Hybrides

Bien qu’ils soient extrêmement peu nombreux dans le Refuge, les hybrides existent depuis l’Eveil et leurs vies sont probablement les plus incertaines et les plus difficiles d’entre tous les véléides. Bannis, brimés, rejetés, ils inspirent généralement le dégoût à leurs concitoyens, qui les voient que les fruits d’unions contre-nature, comme des monstres. Il n’y a qu’à Nepo que l’acceptation générale de la culture leur permet d’exister sans - trop de - heurts.    

Nature et apparence

Lorsqu’un individu mâle et un individu femelle issus de deux peuples différents ont des rapports sexuels, il peut arriver que cette union soit fertile. L’enfant qui en naît est invariablement un hybride : il présentera les caractéristiques mélangées de ses parents.   Il existe des cas recensés de toutes les configurations possibles entre genres et ethnies.   En termes d’apparence et de capacités, il n’existe pas deux hybrides similaires, même avec la même configuration parentale. Le “mélange” s’opère de façon à priori aléatoire. Par exemple, deux hybrides dont la mère est Aqonti et le père Vèdre - deux couples différents - pourront avoir une apparence très différente l’un de l’autre : le premier pourra avoir des spires atrophiées, un simili-masque encadrant de grands yeux sans pupilles, être petit et trapu mais avoir la peau translucide et iridescente, le second quant à lui sera très grand et élancé mais possèdera l’épiderme rugueux vèdre, pas de spires mais un masque parfaitement formé avec des opercules fonctionnels, un shan inopérant et un talent inné pour l’apnée prolongée.   Parfois le résultat peut donner lieu à des malformations aussi douloureuses de disgracieuses, ou à des problèmes de santé qui réduisent drastiquement l’espérance de vie de l’individu. Pourtant, il existe également des cas d’hybride en pleine forme, qui ont eu la chance d’être dotés des meilleurs aspects de leurs géniteurs. Ces occurrences semblent impossibles à prévoir.  

Perspectives

Il est totalement impossible pour un hybride de s’établir socialement ailleurs qu’à Nepo, à moins de rejoindre les bandes brigandes qui sévissent çà et là sur les trois autres territoires.   Sur le Llahe , les unions inter-ethniques et les hybrides… n’existent pas. Ou du moins, ils subissent le traitement du silence. Les aqonti ont adopté cette attitude passive pour s’éviter d’avoir à générer de la colère face à ces individus dont l’existence les dépasse. Ils feront mine de ne pas les voir, de ne pas les entendre, leur existence est taboue. Il est interdit de s’adresser à eux, de parler d’eux ou même de reconnaître leur présence. Les contrevenants à cette règle tacite risquent de subir le même sort, de même que les parents de l’enfant. Pour un aqonti, il est particulièrement douloureux d’être coupé de lien social, aussi la punition refroidit même les cœurs les plus sympathisants.   Les vèdres sont moins subtils. Pour les Daenkar et les Heliptui, c’est la mise à mort - parfois même ritualisée, dans le cas d’hybrides vèdre/cenn. Les Ssab et les Omphos, plus mesurés, se contentent de les chasser. Pour le peuple des plaines, s’accoupler avec un individu issu d’un peuple étranger est aussi contre-nature que de copuler avec un animal. Ainsi, pour ce qui est de l’éventuel parent fautif, il est généralement banni de sa tribu, s’il est chanceux. Dans le pire des cas, il sera sacrifié aux côtés de sa progéniture.   A Vertoile, le sujet est encore différent. Les hybrides vèdre/aqonti seront systématiquement chassés, et traités comme des objets : on ne leur reconnait aucune légitimité d’exister en tant qu’individus et ils ne sont pas bienvenus dans la forêt. En ce qui concerne les hybrides avec du sang cenn, ceux-ci seront traqués et capturés, pour être emmenés à Caelora Magna, la cité royale. Là, ils seront livrés au palais de la Reine, dont aucun ne ressortira jamais. Il semblerait Sa Majestée ait développé une certaine curiosité à leur égard… Mais les plus folles rumeurs circulent sur ce que ces êtres subiraient dans les profondes caves creusées sous l’écorce, et la plupart s’accordent à penser que les concernés sont bien mieux lotis à Nepo.   C’est effectivement dans la cité neutre que les hybrides peuvent espérer une vie relativement normale. Ils seront bien sûr la cible de quolibets, peut-être de quelques jets de pierre de temps en temps, mais leur existence y est tolérée. Ils auront même la chance d’y rencontrer quelques âmes moins étriquées que d’autres, qui pourront éventuellement les considérer sans jugement. Certains trouvent même l’amour, et on recense quelques familles d’hybrides. Celles-ci ne sont pas vues d’un très bon œil, mais elles savent rester discrètes et leur nombre est de toute façon très réduit. Quelques rares individus particulièrement brillants sont même parvenus à des positions très élevées dans la société népéenne. C'est le cas par exemple de Corcombe, l'ex-dirigeant de Copeg, précédent Tempeste.
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