Remove these ads. Join the Worldbuilders Guild
Sun 28th Apr 2024 04:52

Entre froids polaires et brasiers infernaux

by Princesse Amellys

**Réminiscence**
 
Alors que la ville s'effondrait autour de nous, nous prenions la fuite grâce à Thanae qui avait préparé des provisions et attelé les chevaux pour survivre. Une pensée me hantait : chacune de nos expéditions se soldait par la destruction du lieu visité : le temple souterrain, la tour d’Elvenbleak, la ville d’Edgewind, le village de Pishaar. Quelle serait la suite ? Si j’étais une inconnue observant ce groupe, je dirais que nous semons la désolation partout où nous passons.
 
Pendant que nous poursuivions notre route vers les montagnes, nous croisâmes une récente connaissance : le prêtre de l’Église. Autant vous dire qu’après sa fuite lors de l'invasion des morts, Lucens était très remonté. J’ai bien cru que le pontife allait y passer. Après une discussion et de la persuasion, toutes les âmes se sont apaisées, et nous avons pu tenir un échange dans le but de calmer les peurs du curé. Pour montrer notre bonne foi, nous lui avons proposé de l’escorter jusqu’à Kendrig où nous pourrions faire des emplettes et déposer le prêtre ainsi que Thanae.
 
Avant de nous quitter, le ménestrel me donna une potion, m’embrassa sur la joue et me dit : « À n'utiliser qu'en extrême recours. » J’ignorais ce que cela signifiait, mais Lucens, après avoir étudié la potion, me dit discrètement en elfique : « Oh my god ! Fais bien attention à cette fiole. Je peux t’assurer que Thanae tient vraiment à toi. »
 
**Retour à la réalité**
 
Alors que je jouais un air de musique dans le but de tisser mon voile de protection autour de nous, je fus interrompue par une main immense tentant de saisir mes amis et moi. Un immense yéti venait d’attaquer notre camp, accompagné de quatre autres plus petits. Dans un souffle glacial, il tenta de nous blesser. Par chance, je réussis à y échapper grâce à un petit jeu de jambes rappelant les danses folkloriques que j'avais l’habitude de pratiquer étant enfant. Les autres n'ont pas eu autant de chance et ont beaucoup subi.
 
Par chance, au Musée d’Edgewind, je m’étais intéressée à l'étude des yétis, ce qui me permettait de connaître davantage ces créatures. Leur résistance au feu, leur instinct grégaire sous l’égide d’un alpha, etc. Tant d'informations que je tentais de partager au milieu des yétis et des vents hurlants.
 
Loen, commençant à être habitué à flirter avec elle, passa encore un peu de temps près de sa vieille amie la mort. Ce n'est que lorsque ce dernier ouvrit les yeux que je lui criai en fendant l’air de ma flûte : « Laisse-toi faire, Loen ». Avant d’ajouter : « Par la magie et le pouvoir en moi, que Loen transmute ici et maintenant en ultime tyrannosaure. »
 
En quelques secondes, mon ami prit la forme titanesque d’une créature venue du passé. Cette manœuvre eut le bénéfice de déstabiliser nos adversaires et de tourner la situation à notre avantage. En acrobate avertie, je sautai sur son dos l’incitant à prendre en charge le mâle alpha afin que nous puissions nous en débarrasser. Pendant ce temps, Edras, Milérion et Lucens s’occupèrent des trois autres. Comme un hurlement de victoire, le T-Rex poussa un rugissement qui provoqua une terrible avalanche.
 
En quelques secondes, nous avons réuni nos affaires et pris la poudre d’escampette. En un éclair qui n’appartient qu’à lui, Milérion fila à toute vitesse à l’abri et Lucens lança un sort dotant Loen d’ailes magiques lui permettant de prendre son envol !
 
La catastrophe naturelle terminée, nous nous sommes finalement mis à l’abri dans une hutte magique afin de nous reposer et de récupérer de nos émotions. À mon tour de garde, le dernier du groupe, un yéti commença à frapper sur le dôme protecteur. Ne voulant pas inquiéter mes amis, je les laissai se reposer, quand deux, puis trois, puis quatre autres yétis vinrent encercler notre havre de paix. Une fois réveillés, je leur expliquai la situation. Ils étaient tous abasourdis quand je leur révélai que pas moins de 12 créatures nous attendaient à l’extérieur.
 
Nous avons tenté de mettre en place une stratégie, mais celle-ci se solda par un échec. En transformant Loen en chouette géante, je pensais pouvoir grimper sur lui avec Milérion et m'enfuir. Sauf que, bien sûr, à son envol, je fus surprise par sa force et retombai dans la neige au milieu des bêtes. Mes autres amis, quant à eux, s'étaient dotés de la capacité de vol, leur permettant de s’extirper d’une situation risquée. Je me défendais comme je pouvais à l’aide de flèches et de vagues tonnantes au sol. Mais, même dotée de la volonté la plus ferme, je ne pus faire face à tous ces attaquants en même temps. J’ai été chanceuse que Lucens et Edras assurent mes arrières. De mon côté, le mieux que je puisse faire était d’esquiver leurs attaques multiples tout en fuyant leur regard au pouvoir gelant. J’ai pu repousser certains yétis dans les ravins et d’autres dans le vortex immonde créé par Edras. À chaque créature qui entrait, je pouvais entendre de là où j’étais des bruits de succions. Je ne pouvais qu’imaginer la souffrance des victimes de ce sort.
 
Une fois hors de danger, Edras et Lucens maintinrent une corde sur laquelle j’ai pu m’assoir pour débuter notre ascension vers la fameuse montagne. Lors de notre montée vertigineuse, nous fûmes surpris par une bête ailée qui nous attaqua. Un sort de paralysie lui régla son compte, et elle s’écrasa au sol tandis qu’un yéti qui faisait sa sieste se réveilla en colère et tenta également de nous blesser. Lors de l’affrontement, ce dernier décida de s’enfuir.
 
Une fois arrivée sur une plateforme où nous poser, nous fîmes face à une porte gigantesque où était écrite une langue que seul Milérion pouvait comprendre : l’infernal. Les portes gelées semblaient coincées. C’est par le feu que nous réussîmes à débloquer, Lucens et moi, les charnières bloquées. Enfin, les talents de voleur de Milérion nous servirent quand il se mit à déverrouiller la porte en la crochetant.
 
Nous avons commencé à passer sur un pont surplombant un brasier incandescent. Si je devais décrire ce moment, c’est comme si l’enfer lui-même s’était mis à embraser l’air. Chaque inspiration était suffocante. La température montait à chaque pas que nous faisions lors de la traversée. Au bout, un chemin jonché d’os, de l’autre un chemin nous faisant partir dans ce qui paraissait être des ténèbres magiques. Selon la note trouvée aux pieds de Diche à Edgewind, nous devions, après les enfers, suivre la voie de l’obscurité. C’est là-bas que nous avons dû faire face à un flagelleur mental et ses sbires. Par chance, il n’y avait qu’un seul flagelleur. Sans quoi, nous aurions certainement été trop faibles pour surmonter ces nouveaux ennemis.
 
Tout en continuant à suivre les indications reçues, nous avons fini par découvrir une caverne dans laquelle se trouvait un magnifique dragon se cachant et gardant un trésor merveilleux. Des montagnes de bijoux et d’or. À la vue de ces merveilles, je me vis obligée de menacer Milérion : « Écoute-moi bien, il est hors de question que tu t’approches de ce trésor ! Je n’hésiterai pas à
 
te neutraliser quitte à épuiser toute ma magie. »
 
J’ai été ravie de constater que j’avais été assez persuasive. Mais l’heure était trop grave pour nous permettre de nous mettre à dos… un Naga ! Ne parlant que draconique, c’est Edras qui s’est chargé de faire la traduction. Après nous être présentés, la fabuleuse créature écouta notre histoire jusqu’à réaliser que j’étais la descendante des Prakash. Il nous conta lui aussi son passé, la raison pour laquelle il était là et qui était son père.
 
Si je suis encore vivante pour en parler, c’est probablement grâce à Lucens qui a eu l’excellente idée de faire une offrande à ce Naga du nom de Kshama.
 
Lorsque nous avons dit à ce dernier en possession de qui se trouvait le Ganakshter, il nous invita à prendre place sur son dos et d’un coup d’un seul, prit la direction du ciel afin de nous conduire au seul individu capable de nous indiquer sa localisation : Kilkogg. Malgré toutes les aventures que j’avais vécues jusqu’à maintenant, je pense pouvoir dire que voler sur le dos d’un Naga a été pour moi l’expérience la plus incroyable que je n'avais jamais vécue.