La Meute - Mission 3

Anthony Orta
Ordonnateur = Harald Sildden
Rouge = Dunkan Sildden
Spectre = Skalden Sildden
Vif = Alek Sildden
    << Episode précèdent     Le coup fut extrêmement violent et fit tomber Dunkan au sol. Le soldat impérial qui était derrière lui le releva et le rassit sur la chaise. La pièce était plongée dans la pénombre et seules deux torches accrochées aux murs de pierres diffusaient une faible lumière. Harald, Skalden et Alek étaient attachés à des chaînes qui les maintenaient pendus au mur du fond. Les yeux pochés et les lèvres fendues attestaient qu’ils avaient déjà reçu le même traitement que leur frère. Dunkan portait bien son surnom de « Rouge », car du sang inondait son visage. Même sa crête de cheveux roux collait à son front. L’autre soldat impérial qui venait de le frapper se massait la main. Ce dernier était encore plus massif que Dunkan.  
  • " Pour la dernière fois Abrasien, dit le soldat avec un accent boréal, quel est ton nom et pour qui tu travailles ? "
  • Dunkan lança un regard noir au soldat puis pencha la tête pour cracher un filet de sang.  
  • « J’te l’ai d’ja dit tête de bûche, mon nom c’est « Rouge », et c’est ta femme qui m’envoie... Elle voulait savoir si elle pouvait donner mon nom à ton futur bâtard. »
  • Skalden laissa échapper un petit rire. Le soldat soupira puis remis une trempe à Dunkan avant de se tourner vers Skalden.  
  • " Qu'est-ce qui te fait marrer toi ! " aboya t-il.
  • " L'idée qu'il donne son nom a ton bâtard alors qu'il est surement de moi... , répondit Skalden avec un mauvais rictus et un air de défi. "
  • Le soldat mis un coup de genou dans le ventre de Skalden qui s'effondra, toujours pendu aux chaines par les poignets, en toussant pour retrouver son souffle. Les deux soldats impériaux s'éloignèrent un peu puis continuèrent de fouiller les affaires et les armes des quatre frères qui étaient posées sur une table. L'un des deux soldats ouvrit un petit coffret qui contenait encore sept fioles.  
  • " Magnifique ton plan Ordo ! " pesta Dunkan en direction d'Harald.
  • " Ouais, renchérit Skalden, des plans comme ça j'peux les faire... Ça valait bien l'coup de s'attaquer directement à leur réserve d'armes... "
  • Harald ne disait mot. Ses longs cheveux noirs lui tombaient devant le visage, la tête tombante, tenant à peine sur ses jambes.  
  • " Eh, intervint Alek, foutez-lui la paix ! Au moins ils ont plus aucun stock de munitions et... "
  • " Vos gueules !! " leur cria un des deux soldats.
  • Les deux soldats commencèrent à parler dans leur langue boréale, sans se douter un seul instant qu'Harald comprenait ce qu'ils disaient.  
  • " J'en ai marre de ce pays et des imbéciles qui y habitent, " dit le premier soldat. " Faut être complètement crétins pour attaquer un de nos fort à quatre ! "
  • " N’empêche qu'ils ont butés 190 des nôtres en moins de trois jours, " dit le second soldat. " Ils ont même eu Cyn-Reyao... "
  • " Mouais... De toute façon, le convoi de ravitaillement arrive demain par le Nord. En attendant, le capitaine nous a demander de les faire parler mais ils ont rien bavés. Ça fait depuis ce matin qu'on leur fout des mandales et toujours rien. J'ai les jointures des mains qui vont exploser, j'peux plus continuer, et si j'utilise un bâton ils pourront plus parler.. "
  • " Bon, alors qu'est-ce qu'on fait ? "
  • " ... Va chercher le Capitaine. " dit le premier soldat en soupirant. " Dis-lui qu'on obtiendras rien de plus comme ça, qu'il vienne essayer de leur parler avant qu'on les tortures avec les outils. "
  • Le second soldat sortit et referma la grille derrière lui. Le premier soldat se tourna vers les quatre frères, en croisant les bras. Il les surveilla pendant quelques minutes.  
  • " Maintenant, ça va être plus dur pour vous... " dit-il en souriant.
  • " C'est exactement c'que j'ai dit à ta femme ! " s'exclama Skalden.
  • La fureur passa sur les traits du soldat mais il ne réagit pas. Il attendit que la grille s’ouvre en grinçant et que son collègue revienne avec le dit Capitaine. Ce dernier portait une maille dorée ainsi qu’une lame longue magnifique. Ses cheveux étaient soigneusement attachés en chignon et son regard était implacable. Dunkan le regarda de son œil qui n’était pas fermé à cause du sang et eu un sourire coquin.  
  • « Qui a commandé une nana ? » demanda t-il a ses frères.
  • Une légère teinte rouge sembla maculer les joues du capitaine.  
  • « C’est comme ça depuis ce matin... » dit le premier soldat.
  • « Je vois... » répondit le Capitaine en s'approchant de Dunkan. « Puisque vous ne voulez pas nous révéler vos identités et vos chefs, vous n’aurez pas droit à une mort rapide et digne. Ce sera le sectionnement des doigts, puis ensuite le fer, après l’éviscération et... »
  • « Vous savez qui c’était mon héros quand j’étais gosse ? coupa Skalden effrontément. Lensig Niel ! J’adorais ses aventures et surtout la façon qu’il avait de cacher pleins de lames sur lui... »
  • Un crochet tomba au sol dans un petit tintement métallique. En deux gestes très rapides, Skalden sortit deux dards en acier qu'il envoya dans les gorges des deux soldats. Dunkan prit appui sur les chaines et envoya ses jambes massives autour du cou du capitaine qui n'eut pas le temps de réagir. Skalden se précipita pour mettre au sol silencieusement les deux soldats qui étaient en train de s'étrangler dans leur sang. Le capitaine tomba a genou, essayant de se libérer de l'étreinte des cuisses musclées de Dunkan. Skalden ramassa son crochet et alla libérer Harald et Alek.  
  • " Je vous avait dit que ça marcherai, " dit Harald en se redressant comme s'il était en pleine forme.
  • " Ouais ben la prochaine fois, cogite à un plan qui nous évite d'en prendre plein la gueule. " dit Dunkan.
  • Alek pris l'épée du Capitaine et la pointa vers ce dernier pendant que Skalden libérait Dunkan. Ce dernier prit récupéra ses affaires et vint saisir le capitaine pour le balancer sur la chaise. Dunkan sorti sa dague et trancha le chignon du capitaine et lui fourra dans la bouche.  
  • " Si t'essaies de gueuler, dit-il, je passe direct à l'éviscération. Clair ? "
  • Le capitaine était à la fois rouge de suffocation et livide de surprise. Il regardait les trois autres frères récupérer leurs affaires sans se presser, comme si tout était prévu. Harald prit une chaise et vint s'asseoir en face du capitaine avec une fiole blanche qu'il donna à Skalden. Enlevant l'amas de cheveux de la bouche du capitaine, Skalden versa le contenu de la fiole dans la bouche du capitaine puis plaqua sa main sur sa bouche et son nez. Le capitaine se débattit mais le manque d'air et la pointe de la dague de Dunkan le firent déglutir. Une sorte de voile opaque couvrit ses yeux. Alek saisit son arc et se plaça en position de tir face à la grille, surveillant l'entrée.  
  • " Bien, dit Harald en langue boréale, maintenant vous allez me dire par où doit arriver le navire de ravitaillement précisément et ce qu'il contient. "
  • Le capitaine bouillait de rage mais son regard n'exprimait que l’hébétement. Il répondit sur un ton forcé, comme s'il lui coûtait de parler où qu'il essayait de retenir ses mots.  
  • " Le... navire arrivera par le... Nord-Est du quai Nord... "
  • " Bien, encouragea Harald toujours en langue boréale. Quelle est la manœuvre pour l'accueillir ? "
  • " Les... bûches de combustion vertes... doivent être mise... dans le fanal des qu'il approche. Pour signaler... que tout va bien... "
  • " Qu'y à t-il dans le navire ? "
  • " Des... munitions, des armures et des armes venant de notre pays... des armes puissantes... pour préparer le grand plan... de Luth... "
  • Harald se pencha en avant, plantant son regard dans celui du capitaine.  
  • " Quel grand plan ? "
  • " Je... je ne sais pas... Je ne fait pas partie... de l'aile... "
  • " Soit, dit Harald après un moment. Où se trouve les plans de vos navires de guerre ? "
  • " Les ... Dans mon bureau... Il y a un coffre... les documents... Derrière le tableau de l'Empereur... "
  • Harald fouilla les vêtements du capitaine et trouva une clé en pendentif qu'il arracha.  
  • " Cette clé ouvre le coffre ? "
  • " Oui... "
  • Le capitaine était en sueur mais son regard commençait à s'éclaircir. Harald se releva et s'adressa à ses frères :  
  • " Les plans sont bien ici, j'ai la clé du coffre de son bureau. "
  • " Ben j’espère que ces plans valaient le coup de se prendre tant de coups... " commenta Skalden.
  • " Ce n'est pas tout, continua Harald. Un navire de ravitaillement arrive demain avec beaucoup d'armes puissantes. Luth compte dessus pour un projet. "
  • " Et alors ? demanda Dunkan."
  • " Alors, demain je vous montrerais à quoi peuvent servir ces plans. "
  • « Tchac ! »   La flèche que décocha Alek dans la tête du garde qui venait de passer devant la grille fusa d’un coup sec. Le garde tomba au sol.  
  • « Faut qu’on s’barre ! » annonça Alek.
  • Harald hocha la tête et regarda le capitaine.  
  • « Spectre... » dit-il en allant chercher le coffret à potion.
  • Skalden acquiesça en souriant puis dégaina sa dague courbe.  
  • « Désolé l’bridé... J’ai pas le temps de jouer avec toi. » murmura Skalden en tranchant la gorge du capitaine qui essayait de retenir vainement le sang de ses mains.
  • Harald pris les quatres fioles d’Astrale qui contenaient comme de la fumée et en donna une à chacun de ses frères. Tous burent puis reprirent leur forme trouble et fantomatique.  
  • « Spectre, tu t’occupes de récupérer les plans, » dit Harald en donnant la clé à Skalden. « Rouge et Vif, tenez-vous prêts à couvrir notre retraite. Je m’occupes de faire diversion pour laisser le temps à Spectre. Séparation en deux groupes à la sortie du camp, retour au point de retraite dans 30 minutes. Allez ! »
  • Les quatre frères reculèrent contre le mur du fond, puis disparurent, se fondant dans la roche. La pièce devint silencieuse. Seuls les légers tremblements du capitaine venaient déranger le calme. Puis la tête de Skalden apparût. Il retraversa le mur puis, avec un air espiègle, vint prendre une torche du mur pour la poser contre un pied de la grande table. Alors que les flammes commençaient à lécher le bois, Skalden se dirigea vers le mur un grand sourire au lèvres en regardant le Capitaine gisant au sol.  
  • « Qui sait ? » dit-il au yeux inertes du gradé Imperial. « Peut-être qu’un jour moi aussi je serai célèbre ! »

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