Le Nord guette l’avancée de la Dernière Garde. Je crains que ces terres ne soient plus périlleuses que je ne le croyais. Nous avons bien poussé quelques miles de plus. Malheureusement, nos bourdes ne semblaient jamais en mesure de vaincre les embûches.
J’étais en compagnie de braves gens : une bande de curés et Rouk. Tout m’indiquait que nous marcherions rapidement dans les pas du premier groupe pour tabler sur leur grande avancée. Ce fut un faux départ sur les chapes de Rouk. Nous avons peut-être quitté par la mauvaise porte, car nos progrès furent minimes ce jour-là. La nuit venue, il parût clair que n’étions pas les plus compétents pour dresser un camp, moi le premier. Puis, un Tertre Errant faillit nous enlever Rouk et Geralt.
La deuxième journée continua avec une progression stable.
La troisième journée fut encore meilleure et je pus enfin m’approcher des Maïhiwatis lors de leur visite nocturne. Quelle surprise de m’apercevoir qu’ils n’utilisent aucun des sens les plus propices aux langages que les humanoïdes possèdent. Non, il se déplacent sans couinement, sans gesticulation et sans avoir à articuler quoique ce soit d’intelligible. Néanmoins, ils sont dotés d’un certain humour. Je ne veux point rentrer dans les détails, mais certaines expressions ont encore trouvé leur sens littéral. J’ai encore quelques idées sur comment apprivoiser ces petites créatures. J’essaierai de monter à leur niveau à notre prochaine rencontre.
Une quatrième journée… une quatrième journée me fit perdre mes moyens. Semble-t-il que… les premières rencontres du voyage commençait à bien travailler mon esprit et je crois bien avoir été victime de ma propre paranoïa quand nous sommes tombés sur un homme traînant une carcasse porcine. Un homme qui refusa les traitements médicaux de nos prêtres. Un homme qui refusait de nous dire qui était son ''Maître''. Un homme seul et apeuré tout de même. Je cherche à être dans la Dernière Garde pour aider les gens d'Althar et mes préjugés m'ont mené à intimider cet homme que je croyais être un ravageur. Honte à moi, peut-être, puisqu'il se sauva.
En signe de bonne foi, nous lui avons ramené sa carcasse en suivant ses traces qui étaient aux abords d'un trou sommaire à même le sol. Je brosserai un simple portrait de lui. Fuldrin et Rouk se sont identifiés à lui comme étant de la Dernière Garde. J'ai refusé de déclarer mon nom. Il me connaît comme Valsha. Lui, c'est Trarym. Passez-lui mes excuses si cela peut vous sortir d'un mauvais pas. La nuit venue, une goule glouttonne attaqua le camp et nous décidâmes de mettre fin au voyage après un autre combat soldé d'une fuite.