S2E19 - Menaces ailées

General Summary

La silhouette géante du Roc se rapprocha rapidement et très vite elle put fondre sur les navires. L’équipage impuissant dut s’abriter en urgence et fuir dans les cales tandis que les serres acérées de l’aigle déchiraient les voiles et brisaient les mats. Recroquevillés dans des abris de fortune les aventuriers virent enfin le Roc s’éloigner vers les terres, laissant derrière lui deux épaves flottantes aux équipages abasourdis.   Petit à petit les matelots sortirent de leurs cachettes découvrant l’entièreté des dégâts et l’ambiance chaotique qui régnait sur le pont. Gustavo se rapprocha de Fascino afin d’en savoir plus sur la bête qui venait de les attaquer. « Il s’agit d’un Roc, un aigle géant vivant souvent isolé dans les hauteurs des montagnes » lui répondit-il. « Ces animaux protègent férocement leur territoire et encore plus lorsque qu’ils y ont installé un nid. Je pense que nous avons pénétré dans la zone de celui-ci. ». Le reste de la troupe s’était rassemblée autour de Gustavo . « Cette première visite était probablement de la dissuasion. Si nous allons plus loin nous risquons une deuxième attaque et cette fois il n’est pas sûr que nous nous en sortions aussi bien ». Les Cavaliers de l’Abrokälypse se regardèrent crispés. La bête était beaucoup trop féroce pour qu’une nouvelle rencontre ne laisse pas de trace dans les rangs de l’équipage, cependant il n’était pas question d’abandonner le voyage ou de perdre de précieuses journées en détours pour atteindre Erionth . Aucune des deux options ne semblait convenir, aussi Manolito s’aventura à envisager une ultime possibilité. Il interrogea Fascino : « Et si nous parvenions à faire disparaître le nid du Roc, cela l’obligerait-il à trouver un nouveau territoire et donc à nous laisser tranquilles ? ». Le capitaine fut assez surpris mais comme les autres il savait que l’équipage disposait de bien peu d’options. Il hésita quelques instants avant d’acquiescer « Je suppose que cela pourrait fonctionner. Cependant, la tâche sera difficile et j’ai bien peur qu’aucun de mes hommes ne se risquent à approcher un nid de Roc ». Les CAB échangèrent quelques regards puis Gustavo annonça. « Eh bien alors c’est décidé je prends en charge l’opération et irai moi-même détruire le nid ». Manolito fit lui aussi un pas en avant « Tu ne seras pas seul, car je viens avec toi ». Dans son coin Korg encore sous le coup de l’attaque de la bête monstrueuse hésita à s’engager dans un combat qu’il savait fortement mortel. Mais réalisant que ses amis auraient besoin de toutes les forces disponibles il décida finalement lui aussi de rejoindre Gustavo dans son aventure. Asorann et Nalafinwë qui, elles, avaient des talents de soigneurs annoncèrent alors qu’elles resteraient sur les navires afin de soigner les quelques blessés et monter la garde en cas de nouvelle attaque.   Gustavo , Manolito et Korg firent donc chacun un court détour vers leurs cabines et revinrent avec assez d’équipement pour mener à bien leur mission. Korg encore peu confiant sur la faisabilité de l’entreprise glissa juste avant de partir, une grande portion de voile déchirée dans son sac, au cas où.   Enfin prêts à partir les trois combattants se regroupaient sur le pont vers la rive quand Fascino vint les rejoindre accompagné de deux de ses mercenaires. « Attendez ! » leur lança-t-il. « J’ai parlé de votre mission à ma troupe, deux ont décidé de se joindre à vous. Ce sont de très bons combattants ils s’intégreront parfaitement à votre équipe ». Ainsi les trois cavaliers firent la connaissance de Gianluigi et Clara. Habillé de noir le premier dégageait une aura féline de souplesse et de férocité. Son équipement semblait très bien entretenu et sa posture droite confortait les mots de Fascino sur ses capacités martiales. Clara quand a elle semblait plus discrète. Elle transportait en bandoulière sur son dos une arme étrange inconnue des trois aventuriers. Un détail attira très vite l’attention de Manolito : Clara avait à sa ceinture un petit tube en métal très travaillé au bout duquel se trouvait un rubis scintillant. « Enchanté de faire votre connaissance » commença-t-il. « Excusez mes manières, mais qu’est ce donc que cela à votre ceinture ? » dit-il en pointant du doigt ledit objet. « Il s’agit d’une sorte de longue vue, très utile pour atteindre votre adversaire sans qu’il ne puisse même vous apercevoir » répondit-elle. Après avoir usé de ses charmes et rhétoriques habituelles Manolito eu le droit d’essayer l’étrange objet. Il put alors apercevoir les montagnes distantes avec grande précision. Encore mieux l’objet permettait d’ajuster la profondeur du champ et Manolito s’amusa à inspecter les quelques recoins visibles du navire. Après avoir fait leur adieux la nouvelle équipe se mit en marche en direction des montagnes, vers là où le grand oiseau était reparti après son attaques sur les navires.   Le chemin se fit sans encombre et après quelques heures de marches la troupe arriva au pied des premières montagnes qui formait le relief de l’horizon. De là ils purent apercevoir, loin vers le sommet, un emplacement potentiel pour un nid de grand Roc. Ils décidèrent donc de continuer leur route malgré l’après-midi déjà bien entamée.   La pente n’était pas trop raide et les aventuriers purent vite gravir les premiers pans et enfin percevoir ce qu’ils étaient venus chercher. A peine avaient-t-il pu poser l’œil sur ce point distant fait de paille de grandes branches et même de petits arbres que Clara se mit à grimper dans l’arbre à leurs côtés. Le reste de la troupe se contenta de la regarder ne sachant pas vraiment comment réagir à cette stratégie insolite. Arrivée proche du sommet la chasseuse pris solidement appui puis déploya son étrange armement qu’elle pointa en direction du nid. Elle utilisa ensuite sa jumelle magique, marmonna quelques mots, effectua de petits réglages sur son arme puis mis en joue le nid. Encore perplexe Korg s’impatienta de devoir rester en bas et de ne pas aller vers le nid. Clara ne bougeait plus, puis soudain un bruit sourd et une explosion de flammes propulsa de son arme un projectile balistique embrasé qui traversa l’air et en direction du nid. Un bruit sourd retomba de la montagne, Clara avait visé juste et annonça « Touché ! ». Deux formes ailées s’extirpèrent du nid et commencèrent à planner autour du nid cherchant la source de ce déluge de feu qui s’était abattu sur eux.   Profitant du chaos généré l’équipe acheva son ascension en contournant le pic rocheux afin de l’aborder avec une pente moins abrupte et plus à leur avantage. La nuit se profilait à l’horizon quand les cinq guerriers arrivèrent à la lisière donnant sur le nid quelques cent mètres plus loin.   Il faisait sombre déjà et l’équipe se positionna à l’orée des bois afin de monter un plan d’approche stratégique. A peine avaient-ils pu échanger quelques mots que deux grandes silhouettes au plumage bleu et argenté se profilèrent à l’horizon. L’équipe vit donc arriver les deux jeunes Roc depuis le nid. Malgré leur jeune âge chacun mesurait déjà plus de deux mètres de haut, et leurs statures avaient de quoi faire trembler n’importe quel combattant. Surpris de se retrouver si vite proche du combat les aventuriers firent quelques pas en retrait tentant d’échapper aux regards perçant des deux aigles. Korg s’enroula lentement dans la voile déchirée essayant de disparaitre au milieu du feuillage.   Dans un élan de bravoure Manolito estima que l’arrivée des oiseaux lui offrait la meilleure opportunité pour s’attaquer au nid laissé sans défense. D’un geste il sorti sa cape d’invisibilité et parti en courant en direction du nid, et à l’encontre des deux aigles. L’opération semblait facile mais les sens aiguisés de deux aigles chasseur eurent raison de la manœuvre du gnome. Tandis que l’un détectait la marche de Manolito le second lança la charge contre la silhouette drapée de Korg qui s’était ensellé les pieds dans les tissus. L’équipe était découverte et devait maintenant résister lutter pour sa survie.   Manolito reçu le premier coup de griffes qui lui entailla le bras, propulsant sont petit corps quelques mètres en arrière. Korg , Gustavo et Gianluigi sonnèrent la charge en direction des deux oiseaux et ripostèrent à coups d’épées et de carreaux. Clara se mit tout de suite en retrait pour assurer un soutien avec son arme à distance. Manolito isolé reçu encore de nouveaux assauts mais parvint miraculeusement à se maintenir en vie, à la limite du KO. Dans un dernier élan d’énergie il invoqua une boule de feu magique qui vint embraser les deux volatiles les laissant alors à la merci de ses quatre acolytes. Le combat pris fin dans la douleur, laissant les combattants haletants et couvert de sang, mais aucune perte n’était à déplorer. La route était libre vers le nid.   Récupérant difficilement, les cavaliers décidèrent tout de même de courir vers le nid, laissant les deux carcasses derrière afin d’en finir au plus vite. Aucun n’avait oublié que le grand roc était encore présent et qu’il pouvait revenir d’un moment à l’autre. Manolito fit le premier à atteindre le nid, suivi de Gustavo et Korg qui le suivaient de près. Large d’une dizaine de mètres de diamètre le nid avait l’air d’une petite arène, remplie de corps et d’os en décomposition. C’est depuis le nid que les trois héros aperçurent à nouveau la silhouette du Roc. Loin dans la nuit cette dernière se rapprochait des deux seuls points lumineux de l’horizon : Les navires de Fascino. L’opération avait été un échec, et malgré tous leurs efforts ils n’avaient pas réussi à empêcher le retour du Roc. Pire encore ils avaient laissé leurs amis derrière à la merci d’une attaque. Pris de malaise Korg pris néanmoins sa torche, l’alluma rapidement et commença à allumer les brindilles les plus sèches. « Finissons notre travail, cet oiseau de malheur va payer » lança-t-il. Manolito et Gustavo l’imitèrent rapidement et très vite l’incendie était lancé. Juste avant de quitter le nid Gustavo intercepta du regard un petit objet scintillant, il marqua alors une courte pause pour le ramasser avant de rejoindre ses camarades déjà engagés sur le chemin du retour. Laissant le nid s’embraser, l’équipe arriva à nouveau à la lisière de la forêt où avait eu lieu de combat. Les corps des jeunes Roc gisaient au sol, se vidant lentement de leur sang. C’est alors qu’une grande ombre fit apparition derrière le premier corps. Son corps recouvert d’écailles, sa longue queue finissant en pointes, et ses deux ailes géantes collées à ses flancs ne laissaient aucun doute : La CAB étaient tombés nez à nez avec un jeune dragon noir en plein repas.   Sans réfléchir Manolito mis à profit ses dernières ressources magique et propulsa une nouvelle boule de feu géante sur le dragon. L’impact et la chaleur dégagée firent de gros dégâts mais pas assez pour mettre à terre un dragon de cette taille. Dérangée au plus mauvais moment la bête hurla et d’un coup d’aile se projeta en l’air pour atterrir devant les combattants. Pris de panique Manolito déjà mal en point se cacha derrière Gustavo . Cela ne fit que faciliter la tâche du dragon qui lança un trait d’acide dans leur direction et tous deux perdirent connaissance. Korg se retrouvait alors seul avec Clara et Gianluigi face au dragon. La situation était désespérée, et leurs chances de survie très faibles. Un orc ordinaire n’aurait jamais hésité et se serait donné à Grumsh prêt à livrer un combat sanguinaire face à une bête mythique. Cependant Korg avait perdu cette folie orc et il put se contenir assez pour ne pas se lancer aveuglement dans un combat qui aurait signifié leur fin. Ainsi il abaissa sa lame et s’adressa au dragon. « Attendez ! Nous ne sommes pas ici pour vous chasser. Laissez-nous tranquille et nous vous laissons les corps » Dit-il tendu. Le dragon s’arrêta quelques instants afin de juger ses trois adversaires encore debout. L’explosion de feu l’avait laissé amoindri et même s’il pourrait en venir à bout les trois guerriers se tenant encore debout face à lui risquaient de lui poser des problèmes. Montrant les crocs il répondit « La chance est avec vous, on dirait. N’aurait-ce pas été pour ces deux oiseaux bien frais je vous aurai joyeusement intégré à mon diner. Fuyez avant que je ne change d’avis ». Ne souhaitant pas rester une seconde de plus Korg récupéra le Gnome évanouit qu’il mit sur son épaule et les deux autres se chargèrent d’emmener Gustavo .   Les cinq aventuriers traversèrent alors la nuit à la hâte vers le bas de la montagne et vers les navires. Gustavo se réveilla après quelques heures mais le gnome, plus sévèrement touché, resta inconscient sur les épaules de l’orc. Les premières lueurs de l’aube faisaient rougir l’horizon quand enfin ils aperçurent les formes flottantes des bateaux amarrés à la rive. A leur arrivée les matelots ne vinrent pas les accueillir, tous semblaient exténués. Sur la rive, à quelques encablures de là ils découvrir l’énorme corps du Roc gisant mort dans une mare de sang. A ses côtés plusieurs corps avaient été alignés au sol et recouvert de draps. Le combat avait été féroce et une petite dizaine d’homme avait été victime des foudres du titan ailé. Heureusement Asorann et Nalafinwë avaient survécu, leurs visages laissaient néanmoins entrevoir l’âpre combat qu’elles avaient dû mener.   En montant à bord l’Abrokälypse retrouva Yu , leur camarade de l’empire tenait dans sa main encore valide son bras mutilé, broyé par le bec sauvage de l’aigle. Son état semblait stable, les potions et les soins qu’on lui avait apportés lui permettrait de survivre, mais son bras porterait à jamais la marque de sa rencontre avec le Roc.   A peine avait-il eu le temps de poser leurs affaires, et de déposer Manolito aux soins, que des cris se firent entendre sur la rive « Attention ! Fuyez ! » pouvait-on entendre. Le repos devait attendre et les CAB se précipitèrent dans la direction des cris, vers le corps du grand Roc abattu. Une fois sur place la troupe se retrouva à nouveau confronté au dragon noir rencontré dans les montagnes. « Tiens, encore vous » dit-il avec un ton malicieux. « Je doit vous remercier pour ces délicieux festins que vous me servez depuis hier. Je vois que vous êtes plus nombreux, assez pour me rassasier sur quelques jours je dirai ». La gueule couverte de sang il plongea à nouveau ses crocs dans la chair de l’aigle et en retira un énorme morceau de viande. Korg qui n’avait plus peur à présent qu’il avait retrouver l’équipage, mit à profit la force du nombre et cette fois menaça le dragon de quitter les lieux sous peine d’être achevé à coup d’épée. Le rapport de force s’était en effet bien inversé, Korg était entouré de dizaine de mercenaires et le dragon finit par céder. « Très bien l’Orc, je m’écarte donc pour cette fois…. Mais sache que moi, Nefanel me rappellerai de toi et de ta troupe, et que la prochaine fois sera bien différente » conclu-t-il les dents serrées. Sur ce, il arracha un dernier morceau de viande et s’enfuit en volant vers l’horizon.   Cette dernière rencontre sous tension eu raison des aventuriers et tous rentrèrent exténués vers le navire en direction de leur couchette ou ils sombrèrent vite dans un sommeil profond. Manolito pu mettre la main sur une potion de santé et parti ensuite rejoindre ses camarades. Facino Alidosi ne souhaitant s’attirer encore d’autres ennuis ordonna que les hommes encore capables s’attèlent à la réparation en urgence des mats et des voiles afin de pouvoir reprendre la route au plus vite.   C’est en fin d’après midi que les bateaux purent enfin lever l’ancre, le voyage pouvait reprendre et il ne restait à nos aventuriers plus que quelques jours afin d’atteindre, enfin, la grande ville d’Erionth .

Personnages Rencontrés

Gustavo Federico Montefalli Manolito Korg Nalafinwë Asorann Fascino Montefalli Nefanel
Date du Rapport
22 Jan 2020

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