Vodacce
Quand vous jetez un oeil par-dessus votre épaule,
jetez-en aussi un par-dessus l’autre. Ne fixez jamais une
femme dans les yeux à moins d’être certain d’être meilleur
bretteur que son mari. Et surtout, si l’on vous lance
un défi, ne tournez jamais le dos, car vous n’aurez pas le
loisir de vous retourner à nouveau. La Vodacce est un
lieu où la moindre parole irréfléchie, le moindre regard
un peu trop insistant, le moindre faux pas peut être fatal.
Les étourdis n’y font pas de vieux os.
À l’exception de quelques basses-terres marécageuses
à l’ouest, utilisées pour la culture du riz et d’autres
denrées agricoles particulières, l’essentiel du territoire
vodacci est constitué de régions montagneuses, ce qui
rend l’agriculture difficile mais se prête à merveille à la
prospection minière. L’ouest de la Vodacce est peu élevé,
proche du niveau de la mer et traversé par tout un réseau
de ruisseaux et de rivières, tandis que l’est est rocailleux,
parsemé de communautés minières qui s’achèvent
en marais au sud de la Fédération sarmatienne, sur la
péninsule de Pióro.
Le pays est divisé en territoires contrôlés par les
sept Princes marchands, chacun doté de ses propres
ressources et de ses propres gardes pour surveiller les
frontières. La traîtrise est répandue en Vodacce. Faire
confiance à son cousin revient à lui tendre le couteau qui
finira dans votre dos.
La Vodacce était jadis le siège de la capitale de l’Ancien
Empire. Ses rues pullulaient de sénateurs, de marchands
et de soldats, chacun vaquant à ses occupations.
Ses bâtiments bruissaient de leurs débats et ses bibliothèques
débordaient des connaissances amassées par une
République prospère.
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