Le Geb

Trois cents ans après la chute des célèbres quatre pharaons de l’Ascension, le pieux tyran Kénaton apporta un semblant de stabilité à l’empire en déclin, débarrassant l’Osirion de ses ennemis et raffermissant son emprise sur ses provinces éloignées. Au lieu de disparaître au-delà de l’horizon pour un exil éternel, Geb , un nécromancien maléfique, se rendit dans la colonie la plus au sud de l’Osirion , la conquit et lui donna son nom avantde la refaçonner à son image nécrotique. Des décennies après son accès au pouvoir, il entra en conflit avec l’archimage Nex ,qui avait unifié un pays dans les plaines situées au nord du royaume du nécromancien, lui coupant l’accès par voie de terre aux marchés de la route Dorée. En –892 AR, les ambitions territoriales de Nex et Geb générèrent un conflit ouvert catastrophique qui allait durer des siècles. La guerre atteignit un terrible apogée lorsque Geb dévasta Le Nex , affamant la population et mettant l’archimage aux portes de la défaite. Nex riposta par une série de cataclysmes magiques qui tuèrent des milliers et des milliers de Gebbites. Affolé par l’ampleur de la dévastation, Geb ranima tous les morts pour lever une grande armée de morts-vivants qu’il envoya de suite au nord. En 576 AR, après près d’un millier d’années d’une guerre mutuellement destructrice,les armées mortes-vivantes de Geb firent une dernière percée vers Quantium et atteignirent les murs du palais de Nex, le Bandeshar. Une fumée jaune empoisonnée asphyxia la capitale de l’archimage et tua des milliers de gens, mais Nex s’échappa apparemment dans un demi-plan appelé le Refuge de Nex et n’en revint jamais. Malgré sa victoire apparente, Geb était persuadé que son vieil ennemi avait survécu et il passa les décennies suivantes en proie à un amer ressentiment, attendant en vain ce qu’il pensait être le retour imminent de Nex . Les serviteurs de Nex, appelés les seigneurs de l’Arc du Nex, semontrèrent aussi très résilients et, à sa grande frustration, repoussèrent de nombreuses attaques sur le Bandeshar destinées à sceller Nex pour l’éternité. Enfin, en 632, Geb ne put plus supporter ses tourments et mit fin à ses jours par un suicide rituel. Mais même dans la mort, sa haine ancra son âme sur Golarion où il devint un fantôme. La société gebbite se dédia alors entièrement à la nécromancie. Des milliers de fanatiques dévoués à Geb se suicidèrent aussi pour lier leurs âmes mortes-vivantes à leur souverain fantomatique, lui jurant une fidélité éternelle dans cet ultime acte d’obéissance. Aujourd’hui, plus de 4 000 ans plus tard, la société gebbite est majoritairement composée de morts-vivants et la plupart des vivants du royaume sont soit des esclaves, soit de la nourriture. Un corpus complexe de documents légaux appelé les « lois des Morts » protège les droits des mortels et des morts-vivants intelligents du Le Geb en régulant l’alimentation des morts-vivants voraces, en interdisant certains aspects de la nécromancie, en condamnant la canalisation d’énergie positive et en spécifiant comment traiter et entretenir les esclaves vivants comme morts-vivants. Ces règles protègent nominalement les vivants (appelés les « Vifs »dans les lois des Morts) contre les attaques des morts affamés. Mais les goules de la basse noblesse du Geb et quelques vampires insatiables ne se considèrent pas liés par ces lois et risquent souvent des poursuites légales et une mort définitive pourassouvir leur gloutonnerie. Par décret royal, à moins d’une spécification contraire, tous les mortels qui meurent sur le sol du Le Geb sont réanimés sous forme de morts-vivants décérébrés et envoyés travailler dans les riches champs du pays ou les luxueux manoirs urbains. Afin d’éviter un tel destin, les mortels qui ont des affaires à traiter au Le Geb veillent souvent à s’assurer d’être changés en morts-vivants intelligents s’ils venaient à périr. La plupart des mortels évitent tout bonnement de se rendre au Le Geb . Les nécromanciens mortels sont une exception, en grande partie parce qu’ils savent comment se protéger de la dépravation de la noblesse du Le Geb . Les nécromanciens les plus puissants et les plus ambitieux du Le Geb rejoignent les rangs des Seigneurs Sanglants, les soixante appentis que Geb entraîne personnellement à la capitale et charge de gérer les affaires quotidiennes du royaume. Autrefois, les seigneurs Sanglants étaient tous des mortels, mais ils comptent aujourd’hui une majorité de morts-vivants, dont des vampires, des âmes-en-peine, des momies, des ombres et des liches. Le Geb ne cherche pas à entrer en conflit avec les autres pays, malgré les attaques effrontées que lancent souvent des héros en herbe dans l’espoire de détruire le royaume des morts-vivants. Les tensions avec Le Nex s’apaisèrent une fois son dirigeant loin de Golarion et les récoltes moissonnées par les zombis et vendues au nord font parties des exportations les plus prospères du pays. Les morts-vivants de la classe dirigeante du Le Geb ne vieillissant pas, ils peuvent se permettre de jouer sur le long terme et de se montrer patients, ourdissant des complots politiques qui s’étendent sur des siècles et se plongeant bien plus profondément que quiconque ne s’en rend compte dans les méandres de la politique internationale de la mer Intérieure. Au cours des derniers siècles, Geb s’est retiré des affaires courantes, laissant la gestion du quotidien entre les mains très capables de sa reine-liche prisonnière, Arazni était jadis le héraut d’Aroden, que Geb releva cruellement d’entre les morts pour lui faire payer les attaques que les paladins du Dernier-Rempart lançaient régulièrement contre son pays. Elle régna des siècles sur Le Geb avant de fuir ce royaume et son dirigeant. Arazni disparue et Geb plus certain que jamais que Nex est sur le point de revenir, il reprend un rôle bien plus actif dans le gouvernement de son pays. Les macabres avenues de Méchitar grouillent de processions squelettiques qui célèbrent en public la renaissance de Geb et l’on sait que les agents du roi-fantôme rassemblent des ingrédients rares dans le monde entier pour ce qui semble être une série de rituels nécromantiques obscènes à célébrer lors de cérémonies de grande ampleur. Loin du reclus mélancolique qui cherchait une solution dans le suicide, Geb est aujourd’hui en train de préparer son royaume immortel et sa personne à un grand destin.

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