Orzyks
"... enduisez-en sur la carcasse que vous aurez trouvée. Ensuite vous n'aurez qu'a attendre que l'hydre vienne se repaître des restes (une seule tête suffit puisque qu'elle n'a qu'un seul estomac). Le procédé est complexe mais c'est la méthode la plus sûre pour venir à bout de cette créature si vous la chassez seul(e).
Puisque j'y pense (et que j'en ai vu de près...), quelques mots sur les Ozyrks. Ces créatures ne sont pas originaires d'Abrasia mais d'Yngarend, d’après les nomades avec qui j'avais fait étape, à l'époque où Saline accueillait toutes sortes de choses venues d'ailleurs. Mais ces bêtes étaient devenues trop coûteuses à entretenir après le raz-de-marée. Elles furent cédées au nomades de l'Est et s'acclimatèrent très bien au désert.
Ce sont des animaux massifs et puissants bien qu'assez dociles. Les nomades les utilisent pour les longs trajets mais surtout pour le transport de bois précieux venant de la ceinture tropicale. Je n'en ai jamais chassé cependant j'ai bien observé ces créatures et j'en ai noté plusieurs observations.
Premièrement, les Ozyrks sont futés et observateurs. Leur lenteur nous fait les sous estimés, cependant leurs yeux sont toujours à l’affût des avantages du terrain ou des faiblesses potentiellement exploitables. Deuxièmement, leur défenses sont similaires à une argile de la région qui, parait-il, est très résistante et libèrent une décharge magique lorsque les Ozyrks passent à l'attaque (je n'ai jamais pu observer cela de mes yeux mais tenez-en compte). Enfin, ils possèdent une protubérance au niveau de leur museau qui s'appelle "trompe". Cette trompe peut vous désarmer ou s'emparer d'un objet avec une facilité déconcertante. Les chevaucheurs d'Ozyrks se font soulever par ces trompes afin de monter sur leur dos.
Le nomade qui m'offrit le couvert me raconta un soir une histoire à glacer le sang sur le sentiment de vengeance de ces créatures. Une des femelles du troupeau avait été éventrée un soir par un groupe d'elfes noirs qui avaient attaqués le campement. Le reste du troupeau avait assistés à la scène. Un mois plus tard, les nomades virent un groupe d'elfes noirs progresser non loin d'eux dans le désert. Dès que les Ozyrks les remarquèrent, ils bifurquèrent en direction des elfes noirs et chargèrent. Les nomades eurent beau tirer sur les oreilles des colosses, ils ne dévièrent pas de leur cibles. Les nomades furent projetés à terre et les Ozyrks se précipitèrent sur les elfes noirs.
Les nomades perdirent trois de leurs Ozyrks, mais ces derniers tuèrent 36 elfes noirs. Les Ozyrks piétinèrent, défoncèrent et empalèrent les elfes. Ce fut une boucherie sauvage, un vrai déchaînement. Mon ami nomade me raconta que le plus effrayant fut qu'aprés qu'il ne resta plus des elfes noirs qu'une bouillie sanglante et informe, les Ozyrks se tinrent autour de leurs ennemis morts sans bouger pendant plusieurs heures.
Ils restèrent là, à fixer le résultat de leur brutalité, comme si cela les apaisaient de voir ceux qui avaient tués une des leurs plusieurs semaine auparavant.
Ils n'avaient pas oubliés, ils n'avaient pas pardonnés et n'avaient pas hésités à attaquer. Un tel sens de la vengeance chez des animaux voila qui est fou !
... voilà qui force l'admiration.
Vinyan Dreslard "L'art de la mort, vol. 2"
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