2- Point de Glyphe
C'est Ozalis qui les repéra en premier, évidemment. Il s'y connaissait bien dans tout ce qui était marques étranges et autres symboles indéchiffrables. Tu avais souri, amusé encore une fois par la manière dont il sautillait d'un pied sur l'autre à chaque fois qu'il découvrait et cherchait à déchiffrer de nouvelles inscriptions.
Pourtant, cette fois-ci, rien ne lui venait. Il y avait bien des similarités avec quelque obscur parler nilaire, mais sans que ça lui rappelle davantage. Cela dit, ça ne lui disait rien qui vaille. Si des spectres y étaient liés, tout avait pu se passer. Peut-être les habitants de Tahomis avaient-ils déjà viré nébules, du moins peut-être étaient-ils déjà pris par la @nihilame.
Dans tous les cas, les courbes pointillées qui formaient ces étranges glyphes émettaient un léger murmure lancinant. Cela me rappela les bruissements du vent dans les arbres morts, la nuit où les ombres avaient emporté une centaine d'hectares en forêt d’Aartiz.
Le murmure des ténèbres. Le silence du néant.
En fouillant le village, nous en trouvâmes de nombreux autres, un peu partout. Sur le sol, sur les murs en terre, même dessinés au feu dans les joncs du toit du puits. D'après l'organiste et l'odorat de Xelia, ces scripts inconnus semblaient converger vers les montagnes. Cependant, le crépuscule allait bientôt arriver sur nous.
Nous y étions préparés, mais ce n'est jamais une mince affaire ni une décision facile de s'avancer en terrain inconnu alors que les ombres et les spectres pouvaient jaillir des recoins protégés des soleils. Comme tu nous l’as si bien dit, il y avait peut-être encore, malgré tout, une chance de sauver quelqu'un. Peut-être les villageois n'étaient même pas morts, mais si nous attendions, ils allaient surement le devenir. Alors, comme à ton habitude, tu pris la tête et nous avançâmes sans bruit à travers les rocailles et les herbes à flanc de collines, suivant les indications expertes de nos deux amis.
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