Québec

  La ville de Québec est une vaste et populeuse métropole qui, au tournant du 19e siècle dépasse déjà le million d'habitants. Sous l'égide de l'Empire Britannique, celui-ci a fait de la cité son principal point d'appuie en Amérique du Nord en y stationnant une importante flotte militaire et en développant les infrastructures y étant associées, poussèrent chantiers navaux et prospéra l'industrie du bois. Si dans les lointaines forêts où l'on fait tomber des kilomètres de terres en bois d'bouttes; on peut entendre les chants grivois de quelques bucherons devenant draveurs au printemps... en dévalant la St-Charles, on découvre bientôt une immense cité entourée du halo épais et âpre de son orgueil fumée par les longues cheminées de briques rouges de ses scieries et ses forges qui, sans relâche, nourissent les chantiers de l'Empire sur Lequel le Soleil ne se Couche Jamais. Fumée si épaisse qu'elle recouvre de nombreux quartiers d'une nappe jaunâtre que les habitants appellent ''affectueusement''... la Purée.  
Les Corbeaux de la Rue Saint-Jean
Nichés dans la Haute-ville, les nantis dans leurs beaux-quartiers sont épargnés par la purée qui a même l'avantage de cacher de leur panorama les loques humaines qui vivotent en contre-bas car dans bien des quartiers; la misère s'étend comme une plaie infectée chariant avec elle maladie et criminalité galoppante. En effet, les fameux slums de la vaste cité sont de véritable
coupes-gorges et pas même les autorités ne prétendent y avoir un quelconque impacte, ainsi; le Westend et la Basse-Ville sont de véritables zones de non-droit où des gangs tels que les Madhatters, les Enfants d'Chienne ou encore les Filles du Roy font leurs lois. Le fossé économique séparant les riches de la Haute-Ville et les va-nu-pied de la Basse-Ville est presqu'aussi abyssal que celui qui sépare les conflits communautaires entre français, anglais, hurons et les nouvelles communautés fraîchements arrivées en ville qui se disputent toutes les miettes que les Grandes Familles laissent tomber en bas de la Côte d'Abraham. Pendant ce temps, comme si la misère ne s'entassait pas déjà assez dans les faubourgs miteux, les immigrants continuent de se déverser avec chaque navire arrivant d'Europe, vomissant leurs lots de désoeuvrés venant ajouter une autre couche de crasses sur un tas déjà fétide et dont l'odeur est tellement enracinée que pas même le froid mordant de l'hiver n'arrive à en venir à bout.  
La ville tourne au rythme des sifflets tonnant la fin d'un quart alors que des dizaines de milliers de gueules noircies quittent les docks ou les chantiers qui ne dorment jamais pour être remplacés par une autre marée de travailleurs venus gagner une pitance qui sera à peine suffisante à leur payer de quoi remplir leurs panses. Et c'est sans compter les accidents qui défigurent, démembrent ou tuent et laissent dans les rues de la ville des armées d'orphelins transformés en chiens errants prêts à vous égorger pour une bouchée de pains car lorsque la ville crache un enfant dans ses ruelles purulentes, il n'en sort pas un garçon d'Église; mais bien un molosse des Enfers.
 
La Boîte de Pandore
À la nuit tombée, les bonnes gensses ne manquent que rarement une occasion d'aller claquer leurs richesses à la gueule des pauvres dans des bouges plus ou moins recommandables alors que les ouvriers vont dépenser quelques pièces qui seraient mieux investies ailleurs pour anestésier leurs douleurs ne serait-ce que pour oublier le froid, la faim ou le lendemain qui les attend, du Fond du Baril dans le Basse-Ville au Rusty Cunt du Westend; vous trouverez de tout... de l'opium à la siphilys. Comme on dit ici: '' Mon pays, ce n'est pas un pays; c'est l'Enfer. ''

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