Juste un humain ( mort de Lant Forgeside )
La bataille durait depuis trois semaines. La pluie avait commencée à tomber et l’eau transformait la terre en boue, la mélangeant au sang qui inondait la plaine. Lant Forgeside marchait aux côtés du roi Kholar Drake, du royaume d'Elem’elm, et du roi Gormadon Argoélis de Qamah. Tous trois pataugeaient dans la boue, les corps qui tapissaient le sol empêchant aux chevaux de progresser sur ce terrain. Gormadon trébucha sur un orc mort et sa lourde carcasse le fit mettre un genou à terre, ce qui macula sa jambe droite de boue.
« Foutreciel !! Obligé de marcher dans la boue comme un goret... Seigneur Lant, c’est folie que vous nous faites faire ! Se retrouver sous la même tente que ces orcs... Et cette Li-Moth ! Sur ma vie je gage qu’une sournoise trahison nous attends la bas. »
« N’ayez crainte Sire, répondit Lant la mine basse en regardant les cadavres au sol. Tout est prévu et la tente n’aura pas de murs, ainsi, tout le monde pourras assister qu’aucune entourloupe n’y est cachée. De plus nous entrerons tous en même temps. Voyez ! Les chefs des autres peuples se dirigent aussi vers le centre de la plaine. »
En effet, à leur droite, le roi Dolamar Caliëwen venait aux cotés de Thralbar de Behem. Lant voyait bien qu'une certaine distance les séparaient ; apparemment, la querelle qui les avaient opposés était toujours dans leur esprit.
Mais à sa gauche, Lant voyait aussi Li-Moth se rapprocher de la tente. L’elfe noir avançait seule, son aura pourpre émanant d’elle de manière menaçante. Lant distingua au loin Bur'In d'Onkalo et Haholf de Mek qui avançaient côtes à côtes.
" Par Ilmater... " souffla Kholar en regardant vers le Sud.
Izdra Gra-Udruk venait vers la tente. A ses cotés, une immense masse sombre progressait d'un pas lourd. Gro-Srerôn, le plus gigantesque de tous les Engendrés, avait également accepté de participer à la réunion. Lant devint plus sceptique sur son plan, le barbare orc avait la puissance pour créer un véritable massacre à lui tout seul si les choses dégénéraient. Il allait falloir bien choisir ses mots... Comme convenu, lorsque tous les chefs de guerre furent à cent pas de la tente, tous sortirent leurs armes et les levèrent bien haut, en regardant tous les autres dans les yeux. Le but était de bien montrés aux autres que chacun serait désarmés et qu'il s'agissait d'une réunion diplomatique. Bien évidement, Li-Moth leva haut son bâton et le posa au sol, mais tous savaient que sa magie était toujours une menace. Gra-Udruk leva son pieux en dévoilant un sourire carnassier vers les humains.
" Vous savez qu'ils vont tous garder des armes sur eux, seigneur Lant ? " dit Gormadon en continuant de sourire faussement, son épée en l'air.
" Oui je sais. " répondit Lant. " Mais tous ont promis de respecter le protocole et de ne pas attenter d'actions violentes à l’intérieur de la tente. "
" Mais ils mentent... " continua Gormadon pendant que Gro-Srerôn jeta ses deux marteaux au sol.
" ... Mais ils mentent. " concéda Lant. " Au moins, nous partageront le sort de ceux qui sont tombés et qui nous servent de tapis... "
Le roi de Qamah n'insista pas. Tous posèrent leurs armes et commencèrent à se diriger vers la tente. Cette dernière était immense, suffisamment large pour que des tables de banquet puissent tenir sur les côtés. De larges sièges avaient été disposés en cercle et tous vinrent s’asseoir dans la même position que sur le champs de bataille. Lant remarqua que Haholf de Mek avait un œil en moins, et regardait avec une certaine intensité (avec l’œil qui lui restait) Gra-Udruk.
Cela ne faisait que quelques secondes que tous étaient assis mais là tension était déjà palpable. Tous commencèrent à regarder Lant qui fut pris d’une quinte de toux. Le seigneur Forgeside jeta un bref coup d’œil à sa paume ensanglantée. Lant serra son poing et se leva pour prendre la parole.
« Merci à tous d’avoir accepté cette réunion. Je suppose que comme moi, vous avez pu observer le champ de bataille en venant jusqu’ici. Beaucoup trop des nôtres sont morts dans ce conflit. Nous nous battons depuis presque trois semaines et le but de cette guerre paraît déjà stupide face à tant de disparus... »
Izdra Gra-Udruk se leva et coupa la parole de Lant avec sa puissante voix.
« Contrairement à vous, humains, nous n’avons pas peur de mourir pour obtenir ce que nous voulons. C’est seulement par respect pour toi, Forgeside, que je suis venu parler ici. »
Thralbar de Behem se leva et parla au nom des nains.
« Il est évident que nous sommes tous ici par respect pour le seigneur Forgeside. Il fait honneur à sa race et à prouvé sa valeur par sa lame mais aussi par sa parole. Nous n’pourrions en dire autant des autres humains... » dit-il en regardant Kholar Drake.
Ce ce dernier se rembrunit et allait se lever mais Thralbar poursuivit :
« Cependant, les orcs n’ont aucune légitimité ni aucun territoire ici. Le droit de conquête ne vaut que lors d’une supériorité de puissance. Et vous n’avez toujours pas pris le dessus ... »
Gorst Gro-Srerôn grogna et se leva en faisant tomber son siège. La colère sur son visage et sa taille le rendait si menaçant que les rois nains Haholf et Bur’In se cramponnèrent à leur siège, prêt à sauter pour combattre.
« AAARG ! » rugit-il de colère. « Mon clan à tenu tête aux nains, aux elfes et aux hommes pendant une semaine entière ! Retournez sur le champ de bataille ! Nous vous montreront notre supériorité !! »
« Mouais... » commenta Gormadon Argoélis. « Avec l’aide d’une femme... »
Izdra et Gorst, l’une dévalorisée et l’autre humilié, commencèrent à avancer agressivement vers le roi humain, prêt à le tuer sauvagement à coups de poings. Sur ce, Lant vint se poster droit devant Gorst.
« Il suffit ! »
Le seigneur Forgeside paraissait ridicule face aux deux orcs colossaux, pourtant, les deux s’arretèrent immédiatement. L’aura du chevalier inondant la tente de la puissance d’Ilmater. Lant se tourna vers Argoélis, le regard sévère.
« N’êtes-vous pas lassés de sans cesse vous haïr ? Par Ilmater ! Regardez autour de vous ! Il y a plus de sang et de cadavres qu’il n’est d’eau dans la mer ! De grâce, trouvons une solution avant que nos territoires ne soient peuplés que d’en vieillards et d’orphelins ! »
Après un silence, Izdra grogna et retourna s’assoir avec Gorst. Lant leur adressa un signe de remerciement et retourna à son siège. Le seigneur Forgeside manqua de trébucher sur le chemin de son siège, son cœur s'emballait et le souffle lui manqua l'espace de deux battements. Lant Forgeside se rassit en essayant de garder contenance. Kholar Drake se leva et pris la parole :
« Le seigneur Forgeside dit vrai... Nous autres, humains, avons échoués à nous entendre et voyez le résultat. Malgré notre grand nombre, nous sommes plus faibles et plus jeunes que vous autres. Nous sommes en désaccords sur presque tout et ceux des Steppes ne sont même pas venus... »
Gormadon Argoélis n’arrêtait pas de bouger sur son siège, visiblement mécontent que le roi d’Elem’elm évoque si librement les défauts humains aux ennemis et aux alliés temporaires.
« ... Si nous n’arrivons pas à nous départager ici, énonçons clairement nos ambitions et trouvons des compromis. Mon peuple ne cherche plus a s’étendre mais souhaite fixer ses frontières. »
« Encore une chance que vous vous arrêtiez là... » commenta Gormadon. « Certaine de vos terres étaient nôtres il y a peu... ».
Au moment où Kholar allait répliquer, Gorst déclara :
« Que nous importent vos frontières ridicules ! Nous prenons ce que vous êtes incapables de protéger. Ceux que vous laissez derrière vous deviennent nos esclaves. »
« De toute façon, » déclara le roi elfe Dolamar, « Les dégâts que vous autres, orcs, avaient causés à la forêt ne sauraient rester impunis. La lisière de Nadarah ne pourra guérir des dommages que vos engins de guerre ont impitoyablement détruit. Nous autres mortels ne sommes que de passage sur la terre de Neru, mais Nadarah est l'unique vestige de la féerie. Ses arbres y sont précieux et tous sont uniques ! Il est inconcevable de...."
" On sait que votre forêt est plus précieuse à vos yeux que vos alliés... ", coupa le roi nain Thralbar de Behem.
Bur'In d'Onkalo acquiesça vivement et Haholf d'Onkalo surenchérit :
" Et pendant que vous vous branlez sur vos arbres, nous on va au charbon ! "
Dolamar Caliëwen resta de marbre devant les réflexions.
" Voilà des remarques bien déplacées, " répliqua le roi elfe, " venant de ceux qui abandonnent leur peuple et se murent dans leur montagnes dès qu'une rumeur de guerre approche..."
" Immonde fils de putain ! " se hérissa Haholf, retenu par Bur'In. " Tu oses nous traiter de couard !? Viens donc coquin ! Tu vas voir que sans sa hache, un nain peut tout de même raccourcir un elfe en lui arrachant les jambes ! Je vais..."
Ce fut à ce moment que Li-Moth se leva. Le sol se mit légèrement à trembler, non de manière menaçante, mais en produisant un effet qui attirait l'attention. Une aura de puissance émanait d'elle, bien qu'elle prit grand soin de garder une attitude douce et calme. Lant concentra discrètement l'énergie de son Dieu dans son poing, au cas où la grande prêtresse de Lolth tenterait un coup fourbe. Lant se prémunisa contre un effet de charme ou de sommeil qui ne vint pas.
" Il est plaisant de voir que vous n'avez aucunement besoin de nous autres, Engendrés, pour vous entre-tuer. " annonça l'elfe noire en provoquant un léger rire chez Izdra Gra-Udruk. " Voilà tout ce que votre « ordre » peut faire ? Vous verrez ce que notre chaos engendrera... "
La tension monta d’un cran sous la tente. Le vent chaud s’engouffrait en envoyant poussière et odeurs putrides de décomposition. La migraine dont Lant était victime depuis plusieurs jours s’intensifia. Le vacarme autour de lui repris. La haine et le mépris était par trop présent ici. Seul lui semblait affecté par la vision d’horreur qui les entouraient ; quelle pitié pour ces hommes, ces elfes et ces nains, morts les uns sur les autres, qui n’auront partagé leur existence que dans le combat. Forgeside eut même pitié des orcs, morts loin de chez eux dans un vain espoir de conquête. Et ces malheureux elfes noirs, esclaves de la folie d’une prêtresse fanatique.
Lant voyait les rois et les chefs de guerre se disputer, la colère dans les yeux et les pulsions de violence à peines masquées. Aucun d’eux n’éprouvait le moindre remord sur le massacre qu’ils avaient causés. Seul Lant culpabilisait pour cela... Puis la colère l’envahit.
" Soyez tous maudits ! Les âmes de ceux qui ont soufferts n’ont elles aucun poids dans votre balance !? Vous autres orcs, n’êtes que des brutes se contentant de vivre comme des animaux ! Tuer ! Vous ne savez faire que ça ! Vous ne valez guère mieux que les elfes noirs et leur culte à la souffrance. Eux aussi sont condamnés à rester terrés car leur âme noire ne leur permettra jamais de profiter de la félicité de la lumière. Et vous, seigneurs nains ! Que la honte vous étouffe ! Vous qui êtes prêts à sacrifier votre peuple pour garder vos secrets et vos richesses. La quantité d’or que vous trouverez sera autant de poids qui vous écrasera. Vous méritez le mépris des elfes, qui comme vous n’ont cure des problèmes des autres. Leurs esprits de supériorité les cloîtrent dans leur forêt ne souhaitant pas établir de liens avec les autres. Mais voilà que le danger arrache et brûle leurs arbres, sans personne pour les aider. Qui viendrais au secours de celui qui méprise tout le monde. Et de tous, ceux dont j'ai le plus honte, c'est vous. Vous rois humains ! Votre arrogance, votre pugnacité, nous ont conduits au bord de l'extinction. Nous aurions pu apprendre aux autres l'entre-aide, la valeur de l'unité. Au lieu de ça, nous voilà comme des garnements qui veulent de plus gros hochets et disposant des vies comme de simples soldats de bois. Nous aussi soyons damnés, et damné le cheval qui nous porte..."
Ainsi était la pensée de Lant, mais ces mots restèrent coincés dans sa gorge. Quel impact auraient-ils eu sur des esprits si fermés. Les actes sont plus éloquents que les mots, ils le sont toujours...
Gormadon avait le visage rouge de colère pendant qu'il criait sur Kholar qui lui répondait avec mépris. Aucun d'eux ne pretta attention à Lant qui recula de quelques pas pour sortir de la mêlée. Haholf et Gorst étaient à deux doigts d'en venir aux poings et Bur'In qui retenait Haholf ne put remarquer que Lant sortait de la tente. Izdra invectivait ardemment Li-Moth, consciente que la grande prêtresse était la rivale primordiale dans la conquête. Aucune des deux ne vit que Lant était en train de se diriger vers son arme...
Le seigneur Forgeside pouvait remarquer au loin les mille soldats qui attendait. Chaque chefs de guerre avaient pu poster un millier de combattants à trois milles pieds de la tente, pour leur sécurité en cas de traîtrise. Lant s’arrêta devant son épée. Il pouvait encore entendre les disputes qui avait lieues sous la tente. Lorsqu'il ramassa son arme, les orcs et les elfes noirs s'agitèrent. Des cors de guerre sont se firent entendre au loin, mais Lant n’en avait cure. Le seigneur Forgeside observa le symbole de l'enclume qui était gravé à la base de la lame, preuve que l'arme avait été forgée par son arrière-arrière grand-père ; Rolneth. Tant de choses avaient été accomplies depuis lors. Lant ressentit une vague de fierté d'appartenir à cette famille. Puis il ressentit de la peur face à tout ce qu'il restait à faire. Il était temps pour lui de mériter son nom, de rester fidèle à sa lignée...
Des cris se faisaient entendre et Lant pouvait les entendre se rapprocher de lui.
" Les actes sont plus éloquents que les mots... "
Lant Forgeside plaça le bout de son épée à un point faible de son armure, sous le sternum, et positionna le pommeau sur le sol devant lui. Son esprit était clair désormais. La perfection des elfes, la robustesse des nains ou la force des orcs ? Lant savait maintenant quelle place les humains pouvait prendre dans ce monde. Leur fragilité était leur force, car elle les obligeraient à s'unir ; Lant y croyait aveuglément en ce moment crucial.
...
Kholar Drake avait retiré sa couronne et l'avait laissé tomber à ses pieds. Il l'a regardait la mine basse. Gormadon Argoélis semblait avoir vieillit d'une décade et observait avec incompréhension le corps de Lant agenouillé, transpercé de part en part par sa lame. Le roi de Qamah semblait s'être prit une montagne sur les épaules. Thralbar de Behem observait de ses yeux écarquillés, conscient du drame qui était sous ses yeux. Haholf de Mek et Dolamar Caliëwen laissaient couler les larmes de leurs yeux. Bur'In d'Onkalo s'était agenouillé et psalmodiait une prière pour le salut de l'âme du héros Forgeside. Les yeux de Li-Moth brillaient d'un feu mauvais devant son plus grand ennemi qui se tenait inerte, juste devant elle. Izdra Gra-Udruk entailla son bras et laissa couler son sang sur le sol, pour qu'il accompagne celui de Lant. Elle ne sut pourquoi elle accomplit ce geste qui était pourtant destiné aux plus valeureux chez les orcs, mais elle le fit. Mais ce fut Gorst Gro-Srerôn qui surprit tout le monde en parlant ainsi :
" Rentrez chez vous... L'histoire de ce grand combattant viens de se terminer. Il a choisit sa fin et à ainsi sceller le sort de cette guerre. Notez bien ce jour car personne ne se battras plus aujourd'hui. "
Li-Moth se courrouça de colère.
" Es-tu fou orc ?! Ne vois-tu donc pas que notre plus grand ennemi est mort ? La victoire est désormais notre ! "
" C'est justement parce que notre plus grand ennemi est mort qu'il n'y à plus de guerre. En nous privant de sa vie, il nous à privé de la victoire, car un grand guerrier ne doit pas mourir en vain... "
Sans dire un mot de plus, Gorst retourna vers ses guerriers en ramassant ses armes au passage. Li-Moth lança un regard mauvais aux autres chefs.
" Eh bien tant pis pour lui ! Nous sommes bien assez forts pour vous écraser sans aide ! "
Izdra eu un rictus de mépris.
" Retournes-toi prêtresse ! Même tes soldats l'ont compris, ils sont déjà en train de tourner les talons vers le Nord. Va donc combattre ! Mais tu devras combattre seule. "
Izdra se retourna et emboîta le pas de Gorst. Li-Moth mit un certain temps avant de se retourner. Lorsqu'elle le fit, ses yeux exprimait une telle haine que Gormadon crut qu'elle allait lancer sa magie sur eux. Mais elle n'en fit rien. Dans un rictus de colère, elle rabattit sa cape et se tourna, digne, vers le Nord en les abandonnant.
" Qu... Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? " demanda Gormadon visiblement troublé.
Thralbar de Behem se pencha sur une grosse pierre sombre qui se trouvait non loin, entre les corps sans vie d'un elfe et d'un orc.
" Ici, mon peuple construira un monument à la gloire de Forgeside. Car en donnant sa vie, il sauvé toute les vies présentes dans cette plaine. "
Haholf et Bur'In acquiescèrent.
" Ce jour sera nommé le jour de Forgeside dans notre peuple. " annonça Bur'In. " Malheur à celui qui lèvera la main sur une autre race ce jour-là... "
" Les ancêtres gardiens en sont témoins. " déclara Haholf en guise de conclusion.
Haholf fit demi-tour et retourna vers l'Est, suivit de Bur'In qui salua les rois humains et elfe avant de partir. Thralbar se tourna vers le roi elfe Dolamar, dans le but de lui dire quelque chose, mais se ravisa. Il ne se contenta que d'un : " Puisses les dieux avoir pitié de nous ", puis repartit vers ses montagnes du Sud-Ouest.
Dolamar Caliêwen resta un moment silencieux, aux côtés de Kholar Drake et de Gormadon Argoélis. Puis il remis son casque elfique et réajusta sa fourrure sur ses épaules.
" L'orc avait raison... " commença le grand roi elfe. " Ce jour se doit d'être noté et célébré, car il viens de troubler les mentalités présentes ici. Je peux entendre d'ici la rumeur se répandre parmi les soldats dans nos rangs. Je perçois le trouble qui habite leur cœur. "
Dolamar se tourna vers les deux rois humains.
" Vous allez devoir agir en conséquence de la symbolique du geste du seigneur Forgeside. Ne vous leurrez pas, il avait gagné le coeur de votre peuple bien avant aujourd'hui. Mais il viens désormais de gagner le cœur de toutes les races... Gardez courage en vos cœurs Messeigneurs, car votre tâche est considérable. Adieu. "
Alors que le roi elfe s'en allait auprès des siens, Gormadon se tourna vers Kholar qui s'était penché sur Lant pour lui fermer les paupières. Une centaine d'hommes de Lant Forgeside s'étaient approchés maintenant que les souverains des autres races s'en étaient allés. Ils avaient tous la mine basse et nombre d'entre eux pleuraient. Sans même considérer les deux monarques, les hommes retirèrent l'épée du corps de Lant, avec délicatesse, et l'allongèrent sur son bouclier. Ils placèrent l'épée entre les mains de Lant, le long de son corps, et le soulevèrent bien haut. Sous les regards médusés de Gormadon et Kholar, les soldats emportèrent le corps de Lant vers le reste des troupes humaines qui se rassemblaient déjà en une immense accumulation d'hommes de Qamah, d'Elem'elm et d'ailleurs.
" Et maintenant, " commença Gormadon alors que le corps de Lant disparaissait dans une masse d'armes levées autour de lui. " Qu'est ce qu'on fait ? "
Kholar Drake regarda le ciel azur puis une comète qui était en train d’apparaître derrière les montagnes de Forgefer. Il porta ensuite son regard sur sa couronne qui gisait au sol avant de regarder Gormadon d'un air déterminé.
" Maintenant, on accomplit la volonté des dieux... "
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