Le Llahe
Les vastes plaines du Llahe constituent le territoire du peuple Aqonti et s'étendent à l’Est du Refuge. Dans le langage commun, on les désigne également comme les plaines du Miroir Brisé, du fait de la présence au sol d’innombrables lacs et flaques aux contours éphémères.
Comme toutes les zones recensées, le Llahe est complètement cerné de brumes épaisses et mortelles qui rendent suicidaire toute expédition extérieure. Sa seule frontière ouverte, à l’Ouest, mène aux landes ondoyantes du Souffle et à la forêt de Vertoile.
Table des Matières Géographie
♦ Topologie
♦ Climat
♦ La Route des Flaques
♦ Ruines
Ressources
♦ Métal et bois
♦ Flore
♦ Brumes
Faune
♦ Animaux pacifiques
♦ Monstres typiques
Géographie
Topologie
Une des caractéristiques majeures du Llahe est qu’il est quasiment complètement plat. Le seul relief notable est celui des collines arborées de la chaîne du Nerf qui en constitue les frontières occidentales. La cité blanche d’Alprra est construite sur le promontoire le plus haut du Miroir Brisé, situé au centre du lac du Shelem.
Il existe d’autres grands lacs sur les plaines dont la profondeur est conséquente et le tracé permanent, mais en dehors de ces notables exceptions, le sol est régulièrement envahi de ruisseaux et de plans d’eau éphémères en perpétuel mouvement. Les Aqonti ont su étudier leur environnement et ont décelé le lent motif cyclique qui anime “l’eau de la terre”. Ils ont adapté leur mode de vie à ce dernier et sont parvenus à trouver l’état de symbiose qui garantit leur survie sur ce territoire relativement inhospitalier et pauvre en ressources.
Climat
La température est clémente et les averses fréquentes. Par temps clair, il est presque possible de voir d’un bout à l’autre du pays. Il existe une saison légèrement plus froide et sèche que l’autre, mais la différence entre les deux est suffisamment minime pour ne pas impacter la routine quotidienne.
La Route des Flaques
Enclavée dans une mince vallée jalonnée de monts et de collines boisées, la route des flaques s’avère être grandement fréquentée. Tous les marchands du Refuge comme les voyageurs et les curieux empruntent cet unique accès au Miroir Brisé. Pour en découvrir l’aspect envoûtant, pour y troquer ses précieux produits contre ce que les Cenn et Vèdres peuvent offrir, ou encore pour quitter le Llahe et découvrir le reste des terres épargnées par la brume ubiquiste.
La piste sillonnant la vallée est à peine aménagée et entretenue. Peu d’abris artificiels s’offrent à ses arpenteurs, qui font donc des bivouacs parsemés aux abord des sentiers, sur quelque plaine ou maigre plateau au-dessus d’une déclinaison. Afin de se prémunir d’un banditisme facile durant la nuit, marchands et voyageurs isolés tendent à se regrouper autour du même feu. Ce dernier permet également de tenir les bêtes sauvages à l’écart, quand elles n’attaquent pas des imprudents en pleine journée. La brume, quant à elle, peut surgir à tout instant, en une vague effrayante, ou une matérialisation insidieuse, emportant les vies de ceux qui n’auraient pu lui échapper à temps.
Faisant partie intégrante du Refuge, la neutralité est de rigueur sur la route et elle est le plus souvent respectée. Des milices multiculturelles de la cité neutre de Nepo veillent à cette observance en patrouillant les terres qui joignent les trois territoires extrêmes du Refuge. Elles pourraient tout autant se charger d’assurer la sécurité des voyageurs si elles s’avéraient assez nombreuses pour se le permettre.
Ruines
Les seules ruines notables présentes sur le Llahe sont celles du Ma’aleh, au Sud-Est.
On peut trouver quelques autres reliques d’architecture ancienne ça et là, de moindre envergure. Certains plongeurs ont rapporté avoir aperçu les contours caractéristiques d’une construction semblable au fond du Shelem, mais cela relève de la légende dans la mesure où ces profondeurs sont inaccessibles, même pour les meilleurs nageurs.
Ressources
Métal et bois
Les plaines du Miroir Brisé elles-mêmes ne sont riches d’aucun gisement de minerai ou de forêt exploitable. Pour cela, il faut s’élever sur les collines à l’Ouest, où ces ressources sont présentes en quantité à peine suffisante. C’est ce qui fait la richesse des populations frontalières, mais cela induit également une utilisation parcimonieuse de ces matériaux par les Aqonti en général. On leur préfèrera l’os, plus facilement accessible au coeur des plaines.
Flore
A première vue, la végétation sur le Llahe est loin d’être luxuriante : sa terre plate à perte de vue ne présente que quelques bosquets épars d’Eqee, des arbres à racines aériennes dont le bois trop souple et friable ne trouve que peu d’intérêt aux yeux de l’artisanat Aqonti.
Pourtant il suffit de se pencher pour trouver au ras du sol tout un inventaire de végétation semie-aquatique aux multiples usages. Une herbe rase ou une surface douce de mousse turquoise tapissent le sol lorsqu’il n’est pas immergé, sinon c’est une algue noire aux longs filaments qui prolifère dans les poches d’eau douce peu profondes. Celle-ci est comestible au même titre que le gaqo : une céréale qui se plaît tout à fait dans cette terre humide et dont on consomme le grain. On cultive également le hroli en petits champs étirés sur les étroites bandes de terre permanente : sa graine, plus grosse que celle du gaqo et plus douce en goût, peut se manger crue ou cuite. Enfin, on peut aussi ramasser les petits fruits dorés du mananyam, un arbuste sauvage et éphémère.
Les plus grandes flaques sont souvent envahies de pousses de volfalon, une plante élégante dont les feuilles circulaires à la surface de l’eau rappellent le nénuphar. Il en naît parfois une fleur écarlate très prisée par les amoureux - une déclaration d’amour traditionnelle Aqonti ne s’envisage pas sans une fleur de volfalon.
Les lacs permanents tels que le Shelem recèlent d’une flore encore plus riche que la surface. On y trouve de grands bosquets d’algues aux couleurs luxuriantes qui prennent racine dans les profondeurs mystérieuses de ces immenses plans d’eau, et qui servent de refuge à tout un écosystème aquatique. Certaines de ces algues, une fois séchées au soleil, délivrent une fibre souple que l’on peut tisser.
Brumes
L’Indolente est la brume alchimique endémique la plus répandue sur le Llahe. C’est une brume médicinale qui a tendance à anesthésier le corps et endormir l’esprit. Elle est facile à différencier de la Fumeste du fait de sa couleur dorée légèrement scintillante, et il n’est pas rare d’en apercevoir les nappes qui demeurent près du sol et qui s’étendent peu. Les plus importantes peuvent atteindre les deux mètres de haut.
Les Alchimistes sont particulièrement friands de l’Indolente car c’est un ingrédient majeur qui rentre dans la composition de bon nombre d’élixirs, notamment ceux qui concernent les soins. Les Aqonti ont construit leurs voiles de condensation dans les zones où elle paresse le plus souvent, mais il leur arrive de piéger d’autres brumes endémiques plus rares.
Ainsi on peut également trouver de la brume Nepale, très volatile, ou encore la redoutée Ccun qui semble se réserver aux confins orientaux.
Les régions frontalières de l’Ouest sont parfois visitées par des bancs de Lentepierre, cette brume commune qui sévit dans les régions centrales du Refuge.
Faune
[Ces listes sont non-exhaustives et s’enrichiront prochainement d’éléments supplémentaires à la suite des recherches graphiques]Animaux pacifiques
Malgré leur apparente pauvreté de reliefs et de ressources, les plaines du Miroir Brisé foisonnent d’une vie animale remuante et pugnace qui sait - au même titre que les Aqonti - tirer le meilleur parti de cette terre humide.
On y rencontre d’abord beaucoup d’oiseaux. Leurs représentants les plus imposants sont indubitablement les kappus, élevés pour leurs qualités en tant que coursiers rapides et agiles. On apprécie également la compagnie des petits hee’eru : ces récalcitrants volatiles de la taille d’un chat sont difficiles à domestiquer, mais une fois apprivoisés ils constituent de formidables compagnons grâce à leur perception surnaturelle qui leur permet d’anticiper la plupart des dangers.
D’autres oiseaux moins notables parcourent les plaines à la course sur de grandes échasses ou en vol. Si on est assez preste ou malin pour en attraper, la plupart constituent un met de choix, tout comme leurs oeufs qui sont le plus souvent enterrés faute de perchoir. On collectionne les plumes pour en faire des talismans ou des bijoux qui font le ravissement des superstitieux comme des coquets.
Les mammifères sont moins nombreux. On fait l’élevage du shenu et du doppogam, mais aussi et surtout du sensen qui demande moins de ressources et qui se reproduit très vite.
Les lacs regorgent de poissons colorés, du minuscule kiboun au colossal crolluste très recherché par les pêcheurs du Shelem. Quant aux flaques, elles ont la préférence des reptiles et des insectes semi-amphibies.
Monstres typiques
Comme toutes les zones du Refuge, le Llahe n’est pas épargné par les hordes de prédateurs souvent bien plus dangereux que la brume.
Les plus craints d’entre eux sont aussi ceux qui semblent les plus insignifiants à première vue : il s’agit des gor’delun, des mollusques de la taille d’un avant bras qui s’enterrent dans la boue humide après le passage d’un ruisseau. Ils ont la particularité de bondir à l’approche d’une proie pour s’y fixer à l’aide de crochets rétractables. Une fois accroché, il est inutile d’espérer l’en déloger, d’autant que son poison paralysant se répand dans l’organisme en quelques minutes. L’amputation est le plus souvent la seule solution. Plus d’un imprudent y a laissé un membre et il n’est pas rare de voir des animaux estropiés dans les troupeaux qui suivent les dams. Seul le kappu est capable de se défaire d’un gor’delun à l’aide de son bec tranchant. Si on dispose d’un kappu docile à proximité, il est possible de sauver sa jambe ou son bras en agissant rapidement.
Plus rares mais d’autant plus féroces, les shilkrits se déplacent en meutes et s’attaquent aux voyageurs isolés, qu’ils épuisent à la course jusqu’à l’encerclement. Ils sont particulièrement difficiles à tuer et font le cauchemar des Vigilants qui escortent les convois de marchandises.
Ils sont parfois accompagnés d’un ou deux pachogones, ces bêtes massives plus lentes mais dont les mâchoires dévastatrices peuvent fracasser l’acier. Ceux-là apprécient la proximité de l’Indolente, aussi il est prudent d’être aux aguets lorsqu’on en aperçoit le discret scintillement doré.
D’autres monstres insaisissables rôdent entre les flaques, mais certaines histoires sont si terrifiantes qu’on préfère généralement leur donner la qualité de légendes. Le meilleur exemple de celles-ci est la mention du terrible Solsarion, une créature mystérieuse qu’on aurait vu rôder au pied des ruines du Ma’aleh.