Kay Olenkadar

Kay Olenkadar

Après le départ précipité de Neelam, Kay et Katharina ont été emmenés loin du royaume et confiés à une famille modeste d’artisans. Le garde royal qui s’était occupé d’eux a continué à venir leur rendre visite pendant un moment, puis a cessé de venir, sans plus jamais donner de nouvelles.   Ce jour où tout l’univers des deux enfants a basculé les a profondément affectés. Kay s’est refermé sur lui-même, il lui arrive parfois d’avoir des accès de bonne humeur mais il est généralement d’un tempérament plutôt renfrogné et peu expansif. Sans vraie figure parentale pour s’occuper de lui, Kay s’est tourné vers la filouterie et l’excitation que lui procure les virées nocturnes. Katharina, elle, a définitivement tourné le dos à l’aventure, attendant sagement au sein de sa famille d’accueil de rencontrer quelqu’un avec qui faire sa vie.   Aujourd’hui, Kay est un jeune homme de petite taille et assez mince. Son front est caché par une frange de cheveux noirs et ses yeux gris-vert sont dissimulés par l'ombre de la capuche de son manteau qu'il conserve presque toujours sur la tête. Les rares fois où il soulève sa capuche, on peut voir que ses cheveux sont très courts sur la nuque et les tempes.   Kay s'habille de vêtement discrets, dans un mélange de teintes brunes, beiges, grises et noires. Il est toujours très soigné et rasé de près. Il ne porte pas de bijoux à part une chevalière en argent à la main droite. Il emmène toujours avec lui le minimum d'affaires, afin de rester mobile et discret en toutes circonstances.

Mental characteristics

Morale et Philosophie

Voler aux riches pour donner aux pauvres.

Kay est un jeune homme de petite taille et assez mince. Son front est caché par une frange de cheveux noirs et ses yeux sont gris-vert. D’un naturel taciturne, il lui arrive parfois d’avoir des accès de bonne humeur.

Character Location
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Alignement
Chaotique neutre
Localisation Actuelle
Âge
25 ans
Children
Gender
Masculin
Yeux
Gris-vert
Cheveux
Bruns
Taille
1,70
Known Languages
  • Commun
  • Elfique
  • Argot des voleurs

Dernières pensées

Alors que le dragon fait son apparition sur les ruines du château de Neelam, la jeune femme sent une chappe de plomb se refermer sur elle. La créature démoniaque progresse vers l’ancienne salle du trône, semant la désolation parmi ses compagnons. Non loin d’elle, le jeune prince Samãy protège Arin tandis qu’il procède au rituel dont l’issue est incertaine : va-t-il retrouver la mémoire ? va-t-il se changer en dragon ? Brän, le paladin, mû par son courage et sa loyauté, s’est précipité pour faire face à la bête. Lucen, le magicien de la lumière, Moonie, la prêtresse de l’amour, Kethot, le druide de la forêt, Edras le sorcier déchaînent sur le monstre tous leurs pouvoirs surnaturels.   Pangur, le chasseur à la peau d’ébène, a beau décocher toutes les flèches magiques de son carquois, le dragon ne semble guère s’en préoccuper. Pas plus que des incantations que récite Améllys, la pseudo sœur de Samãy, qui n’a pourtant pas aux yeux de Katharina la bonté et la candeur de son frère. Quant à Loen, le moine guerrier, il a déjà quitté les lieux du combat.   Katharina, à l’autre bout de l’esplanade, ne parvient pas à approcher la créature rougeoyante pour aider ses compagnons, avant que celle-ci ne s’envole haut dans les airs et se prépare à faire déferler son souffle de feu. Du coin de l’œil, la jeune femme voit qu’Arin a terminé son rituel, mais quelque chose ne va pas. Cinq vortex de lumière, l’un rouge et les autres bleus, se sont ouverts sur l’esplanade, autant de portails vers d’autres temps ou d’autres lieux. Le messager d’harmonie semble subir une horrible transformation. Samãy s’envole d’un pas de fée vers l’un des portails bleus puis disparaît. Milérion, le rôdeur à la peau rouge et aux cornes de diable, saute dans un des autres vortex, juste avant qu’un second dragon ne jaillisse de la dépouille de l’elfe qui fut l’amant du Prince.   Katharina est dans un état de sidération, incapable d’atteindre leurs ennemis ailés, incapable de sauver sa propre vie. L’idée de rejoindre un vortex l’effleure aussi, mais à quoi bon ? Pour se retrouver à nouveau seule, dans un temps incertain ? Elle a une dernière pensée pour son frère Kay, qu’elle n’a pas pu venger. Elle verse une larme pour tous les amis rencontrés et perdus, pour ses compagnons de route. Et avant que les flammes ne consument sa chair et son âme, elle se dit qu’après tout, toutes les aventurières ne deviennent pas des héroïnes.

Amours célestes

Au milieu des arbres tordus et de la nature corrompue qui entoure l’ancienne capitale, la jeune femme progresse rapidement et avec aisance sur un sentier caillouteux. Ses yeux sont trempés de larmes – tristesse, colère, ou simplement la sueur qui coule sur son front ?   Non loin d’elle, ses cinq compagnons et leurs animaux familiers avancent en silence, à un rythme régulier. Chacun est profondément plongé dans ses réflexions – qui d’un amour perdu et retrouvé, qui d’une famille espérée, qui d’une divinité protectrice ou d’un sacrifice ultime.   Devant les yeux de la jeune femme, des visions se superposent aux images de la forêts, des roches stériles et des mousses jaunies par le Fléau. Des boîtes cylindriques, peintes aux images de personnages de légende, s’emboitent et s’empilent, se referment et s’ouvrent, révélant d’autres boites en leur sein.   Puis les images peintes se décollent de leur support de boîte, et d’un coup ne sont plus des jouets mais bien les acteurs d’une véritable légende, une légende qui est née avec le Temps lui-même.   Il était une fois une terre noire et polluée, où régnait en maître un gigantesque Dragon de sang et ses hordes de monstruosités. Sur cette terre survivait piteusement un peuple aux oreilles pointues, qui n’arrivait qu’avec peine à repousser les attaques du démon.   Un jour, venu d’un autre plan d’existence, un puissant Mage est apparu sur ces terres désolées, sans espoir de retour dans son monde. Il possédait un Cube étrange, qui avait la vertu singulière de pouvoir échanger les âmes et les corps. L’hommes aux oreilles rondes s’est très vite fait un allié des elfes aux oreilles pointues et a mis ses puissants pouvoirs au service de ce peuple ami.   Une grande bataille s’en est suivie, l’équilibre des forces s’en trouvant rétabli grâce au Mage étranger. Mais le Dragon de sang avait un fils, un Dragon de cuir, qui n’avait pas sa hargne au combat et regardait les petites créatures avec intérêt. Profitant de sa curiosité, le Mage piégeât le fils du Dragon, enfermant son âme éternelle dans une Sphère des songes. Fou de rage et de douleur, le grand Dragon commît une terrible erreur, et le Mage profitât de la confusion pour envoyer le démon dans un lointain futur.   Guidés par le Mage, les Elfes remportèrent la bataille contre les forces obscures. Mais au moment d’honorer les morts, le Mage découvrit le corps mourant de son Amour, un elfe d’une beauté saisissante dont il s’était épris. Sans l’ombre d’une hésitation, il capta l’essence subtile de son Amour et l’incarnât dans le corps inanimé du jeune Dragon de cuir.   Le Mage devient roi et son règne fût long aux côtés de son Amour transformé en dragon. Les siècles passèrent et le Mage Roi choisit une Reine pour assurer sa descendance, provoquant la détresse de son Amour Sincère qui s’enfuit loin de son regard. Comprenant trop tard l’étendue de sa faute, il créa un Ordre de Mages pour chercher l’Amour Dragon dans toutes les terres de son royaumes. Mais aucune expédition ne parvînt à le retrouver.   Arrivant au terme de son existence, le Mage Roi confia à l’Ordre des Mages la mission de lui trouver un nouveau corps, afin qu’il puisse s’y réincarner, et préparer la nouvelle guerre à venir, quand le Grand Dragon de sang réapparaitrait, dans un futur immémorial.   Alors que l’âme du Mage Roi s’égarait dans l’éther, attendant de retrouver sa nouvelle forme charnelle, l’Amour sincère du Mage, sous ses oripeaux de Dragon de Cuir, méditait sur sa condition de reptile immortel. Il s’en vient trouver l’Ordre des Mages qui l’avait tant cherché, liant avec eux un pacte : s’ils pouvaient lui redonner son corps d’origine, il leur laisseraient la dépouille mortelle du Dragon pour leurs usages nécrotiques.   Le pacte fût conclu et voici ce qui advient : dans le processus – erreur ou malice ? Les Mages ôtèrent ses souvenirs au jeune Amour redevenu Elfe. Doté d’une longue vie mais dépourvu de souvenirs, l’Amour Déchu erre depuis sur les terres noires, confondant les réminiscences de ses deux précédentes vies, pleurant un être aimé dont il avait perdu la mémoire, aspirant à une force dont il avait perdu le corps écaillé.   Bien des éons plus tard, alors que le Temps fatidique approchait, les premiers signes du retour du Grand Dragon se firent sentir dans la chair même du pays : ce fût d’abord le retour de la méfiance et de la duplicité, des éclats de violence qui n’étaient pas justifiés. Puis un éclair rouge zébra et ciel et noya la capitale sous un déluge de feu. Des brumes noires et mortelles, des monstruosités sadiques, des guildes et des sectes firent leur apparition.   Dans le chaos qui renaissait de ses cendres, tout semblait prêt pour le retour du Grand Dragon de Sang, alors que le Mage Roi ne semblait pas encore avoir repris forme humaine, et que son Amour Sincère errait de par le pays, toujours à sa recherche mais sans même le savoir…   A cet instant, la jeune fille reprend conscience du monde qui l’entoure, alors qu’elle et ses compagnons, sa famille choisie, émergent sur une clairière plantée de menhirs, sous un ciel d’orage et de fin du monde…

Pensées diurnes

Alors que je cours à flanc de falaise, entre les arbres clairsemés, aux côtés de Samãy et Bran, Pangur et Cwengu, Kethot et Moonie, je sens mon esprit se diluer.   Je n’ai pas pu confronter en duel l’assassin de Kay. Quel pleutre, désigner sa propre fille pour le représenter en duel ! Quel lâche ! Mais j’ai bon espoir que le champ de bataille lui règle son compte. Cela n’occulte plus mes pensées pour l’instant.   J’essaie de garder un rythme régulier et de préserver mon souffle. La potion de vitalité que j’ai absorbée, comme mes amis, m’est d’une grande aide. Je n’entends de mes compagnons que leur respiration et le cliquetis de leurs armures. Chacun est à la fois concentré sur sa quête et perdu dans ses pensées.   Dans ma tête, je vois danser de petites figurines. Des figurine en bois creuses, comme des boîtes, comme celles avec lesquelles je jouais enfant. Celles-ci sont peinturlurées à l’image des personnages de notre aventure : une petite boîte-figurine d’elfe, qui danse avec une autre petite boîte d’elfe. De la boîte d’elfe, sort une petite boîte de dragon. Arrive une autre boîte de dragon, qui contient une boite d’elfe. Une boîte à l’image de Kay, qui contient une figurine Katharina. Une boîte-hiboux qui contient une boite de jeune homme, qui contient un poignard. Une boîte Samãy qui contient une autre boîte Samãy, qui renferme une boîte Prakash, qui abrite une boîte dragon, qui…

Pensées nocturnes (XXIII)

Demain, Kay va mourir.   En arrivant à Sombrefeuille ce matin, je ne pensais pas que mon désir de vengeance allait se réaliser si brutalement. A mon corps défendant, devant mes amis et devant les notables du château, j’ai dû exposer l’un des assassins de mon frère, tout en révélant ma véritable identité.   Le choc que j’ai reçu était double, car dans le même temps j’ai appris que l’assassin était le gouverneur de Port Shaanti, le grand-père de Mars ! Et que son fil, l’autre assassin de mon frère, n’était autre que le père de Mars et père adoptif de mon cher Kethot !   La jeune femme de cette nuit funeste, l’objet de ce crime originel, la tante de Mars, était présente également, et ses vaines dénégations n’ont fait qu’accentuer le poids du crime commis par le gouverneur.   Cette révélation me déchire, mais la rage et la vengeance m’ont poussé à provoquer le gouverneur, et en retour il m’a défié en duel. Je devrais l’affronter demain, à l’aube. Il est encore trop tôt pour savoir comment vont réagir mes compagnons de route. Peut-être que demain, c’est une question qu’il ne sera plus utile de se poser… Le prince Samãy m’a déjà offert son aide pour confondre le criminel, en cela je lui suis profondément reconnaissant. Moonie est la bonté même, elle m’a sauvé plusieurs fois la vie et sais ce que veut dire de vivre dans un monde dirigé par les hommes. Je sais que je pourrais compter sur elle.   Brän a toujours été là pour me défendre et me guérir, nous avons souvent combattus ensemble et j’estime sa grandeur d’âme, mais saura-t-il pardonner ma duplicité ? Pangur sera certainement surpris, mais je ne le crois pas homme à chercher querelle, de plus il n’a jamais connu mon frère. C’est pour Kethot que mon cœur se serre. Comment puis-je espérer continuer d’avoir son estime si je devais triompher demain ?   Demain, Kay va mourir.   Si j’emporte le combat, je l’aurais vengé, je pourrais enfin faire le deuil de mon frère et reprendre mon identité véritable.   Et si j’échoue, Kay sera mort, une seconde fois.   Je n’ai pas de dieu ou de déesse vers qui adresser mes prières ce soir, alors je les envoie à l’univers, avec l’espoir ténu de rétablir l’équilibre.

Pensées nocturnes (XXII)

Toujours pas de Clairefeuille en vue… Moonie est persuadée que l’on trouvera une écaille de Naga dans cette bourgade située juste avant Sombrefeuille. Sa déesse lui a délivré un augure favorable. J’ai tellement hâte de pouvoir me dégourdir les jambes et d’échapper enfin aux assiduités des duegars. Je sens leurs mains baladeuses près de moi dès que je dois traverser leur compartiment. Quelle bêtise de leur part d’espérer me voler quelque chose sans que moi, je ne m’en rende compte !   Samãy et Brän sont bien plus malins que moi, mais je ne peux m’empêcher moi aussi de tourner dans ma tête les révélations de ce voyage. Des fragments de notre enfance me reviennent par bribes, quand nous explorions les souterrains du château de Neelam, juste avant l’apparition de la créature à la peau rouge et aux cornes noires. D’ailleurs qui est-il ? un serviteur d’Anantakaal ou une forme humaine qu’il aurait adoptée ?   Mais mes souvenirs sont tellement lointains, j’étais bien trop jeune et tout s’emmêle dans ma tête… Pourtant, je crois me rappeler que c’est précisément à ce moment que Samãy avait saisi ce bijou qu’il porte tout le temps, le Shaktiyon. Est-ce que cette babiole n’aurait pas aussi un rôle à jouer dans la bataille finale, tout comme le cube que possède Amellys ?   En plus de tout cela, si nous survivons aux orcs de Sombrefeuille, si nous trouvons un moyen d’appeler le Nagaraaja tout en gardant Samãy auprès de nous, et si nous réussissons par miracle à vaincre le grand dragon, nous aurons encore à trouver un remède au Fléau et à venir à bout de cette malédiction !   Ha, cette inaction m’indispose, mes pensées deviennent des obsessions et la chevalière que je porte semble peser chaque jour un peu plus lourd. J’ai envie de hurler comme la femme qu’elle représente. Il est grand temps que tout cela cesse…

Pensées nocturnes (XXI)

Le Céleste des Brumes a beau être rapide, les jours et les nuits s’enchaînent sans que rien ne se passe vraiment. Aujourd’hui nous avons eu une grande discussion avec les compagnons, à propos de l’avenir du royaume et de l’issue de la future confrontation. Sans même parler de la bataille de Sombrefeuille qui fait rage, il est de plus en plus probable que nous allons devoir affronter celui qui semble un ennemi personnel de notre Prince, Anantakaal le dragon. Samãy l’a aperçu lui aussi en touchant l’orbe obscure, et contrairement à ce qui s’est passé pour Kethot et Brän, la créature s’est montrée particulièrement intéressée de faire sa connaissance…   Aleksander a fini par lâcher quelques informations de plus, et non des moindres : la Reine Mina est toujours en vie ! Elle se cache à Sombrefeuille, mais !... elle n'est pas la mère de Samãy ! Il nous a aussi révélé qu’Amellys ne serait pas la sœur de Samãy, mais qu’elle est en possession d’un cube magique, le Ganakhshetr, qui doit permettre le retour du Nagaraaja, un autre dragon qui fût l’allié de Mahaan Prakaash, l’ancêtre de notre Prince. D’après les légendes, seul le Nagaraaja est doté de pouvoirs lui permettant de vaincre Anantakaal.   Après ces révélations, les discussions sont allé bon train jusque tard dans la nuit. D’autant plus qu’Aleksander a poursuivi en expliquant que seul le Prince pouvait accomplir le rituel de retour du Nagaraaja mais que cela ne pouvait se faire qu’au sacrifice de son existence, lors d’un voyage sans retour. Cette ultime révélation nous a tous abattus. Sans doute qu’Arin voulait nous épargner la peine de ce savoir mortifère. Mais nul dans la compagnie n’est prêt à accepter la disparition de Samãy, et chacun a échafaudé les plus invraisemblables histoires pour trouver un échappatoire à cette situation désespérée…   Il est tard à présent, et au fond de ma couchette je n’arrive pas à trouver le sommeil, malgré le bercement régulier de la Machine, mes pensées sont pleines de démons vengeurs et de nains abjects…

Pensées nocturnes (XX)

Ha, j’enrage ! Après le bateau, le Céleste… Me voici de nouveau dans un espace clos, mobile certes mais qui entrave mes mouvements, impossible de sortir de cette carapace de métal ! Cette promiscuité est rendue d’autant plus pénible avec la présence des duegars. Déjà pour échapper aux regards de travers des matelots du Vif-Argent j’avais dû ruser, à présent l’espace disponible est vraiment restreint, sans recoins pour me dissimuler. Pour me soustraire à la curiosité et à la l’obscénité des nains gris, je me réfugie le plus souvent dans la cabine de pilotage, près de la machine avec Forud et Stigard.   Ces deux nains sont amusants, il ne font que parler de mécanique, de rouages, de mouvements de chaleur et que sais-je… Je ne comprends guère ce qu’ils racontent et me contente d’approuver leurs élucubrations, mais au moins ici je ne ressens ni indiscrétion, ni jugement. Et quand je veux être vraiment tranquille, je trouve refuge dans la réserve de charbon, où personne ne vient me déranger.

Pensées nocturnes (XIX)

Samãy prend de plus en plus l’étoffe d’un souverain. Après avoir réussi à convaincre une centaine de villageois sauvageons de le rejoindre pour la bataille de Sombrefeuille, c’est près de trois cent guerriers duegars qu’il a fédéré aujourd’hui ! Il faut dire que nous avons vaincu leur précédent maître, le tyranœil Xorlock.   Car oui Xorlock était un tyranœil, un œil géant, volant et sournois qui avait la capacité d’annuler la magie… Ce qui a donné à Pangur Bán l’occasion de prouver combien il avait affiné sa technique de tir à l’arc pendant ces dernières semaines. Sans son aide et celle de l’inébranlable Brän, nous ne serions sans doute pas sortis vivants du piège tendu par la créature. Mais notre cohésion a eu raison de la duplicité de Xorlock et de la férocité de son dragon sans ailes. Elle semble aussi avoir fortement impressionné les nains gris de la citadelle.   Alors que nous assistons Forud et Stigard, les nains artificiers, dans les préparatifs du départ, je jette quelques regards au Céleste des Brumes, une sorte de grand charriot magique qui doit nous permettre de rejoindre rapidement le champ de bataille de Sombrefeuille. De quel esprit brillant, ou dément, est sortie cette machine ? Je sens que le prochain voyage que nous allons entreprendre sera encore plus étrange que les précédents. Mes compagnons ont l’air confiants, et je crois que, cette fois, je vais me ranger à leur avis et célébrer notre victoire avec eux.

Pensées nocturnes (XVIII)

Quelle joie d’avoir retrouvé mes amis ! Le Capitaine Seastorm m’a débarqué en chaloupe au large de la côte, soi-disant « parce qu’ils n’y a pas de port et parce que nous n’avons pas de temps à perdre ». Soit, peu m’importe à présent.   Beaucoup de chose ont changé en seulement quelques semaines ! Je sens Samãy animé d’une volonté nouvelle. Il semble avoir embrassé pour de bon son destiné royal. Je soupçonne le brave Brän de ne pas être étranger au renforcement de son allégeance. Moonie aussi semble différente. Je ne sais pas dire exactement pourquoi. Elle est véritablement sous le charme de Khadlin, le Conseiller suprême, et je la vois blêmir alors qu’elle apprend qu’il se prépare à livrer bataille.   Et que dire de Mars et Kethot enfin réunis ?! Le hiboux s’est changé en beau jeune homme grâce à l’entremise de Moonie qui a su convaincre le chef du village où je les ai rejoint, de lui confier une graine d’opposition ! Le frêle nobliau semble bien décalé dans notre curieuse compagnie.   Alors que mes compagnons me racontent leur dernière aventure qui leur a permis de délivrer tout un village d’une malédiction, je me rend compte que mes ruminations ont cessé. Je suis juste bien avec eux, où que nous soyons. Plus de questions existentielles ne viennent ombrager mes pensées. C’est tant mieux, car demain nous partons vers une destination qui me semble terrible, et le flou qu’entretien Aleksander au sujet du Marchand des Sables que nous devons rencontrer, un certain Xorlock, n’est pas pour me rassurer…

Pensées nocturnes (XVII)

J’ai arrêté de compter les jours passés à bord du « Vif-Argent ». Le Capitaine Seastorm ne cesse de répéter que le voyage se passe « beaucoup mieux que prévu » car nous n’avons croisé que la route de grands poissons inoffensifs, des « baleines », et parce qu’aucune créature monstrueuse n’est venu se mettre sur notre chemin. Il n’empêche, nous avons déjà essuyé plusieurs tempêtes et j’ai plus d’une fois rendu mes entrailles à la mer !   Je me tiens à distance de l’équipage et des autres passagers. Ils prévoient de me débarquer aux abords des Terres Sauvages, puis de poursuivre leur route hasardeuse vers le nord, pour explorer une île qu’ils espèrent abandonnée et qui regorge soi-disant de richesses. Je me méfie comme de la peste de ces aventuriers âpres au gain…   Mes compagnons sont pauvres et ne cherchent pas à devenir riches. Sauf peut-être Moonie, mais je mets cela sur le compte de sa volonté de survivre et de sortir de sa condition. Même le Prince ne cherche ni le pouvoir ni les richesses. Et tout ce que veut Kethot c’est retrouver son amoureux…   Je passe beaucoup trop de temps avec moi-même sur ce bateau. Quand je suis avec mes compagnons, je ne pense plus à moi. Dans l’action, à leur côtés, je « suis » moi, sans me remettre en question. Contempler l’horizon infini, où le bleu se mêle au bleu, ne fait que me renvoyer à mes pensées agitées et à des souvenir lancinants… Qui suis-je, au fond ? Et pour combien de temps encore ?

Pensées nocturnes (XVI)

La Main Rouge semble s’être volatilisée. Impossible de pister un seul de ses membres. Je doute que ce soit à cause mon insistance à chercher des informations, mais quelles raisons auraient les affiliés à cette apparemment puissante organisation de prendre ainsi le large ?...   Bon an mal an, j’ai poursuivis mes recherches, d’auberges mal famées en gargotes infâmes, de maisons de passe en temples souillés, depuis le « Griffon Boueux » jusqu’à la « Lamie Facile ».   Aujourd’hui j’ai fini par trouver un lien ténu avec la Femme qui Crie : j’ai rencontré la tenancière d’un pauvre bouge, dont le jeune fils avait été frappé par ce visage torturé, dessiné sur le blason d’un homme en partance pour Edgewind.   Partir en solitaire sur les routes du Fléau serait une folie. Et je sens qu’après ce temps mes amis me manquent, la force de Brän, la grâce de Moonie, la gentillesse de Kethot, la sensibilité de Pangur Bán et la détermination de Samãy… Demain j’irai sur le port, pour voir si un bateau en partance vers le Nord pourrait me permettre de rattraper le temps perdu, et d’enfin rejoindre mes compagnons. Ma famille…

Pensées nocturnes (XV)

Aujourd’hui m’est revenu à la mémoire cette cartomancienne que j’avais consultée avant de prendre le bateau pour retourner à Heera’tat. Alors que je cherchais une confirmation d’avoir pris la bonne décision, elle m’avait embrouillé l’esprit avec les explications alambiquées qui accompagnaient chaque nouvelle carte.   Pour représenter mon passé, j’avais tiré La Maison Dieu, symbole de violence et de destruction. Mon avenir passerait par L’Etoile, par laquelle ma destinée devrait s’accomplir. Mais en travers de mon chemin se trouvait Le Monde, image des innombrables difficultés que j’allais devoir affronter. Enfin, pour me représenter moi, j’avais tiré Le Mat, la carte sans numéro, libre et solitaire, insouciante et imprudente.   Je repense à elle. La cause de tous mes tourments, la faute originelle… Cela faisait longtemps que son visage ne m’était apparu. Il est toujours remarquablement clair, comme le sont toutes les images dont on n’aurait jamais voulu se souvenir. Clair aussi sont les visages de ceux qui l’accompagnait.   Chaque jour qui passe renforce ma force et ma détermination : coûte que coûte, je les retrouverai.

Pensées nocturnes (XIV)

Cela fait presque une semaine déjà que mes amis sont partis. Je me rends presque tous les jours au palais pour savoir si Khadlin Leyvin, le Conseiller Suprême de Neverview, a reçu des nouvelles. D’après leur dernier message, mes compagnons se trouvent quelque part entre la chaîne de montagnes de Copperwren et les collines qui encadrent la Vallée des Brumes. La route vers les Terres Sauvages semble encore longue…   Je suis allé voir Roy Jabryt, l’assistant du Mage Rufus, pour lui demander conseil, et en particulier pour savoir si quelque magie pouvait me permettre d’échanger l’orbe tout en m’assurant de pouvoir la retrouver par la suite. Il m’a déconseillé de tenter ce tour, car la magie de localisation est facilement déjouée en enfermant l’objet convoité dans un coffre en plomb.   Je suis tout de même allé au rendez-vous sur le port, en espérant trouver au dernier moment l’inspiration d’un tour à jour à la Main Rouge, mais personne ne s’est présenté. J’ai donc repris mes recherches, souris grise fouinant dans la nuit…

Pensées nocturnes (XIII)

Mes amis ont pris la route ce matin et moi je suis resté à Neverview. Moonie, Samãy, Brän et Kethot chevauchent en direction des Terres Sauvages accompagnés de notre nouveau compagnon de galère, Pangur Bán et de l’intrigant Arin. Je sais que le Prince le tient en estime mais je n’arrive pas à me départir d’un mauvais présentiment à son égard. J’ai peur que Samãy ne soit sous le charme de l’image que le Messager d’Harmonie veut bien lui renvoyer. J’éprouve du remord de leur avoir ainsi faussé compagnie, et pourtant je devais suivre cette piste, aussi ténue soit-elle. Je n’ai pas eu le cœur de leur dire au-revoir, ce soir je leur souhaite bon vent, en pensée…

Pensées nocturnes (XII)

Comme je l’ai attendue, cette bière ! Depuis que Brän me l’avais promise, j’en rêvais chaque soir. Mais ce n’était que ma première récompense de la soirée. Alors que mes amis allaient prendre un repos bien mérité, ma chère Moonie passait elle aussi un agréable moment en galante compagnie. Des ombres noires semblent planer sur elle, il nous faudra rester en alerte. J’ai peut-être un peu avancé dans ma quête personnelle. La taverne du Griffon Boueux, ce bouge infâme dans le quartier de la Porte, m’a permis de faire mon premier pas au sein de la pègre locale. Pas encore une piste. Mais le début de quelque chose. Mon fardeau sphérique n’en est devenu que plus lourd, maintenant que je sais et que la Main sait… Je retrouve mon élément et les ombres de la ville, pour le moment c’est tout ce qui compte. Je suis ravi du cadeau de Roy, l’assistant de Rufus : je vais pouvoir m’éclairer en toute discrétion, puisqu’il semble que je passe le plus clair de mon temps… dans le noir. A mon tour de trouver le sommeil, car demain nous avons une piste sanglante à suivre et une nouvelle mission à accomplir, confiée par le Conseiller Leyvin – Pour conforter sa propre posture qui me semble bien instable et peu confortable.

Pensées nocturnes (XI)

Rufus perverti et disparu, les elfes sombres partis, et nous avons faillis mourir à deux reprises depuis notre dernier repos… Je me sens dépassé ! Suis-je bien toujours l’aîné de la bande ? A chaque affrontement, je dois mon salut à l’instinct protecteur de Brän et aux bons soins de Moonie. Ce sont mes deux gardiens bienveillants dans ce monde hostile ! Il ne nous aura pas fallu trop de toutes nos forces et pouvoirs réunis pour venir à bout de cette monstruosité écailleuse. J’ai vu combien notre Prince avait été secoué par ce qu’il a découvert dans les tombeaux, puis dans la bibliothèque, juste avant que la tour ne s’écroule. Son humeur a changé et peut-être que dans ce malheur, cela nous a permis d’emporter la victoire. Mais je n’aime pas trop qu’il s’acoquine avec cet Arin que nous avons sauvé, son attitude si sûr de lui, sa morgue malgré ses blessures… Samãy sait ce qu’il fait, sans doute, je me dois de lui faire confiance, c’est mon Prince et notre futur souverain. Mais je vais garder un œil méfiant sur cet elfe brun. Il me tarde que Kethot prenne son tour de garde ! Maintenant que nous sommes revenus à la surface, mon sommeil n’en sera que plus serein. Notre enfance à Estiburg me manque. J’espère la retrouver un peu en rêve…

Pensées nocturnes (X)

Un homme inconnu est venu se joindre à notre groupe. Sa peau et son animal sont noirs comme les pensées qui nous rongent, et il arbore sur son visage les cicatrices que nous portons en nous. Mais il est souple et rapide, ses flèches sont précises comme les miennes : son aide sera la bienvenue dans la suite de notre quête. Aujourd’hui peut-être, l’espoir de regagner la surface ? La base de la tour où étaient retenus les elfes noir s’enfoncent peut-être loin dans les profondeurs, dans la terre rongée par les gobelins, mais elle s’élève aussi vers le haut, alors qui sait ?... Cette lumière perpétuelle me fatigue. La journée a tourné au jeu de massacre contre les « peaux vertes », mais il s’en est fallu de peu que nous soyons nous-même massacrés. Sans l’ingéniosité de Brän et de Samãy et leur idée de faire tout exploser, nous aurions été submergés par des vagues de centaines de gobelins ! Après leur défaite me voici dépositaire d’une orbe on ne peut plus obscure, est-il bien sage de la conserver ? Comment la détruire sans risquer sa vie ?

Pensées nocturnes (IX)

Depuis combien de temps sommes-nous sous terre ? Quelques heures ? Quelques jours ? La faim m’a quitté, seule reste la soif – je sens encore le goût de ce jus d’araignée dans ma bouche. Et la fournaise que nous avons traversé n’a rien arrangé. Avant le départ, hier soir, Moonie s’est confiée à nous, nous révélant un fragment de sa triste histoire. J’ai trouvé cela courageux, peut-être que cela va nous aider à nous rapprocher les uns des autres. Nous devons apprendre à nous faire de nouveau confiance, aussi aveuglément que lorsque nous étions de jeunes enfants. Je retrouve un peu mes réflexes dans les corridors souterrains, et je me sens devenir celui que je suis censé être. A présent, nous profitons d’une courte pause, avant d’aller au secours d’elfes noirs détenus en esclavage par des gobelins… Pour sûr, cela me change des demeures bourgeoises de Port Shaanti !

Pensées nocturnes (VIII)

Moi qui voulais des recoins sombres, j’ai été servi ! Une grotte, des souterrains, des araignées gigantesques… pas vraiment mon terrain de prédilection, mais je me suis senti plus à mon aise, d’une certaine façon. Brän m’a de nouveau sauvé la mise, il doit penser que je suis une vraie tête brûlée. Je crois que c’est ma façon de me sentir utile, de me sentir vivre, pour foncer ainsi vers le danger. Un peu, aussi, pour me souvenir… Quant à Moonie, elle m’a sauvé la vie, rien que ça. Cette fille me surprend un peu plus chaque jour par son incroyable générosité. Je crois que je commence à retrouver la Moonie que je connaissais enfant, cachée sous cette défroque de prêtresse gironde… A présent, les Drows nous sont reconnaissants, et nous célébrons notre victoire sur les créatures démoniaques. Demain nous ferons route vers Neverview, et il me tarde de retrouver mon terrain de jeu habituel.

Pensées nocturnes (VII)

Les enfants sauvés par Brän et le Prince semblent joyeux, comme s’ils avaient déjà oublié les horreurs de la veille. Pourquoi ne puis-je pas être insouciant comme eux ? Samãy passe beaucoup de temps à les distraire et à les amuser, ce qui est une très bonne chose. Je voudrais bien apporter un peu de joie à notre petite troupe, et pourtant je n’arrive pas à ne pas me tenir à l’écart. Je préfère les observer, dans l’ombre. Un joli portrait de famille… mais je ne rentre pas dans le cadre. Et ce sentiment que je ne cesse de refouler, mais qui me taraude, comme une bête noire et triste…

Pensées nocturnes (VI)

Je suis terrifié. Je sais que j’arrive à ne pas trop le laisser paraître, à contrôler mes émotions autant que je le peux. Mais cette journée a été atroce. Je ne pensais pas assister à de pareils massacres, les gnolls saccageant un village entier, massacrant tous jusqu’aux plus jeunes… Je me suis senti impuissant, incapable de sauver les enfants, incapable d’être du moindre secours pour mes amis. Brän a fait preuve d’un courage incroyable, et avec l’aide de Samãy ils ont réussi à sauver la vie de trois jeunes enfants ! Kethot avec ses talents de druide peut communiquer avec son hibou-vigile et s’est changé en baudet pour porter le vieux mage Rufus. Moonie a pu distraire les gnolls et nous apporter la protection de sa déesse. Alors que moi, je n’ai été bon qu’à me blesser en voulant jouer les héros. Heureusement que les talents de guérisseur de Brän m’ont sauvé la mise. Nous voici à l’abri dans la forêt… mais pour combien de temps ?

Pensées nocturnes (V)

A peine réunis nous voici poussés sur la route… Amellys et sa bande sont déjà partis explorer les terres maudites de Heera’Tat, alors que l’on a à peine eu le temps de glaner des informations sur ce qui s’y passe vraiment — des attaques de gnolls ? le Fléau qui n’a cessé de se répandre ? Seuls l’eau et le feu peuvent le stopper, mais jusqu’à quand ? Me voici bien éloigné de mon élément – la vie citadine et ses ruelles sombres. Brän et Kéthot – il faut que j’arrête de les appeler par leurs surnoms, ce ne sont plus des gamins… sont par contre dans leur milieu naturel : la forêt !

Pensées nocturnes (IV)

Quelle journée… Grâce à Amellys et, ironiquement, au concert qu’elle n’a pas donné, nous voici réunis ! Enfin, la bande de Samãy en tous les cas : le jeune Prince a bien grandit, il est devenu très beau, sa noblesse se voit dans ses traits et dans ses gestes. Et Trois-Pommes, bon sang ! C’était le plus petit et maintenant, comme il est fort, et plus grand que moi ! Le chevalier de poche est devenu un vrai paladin. Il partage avec Gratte-Terre son amour de la nature. Et que dire de Moonie, celle qui a peut-être le plus changé ? La petite fille si gentille, un peu timide, devenue prêtresse d’une divinité lubrique… Aucun d’eux n’a eu de vie facile après notre séparation, et je me dit que cela devrait me faire relativiser ma propre situation.

Pensées nocturnes (III)

Elle crie. Elle crie encore, toujours, perpétuellement, cette femme sur la chevalière. Son cri muet rejoint le mien, muselé. Alors que je commence à m’imprégner de l’identité de la ville, je me surprends à penser que c’est peut-être ici que je pourrais commencer ma quête. Il doit forcément y avoir à Neverview des guildes de mauvais garçons. J’ai commencé à épier discrètement, sur le port et dans les ruelles, dans le Nagatan et dans le Komont… Je reste en alerte.

Pensées nocturnes (II)

Voilà trois jours que je traîne mes bottes à Neverview. Rien de familier pour moi ici. J’ai déjà quadrillé le port, les bas-fonds du Mur, le marché rupin de Brémont… J’ai l’impression de tourner en rond. Qu’est-ce que j’espérais ? De retrouver tout le monde comme avant, comme par magie ? Je me demande si j’ai bien fait de venir. Tant que je peux payer ma chambre d’auberge et rester discret, ça ira. Mais je n’ai pas trop envie de m’éterniser ici…

Pensées nocturnes (I)

Voilà, ça y est. J’ai pris la mer. C’est la première fois que je remonte sur un bateau. La première fois depuis dix ans, depuis la fuite de Neelam. Dire que je vais – peut-être – enfin retrouver mes amis, alors que je ne me suis jamais senti aussi seul. Plus je m’approche d’eux, plus mon cœur se serre. Et s’ils avaient changé ? Si je ne reconnaissais personne ? Et s’ils ne me reconnaissaient pas, moi ?... Nous étions si jeunes… Je vais vite être fixé – la traversée va être brève.

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