Avec l'ombre de la guerre qui grandissait ce printemps sur Nouvelle-Audarque, j'ai décidé de me garder loin des confrontations. Selon les opportunités, j'ai travaillé à la rade ou je me suis embarqué pour quelques traversée vers le continent.
Maintenant que la saison des tempêtes automnales approche, et surtout parce que les conflits armés pointent entre les baronies, je profite d'une dernière traversée pour m'installer quelques temps dans la jeune seigneurie des Terres Sauvages.
Sans vraiment le réaliser, je suis revenu à Nouvelle-Audarque sur le même bateau que le seigneur Eugène. À l'invitation de Flint, je me présente à une rencontre dans la nouvelle enceinte de la guilde. Je réalise alors la coïncidence. Et j'y vois aussi quelques visages familiers, mais beaucoup d'inconnus. La guilde est toujours aussi bien garnie d'aventuriers visiblement chevronnés. Mais de tous ceux avec qui je suis parti en expédition, seuls les robustes Flint et Fabio sont présents, ainsi que Jax le tueur de monstres.
Mais il est évident qu'il n'y a que peu de hiérarchie au sein de l'organisation. Tout un chacun s'avance vers le seigneur pour lui présenter ses doléances. Malgré tout, les échanges sont à la fois divertissants et instructifs. Que de choses se sont déroulées en quelques mois. Des sorcières, des lycans, des géants de cendre. Sans oublier les orques et leurs vicieux alliés. Toujours menaçants, mais manifestement affaiblis. Si j'ai bien compris, il ne reste qu'à mettre un dernier clou dans ce cercueil.
Mais l'animosité du dialogue avec le maître de ses terres n'avait rien de comparable avec les propos tendus envers les représentants du Candélabre. La juge, nommée Annabelle, accueillait les membres de la guilde qui souhaitait des réponses. Nombreux, semble-t-il, sont ceux de la guilde qui se dissocie de l'autorité du Candélabre. Pour ma part, je ne peux ignorer la puissance des Huit, Tempête en tête. Tout comme je ne peux ignorer qu'ils existent d'autres forces puissantes qui influence ce monde. Une poussière dans le vent...
Après ces discussions en plein air, le seigneur nous invite à s'asseoir à sa table pour partager un repas. Le suzerain en profite pour faire quelques annonces concernant le Pacte noble et l'étalement de la colonie au sein des terres. Un certain Justinien est nommé vassal du domaine du Puits de l'Ours. Eugène accorde également le domaine de la Bastille à la guilde, plus spécialement à un membre de sang noble. Le nom de Vladimir est avancé. La proposition semble unanime, même si le nom de Fabio est énoncé. Ce dernier refuse d'une manière plutôt arrogante, prétendant qu'il compte établir son domaine hors de la houlette du suzerain.
Autre fait saillant qui m'a fait sourcillé : un drake d'airain, un chef de guerre nommé N'Yorn, entre sans cérémonie dans la pièce. Je ne pense pas me méprendre en pensant qu'il s'agit d'un des drakes que nous avons croisé sur la mer au delà de la muraille de l'ouest. Aussi intimidant était-il à l'époque, entouré de ses drakkars et de ses drakes, autant s'est-il fait sermonné par Eugène sur le manque d'engagement de la patrouille d'airain.
La banquet prend une tournure tragique alors que la juge Annabelle s'effondre au sol, prise d'un mal ravageur qui lui déchire le corps en quelques instants. Toutes les magies réunies dans la salle ne peuvent rien contre ce mal soudain. Patrice, un guerrier au service de l'Ordre du dernier mal, se dénonce lui-même, dans un rire à glacer le sang, avant de se volatiliser. Il semble avoir une histoire avec les vétérans de la guilde. Qui est derrière cet assassinat imparable ? Le mystère est entier, même si plusieurs ont leur petite idée.
Pour ma part, je nage en plein mystère. Vivre intensément et dangereusement me permet d'apprécier ce que la vie m'apporte. Mais les événements et les phénomènes qui se manifestent dans ces terres lui donnent son épithète plus que mérité. Ai-je réellement envie de me mêler à tout ça ?