La purpurine Physical / Metaphysical Law in Les Voileterres | World Anvil

La purpurine

Rares sont les menaces de Vertoile qui effraient réellement le courageux peuple Cenn. La purpurine, à cause des mystères qu’elle recèle encore, et de ses effets dévastateurs, est définitivement l’une d’entre elles. Depuis près de deux siècles, les habitants de la forêt quadrillent leur territoire régulièrement, inlassablement, afin de débusquer les foyers d’infection lorsqu’ils se déclarent. Trop tarder à intervenir reviendrait à risquer l’intégrité du Refuge dans son ensemble.    

Manifestation

La purpurine tire son nom de sa couleur : un rouge vif et profond. Elle prend l’apparence d’une sorte de mousse très fine qui agit comme une seconde peau élastique, recouvrant petit à petit les surfaces qu’elle colonise. Sous cette gangue écarlate, les végétaux semblent se tordre et se déformer, et adoptent une apparence méconnaissable.   En s’étendant dans l’environnement autour d’elle, la purpurine recouvre tout : les arbres, les plantes, les rochers… Cependant, son emprise n’est que superficielle sur les surfaces minérales, et si elle peut se déplacer dessus, c’est là qu’elle est la plus vulnérable. En revanche, lorsqu’elle s’attaque à la végétation ou à tout organisme vivant, celui-ci est définitivement perdu et ne pourra jamais être purifié, car le mal pénètre en profondeur et creuse ses profondes racines dans le bois, dans la sève et dans la chair.   La purpurine se déplace relativement lentement : une dizaine de centimètres par heure, à priori. Elle peut pourtant surprendre : le moindre contact équivaut à une contagion. Il suffit de la toucher pour qu’elle colonise la nouvelle surface.   Lorsque la mousse rouge a suffisamment envahi un environnement riche en matière biologique, elle se met à produire une sorte de miasme de pollen. Celui-ci est assez lourd et se dépose au sol assez rapidement, où il finit par être absorbé par la terre.  

Localisation

La première manifestation de la purpurine remonte à l’an 192, au fond d’une mine de Belcombe (lieu aujourd’hui connu sous le nom de Fielcombe ). Celle-ci serait originaire des souterrains encore inexplorés, et aurait eu accès à la surface suite aux excavations minières de l’époque. Elle a colonisé progressivement la totalité du bassin et s’y trouve contenue aujourd’hui : les hautes falaises qui cernent l’endroit permettent d’en repousser l’expansion au-delà de ses frontières naturelles.   Il y eut historiquement d’autres foyers d’infection disséminés çà et là dans la forêt de Vertoile. Si la plupart furent purifiés assez rapidement, d’autres bien plus rares demeurent, et sont consciencieusement surveillés et maîtrisés par le peuple Cenn. L’île de Vesna et celle de Tuilène, toutes deux sur le lac Odemage, sont notamment considérées comme des territoires perdus à la purpurine. De même, la grande infestation du mont Salinée, bien qu’ayant été purifiée, a laissé quelques bosquets écarlates que l’on peine encore à faire disparaître.   La seule occurrence d’un foyer d’infection s’étant déclaré à l’étranger eut lieu près de Nepo en 208, soit 16 ans après la tragédie de Belcombe, dans une propriété agricole indépendante nommée Brumage. La purpurine y avait voyagé à travers une famille de réfugiés de la Combe, qui avaient trouvé une terre d’accueil dans les montagnes népéennes. La petite communauté fut entièrement décimée, et on ne doit le salut du territoire qu’à la nature très isolée de l’endroit, et à l’intervention rapide des Patrouilles Pourpres, alertées en urgence. On raconte qu’à leur arrivée, la purpurine avait recouvert complètement la coquette ferme et ses alentours dans un rayon d’une centaine de mètres. Aujourd’hui en ruines et bien que totalement purifié, Brumage jouit toujours d’une sombre réputation et la plupart des voyageurs l’évitent soigneusement.  

Effets

La purpurine affecte irrémédiablement tous les êtres vivants qu’elle touche. Quelques heures seulement après le premier contact, il devient impossible de s’en débarrasser, même en grattant la couche de mousse superficielle : elle pénètre profondément dans l’organisme jusqu’à tapisser l’intérieur des veines et des organes. Selon la taille et le poids de l’individu, elle tue en un ou deux jours. Comme si elle avait ingéré un poison violent, la victime a de plus en plus de mal à respirer, se met à tousser - des spores, à partir d’un certain stade - se plaint de violentes douleurs et perd progressivement l’usage de ses sens, puis de sa raison. C’est une mort terrible qui attend les infectés, raison pour laquelle on jugera toujours plus humain de les achever prématurément. .   On suppose qu’il est aussi possible d’être infecté en respirant les spores de purpurine, mais les recherches sont encore lacunaires à ce sujet. La théorie la plus solide avance que dans ces cas-là, celle-ci ne manifeste aucun symptôme chez son hôte et qu’elle demeure en dormance jusqu’à la mort de celui-ci, qu’elle ne provoque pas, et qui peut donc survenir des années plus tard sans que personne ne se doute de rien. C’est lorsque le corps de celui-ci est enterré qu’elle se réveille, et commence alors à infecter le sol autour de lui.  

Nature

À ce sujet, il n’y a que des questions et des suppositions. Certains avancent que la purpurine est végétale ou bien animale. Peut-être s’agit-il d’un champignon ? Ou même d’une nouvelle brume ? Les belliqueux arguent qu’il pourrait s’agir d’une arme vèdre, qui sont bien évidemment les maîtres des cavernes… D’autres plus pieux invoquent une vérité ésotérique qui pourrait être contrée par des rituels et des offrandes. Les théories se superposent, mais aucune n’a encore prouvé sa véracité.  

Gestion

À l’usage, les Cenns ont compris certaines choses et développé des méthodes pour repousser la purpurine. Ils ont remarqué qu’elle n’était qu’une fine couche de mousse lorsqu’elle recouvrait la pierre, et qu’il était alors possible de l’annihiler totalement en la faisant simplement brûler. Le feu est aussi la seule solution efficace pour traiter les végétaux et les corps infectés. Les grands brasiers de la Patrouille Pourpre sont légendaires dans toute la forêt. Depuis peu, ils utilisent également les outils prodigués par l’Alchimie, à savoir des solutions brûlantes en dispersion, qui semblent être efficaces.   Lorsqu’un véléide se retrouve atteint, les options sont limitées. Si c’est un vêtement qui est touché, il faut s’en débarrasser immédiatement et le brûler. Si c’est la peau… Écorcher la zone puis la cautériser peut suffire dans les quelques minutes suivant la contagion. Jusqu’à 5 ou 6 heures, c’est l’amputation qui est nécessaire. Au-delà, la victime n’a aucun espoir de guérison.   Les gens susceptibles d’avoir inhalé du pollen de purpurine sont soigneusement recensés et surveillés. Ils ont l’interdiction formelle de quitter le territoire de Vertoile, quoi qu’il arrive - ils seront pourchassés comme des fugitifs et abattus s'ils le font. En outre, ils ont l’obligation de “pointer” à intervalles réguliers auprès des Patrouilles Pourpres, qui tiennent le registre de ces personnes à risques. A leur mort, celles-ci prennent rapidement en charge la dépouille pour l’incinérer avec toutes les précautions d’usage. Beaucoup de ces gens font partie des Patrouilles elles-mêmes, ou des chercheurs travaillant sur le sujet.   S’approcher sans autorisation de tout lieu infecté par la purpurine est totalement interdit, braver cette règle constitue l’un des crimes les plus graves de la société cenn, et elle concerne également les étrangers. Tout contrevenant est très sévèrement puni, parfois de mort lorsqu’il est prouvé que son comportement est malveillant.