La Caravane

La Caravane est plus qu'un amas de navires célestes rafistolés. C'est aussi l'incarnation de la philosophie des Nomades, et un symbole à travers tout l'Archipel.

— Hiérarque Épiméthéus

Introduction

Les Nomades, comme leur nom l'indique, sont le seul peuple du monde connu qui n'ait pas de foyer.
Ivres de liberté, ils essaiment à travers l'Archipel à bord de navires à ballons, technologie qu'eux seuls maîtrisent, et qui leur permet de contrôler leur altitude à tout moment, là où les navires à voile ne peuvent que planer et sont obligés d'exploiter l'airnage des îles.
Organisés en une anarchie capitaliste qui peut paraître désorganisée aux yeux d'un profane, les Nomades n'ignorent cependant pas l'intérêt de vivre regroupés. Ainsi, si certains font bande à part et naviguent leurs propres routes commerciales, la majorité préfèrent voyager de concert selon des itinéraires décidés de manière collégiale. Ils rallient alors la Caravane.

Description

La Caravane est difficile à décrire. Ce n'est pas seulement une procession de navires célestes à la queue leu-leu. En effet, pour plus de solidarité, de solidité et de cohérence dans les trajectoires, les Nomades attachent leurs navires entre eux, jettent des ponts par-dessus les bastingages et nouent les voiles entre elles.
La Caravane prend alors la forme de gigantesques entrelacs où coques, planches suspendues, cordages et voiles s'entremêlent dans un capharnaüm sans nom, formant ainsi un immense village flottant en l'air, suspendu par les ballons de chaque navire.
Des tentes sont dressées sur les ponts, les navires les plus gros sont reconvertis en places centrales et en lieux de rencontres, et des enchaînement de passerelles et de descentes en rappel forment les rues plus qu'accidentées de ce territoire céleste artificiel.
Aussi organique que désorganisé, ce conglomérat de navires volants essaime à travers l'Archipel, d'île en île, s'arrêtant à proximité de chaque territoire pour inviter les locaux à commercer. Les Nomades refusant de poser le pied sur la terre ferme, ce sont en général les autres peuples qui sont invités à monter à bord pour parcourir les étals de bric et de broc et étudier les innombrables marchandises qu'amasse le peuple du ciel au fil de ses pérégrinations.

Réputation dans l'Archipel

La Caravane est l'un des repères les plus célèbres du monde connu. Cette construction loufoque représente aux yeux de beaucoup la liberté et incarne la soif de voyage des Nomades. Dans un monde où chaque peuple est blotti sur son île et où les voyages sont difficiles, le pèlerinage de la Caravane de territoire céleste en territoire céleste est perçu comme un véritable signe de ralliement, et ce depuis avant même la naissance de la Troupe de l'Horizon =.
L'arrivée de la Caravane à proximité d'une île est synonyme d'échanges commerciaux intenses et d'abondance. Lorsque les ballons rafistolés de la cohorte marchande apparaissent à l'horizon, les peuples s'activent pour leur faire bon accueil, avides de découvrir les merveilles exotiques que ramèneront les Nomades à leur bord. A ce titre, beaucoup de peuples ont bâti des caravansérails et des pontons d'arrimage spécialement destinés à accueillir la Caravane lors de ses passages. C'est le cas des Recollecteurs, des Apatrides et de la Troupe de l'Horizon, qui commercent très régulièrement avec la Caravane.
Certains peuples, comme la Tribu du Sang notamment, sont à la limite de la dépendance vis-à-vis des Nomades. La nourriture et le climat étant extrêmement rudes sur les Îles d'En-Haut, l'apparition de la Caravane est synonyme d'arrivage de vivres, et est donc annonciatrice de jours meilleurs.

Il y a quelque chose de fascinant à voyager à bord de la Caravane. Le lieu en lui-même, bien sûr est exceptionnel. Cet enchevêtrement sans queue ni tête de navires, de passerelles et de cordages a quelque chose d'incroyable. Mais l'atmosphère qui y règne l'est tout autant. Les Nomades rient, chantent et sautent d'un navire à l'autre pour ripailler ensemble. Ils n'ont aucun problème à inviter les étrangers à se joindre à eux, et partagent volontiers leurs tentes avec les inconnus.
Cette fièvre festive agite la Caravane chaque soir ; comme si, en tendant des cordes et des passerelles entre leurs navires, les Nomades tissaient également des liens surnaturels entre les individus.

— Hiérarque Épiméthéus

Pour aller plus loin

Comme bon vous semble

Les Nomades ne sont aucunement obligés de rester à bord de la Caravane. A tout moment, ceux qui le souhaitent peuvent désolidariser leur navire du reste de la procession et voguer vers leurs propres horizons. La prochaine destination de la Caravane est décidée par l'Aldifa, l'autorité centrale facultative des Nomades. Ceux qui souhaitent se rendre ailleurs peuvent tout à fait quitter le groupe indéfiniment. Ils seront toujours les bienvenus le jour où ils décideront de rejoindre à nouveau la Caravane.