Les Éphémairides

Il n'y a que les aéromaîtres qui sachent amener un navire céleste à bon port. Leur capacité à savoir où se situent une île à un moment donné est la clé de la reconnexion entre les peuples. Cela fait d'eux des individus inestimables, et ils le savent - et refusent jalousement de partager leurs connaissances.
Nous avons bien essayé de mettre la main sur quelques-unes de leurs Éphémairides... Mais sans entraînement d'aéromaître, leur compréhension est impossible.

— Hiérarque Épiméthéus

Des dangers de la navigation céleste

L'Archipel est un monde d'îles flottantes à l'orbite parfois erratique, qui oscillent en altitude au fil du temps. Se repérer dans ce monde changeant est impératif pour les navigateurs célestes ; la plupart des embarcations étant à voilse, elles ne font que planer et sont incapables de regagner de l'altitude par elles-mêmes.
La moindre erreur de cap ou inexactitude quant à la position supposée d'une île à ce moment de l'année peut rapidement devenir dramatique. Ainsi, de nombreux équipages un peu trop confiants ont pris l'air pour des trajets souvent triviaux, pour s'apercevoir avec effroi que leur île de destination s'était déplacée pendant leur voyage. S'ensuit alors une lente descente inexorable vers la Mer de Nuages, qui résulte invariablement en la perdition de l'équipage, qui finit par couler dans la couche inférieure du monde et succomber aux tempêtes permanentes qui l'agitent.

Les Éphémairides

Les aéromaîtres, ces individus considérés comme des magiciens par beaucoup, sont les seuls capables de garantir à un navire de parvenir sain et sauf à sa destination. Mais même les plus doués d'entre eux refusent de prendre l'air sans une Éphéméride.
Ces tables de navigation permettent de se repérer dans l'environnement changeant de l'Archipel, pour peu que l'on sache les lire. A l'oeil du profane, il s'agit en effet de parchemins couverts de glyphes inconnus et de runes qui rappellent l'Al-Fãbet, mais même les Liseurs ne parviennent pas à les décrypter sans entraînement spécial.
Ces supports donnent les trajectoires et l'altitude des principales îles du monde connu, en fonction de plusieurs paramètres :

• Position du soleil par rapport à l'horizon ;
• Position de l'Oeil par rapport à l'horizon ;
• Position de l'Oeil par rapport au soleil;

Planifier son trajet

Une fois la position de la destination connue, il faut cependant connaître la position du navire. Avant le décollage ou lorsque d'autres îles reconnaissables sont en vue, cet exercice est relativement aisé. En haut-air cependant, cela s'avère impossible. On raconte que les aéromaîtres d'antan utilisaient un artefact de navigation obscur appelé le Compacilabe pour identifier la position de leur navire à tout moment, et à tout endroit.
Hélas, cet instrument et sa méthode de fabrication sont perdus depuis bien longtemps. Les Recollecteurs en auraient retrouvé des fragments lors de diverses fouilles, mais nul n'a réussi à reconstituer un Compacilabe fonctionnel dans sa totalité.
En conséquence, les aéromaîtres de nos jours se content de consulter leur Éphémairide avant le départ, planifiant soigneusement le trajet pour éviter les surprises. Cette méthode a un inconvénient majeur : anticiper la position finale de la destination nécessite de connaître le temps de trajet exact. Le moindre détour, la moindre tempête ou le plus petit imprévu pendant le voyage peut ainsi faire prendre du retard au navire, et lui faire courir le risque de rater son île. S'ensuit alors une descente infernale pour l'équipage, qui coulera lentement jusqu'à sa mort.

Tables alfonsites by public domain

Exemple d'Éphémairides.

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