Réveil en prison.
Ce matin-là, une corneille m'a sorti de ma grasse trans en me délivrant un message plus qu'inhabituel : « Bonjour princesse, hâte-toi de joindre les messagers d'Harmonie. Une lettre t'y attend ». J'ouvris les yeux et réalisai qu'il faisait jour depuis déjà plusieurs heures. Prise de panique, tout me revint en tête : le rendez-vous avec Thanae, l'exécution de Milérion. Fort heureusement pour l’un ce n'était pas arrivé, malheureusement pour l'autre, un lapin avait été posé. Les cloches de la ville sonnaient à toute vitesse. Milérion était toujours dans sa cellule. « Que se passait-il ? » Et si c'est bien ce que je pense, il s'agit d'une lettre envoyée par Arin. Mais je crains que ce message doive attendre.
C’est Rill, un des prisonniers, qui nous expliqua que dès l'aube cette situation d'alerte avait débuté. De fait, nous en avons profité pour faire libérer Milérion. Rill nous supplia de le libérer aussi, ce que nous fîmes également, contre l’avis de Lucens qui, d'agacement, nous laissa à nos malfaçons. En échange de sa libération, Rill nous propose son aide pour nous aider à sortir de la ville, en effet, selon lui, la situation d'urgence inclut le confinement total de la ville. À présent, il fallait sortir de la prison.
Notre sauveur de la nuit, lui, a pu s'échapper à travers un trou creusé par un blaireau. Finalement, ce voleur aurait bien pu se débrouiller seul, mais à la lumière de notre bienveillance, il nous informa tout de même qu'il nous ferait sortir ce soir, à condition que nous le retrouvions à 19h00 à la taverne du Rat Noirci. Et je soupçonne ce blaireau d'être en réalité un mage très puissant appartenant à la guilde de la Main Rouge.
À l'entrée, 2 représentants de l'ordre montaient la garde. Et c'est à l'aide d'un petit tour de passe-passe bien bardique que je réussis à m'en débarrasser. Profitant de leur naïveté et de leurs peurs, nous avons pu sortir, sans devoir aller au pugilat.
Comme c'était à prévoir, Lucens se dirigeait vers la cathédrale de la lumière. Nous suivions ses pas, la tension était palpable dans la ville, et les villageois semblaient très inquiets, marchant à toute vitesse vers leur destination.
La cathédrale de la Lumière.
Là-bas, nous avons demandé notre chemin à des religieux qui nous indiquèrent que Lucens avait un entretien avec l'intendant Duvall. En toquant puis ouvrant la porte, j'ai eu le temps d'apercevoir une intense lumière qui se dissipait. Je n'en connaissais pas autant que Lucens, mais à mon avis, ce dernier était entré en relation avec la déesse lumineuse. Il s'empressa également de me tenir au courant de la situation : des orques avaient assiégeait la ville, guidés par des prêtresses de Sumie. C'était une catastrophe. J'avais conscience que leur pouvoir pouvait être d'une puissance phénoménale.
Tant que nous étions là, nous avons visité la bibliothèque avec pour objectif bien précis de trouver des informations sur les montagnes de Montasantar, où se cacherait le mystérieux trésor des mages naga. Il s'avère que nos recherches nous ont conduits sur les voyages extraplanaires. Et je pensais alors « comme si nous n'avions pas suffisamment à faire dans notre monde, nous allons devoir aussi changer de dimensions ». Sachant cela, nous avons tenté de trouver le rituel qui permettrait d'activer le cube du naga. Il s'avère que ce livre avait été emprunté à plusieurs reprises par, « tenez-vous bien », Arin.
Sur ces nouvelles découvertes, nous avons pris le temps de visiter le musée. Rill nous a donné rendez-vous à 19h00 ce soir, ce qui nous laissait bien le temps de faire un peu de tourisme et de nous équiper en vue de notre voyage en altitude.
Le Muséee.
Arrivés au musée, Edras était complètement fou. Une immense carcasse de dragon flottait dans les airs, elle était vraiment impressionnante. Sachant pertinemment que nous étions là surtout pour que notre occultiste puisse s'enrichir davantage de connaissances, nous nous sommes baladés chacun de notre côté et avons fait des recherches sur différentes créatures. Pour ma part, j'ai décidé d'étudier les yétis. Je ne pensais pas que ces créatures pouvaient être aussi puissantes. Déjà, il faut savoir qu'elles sont de grande taille et d'un alignement chaotique mauvais, elles ont une capacité à se cacher dans la neige, mais bien évidemment, craignent le feu.
Je ne sais pas trop ce que les autres ont décidé d'aller lire ou voir comme créature, mais nous trouverons certainement le temps d'en discuter autour d'un joyeux feu de camp. Après 01h30, j'ai fini par arriver au bout de ce que ce musée avait à m'apprendre sur la créature des neiges.
Une fois cette visite instructive terminée, nous avons fait un tour aux Messagers d'Harmonie dans l'espoir de récupérer un message. Lydrine m'a annoncé une nouvelle qui m'a glacé le sang : Thanae avait disparu après avoir poursuivi un homme en aube à capuche ! L'a-t-il poursuivi seul ?
Et dans la foulée, Lydrine m'a remis la lettre que j'étais venue récupérer. À ma grande surprise, il s'agissait en réalité d'une lettre écrite par mon frère bien-aimé Samay :
"Ma chère sœur,
j'ai rencontré Arin qui m'a dit que vous alliez tous bien, je suis si heureux que ce soit le cas.
Il m'a aussi confié que tu as toute l’étoffe d'une grande dirigeante, ce dont je ne doute pas.
Tu commences à te faire un nom et je suis si fier de toi. J'espère que le destin nous réunira à temps, nous avons un fléau et un ennemi puissant à vaincre pour le bien du peuple. Je ne suis pas sûr d'y survivre, mais sache que tu as occupé mes pensées toutes ces années. Arin saura te dire où nous allons, je le laisse juge de te confier des informations potentiellement dangereuses. J'ai hâte de te revoir.
Ton frère, Samay."
Après une lecture qui m'a réchauffé le cœur malgré la terrible annonce au sujet de Thanae, je transmis cette lettre à mes amis qui furent également ravis d’avoir de ses nouvelles.
Au marché, nous avons fait le choix de nous équiper pour affronter un environnement désertique de type glace : bonnet, manteau, corde, grappin. Nous avions pris la panoplie. Nous avons dû composer avec le peu d'argent que nous avions, mais c'était bien suffisant pour la mission que nous menions. Je m'empressai également d'acheter d'autres objets que je trouvais bien utiles. Je pense qu'un peu de discrétion à ce sujet ne fera de mal à personne.
Il était encore tôt mais l'urgence de la situation nous a contraints à rejoindre le Rat Noirci beaucoup plus tôt. Et sur le chemin en direction de la taverne, Lucens nous confia l'importante mission confiée par l'intendant : créer une diversion, un ballet de feu au nord de la ville dans le but d'y attirer les ennemis et de lever momentanément le blocus à la porte de la ville.
À la taverne, Mlérion nous apprit que pour entrer dans la guilde de la Main Rouge, il fallait leur fournir la main de Vecna. Après quelques minutes de discussion et de réflexion, nous nous sommes mis d'accord pour la leur remettre. Néanmoins, en fouillant dans les affaires, ils réalisèrent que la main n'était plus dans leur sac ! Cela perturba tout le monde. C'était la clé pour Milérion d'entrer dans la guilde. Cela aurait peut-être même pu nous aider à retrouver notre fameux cube. Et nous n'arrivons même pas à dire à quel moment la main disparut des affaires. Il restait encore quelques heures avant que ce soit le moment de quitter la ville. En attendant, je décidai de prendre le temps de faire quelque chose que je n'imaginais pas encore l'importance il y a quelques semaines. J'étudiais mon amulette en forme de cœur que j'avais trouvée dans les grottes de Tiraskar. Et décidant de ne faire qu'un avec cet artefact, je ressentis une vitalité comme jamais auparavant.
Fuite par les égouts.
La nuit commençait à tomber sur la ville, mais le plus choquant fut quand le ciel se mit à nous tomber sur la tête. Une pluie de météores invoquée par les prêtresses de Sumie s'abattit sur la ville et commença à mettre à feu et à sang les différents édifices de la ville ! Et dans l'urgence de la situation, nous avons couru à la taverne de nouveau pour réclamer l'aide qui nous était due.
Rill tint sa promesse, il nous indiqua la sortie à travers des égouts menant directement à l'extérieur. Il nous donna pour consigne de les attendre à la sortie du passage.
Dans les souterrains, nous avons dû faire preuve d'ingéniosité et d'intelligence pour comprendre un mécanisme qui aurait pu nous entraîner dans les profondeurs aquatiques de ce milieu hostile. Une cascade infernale nous empêchait de passer, il a fallu jouer des mécanismes pour en réduire le flux et atteindre la porte qui nous menait vers…de nouveaux tunnels. À l'intérieur, j'entendais une langue qui me paraissait totalement inconnue. Loen, muni des recherches faites sur les orcs, a été capable de traduire une partie, il s'agissait de prêtresses de Sumie qui s'adressaient aux orcs. Elle signifiait dans ce dialecte bien particulier qu'elle avait enfin trouvé le moyen de pénétrer dans la ville par les souterrains et qu'elle devait en informer le chef de l'armée. Nous avons rapidement compris qu'il fallait absolument arrêter ces messagers et nous avons donc engagé le combat. Sans aucune surprise, la prêtresse a fait preuve de talents de magicienne. Elle nous réduisit au silence le temps d'un instant mais Loen ne nécessitant pas de parler pour donner des coups, la mit rapidement au tapis, ce qui nous permit de nous attaquer aux orcs à coups de feu et d'éclairs. Et à la mort de la prêtresse, j'ai pris son apparence et demandé à Loane de m'apprendre brièvement comment dire en langue orc : « arrête-toi, je vais remettre le message moi-même ».
Nous avons tenté par tous les moyens de rattraper l'orc porteur du message, mais arrivés à la surface, celui-ci avait déjà disparu à travers la pénombre pour rejoindre ce que nous pensions être un camp au loin. Sans prendre le temps de réfléchir, je me téléportai à l'intérieur dans l'espoir de l’arrêter.
Le village ennemi.
En pénétrant dans le village, mon absence de discrétion réveilla l'un des orcs qui se mit à donner l'alerte. Dès lors, deux prêtresses qui semblaient de niveau supérieur à celle que nous venions de combattre sortirent de leur tente. Prise au dépourvu, elles me demandèrent un mot de passe, je n'avais aucune idée. Étant des maîtresses dans l'art de la duperie, j'imagine qu'elles ont rapidement détecté mon subterfuge, ce déguisement magiquement tissé. Et dans un ultime désespoir, j’hurlai « gloire à Shar ». Il est évident que je m'étais trompé car elles commencèrent à m'attaquer. Le combat fut rude, le premier sort me fit vibrer de manière glaçante, mais grâce à l'amulette, je possédais à présent une résistance sans pareil. C'est très certainement ce qui m'a permis de tenir aussi longtemps en attendant que mes amis interviennent. Alors à coups d'éclair, je déchaînai ma rage et les mis au tapis. Entre les différentes attaques et ma dissimulation au sein de la nature, je donnais du fil à retordre à « traîtresses à Sumie ». S'il y a bien une chose qu'on peut tout de même reconnaître c'est bien la férocité de leur sort.
Mon corps se rappelle encore la douleur qu'ils pouvaient infliger. Au moment où je commençais à sentir mes forces me quitter, mes amis intervinrent dans un élan d'héroïsme, et Loen assomma la dernière prêtresse tandis que Lucens créait un brasier incandescent en ciblant deux orcs en fuite.
Hors de danger, nous avons commencé à fouiller les différentes tentes. Dans mon cas, et dans mon cœur, j'espérais retrouver Thanae. Et ce qui vient de se passer m'a fait prendre conscience qu'il fallait probablement que j'arrête d'attendre le bon moment pour lui avouer mes sentiments. J'espère avoir l'occasion de le retrouver en vie pour les lui partager.