Au bout de quelques minutes et après avoir compris que nous étions coincés dans une boucle spatiale, nous avons cessé de courir et de chercher en vain le rôdeur qui nous accompagnait. Tout d'un coup, je me suis senti comme arrachée à mes propres songes. En ouvrant les yeux, j'ai aperçu Arin devant moi et me secouons légèrement pour essayer de me sortir de ma torpeur. En jetant un œil autour de moi, je m'aperçois que Milérion, Edras et Lucens était couchés au sol. Dans un geste de repli, je m'éloignais d'abord d’Arin en criant « qu'est-ce qui s'est passé ? ». Celui-ci me répondit avec beaucoup de calme « rassure-toi Amellys, je pense que vous avez dû être victime d'un enchantement. Mais grâce à notre nature d'elfe, le charme a eu peu ou pas d’effet du tout».
Sur le moment, je ne savais pas si je pouvais lui faire confiance. Mais le fait était là, j'avais besoin d'aide. Dans une pièce à côté j'entendais un tintement de chaîne. Je me levais donc dans la direction du bruit en me disant que peut-être je trouverai quelque chose pour les aider. Je voudrais alors dans la salle et là je continuais d'entendre davantage de bruit et je finis par dire : « y a quelqu'un ? Hé ! Oh ! Je vous entends vous savez ». Ce fut alors mon premier contact avec Loen. Malencontreusement emprisonné à ce moment-là, son histoire était un peu obscure. Alors je n'ai pas cherché à savoir d'où ils venaient j'étais plutôt occupé à trouver un moyen d'aider mes amis. Ce dernier grâce à ses connaissances botaniques me proposa de l'aide en échange de sa liberté. Après concertation avec Arin, nous l’avons libéré. J'étais quelque peu sceptique mais je n'avais pas trop le choix. Me dire que j'étais accompagné d'un elfe puissant me sécurisait davantage pour libérer cet homme.
Grâce à ce qu'il appelait son kit d'herboriste il a réussi à créer une potion qui aurait dû être capable de réveiller mes amis. De méfiance, j'ai préféré la goûter en premier. Hélas, je fus pris de douleurs à la tête terrible à me faire tomber. L’effet violent sur le plan psychique pouvait peut-être réveiller les personnes charmées. Sur moi, l’effet était plus délétère qu'autre chose. Cela me brûla de la bouche à l'estomac. Je me sentais extrêmement mal. Mais en observant Milérion, son état était encore pire que le mien. Je n'avais pas le choix que cette potion. Loen n'était absolument pas d'accord de réveillere mon ami le tieffelin. Il s'opposait gravement à le faire sortir de ces cauchemars. Or, il était impensable pour moi de laisser un seul de mes amis dans cette boucle infernale.
Après que chacun ait bu cette mixture filandreuse et ma foi bien dégoutante, ils se réveillèrent en toussotant. Mes amis étaient sauvés.
« Écoute cher moine : il semblerait que j'ai eu tort à ton sujet. Je t'en remercie ».
Après quelques minutes de répit, le temps que tout le monde reprenne ses esprits, il était temps de reprendre notre route.
Après avoir gravi encore un nouvel escalier, nous sommes arrivés dans une pièce magnifique ornée de fresques de 3 immenses dragons. Au centre de celle-ci des bols remplis qui de loin semblait être des pierres plus ou moins précieuses. À la vue de ces jolis cailloux, personne n’a été surpris de voir Milérion s’empresser mais prudemment bien sûr en direction des roches. Avant même que nous ayons pu dire quoi que ce soit, il s'empara de l'une d'elles le condamnant à un piège. De manière inéluctable, le plafond descendait encore, encore et encore. Cela semblait presque être la fin pour Milérion. Un mécanisme pervers nous empêchait de tirer sur la herse de désenclenchement du piège. Nous risquions à tout moment notre main. Mais grâce à une logique imparable, nous avons finalement réussi à ouvrir les portes et stopper la descente du plafond. Nous avons malheureusement perdu quelques armes, mais notre ami était sauf.
C'est grâce à un travail le groupe, qui nous permit de comprendre qu’il nous fallait travailler un alliage de bronze en l’honneur du Nagaraaja. Une énigme bien trouvée ! Finalement, plus de peur que de mal.
Avant de partir, j'espérais tout de même pouvoir emporter avec nous quelques pierres précieuses. Je tentais alors de coordonner Edras et Lucens. Tous les deux utilisant un sort de téléportation dans le but de sortir instantanément hors de la salle en possession des magnifiques diamants. Tout semblait parfait. Le plan était ingénieux. Toutefois l'illusion du bonheur a été fugace. En effet, force est de constater après ce tour de passe-passe que la tour elle-même s'était jouée de nous : les diamants étaient redevenus de la vulgaire caillaisse.
En continuant dans cette direction, nous avons fini par nous retrouver aux portes d'un labyrinthe nous faisant passer de portes dimensionnelles en portes dimensionnelles. Chacune de ces portes était susceptibles de nous mener face à un ennemi ou face à un ami du groupe qui s'était lui-même perdu. Ce n'est qu'après presque une heure de tentative que nous avons fini par trouver le chemin de la sortie. Cela ne s'est pas fait sans encombre puisque nous avons dû faire face à une horreur casquée et d'autres créatures tels que des golems. Des golems si puissants. La solution pour sortir rapidement de ce dédale était pourtant évidente point mais seul Loen a eu la clairvoyance de suivre ce chemin très rapidement. Si nous étions restés concentrés, il aurait suffi de réfléchir et d'agir selon le destin du Nagaraaja.
Le bureau d’étude
Il serait encore lent de décrire tout ce que j'ai pu voir au cours de cette journée. Mais une des pièces notables par lesquelles nous sommes passés est le bureau d'études. Jonché de ruine, nous avons fouillé cette pièce et Milérion est tombé sur une des reliques les plus puissantes de notre dimension : la main de Vecna. Bien évidemment, étant le premier à arriver sur le lieu des fouilles, il s'enquerrait de récupérer la plupart des pièces qu'il trouva et finalement Edras et moi sommes encore restés sur le carreau. C'est assez frustrant cet aspect présent chez Milérion. Il paraît légèrement égoïste, toujours prêt à s'emparer des trésors en premier, comme si il était seul. Mais bon, jusque-là cela, ne me dérangeait pas. Mais j'avoue, que cet esprit individualiste me laisse de plus en plus perplexe. De mon côté, je n'imaginais pas encore devoir passer devant les autres pour me servir en première. Quoi qu'il en soit, ce n'est pas l'heure d'avoir à gérer ses émotions. En lançant un sort de dissipation de la magie, je réussis à rompre un charme que Lucens savait identifié. Nous avons trouvé une lettre blanche. Mais à force de réflexion, nous nous sommes rendus compte que cette lettre avait été écrite avec une encre qui se manifeste seulement sous l'effet de la chaleur. C'est pourquoi, nous l'avons approchée d'une torche afin de lire un message crucial de notre enquête.
Cette lettre destinée à refus, un mage d'une puissance effroyable, devait lui indiquer l’existence d'une carte permettant de retrouver le secret des Naga. Tandis que nous lisions ce courrier avec attention, une secousse sismique traversa la tour nous obligeant à fuir vers le sommet de cette tour. Ce n'était pas la première, mais cette fois-ci la puissance de l'onde mettais gravement en danger la structure de l'édifice et par conséquent nos propres vies.
A toute vitesse, nous arrivons au sommet de la tour et au moment même où nous traversons les portes, nous constatons, horrifié qu’un mage mort-vivant ressemblant quasiment trait pour trait à Rufus s'était lancé dans une fouille active. Ce dernier, était très certainement alors en recherche de la-dite carte. S’apercevant de notre présence, il commença à lancer un sort qui me semblait familier. C’était l’invocation d’un élémental de feu immense qui en quelques secondes se jeta sur nous et nous força à reculer dans la cage d'escalier. Arin se chargea d’affronter cet élémental. De notre côté nous nous sommes lancés à l'attaque de Rufus et avant même que ce dernier ait eu le temps de lancer une offensive trop inquiétante, nous nous sommes rués sur lui. Nous étions à 2 doigts de le vaincre mets ce lâche, dans un geste désespéré ouvre une porte inter dimensionnelle lui permettant de fuir les assaillants que nous étions. Le sol tremblait de plus en plus. Nous semblions être en enfer. Nous n'avions plus beaucoup de temps. Et nous devions résoudre l'énigme que la lettre trouvée vous avait posé. Comme à notre habitude, nous avons travaillé en équipe. La carte se trouvait en réalité à l'arrière d'un tableau. Et ce tableau se trouvait sur les murs tremblants de l'édifice.
Nous avons fini par emprunter le portail de Rufus en catastrophe, laissant Arin à son sombre destin.