Samsâat-hava, les êtres vie-vents
Quand les Clans du Vent m'ont expliqué le principe du Samsâat pour la première fois, je me suis retenu de lever les yeux au ciel, en bon Recollecteur anticlérical que j'étais. Mais quand leur shaman m'a fait une démonstration de leur usage de l'Augurafale, j'ai ravalé ma fierté. Et j'ai trouvé la foi.
Doctrine du Samsâat
Le Samsâat, ou fleuve de souffle est la croyance des Clans du Vent que lorsque leur corps meurt, leur dernier souffle se mêle au vent qui balaye en permanence les Îles Traversantes. Le défunt devient alors ni mort, ni vivant, mais Samsâat-hava, ou "vie-vent".
Pour les adeptes du Samsâat, la mort n'est pas une fin, mais une libération. Les Ventiers, qui cherchent toute leur vie à repousser leurs limites physiques et à approfondir leur connexion avec la nature, sont libérés des contraintes de leur chair et parcourent à toute vitesse les terres effilées de leurs ancêtres, délivrés de la faim, la soif ou la douleur.
Ils restent alors vie-vent pour l'éternité et se fondent à jamais dans les courants d'air du monde, oubliant peu à peu leur existence passée de mortel. Au fil des générations, de plus en plus de souffles rejoignent le fleuve immatériel des Samsâat-hava, renforçant les rafales à chaque décès. Pour les Clans du Vent, le vent des Îles Traversantes n'était jadis qu'une simple brise. Mais au fil des décennies, il s'est intensifié, devenant capable de tordre les arbres et d'éroder les falaises.
Lorsque le vent sera devenu tempête permanente, il déplacera des îles sans effort et engloutira le monde entier dans sa gueule rugissante ; le temps des Clans du Vent sera alors révolu.
Interactions entre vivants et vie-vents
Le vent n'est ni bon, ni mauvais ; les esprits de Ventiers défunts qui le composent ont pour la plupart oublié depuis longtemps qu'ils foulaient jadis ces terres du pied, et ils se content de courir à toute vitesse dans les plaines, profitant de leur liberté nouvellement acquise.
En conséquence, les orages et les tempêtes ne sont pas vus comme une punition ou une vengeance des ancêtres, mais plutôt comme des manifestations de la soif de liberté des Samsâat-hava, aveugles aux conséquences de leurs frasques sur la vie de leurs descendants encore mortels.
Le souffle qui emplit ma poitrine et nourrit mon âme est mien
Et je prendrai grand soin de ne pas le gaspiller en vain.
Lorsque le jour viendra, je me laisserai aller sans hâte
Et alors je goûterai à la félicité du Samsâat.
Tous les vie-vents ne sont cependant pas sourds au sort des Clans du Vent. Les shamans Ventiers travaillent toute leur vie à tenter d'entrer en communication avec les Samsâat-hava, en particulier ceux décédés récemment et qui n'ont pas encore oublié leur existence mortelle.
Parfois, au terme de séances de jeûne et de méditation solitaire, ils obtiennent des résultats. Des vie-vents miséricordieux les avertissent alors d'une tempête à venir, ou leur indiquent la direction d'une murmuration de Malikhyr en pleine migration.
Ces shamans, plus proches des vie-vents que des vivants, finissent souvent par envier leur liberté, et sont étroitement surveillés par leurs confrères afin qu'ils ne soient pas tentés de se donner la mort pour accélérer leur réunion avec le Samsâat.
Le suicide est en effet sévèrement jugé par les Ventiers ; le devoir de chacun est de mener la vie la plus riche possible, afin qu'à sa mort, il puisse apporter au Samsâat l'enseignement de ses expériences, et enrichir le fleuve de souffle lorsqu'il se fondra en lui. Cela veut donc dire qu'un Ventier doit faire tout son possible pour vivre longtemps, sans toutefois fuir les risques, sans quoi il mènera une vie fade et inutile pour le Samsâat.
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Ethnies Apparentées
L'étrange cas de l'Augurafale
L'Augurafale est le nom donné à une poudre particulière que l'on retrouve en suspension dans certains nuages de tempête. Elle est appréciée des navigateurs célestes, car elle se met à vibrer à l'approche des tempêtes.
Les Clans du Vent, eux, en font un tout autre usage. Occasionnellement, ils jettent une poignée d'Augurafale dans la brise ; les grains s'envolent alors non pas vers la tempête la plus proche, mais vers leur prochaine destination, là où leurs ancêtres estiment qu'ils doivent se rendre.
Ce mythe a longtemps été regardé avec dédain par les Recollecteurs , mais des rapports récents de la Troupe de l'Horizon confirment que certains Ventiers, lorsqu'ils sont perdus, jettent de l'Augurafale et écoutent le vent pour retrouver leur chemin - avec succès.
On ignore encore pourquoi cette poudre se comporte différemment avec les Clans du Vent.
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