaos. Comme une brume noire rampant sous la lumière, il s’insinua dans le cœur des habitants, corrompant leur réalité. La personne qui nous rapporte ces événements se nommait Shemyaza, témoin des derniers souffles du monde.
Dans ses écrits, il raconte :
"Au début, cela ne fut qu’un murmure dans le vent. Les rumeurs d’un changement imperceptible, un frémissement dans l’air, un léger pli dans le tissu de notre réalité. Nous ne comprenions pas que le Chaos était déjà là, qu'il marchait parmi nous, invisible et pourtant omniprésent. Le ciel se teintait d’une lueur différente chaque jour, et les ombres dansaient là où il n’y avait pas de lumière.
Les premiers signes furent subtils : des rivières qui s'écoulaient à contre-courant, des arbres dont les branches pliaient sous un poids invisible. Puis, le changement s’intensifia. Les montagnes, autrefois stables, se mirent à bouger comme des vagues sur une mer déchaînée. Les océans se fendirent, laissant apparaître des abîmes où nul être vivant n’osait descendre.
Nous pensions que c’était une anomalie passagère, un défi temporaire à surmonter. Mais les Anciens ne répondirent pas à nos prières. Leurs temples, d’abord des bastions d’ordre, commencèrent à se tordre dans des spirales impossibles, et leurs statues, jadis immuables, prirent vie, leurs visages changeant à chaque regard. La structure elle-même de notre réalité se brisait, et avec elle, nos esprits.
Ce ne fut pas la destruction brutale qui nous terrassa, mais la folie. Ceux qui tentaient de résister au changement sombraient dans une rage sans nom, cherchant désespérément à maintenir l’ordre dans un monde qui ne pouvait plus en contenir. Ils criaient, des larmes de sang coulant de leurs yeux, tandis que leurs corps se déformaient, devenant des créatures grotesques, à mi-chemin entre l’elfe et l’abomination.
D’autres, ceux qui acceptaient le Chaos, s’éteignirent intérieurement, leurs âmes consumées par une torpeur infinie. Ils flottaient comme des spectres dans des jardins d’oasis, des sourires vides figés sur leurs visages, perdus à jamais dans des illusions doucereuses de paix éternelle.
Il n’y avait ni victoire ni défaite, seulement l’éternel cycle de la corruption. Chaque fois que l’ordre tentait de se reformer, il était brisé à nouveau, comme des vagues de destruction pure alternant avec des marées d’entropie. Le monde entier devenait une dissonance, un chant de folie et de confusion où le temps lui-même se perdit.
Vioris se rappelle le dernier instant du monde, un moment figé dans l’éternité :
"Les étoiles au-dessus se sont éteintes une à une, remplacées par des orbes mouvants d’un feu noir, froid comme la mort. Le ciel n’avait plus de couleur, ni de forme. Il était tout et rien. Les continents s’effondraient sous nos pieds, mais nous ne tombions pas. Nous étions suspendus dans un entre-deux, pris dans une marée de cris et de silence absolu, de vie et de mort, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien.
C’est alors que j’ai vu ce qu’il était impossible de comprendre. Le Chaos n’est pas une force qui dévore, mais une danse éternelle. Il n’est ni la fin, ni le début, mais une boucle sans fin, un éternel retour. Ce qui est détruit est recréé, non pas dans l’ordre, mais dans l’inconstance. Ce monde, ce Shal'Aneir, n’a pas été anéanti. Il continue d’exister, mais dans une forme qui échappe à toute raison. Un lieu où la folie est la seule loi, où la transformation est la seule constante.
Mais c’est dans ce miroir parfait que la première fissure apparut.
Les Anciens avaient tissé l’ordre et la sagesse autour de Shal'Aneir, mais ils n’avaient pas prévu l’arrivée du Chaos. Comme une brume noire rampant sous la lumière, il s’insinua dans le cœur des habitants, corrompant leur réalité. La personne qui nous rapporte ces événements se nommait Shemyaza, témoin des derniers souffles du monde.
Dans ses écrits, il raconte :
"Au début, cela ne fut qu’un murmure dans le vent. Les rumeurs d’un changement imperceptible, un frémissement dans l’air, un léger pli dans le tissu de notre réalité. Nous ne comprenions pas que le Chaos était déjà là, qu'il marchait parmi nous, invisible et pourtant omniprésent. Le ciel se teintait d’une lueur différente chaque jour, et les ombres dansaient là où il n’y avait pas de lumière.
Les premiers signes furent subtils : des rivières qui s'écoulaient à contre-courant, des arbres dont les branches pliaient sous un poids invisible. Puis, le changement s’intensifia. Les montagnes, autrefois stables, se mirent à bouger comme des vagues sur une mer déchaînée. Les océans se fendirent, laissant apparaître des abîmes où nul être vivant n’osait descendre.
Nous pensions que c’était une anomalie passagère, un défi temporaire à surmonter. Mais les Anciens ne répondirent pas à nos prières. Leurs temples, d’abord des bastions d’ordre, commencèrent à se tordre dans des spirales impossibles, et leurs statues, jadis immuables, prirent vie, leurs visages changeant à chaque regard. La structure elle-même de notre réalité se brisait, et avec elle, nos esprits.
Ce ne fut pas la destruction brutale qui nous terrassa, mais la folie. Ceux qui tentaient de résister au changement sombraient dans une rage sans nom, cherchant désespérément à maintenir l’ordre dans un monde qui ne pouvait plus en contenir. Ils criaient, des larmes de sang coulant de leurs yeux, tandis que leurs corps se déformaient, devenant des créatures grotesques, à mi-chemin entre l’elfe et l’abomination.
D’autres, ceux qui acceptaient le Chaos, s’éteignirent intérieurement, leurs âmes consumées par une torpeur infinie. Ils flottaient comme des spectres dans des jardins d’oasis, des sourires vides figés sur leurs visages, perdus à jamais dans des illusions doucereuses de paix éternelle.
Il n’y avait ni victoire ni défaite, seulement l’éternel cycle de la corruption. Chaque fois que l’ordre tentait de se reformer, il était brisé à nouveau, comme des vagues de destruction pure alternant avec des marées d’entropie. Le monde entier devenait une dissonance, un chant de folie et de confusion où le temps lui-même se perdit.
Vioris se rappelle le dernier instant du monde, un moment figé dans l’éternité :
"Les étoiles au-dessus se sont éteintes une à une, remplacées par des orbes mouvants d’un feu noir, froid comme la mort. Le ciel n’avait plus de couleur, ni de forme. Il était tout et rien. Les continents s’effondraient sous nos pieds, mais nous ne tombions pas. Nous étions suspendus dans un entre-deux, pris dans une marée de cris et de silence absolu, de vie et de mort, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien.
C’est alors que j’ai vu ce qu’il était impossible de comprendre. Le Chaos n’est pas une force qui dévore, mais une danse éternelle. Il n’est ni la fin, ni le début, mais une boucle sans fin, un éternel retour. Ce qui est détruit est recréé, non pas dans l’ordre, mais dans l’inconstance. Ce monde, ce Shal'Aneir, n’a pas été anéanti. Il continue d’exister, mais dans une forme qui échappe à toute raison. Un lieu où la folie est la seule loi, où la transformation est la seule constante.