Clair de lune

Ça donne envie. Mais vous n'en avez pas envie

Thérésa Hildegaard — 13/12/2065

Habituellement, Detroit est baigné dans une lueur grisâtre monotone, les astres étant masqués par la brume perpétuelle. Mais de temps en temps, de nuit, les rais nitescents de la lune percent la chape brumeuse. Et c'est jamais une bonne nouvelle.

 

Mauvais présage

Déjà, la lumière de la lune est éclatante. Elle est supposée ne faire que refléter celle du Soleil, mais c'est suffisant pour nous aveugler. Et faire disparaître tous nos repères. Et malgré la percée dans la brume perpétuelle, c'est impossible de lever les yeux pour discerner le ciel qui se découvre probablement.

 

Mais le principal problème du clair de lune est son implication. Selon un ancien scientifique de l'abri, ce serait une phénomène de dépression, qui déplace le couvert brumeux en direction des gros Nuage à leur approche. Selon lui, cela n'arrive que la nuit car la chaleur du Soleil dilate la brume et rend ses déplacements moins remarquables. Je ne sais pas ce que ça vaut comme explication, mais elle a l'air plausible.

 

Peu importe la raison, une éclaircie dans la brume éternelle ne peut signifier qu'une seule chose : un Nuage arrive, et un gros. Du genre qui reste une semaine et dévaste la ville. Les Oiseaux de brume arrivent le matin suivant, seconds précurseurs du chaos à venir.

 

Au moins, on est prévenu à l'avance, dans une certaine mesure. Un jour d'avance pour les plus gros nuages, c'est insuffisant, mais mieux que rien. Les nuages ordinaires, en revanche, ne provoquent pas de telles perturbations. Et tant que nous n'aurons pas un moyen de les détecter longtemps à l'avance ils resteront une source de destruction, et le clair de lune un triste présage.


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