La Voie du Murmure

Source Pathfinder V1
Embrassant l’antithèse même de la vie, la voie du Murmure exhorte les ambitieux et les cyniques à accepter une philosophie simple et fataliste : la vie n’a aucune valeur et son extinction est la porte qui conduit à un âge d’or d’ordre et d’immortalité.
Les adhérents de la voie du Murmure, loin d’être des nihilistes, voient le passage vers la mort-vivance non pas comme une malédiction ou une punition,mais plutôt comme la plus grande des transcendances qu’une créature vivante puisse expérimenter. Pour cette secte, la vie épuise l’écologie et c’est une dépense inutile que les mortels doivent subir avant de passer au-delà du voile de la mort.

On ne peut apprendre la philosophie de la voie du Murmure dans des livres, pas plus qu’elle ne peut être démontrée pour les nouveaux membres. Elle ne peut qu’être énoncée, chuchotée par des bouches poussiéreuses qui ne respirent plus dans les oreilles de ceux qui sont sur le point de transcender leur fragile existence. À son niveau le plus basique, c’est l’exaltation de la voie de la mort-vivance, principalement par la lichéfaction.
Les liches sont idéalisées au-dessus de toutes les autres formes de morts-vivants à cause de la difficulté et de la mortalité potentielle de la transformation, mais également parce que seuls ceux qui ont la volonté et le génie de découvrir et de suivreleur propre voie peuvent atteindre cette sinistreimmortalité.
Pourtant, au-delà de la simple recherche d’un pouvoir personnel, la voie du Murmure cherche à changer le monde. Pour elle, Golarion est un endroit chaotique et dangereux, assiégé par sa propre diversité de créatures, de cultures et de possibilités. Sous la férule de princes morts-vivants méritants, le monde entier doit être purifié et devenir un royaume de la mort ordonné, mais ne doit pas pourrir dans le calme.
Ils le voient plutôt comme un monde éternel unifié sous la bannière unique d’un état, d’un but, d’une cohérence et d’une paix. Il n’existe ni doctrine écrite ni voix qui chante les louanges de la voix du Murmure. Le chemin vers la lichéfaction est unique pour chacun, tout comme l’est la vision du monde à venir et le chemin vers cette sinistre perfection.
La secte rejette l’écriture de leur philosophie et les ouvrages qui prétendent détailler leurs traditions ne sont que les propos de mécréantsou de nécromants exilés.
Les serviteurs de la voie du Murmurerecherchent activement ces livres afin de les détruire. Les secrets les plus précieux de leur credo sont seulement transmis par des langues desséchées à des oreilles avides d’illumination.
Les disciples forment des sectes à l’intérieur d’une philosophie plus grande, partagent leurs connaissances avec leurs pairs et cherchent à préparer le monde à leurs visions uniques deson inévitable disparition. Pendant des siècles, de nombreux adeptes de la voie du Murmure ont idéalisé le plus tristement célèbre d’entre eux, Tar-Baphon , connu sous le nom du Tyran qui Murmure. Bien que le légendaire roi-liche ne soit pas parvenu à tuer Aroden , le patron divin de l’humanité, et donc à provoquer la ruine du monde, les ambitions du Tyran se sont, au fil du temps, réalisées. Ainsi, nombreux sont les suivants de la secte à penser qu’ils vivent au seuil de leur utopie morte et qui ne cherchent plus à amener la ruine sur le monde.
Ils aspirent plutôt à élever leurs propres demeures vers l’inévitable terre promise. À présent, tandis que la voie murmure à travers les ombres du temps, ses interdictions de la mort et de la perfection morte-vivante n’ont plus le fatalisme de ceux qui se préparent à mourir, mais l’impatience de ceux qui se consacrent à devenir les dirigeants d’un nouveau monde, peuplé de morts.
Là d’où la voie murmure
Les origines de la voie du Murmure sont nimbées d’ombre ,les ombres les plus épaisses en fait, alors que la preuve la plus ancienne de l’existence de cette philosophie fataliste remonte à l’âge desTénèbres.
Personne ne peut dire qui a fait de la poursuite de l’immortalité le dogme d’un culte morbide, et il est probable que la voie se soit développée au fil de générations de nécromants partageant les mêmes idées, de leurs apprentis, d’adhérents vulnérables et d’esclaves endoctrinés. Rares seront ceux à être au courant des atrocités commises sous le couvert de l’époque la plus sombre de Golarion, mais le fait que des âmes dépravées aient eu une telle influence, que leurs horribles obsessions soient passées du fantasme à la doctrine, attirant les esprits traumatisés de cette période et traversant les âges, n’offre qu’un aperçu de la terreur inégalée de ces temps bien sombres.

La voie du Murmure ne se réclame d’aucun fondateur, prophète ou muse divine ; elle est et elle existe seulement en tant que réalisation à la portée de ceux qui sont suffisamment intelligents, réalistes, perspicaces et ambitieux pour la comprendre. Elle n’a nul besoin de l’histoire et de la mythologie, pas plus que des principes mathématiques ou des lois de la physique, et de la même manière, ne demande à aucune croyance d’être vraie. Ceux qui la comprennent l’acceptent en tant que fait et œuvrent à atteindre l’utopie idéalisée qui croupit en son cœur.
Ceux qui ne craignent ni la voie, ni les changements fondamentaux qu’elle signifie pour le monde vivant, embrassent plus volontiers le néant ultime de la mort qu’ils ne se privent du confort éphémère d’un monde chaotique.
Ainsi sont les interprétations de la voie et ses adhérents n’ont besoin d’aucune ascendance ni d’aucune raison pour poursuivre ses objectifs, en dehors de la promesse des sombres pouvoirs et de l’influence immortelle qu’ils détiendront dans le monde idéal, peuplé des cadavres de leurs rêves. Personne ne doute de l’impact du Tyran qui Murmure, l’adepte le plus terrifiant de la secte, sur la philosophie même qu’il bâtit sur la poursuite du pouvoir. Au cours de l’âge du Couronnement, le roi-sorcier Tar-Baphon étudia la voie du Murmure et souhaita utiliser ses secrets pour lui-même.
Explorant ces mystères, il se convertit finalement à elle et devint l’un des adeptes les plus en vue et les plus connus de l’histoire de la secte. Après sa défaite face à son plus grand ennemi, le dieu vivant Aroden, Tar-Baphon revint finalement dans le monde sous la forme d’une puissante liche et fut surnommé le Tyran qui Murmure. Jusqu’à aujourd’hui, la voie du Murmure continue d’occuper les terres autour de Gibet , le site où le roi-sorcier a été emprisonné, et leur bastion le plus important est le redoutable monastère voisin de Renéglise. Si ses adeptes continuent pour la plupart de chercher leur propre chemin vers la mort-vivance et la manière d’accomplir les objectifs de la voie, nombreux sont ceux à voir en Tar-Baphon le champion de l’ordre et à croire que sa restauration sera la façon la plus sûre de hâter la fin du monde.
Beaucoup considèrent le Tyran emprisonné comme un roi déchu, en particulier avec la mort du dieu Aroden , et cherchent à le libérer afin de régner sur un monde terrifié par l’effrayante possibilité de son retour.
Chercher la voie

Certains recherchent la lichéfaction uniquement pour le pouvoir que confère l’immortalité, tandis que pour d’autres, ce n’est qu’une manière de vaincre le temps, d’accomplir leurs objectifs avant de tomber sous le coup du jugement cruel d’une mort soudaine. La philosophie de la voie du Murmure attire les gens froids, calculateurs et relativement dépourvus d’émotion. Le chemin de l’immortalité qu’elle offre séduit également les mégalomanes et les adeptes assoiffés de pouvoir. Mais si l’on tient compte qu’ils se dévouent corps et âme à cette philosophie, les uns comme les autres ne sont pas des disciples passifs. Ce qui lie les adeptes de la voie du Murmure, ce sont les secrets d’un chemin illuminé vers la mort-vivance.
Les adeptes découvrent l’éthique de la secte de différentes manières. Certains ont été recrutés par des disciples cherchant à orienter leurs connaissances et leur pouvoir vers le voile de la mort. D’autres sont tombés sur une référence dans un ouvrage poussiéreux, qui les a conduits à enquêter plus avant. D’autres encore gravitent dans l’entourage de la voie du Murmure après qu’ils sont devenus des morts-vivants, et utilisent les secrets de cette philosophie pour maîtriser leur nature et atteindre les sommets du pouvoir.
Rejoindre l’organisation et devenir un disciple de la voie du Murmure est au départ d’une simplicité trompeuse. Un adepte commence par être initié aux secrets principaux de la vie et de la mort, qui constituent les pierres angulaires de la philosophie. À partir de là, il en apprend plus sur l’enseignement oral à long terme, qui comprendra finalement les instructions nécessaires à une lichéfaction réussie.
Chaque membre détenant une partie différente du secret, les disciples forment un réseau de compétences et de théories spécialisé dans la nécromancie, qui fait de la voie du Murmure l’autorité absolue en matière de morts-vivants. Une fois que les adeptes commencent à être instruits dans les principes de la secte, le pouvoir de la philosophie s’établit et s’insinue au plus profond de leur âme, les préparant pour un transfert couronné de succès lorsque le temps de la transformation sera venu.
Au fur et à mesure de leur progression à travers la multitude de rites intimement liés à la doctrine, leur corps et leur âme s’enchaînent à la voie. Les initiés qui s’écartent du chemin vivent rarement plus d’une année et lorsqu’ils expirent, ils se dissolvent en une cendre grise et granuleuse. Les disciples de la voie du Murmure infiltrent les grandes académies de magie et d’autres lieux de savoir magique partout sur Golarion. Là, ils dissimulent leurs penchants pour la nécromancie et observent les initiés potentiels.
Ils finissent par nouer des contacts avec eux et par tenter leur esprit curieux grâce à des promesses de vie éternelle et de grande puissance. Pendant leur séjour dans ces lieux d’enseignement magique, les adeptes dévorent toutes les connaissances disponibles à même d’aider l’organisation et ramènent toutes ces connaissances aux érudits du culte, qui le partagent avec le groupe entier par le biais de leurs bibliothèques mémorisées. En plus des universités magiques, la voie du Murmure infiltre les groupes influents et les gouvernements, et cherche toujours à appâter les puissants en leur promettant un pouvoir et un contrôle plus grands une fois qu’ils seront allés au-delà de la tombe.
La voie du Murmure est organisée assez librement et la hiérarchie n’y a pas grande importance. Nombreux sont ses membres à nier l’existence d’un chef et le rang au sein de la secte est en général déterminé par deux facteurs : l’âge et la puissance. Le respect est dû aux adeptes exceptionnellement vieux, qu’ils occupent ou non des postes à responsabilité. Le pouvoir, qu’il ait été obtenu par la ruse, la connaissance, la richesse ou la maîtrise des arts profanes ou divins, cherche toujours à se hisser au sommet de n’importe quel système et à le contrôler. Les disciples n’ont que faire des règles et des consignes, et considèrent que celui qui adhère à cette philosophie est une bonne recrue pour le groupe.
Ceux qui échouent ont tendance à s’écarter eux-mêmes de l’organisation, souvent victimes des esclaves morts-vivants de leurs pairs plus ambitieux, et en tant que telle, l’épine dorsale philosophique de la voie du Murmure est un système auto-correcteur. Les adeptes ont leurs projets et leurs intérêts personnels et se regroupent naturellement avec ceux qui partagent les mêmes idées, formant ainsi des cellules spécialisées.
À l’instar d’une académie, la voie du Murmure est structurée en départements. Ces factions se constituent généralement autour de courants philosophiques et d’écoles de pensée de la mort-vivance. Certains disciples se trouvent des buts communs et partagent leurs connaissances. Leurs cellules se consacrent à la méthode de création d’un type de mort-vivant particulier, et passent des années à la perfectionner ou à découvrir les secrets pour devenir l’un d’entre eux. D’autres factions populaires de la secte vénèrent une divinité particulière. En général constituées de prêtres, elles attirent pourtant aussi des non initiés, dont la foi en ces divinités Mauvaises est forte.
Si la plupart des membres de la secte sont avides de pouvoir et égocentriques, certains sont des nécromants à la tête d’une armée de morts-vivants. Cependant, nombreux sont ceux au sein de la voie du Murmure à constituer des régiments de morts-vivants inférieurs et à les enfermer dans une servitude décérébrée.
Ils considèrent ces créations comme des machines, des animaux familiers voire des enfants. Ces nécromants et ces prêtres prolifiques s’enorgueillissent de leur apparence et vont jusqu’à les décorer ils gravent des runes dans leurs os, cousent des broderies reconnaissables dans leur chair et même incrustent des métaux et des pierres précieux dans leur corps.
Là où la voie souffle
Tandis que les adeptes de la voie du Murmure tracent leur route corrompue à travers le monde, on trouve la plus grande concentration de ces vils fanatiques dans les nations du Le Geb , à cause de son respect et de son acceptation des morts-vivants, et de l’Ustalav, où se trouve son principal champion et son membre le plus célèbre, Tar-Baphon le Tyran qui Murmure.
Ceux qui suivent les enseignements de la secte considèrent que la région montagneuse de l’Ustalav appelée le Virlych est leur territoire souverain, la nation non reconnue de leur union.
La plupart des habitants sains d’esprit ne veulent rien avoir à faire avec cette contrée hantée, et nombre des disciples de la voie du Murmure ont la tranquillité qu’ils recherchent dans les forteresses de leur ordre. À côté de la prison du Tyran à Gibet , le monastère de la maison des Blêmes est le quartier général de l’organisation.
Il abrite des adeptes encore en vie et d’autres qui ont emprunté le chemin de la voie avant même le règne de Tar-Baphon . Ici, des membres importants de la secte intriguent pour la libération de leur champion déchu et développent leurs propres méthodes pour atteindre la mort-vivance, même si de telles obsessions vont et viennent.
Le monastère se dresse pourtant depuis un millénaire, tel un bastion contre les ennemis des nécromants, entretenu par une fraternité blasphématoire de moines morts-vivants dirigée par le maléfique ancien appelé le Moine gris. Là où l’on accepte les morts-vivants, la philosophie de la voie du Murmure gagne du terrain.
Dans la cité corrompue de Kaer Maga, les zombies sont assistants et serviteurs au sein du quartier d’Ankar-Te et un nombre respectable des nécromants locaux sont des disciples de cette organisation.
En fait, certains des zombis les plus réussis (le terme poli à Ankar-Te est « deux fois nés ») viennent des laboratoires des agents de la voie. Si, officiellement, on soutient qu’aucun mort-vivant intelligent ne s’y trouve, les adorateurs de la voie du Murmure ne sont pas si naïfs.
Au Le Geb , la secte agit au grand jour, en général en parallèle avec le culte d’Urgathoa .
Dans cet environnement tolérant, ses membres ont leurs lieux de culte dans le pays et vont audelà de leurs prérogatives habituelles en occupant les rôles de conseillers et de nobles. Dans ce pays, la voie du Murmure fonctionne comme une institution académique, instruit les nécromants et entretient des laboratoires qui cherchent à faire avancer les expériences de ses membres sur le voile entre les mondes de la vie et de la mort, ainsi que sur la création de nouvelles abominations mortes-vivantes.
Agent de la tombe
Les disciples de la voie du Murmure apprennent des rites secrets qui les aident à poursuivre leur cheminement corrompu vers l’immortalité. Chaque pas les rapproche un peu plus du secret final. Les plus prometteurs sont invités à rejoindre une élite dans l’organisation.
En tant qu’agent de la tombe, ces membres servent les désirs de leurs dirigeants actuels mais plus souvent qu’à leur tour, ils n’agissent que pour une cellule ou une faction. Les agents de la tombe ont accès aux plus grands secrets magiques de la voie du Murmure dans leur quête pour la mort-vivance. Ils bénéficient de traits semblables à ceux des morts-vivants avant leur élévation finale à un état au-delà de la mort.
En plus de leur capacité à dissimuler leurs intentions et de l’ampleur de leurs connaissances, ces ignobles pouvoirs sont d’une aide précieuse lorsqu’il s’agit d’amener des magiciens et des prêtres puissants sur le chemin de la voie du Murmure et de rassembler des reliques impies, des composantes de sorts, des cadavres et des secrets morbides éparpillés à travers Golarion.

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