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Sun 8th May 2022 09:06

Des elfes et des grenouilles

by Leshanna Mystralath

(189 - 7 mai 2022)
 
Notre nouvelle expédition nous mènera aujourd’hui vers une île au nord-est de la Nouvelle-Audarque. Cette île est vraisemblablement nommée "L'île aux grenouilles”. Pour cette sortie, notre groupe est composé de demi-elfes (Koriolis, Lam, Ulril et moi-même), un humain (Celui qui dit s’appeler Diffidentiam (ou Ranà, ou Blainn)) et un gnome (le chaotique Yewin). Nous avons eu l’autorisation d’emprunter le Pristine, moyennant de payer l’équipage et les vivres nécessaires à leur survie, ce qui n’est que logique. Une fois les divers arrêts, achats et tout ça, nous embarquons sur le bateau et nous prenons la mer.
 
Une fois sur l'île, nous nous mettons en route vers le nord, vers l’endroit où aurait été découvert un mausolée. Sur le chemin, Koriolis semble avoir détecté quelque chose, mais nous n’avons pas pu voir de quoi il s’agissait. Quoi qu’il en soit, cette créature, ou cette chose, nous a probablement également repéré, et s’est enfuie.
 
Après un moment, nous arrivons à l’endroit que nous souhaitions voir. L’endroit semble relativement à l’abandon. Le mausolée semble ne tenir que par la végétation qui a grimpé dessus, et il en est de même pour la statue d’elfe qui orne le centre de quelques cercles de cénotaphes. Ils sont marqués par les ravages du temps, la plupart des inscriptions sont illisibles. Cependant, sur l’un de ces cénotaphes, nous avons pu déchiffrer quelques inscriptions en elfique, signifiant que ces pierres sont des hommages aux suivants d’un certain Galaeron. Une inspection autour de la statue nous confirme que l’elfe représenté par celle-ci serait effectivement Galaeron. À l’est, à l’opposé du mausolée, un chemin plus marqué, plus dégagé que d'autres sentiers que nous avons pu voir par ici.
 
Le mausolée lui-même tient encore, mais nous ne serions pas confiants de camper à l’intérieur tellement il semble chambranlant (mais qui aurait idée de camper à l’intérieur d’un mausolée?) Les portes sont en bois et tiennent de peu, un mauvais mouvement risquerait de les faire tomber au sol, possiblement avec une partie du monument. Le cercueil à l’intérieur est orné d’une inscription, toujours en elfique, qui nous confirme que le corps du dénommé Galaeron serait bien à l’intérieur. Après avoir effectué un rituel de détection de la magie, le gnome nous informe qu’il y aurait des traces de magie d’évocation dans toute la pièce, une magie épuisée par le temps. De son côté, Diffidentiam remarque que le lieu a été consacré. Alors que Lam tente d’ouvrir le tombeau, des fantômes d’elfes, armés, sortent de différents cénotaphes. De par leurs paroles, nous comprenons que notre curiosité nous a malheureusement transformée en pilleurs de tombes. Est-ce que c’était un mal nécessaire pour comprendre ce qui nous entoure? Il importe peu, le mal est fait… Et le combat s’engage. Le problème avec ces représentations spectrales est qu’elles peuvent prendre possession d’un être, ce qui aurait pu nous causer de solides problèmes. Mais nous avons pu vaincre. Par contre, le combat et les dégâts collatéraux ont endommagé un peu plus le bâtiment, qui menace alors de s’effondrer. Ce qui arriva quelques minutes plus tard, après que nous ayons pu sortir quelques artefacts que nous avons trouvés à l’intérieur. Je suppose qu’il vaut mieux qu’ils soient à l’extérieur du tombeau, que détruit à l’intérieur du bâtiment effondré…
 
Nous avons ensuite monté le campement un peu à l’écart de l’endroit, je crois que nous avons suffisamment insulté le repos de l’elfe. Un ragoût de lapin préparé par Koriolis, complété par quelques rations, a bien rempli nos estomacs. (Je dois avouer que j’ai un peu vidé le mien une fois l’adrénaline du combat tombée, l’odeur de putréfaction envahissant le mausolée avant son effondrement m’étant monté à la tête…) Heureusement, rien ne semble avoir dérangé notre nuit et nous avons pu nous reposer adéquatement.
 
Au petit matin, nous avons repris la route, en suivant le chemin vers l’est. Après environ deux heures de marche, nous arrivons à une croisée des chemins, et nous estimons que nous avons parcouru environ la moitié de la largeur de l'île. Sous la végétation, nous remarquons des morceaux de pierre, qui avaient dû servir dans le temps à indiquer vers où menaient les différents chemins. Malheureusement, le temps à eu raison de ces signes, ils sont détruits et illisible, mais montrent bien un signe qu’il y avait une certaine civilisation à un moment (considérant que le mausolée n’avait sans doute pas été construit à un endroit complètement inhabité, nous nous en doutions déjà.)
 
Après un court moment de discussion, nous décidons de partir vers le nord, entre autres pour cartographier une zone qui n’aurait pas encore été découverte. Ulril a envoyé Kiri, son familier actuel, en reconnaissance devant nous afin de nous avertir si un danger, ou n’importe quoi en fait, nous attend sur le chemin. Le terrain est collineux, et le chemin est un peu plus difficile à suivre. Les terrains nous entourant semblent cependant relativement fertiles, la végétation poussant relativement bien. Après un moment, le familier averti Ulril. Il a détecté un bâtiment fortifié sur le sommet d’une butte.
 
Profitant de son lien avec Kiri, Ulril nous décrit ce qu’ils voient. Il s’agit d’une citadelle qui semble bien entretenue, malgré la végétation qui orne ses murs. Du mouvement est remarqué à l’intérieur. Quelques dizaines d’humanoïdes aux allures de batraciens, des grenouilles géantes. Ces dernières semblent presque civilisées, discutant entre eux en entretenant l’endroit, pratiquant des rondes de patrouille. Des grenouilles rouges, bleues, et même une plus verdâtre, qui semble un peu plus futée, alerte, que les autres. Ce sont définitivement les propriétaires de ce lieu stratégique. De par son emplacement et du terrain autour, il serait définitivement presque impossible d’approcher sans être détectés. Ulril nous informe également que les grenouilles ne semblent pas s’approcher de l’un des bâtiments intérieurs. Kiri entre à l’intérieur et nous informe avec un peu de surprise que l’endroit est décoré, transformé en un espèce de boudoir. Kiri a entendu une voix derrière elle, et en se retournant, elle a pu voir une sorte d’elfe des bois, qui semble être le chef de l’endroit, un contraste évident avec les créatures batraciennes qui parsèment le reste de l’endroit. Le fae s’est adressé directement à Kiri, qui devait être invisible, semblant regarder Ulril directement au travers d’elle. Il a demandé où était le maître du familier. Kiri semble ne pas avoir eu le choix de répondre. Se sachant repéré, Ulril a envoyé Kiri dans son plan.
 
Nous avons pris la décision d’attendre à l’endroit où nous étions. Ulril a rappelé Kiri, qu’il a posté un peu plus loin sur la route. Après un moment, elle nous informe que cinq elfes sont en approche. Peu de temps après, nous les apercevons à notre tour. Ils semblent être des soldats, armés de cimeterres et armurés par des côtes de mailles. Diffidentiam prend sur lui d’entammer les discussions, disant que nous sommes des amis. Ils semblent méfiants tout de même, de mauvaise humeur, n’appréciant pas le fait que nous les ayons “espionnés”.
 
Ils nous posent des actes sur les épaules, d’avoir libéré le pestiféré, d’avoir lâché des démons sur leurs terres… Considérant que les actes de l’un des "nôtres", chaotique, était la faute de chacun. Que ses crimes étaient nos crimes. Que l’ignorance n’efface pas le crime. Le “chef” de ce groupe dit s'appeler Ailuin, chef des gardes, capitaine des soldats. J’écoute la discussion, qui semble tourner en rond un moment. Il réclame les artefacts que nous avons trouvé, disant que ce Galaeron était un de leurs héros, ou selon certains, un idiot? Quelque chose ne colle pas…
 
Je m’avance à mon tour, tentant de comprendre le problème… Et je me souviens qu’Ulril n’a aperçu aucun elfe dans la citadelle, à par le Fae lui-même. Je confronte donc le chef, demandant pourquoi il s’intéresse autant à ces artefacts? Si Galaeron était un héros, pourquoi ont-ils laissé son lieu de repos éternel tomber en ruine? S’il était un idiot, pourquoi autant de respect ou d’admiration s’est vu dans leurs yeux en saisissant l’arme qui lui a été remise dans les tentatives de discussion? J’ai touché une corde je crois, il semble nerveux. Je repars sur le mausolée en ruine… leur citadelle est bien assez proche, à peine quelques heures de marche, et eux connaissent les chemins, les lieux. Il était simple d’aller l’entretenir pour honorer leur héros idiot. Alors qu’il ne semble plus en moyen de répondre, réfléchissant beaucoup trop longtemps pour la question, une nouvelle voix se fait entendre. Le Fae aperçu dans la citadelle apparaît à son tour. Alors qu’il apparaît et mentionne que j’ai coincé Ailuin, les autres elfes se transforment en grenouilles, révélant leur véritable forme. Il sera donc à noter de rester bien alertes si d’autres aventuriers parcourent cette île, les grenouilles sont futées et il ne faut pas se fier aux apparences.
 
Le Fae nous apprend que Galaeron aurait été un de ses grands amis. Ce dernier aurait sacrifié sa vie pour sauver son peuple. Son sang a été le catalyste du sort qui a sauvé son peuple. Par contre, plus tard, le Fae a dit qu’il est le sauveur, celui qui a sauvé le peuple de Galaeron. Si je rejoins ces bribes de conversation, Galaeron a possiblement fait un pacte avec le Fae pour sauver son peuple, mais il fut aussi insinué que les grenouilles étaient en fait le peuple en question. Donc ils ont été maudits en même temps. Sauvés, mais maudits. Un héros, et un idiot.
 
Diffidentiam continue ses discussions, ses “négociations”... Il semble vouloir inviter les grenouilles dans nos terres, dans les territoires que nous avons réclamé au nom de la Nouvelle-Audarque! Mais quel idiot! Il faut savoir différencier diplomatie et inconscience! Inviter des monstres qui ont tous les risques d'être des ennemis, des êtres qui nous goberaient parce qu’ils ont une simple envie d’une collation! Malheureusement, il serait dangereux de le contredire à ce moment, si le Fae a “sauvé” un peuple, il est fort probablement assez puissant et le provoquer, ou montrer signe de faiblesse au sein du groupe, risquerait de nous mettre en danger. Je croyais que l'humain était juste un peu fou, ou avec des convictions fortes, mais peu populaires à grande échelle. Mais je commence à croire qu’il est un danger pour la Nouvelle-Audarque, et donc pour le Baron. J'ignore si c'est la première fois qu'il fait une action de ce genre, mais selon moi, il devrait être surveillé. De plus, le Fae a laissé planer un doute sur l’état de nos hommes qui nous attendent au bateau. Il sait qu’ils sont là, et il semble dire que des grenouilles les ont rencontrés.
 
Alors que je m’impatiente, que je retiens mes paroles et mes actes, ne souhaitant pas entamer un combat pour lequel nous n’avons pas le temps, le reste de la discussion nous apprend que le Fae se fait appeler “La rosée printanière”. Il dit vouloir nous inviter à un banquet, mais j’ai peur qu’il ne souhaite nous y inviter uniquement pour que nous ne servions de plat de résistance à ses grenouilles. Il nous apprend également que la lame est nommée “L’équinoxe” et est une arme qui est passée de génération en génération depuis des siècles, ce serait une des rares choses qui a survécu au passage des brumes… La grande lame fut plantée à la croisée des chemins, définissant un lieu de rendez-vous, de discussion. Ailuin fut invité à s’installer au campement du sud, notre porte d’entrée sur l'île, à mon plus grand désarroi, que je tente de cacher.
 
Lorsque le groupe opposé disparaît, je donne ma façon de penser à cet imbécile d’humain, sous le regard d’incompréhension de l’adolescent, avant de reprendre rapidement la route vers le bateau, définitivement inquiète pour l’équipage. Et nous presser a été une bonne idée, l’équipage étant littéralement en train de lever l’ancre alors que nous arrivons. En montant sur le bateau, je leur lance un regard noir d’avoir tenter de quitter sans nous, mais comprenant qu’ils ne sont pas des mercenaires et qu’il en sont pas équipés et entrainés, je leur laisse quand même une compensation supplémentaire, pour la peine, pour le stress et la peur. S’ils sont nerveux de reprendre la mer avec nous, je m’assurerais au moins une place confortable si je venais à avoir de nouveau ces hommes comme équipage.