La Fin de l'abomination

Aujourd'hui, le destin m'a présenté une troupe étonnamment diverse. Un certain Samãy et ses compagnons sont arrivés, fatigués et poussiéreux. Leurs visages racontaient des histoires de bravoure et de luttes féroces, des éclats de leur récente bataille encore visibles dans leurs yeux.
 
Rufus, mon ami le mage, qu'ils ont sauvé, est une ombre de ce qu'il fut. Sa malédiction, l'Abhishaap, le dévore de l'intérieur. Il murmure des mots de magie, mais ses yeux trahissent l'oubli qui s'empare de lui. C'est avec un pincement au cœur que je l'ai retrouvé, lui et les enfants qui les accompagnent. Vellor, le jeune garçon au sang elfe, et ses deux compagnons, Hennie et Thaï, sont d'une résilience qui force mon admiration.
 
L'embuscade que nous leur avons tendue était nécessaire. Nous devions jauger la force de ces étrangers avant de leur confier notre quête. Ils nous ont prouvé leur valeur, une preuve non de force brutale, mais de courage et d'habileté.
 
Mais le plus impressionnant était leur combat contre la manifestation corrompue de notre déesse, Kaalee Maee. Une lutte contre une abomination arachnéenne, un affrontement qui restera gravé dans les annales. Moonie, blessée mais intrépide, Kay, agile et déterminé, Brän & Samãy, dont la volonté est aussi inébranlable que leurs talents, et Kethot, l'esprit aussi affûté que ses pouvoirs, ils ont tous montré ce dont les légendes sont faites.
 
A les écouter, la chute du temple après leur victoire a failli être leur perte. Le sol tremblant, les pièces d'or tintant dans un chaos grandissant, ils ont frôlé la mort. Mais le destin, semble-t-il, a encore besoin d'eux.
Lorsqu'ils ont émergé des ruines, couverts de suie et de poussière, un silence respectueux a précédé un orage d'acclamations : nos gens, mes frères et sœurs exilés, les ont salués non comme des étrangers, mais comme des sauveurs, des libérateurs de notre malédiction.
 
Ce soir, le campement est vibrant d'une joie longtemps oubliée. Leurs noms sont scandés, et je sens que ce moment sera un tournant. Peut-être, juste peut-être, l'espoir renaîtra dans les cœurs de ceux qui avaient abandonné tout espoir.
 
Je dois m'arrêter ici. Des préparatifs sont en cours, et je dois veiller à ce que Rufus et les enfants rentre à Neverview. Je les raccompagnerai sûrement, mais pour l'instant, nos héros méritent leur repos.