" Que cela soit écrit et accompli "

Anthony Orta

Quatre dieux se rencontre dans un coin reculé d'un univers vide. Un dieu humain, un dieu orc, un dieu elfe et un dieu mage.

Bienvenue à tous, dit le dieu homme, et merci d’être venus.

Pourquoi nous as-tu convoqués ? dit le dieu elfe.

Pourquoi ici ? demanda le mage en regardant autour de lui.

Nous sommes dans un coin tranquille, dit l'homme. Cet endroit s'appelle "Normandie".

Personne n'a pensé à créer un soleil ici ? maugréa l'orc.

L'homme vint prendre face à eux et s'éclaircit la gorge.

Commençons. Si je vous ai convoqué, c'est pour établir certaines règles concernant l'univers d'Abrasia.

Abrasia ? l'elfe fouillait dans ses souvenirs. C'est l'univers qu'on a crée avec la demi-liche ?

Non, lui répondit l'orc. C'est celui où ils ont finit par décimer leurs dieux.

Ah celui-là...

Notre création s'étend rapidement, poursuivit l'homme, et ce que vous créez est magnifique mais je ne peux tout contrôler. Et comme vous avez pu le constater, les choses sont un peu parti à la dérive. Les petites erreurs et fautes sont corrigeables sur le long terme, petit à petit, mais faisons en sorte de ne plus en faire. Tout d'abord il nous faut parler de la confidentialité de nos créations. Quelle est la meilleure alternative selon vous ?

Il est vrai que beaucoup trop de choses sont connus des mortels, dit l'elfe. Cela peut nuire à l'effet de surprise.

Nous n'y couperons pas, dit l'orc. Le mieux est encore de faire une création en "savoir commun" et une autre en "savoir approfondi" qui contiendrai des "secrets".

Si nécessaire, dit le mage.

Si nécessaire, lui répondit l'homme. Tout ce qui relève de l'histoire ou d'éléments anodins de la vie commune ne nécessite pas forcément de secrets. Néanmoins, j'insiste sur le fait de ne jamais rien créer de "générique". Cela est trop perturbant pour l'univers. Soyez attentifs à toujours créer dans un cadre le plus précis possible. Sachez aussi que lorsque vous évoquez un lien vers une autre création, vous pouvez modifier le mot pour qu'il s'accorde à votre phrase. Et mettez le plus d'indications possibles sur les descriptifs de vos œuvres. On ne sait jamais qui pourra avoir besoins de ces informations dans le futur..

Je tiens à préciser, commença l'orc, qu'il est difficile de faire des choses sans savoir ce que font les autres. Comment être sûr que mes créations seront cohérentes avec celle de vous autres ?

Tu fais peut être référence à la proximité entre tes plaines et ma forêt, commenta l'elfe.

Oui.

Vous devrez continuer de vous parler avant toute entreprise majeure, dit l'homme. Peut-être en annonçant un bref résumé ou alors en ...

J'ai une proposition concernant ce problème, intervint le mage. Nous pourrions nous répartir des sujets par ordre thématique et/ou chronologique.

C'est-à-dire ? interrogea l'orc.

Par exemple toi, expliqua le mage, tu sembles parti sur la culture orc actuelle. Ne pourrais-tu pas être le référant concernant les orcs depuis le début d'Abrasia jusqu'a sa fin ? Si jamais nous voulions créer sur le sujet nous t'en parlerions et tu dirais si cela coïncide ou non. Si il y a une période où tu nous laisse toute liberté pour parler des orcs, ou une région isolée du reste qui permet libre cours à notre imagination sans entrer en conflit avec tes idées.

Il est vrai, observa l'homme, que tu sembles bien parti sur les orcs et les plaines de Qamah. Et toi, dit-il en regardant l'elfe, la foret de Nadarah semble te tenir à cœur, ainsi que les organisations elfes.

Mais cela n’empêcherai en rien d'imaginer sur des sujets tout autres ou isolés du reste, poursuivit le mage.

Certes, dit l'homme. Toi tu te préoccupes plus de l'histoire passée d'Abrasia, n'est-ce pas ?

Il semblerait, lui répondit le mage. Même si je pense approfondir le sujet des mages après notre intervention sur Abrasia.

Bien. Des questions ?

Qu'en est-il des distances ? dit l'elfe. Nous n'avons jamais évoqué la question clairement.

Ah ! s'exclama l'homme. Exact. Je crois que j'avais mis environs deux cent kilomètres entre Erionth et Emésir.

Cela ferait donc neuf cent kilomètres du sud des steppes gelées jusqu'au nord de la fissure de Mewitt, observa l'orc.

Et huit cent de Saline à Vent qui chante, conclu l'elfe.

Sachant qu'une journée de voyage permet de parcourir environ quarante kilomètres, précisa l'homme.

Je note, dit le mage.

L'homme inspira, satisfait de cet échange.

Cela me semble suffisant. Pour l'instant...

De toute façon la grande confrontation avec les mortels ne vas pas tarder, dit l'orc en s'éloignant.

L'elfe et le mage firent demi-tour également.

Et ce n'est certainement pas notre dernière entrevue, dit l'un.

J'espère juste que la prochaine sera dans un meilleur endroit... , dit l'autre.

L'homme les regarda partir puis observa les alentours, circonspect.

C'est vrai ca ! Qu'est ce que je fous ici ?!