Chapitre 5 : la Nuit du Corbeau

General Summary

Si vous êtes pressés !

  Edras, l'occultiste, rêve d'une cité oubliée : avec ses compagnons, Milérion le tieffelin, Lucens l'ensorceleur, et Amellys l'elfe, ils affrontent une guenaude redoutable ; un dragon de bronze surgit, dévore la créature et énigmatiquement demande à Edras de trouver un corbeau près d'un lac cuivré.   Après leur réveil, le groupe se rend au Lac Méhon. Une rencontre avec le ménestrel Thanae révèle la destruction de Coppenwrake et la disparition de Samãy, le frère d'Amellys. Chez Torfor au Poney Frétillant, ils invoquent des aides surnaturelles pour leur quête.   Ils se rendent ensuite aux ruines de Coppenwrake, découvrant un lac cuivré et un corbeau, conformément à la vision d'Edras. Ils trouvent un campement abandonné et un carnet de voyage. Guidés par Oniros, le pseudo-dragon, ils explorent une grotte sous-marine, affrontant les dangers de la nature et déjouant des pièges mortels et se confronte à un cube gélatineux, une créature insidieuse.   Leur courage et leur ingéniosité les mènent à Tiraskar, une ville souterraine. Là, un sauvetage tourne au combat contre une guenaude et un babélien. Dans la salle principale de Tiraskar, ils découvrent une statue de dragon et un passage secret menant à un trésor caché. Le contact avec un cube mystique provoque un effondrement cataclysmique de la cité.   Fuyant la destruction et la montée des eaux, ils cherchent désespérément un chemin vers la sécurité, la caverne se transformant en une tombe aquatique.  

Version longue

  Dans les limbes de l'inconscient d'Edras, une cité oubliée se dresse, baignée dans une brume qui semble faite de temps et de mystère. Ses vieux murs engloutis suintent l'histoire, et chaque pierre est un chuchotement du passé. L'occultiste se promène parmi les ruines avec ses compagnons de route. Milérion, le tieffelin, est une ombre rougeâtre parmi les ombres, ses cornes semblent taillées dans la nuit même, et ses épées sont prêtes à tracer leur destinée. Lucens, dont l'âme danse à la limite du genre et de la magie, est drapé dans une robe qui flotte autour de lui comme une volonté propre, ses yeux brillants de défiance. Et Amellys, l'elfe au regard d'azur, tient sa flûte comme une guerrière brandirait son bouclier, le bois ancien prêt à répondre à son appel.   Soudain, la paix est brisée. Une guenaude — cette chose, mi-femme, mi-plante —, se dresse devant eux, une gardienne maudite dont les racines puisent dans la noirceur de la terre. Son cri est un glissement de terrain sonore qui menace d'ensevelir leurs âmes sous un déluge de terreur. Ils combattent, un combat désespéré où la magie de Lucens fuse comme des éclairs à travers l'air lourd d'humidité, où les chants d'Amellys se mêlent au bruit de l'acier de Milérion. Mais le monstre est insatiable, un cauchemar incarné dans une chair corrompue qui ne cède pas.   Alors, comme tiré d'un rêve dans le rêve, un dragon de bronze déchire le voile des ténèbres, imposant et terrible. Avec une rage froide et calculatrice, il consume la guenaude en une goulée vorace, et dans le silence qui suit, se rapproche d'Edras pour lui souffler une énigmatique injonction : "Trouve le corbeau près du lac qui se pare de cuivre au coucher du soleil..."  
  L'éveil d'Edras est brutal, forcé par le crachat électrique du dragon, une sensation de décharge dans les neurones qui le catapulte dans la réalité. Les draps sont trempés de sueur, mais c'est le froid d'une autre vérité qui le saisit : la chasse au corbeau n'est pas un jeu d'enfant. Elle commence avec le soleil déclinant, et là, quelque part dans le vaste monde de Heera'tat, se trouve un lac dont les eaux attendent de réfléchir les secrets du crépuscule.   Edras s'empresse alors de rejoindre ses amis aux rives ondulantes du Lac Méhon. Là, sous l'éveil doux du matin et à l'abri des regards, il dévoile la vision énigmatique que le dragon de bronze lui a confiée. L'air est empli de murmures et de reflets dorés alors que le soleil déroule ses premiers rayons sur les eaux tranquilles.   Convaincus de l'importance du rêve, le groupe se dirige vers le haut lieu des Messagers de l'Harmonie, gardiens des nouvelles. Ils croisent le chemin de Thanae, le ménestrel aux récits envoûtants, rencontré deux jours auparavant. Son visage porte les stigmates d'une tragédie récente et ses mots tombent comme des couperets : Coppenwrake n'est plus, dévoré par la rage et la faim d'une horde de Gnolls. Mais ce n'est pas tout, des nouvelles têtes sont en ville et cherchent Amellys.   Guidés par un pressentiment, les compagnons pointent la prochaine étape : le Poney Frétillant. Ce lieu, havre de rires et de secrets partagés, se dresse comme une promesse d'assistance dans leur périple. Mais avant de pousser la porte de cette enclave chaleureuse, ils s’arrêtent dans le tumulte coloré du marché. Entre les cris des marchands et les parfums d’épices, ils acquièrent avec soin les composantes ésotériques nécessaires à l'appel de renforts surnaturels. Milérion en profite pour tester ses nouvelles compétences fourbes de roublard et en subtiliser une partie au nez et à la barbe du marchand qui n'y voit que du feu et ainsi économiser de précieux Sikka.   Arrivé chez Torfor, l'homme à l’allure aussi robuste que les poutres de sa taverne, ils trouvent refuge dans l’antre de sa cuisine. Là, avec des mots chargés de pouvoir et des gestes aussi précis que ceux d'un peintre, ils tissent le rituel. Un faucon, une chouette et un pseudo-dragon émergent du voile de l'ailleurs, matérialisations de liens et de promesses, prêts à servir leurs nouveaux maîtres.  
  C’est dans ce mélange d’odeurs de bière et de magie que Torfor, le visage buriné par une vie d’accueil et de récits, apporte des nouvelles d'un étranger, prétendant être le frère d'Amellys. Cette révélation suscite un tourbillon d'émotions chez Amellys et ses amis en écoutant le tavernier leur dire que Samãy était parti pour Coppenwrake la veille. Vont-ils enfin retrouver les autres ?   Le groupe, après avoir remercié Torfor pour son hospitalité et ses informations, rassemble ses affaires et se prépare à partir, la route pour Coppenwren est longue.   En approchant les ruines du dît village, les aventuriers sont captivés par la vue d'un lac qui capture la splendeur du crépuscule, se teintant d'une couleur aux teintes cuivrées. Là, un arbre mort se dresse, solitaire, avec un corbeau au plumage cuivré par les rayons déclinant du soleil, perché sur une branche, tel une sentinelle silencieuse. À l'instant où le corbeau s'envole, les héros se regardent : ils sont au bon endroit, mais que chercher ?  
  Au bord du lac, nos héros découvrent un campement abandonné. Il semble récent, mais il n'y a aucune trace de son occupant. Parmi les objets éparpillés, Amellys trouve un vieux carnet de notes de voyage oublié. Il est usé par le temps et les éléments. En un parcours rapide, il s'agit d'un journal de voyage, mais de qui ? Soudain, Oniros, le petit pseudo-dragon d'Edras, animé par un instinct ou une connexion mystique, s'agite et désigne avec insistance l'arbre mort et ses racines plongeant dans l'eau du lac. Ils se hâtent d'utiliser une barque trouvée sur la rive pour s'approcher de l'arbre. Milérion, intrépide ou inconscient, plonge sans hésiter et coule a pic, surpris par la température de l'eau. Après avoir repris calmement sa respiration, il retente la plongée et remonte bientôt pour annoncer la découverte d'une grotte souterraine accessible. Amellys se noue alors une corde autour de la taille et s'enfonçe dans les profondeurs aquatiques, à la recherche de la grotte souterraine.   Un à un, guidés par la corde et aidés par Amellys, les compagnons nagent à travers le tunnel submergé et émergent dans une caverne sèche, un sanctuaire caché sous le lac, prêts à explorer les mystères qu'elle renferme.   Leur progression est un ballet de lumière et de ténèbres. Lucens, par ses sortilèges, rend à une torche son pouvoir révolu d'illuminer leur chemin. Le feu se met à danser, éveillant des éclats semblables à des diamants sur les parois humides de la caverne. Sous leurs pas, la terre est sournoise, glissante, le sol témoigne des flots qui ont dû autrefois remplir cet antre.   L'ambiance est oppressante, l'odeur de moisi assaille leurs narines, la brise est un murmure de secrets anciens. Goutte à goutte, le temps s'égrène en écho dans ce labyrinthe de pierre.   Finalement, ils se tiennent devant une fourche, hésitants. Devant eux, un chemin de destruction, des vestiges de passages forcés, de mains et de marteaux ayant bataillé avec la terre. À droite, une autre route, un tulle tissé par des générations d'arachnides, un voile entre eux et les mystères qui attendent.   Lucens, dont la méfiance égale l'intelligence, remarque un détail troublant — un sol qui n'en est pas un. Unissant leurs forces, Amellys et lui soulèvent la toile de jute pendant que Milérion, révélant pour la première fois ses talents cachés de télékinésie, attaque la toile en plein cœur, confirmant leurs soupçons en dévoilant un piège mortel fait de chute et de pieux, caché juste devant leurs pieds.   Méfiant, Lucens étire ses mains vers les toiles d'araignée qui enlacent le corridor sur leur droite. Le silence est rompu par le chuintement de la magie lorsqu'il invoque une petite flamme qui s'élance vers les fils tissés avec une patience inhumaine. Le feu se propage, avide, consumant le piège de soie avec une efficacité cruelle.   La lueur tremblante de la torche dans la main de Lucens projette des ombres danseuses sur les murs de la grotte, créant l'illusion d'un passage sûr. Milérion, guidé par son instinct et son entraînement, mène le groupe avec une assurance tranquille, chaque sens aux aguets pour déceler les menaces cachées.   Mais même les yeux les plus perçants peuvent être dupés par les subterfuges de la nature souterraine. Alors qu'il progresse, ses pas assurés sont soudainement stoppés par une forme quasi invisible qui occupe tout le couloir devant eux. C'est un cube gélatineux, une créature insidieuse dont l'existence est presque indiscernable à l'œil nu, une masse transparente et visqueuse qui attend ses proies dans un silence perfide.   Le cœur de Milérion bondit dans sa poitrine alors qu'il reconnait l'entité gluante. Malheur, la retraite est impossible, Edras est juste derrière, bloquant la fuite !   La menace devant eux est inévitable, Milérion, avec une détermination teintée de désespoir, fait un choix qui semble contre toute raison. Peut-être est-ce un plan formulé en un éclair de génie tactique, ou peut-être est-ce un acte de sacrifice altruiste pour donner à ses compagnons une chance de riposte. Après un cri d'avertissement, il prend une grande inspiration et plonge droit dans le cube gélatineux. Le cube ferme sur lui comme une eau visqueuse, glissant autour de sa forme, l'entravant, le submergeant. Ses amis observent, horrifiés, leur propre horreur reflétée dans le prisme de la créature qui vient de capturer leur camarade.   Mais l'intérieur du cube n'est pas la fin pour un roublard comme Milérion. Il se débat à l'intérieur de la gelée, son armure de cuir le protégeant partiellement de la digestion corrosive du cube, tandis qu'avec un effort surhumain, il se fraye un chemin vers ce qui semble être l'arrière de la masse gélatineuse.   De l'extérieur, Lucens, Amellys et Edras ne sont pas oisifs. Ils coordonnent leurs compétences magiques et leur ingéniosité pour combattre cette menace collante. L'occultiste, l'ensorceleur et la barde unissent leurs efforts pour créer une symphonie de destruction qui viendrait sauver leur ami englouti.   D'un geste assuré et furieux, Milérion plonge ses épées courtes dans le dos de la masse vacillante. L'impact est si puissant, si précis que le cube semble geler sur place, un frémissement traversant sa substance alors que l'essence de sa vie s'échappe. Dans un bruit sourd et dégoûtant, le cube gélatineux se désintègre, se décompose en un million de particules inertes qui se répandent sur le sol de la grotte. Milérion, debout, respire avec difficulté, trempé de la substance du monstre mais victorieux.   Malgré la fatigue de Milérion, qui aurait préféré un instant de répit, Lucens, excité par l'aventure, insiste pour continuer. Avec la détermination d'un chercheur de vérité, l'ensorceleur, poussé par un élan d'impatience et d'urgence, ne laisse pas le temps à son compagnon de se reposer et envoi Valor, sa chouette, en éclaireur.   Guidés par l'animal docile, le groupe avance avec prudence dans les profondeurs tortueuses de la grotte. L'air devient plus frais, et le son de leurs pas résonne de façon étrange, comme s'ils étaient à la fois absorbés et renvoyés par les parois lisses et humides qui les encerclent. L'occasion pour Amellys de collecter quelques géodes attirant son regard.   Ils débouchent alors sur une salle qui contraste avec les étroites galeries précédentes. Cette cavité est vaste, le plafond s'élève en une voûte naturelle, parsemée de stalactites comme une antique cathédrale de pierre. Des fragments de cristal incrustés dans la roche scintillent, captant et reflétant la lumière de la torche que Lucens porte, projetant des éclats lumineux qui dansent sur les surfaces humides.   Milérion, malgré sa fatigue, ne peut réprimer un sifflement admiratif. Mais c'est Amellys qui, la curiosité aiguisée, détourne son attention de la beauté minérale pour fouiller du regard les recoins de la salle. Et c'est dans cette inspection visuelle qu'elle remarque, parmi un désordre de vieilles couvertures moisies et de débris divers, une caisse. Elle s'approche et découvre à l'intérieur, dissimulée dans un enchevêtrement de tissu, une amulette en forme de cœur, objet insolite et visiblement ancien qui semble émettre une faible luminescence propre.   Elle se penche, la saisit avec précaution, la soupèse dans sa main. L'objet est froid au toucher et pulse doucement, comme s'il était animé d'un rythme cardiaque. Elle sent une énergie qui émane de lui, subtile mais indéniable. Elle la glisse dans sa poche, à l'abri du regard avide du tieffelin. Le poids de l'amulette dans sa poche est réconfortant, promesse de mystères à élucider, plus tard...   Lucens, toujours pressé, rappelle ses compagnons à l'ordre. Il n'y a pas de temps à perdre, et chaque minute passée à admirer leur trouvaille est une minute de moins pour découvrir la vérité cachée de cette grotte. Ils reprennent leur marche, laissant derrière eux le semblant de quiétude de la salle.   A leur avancée, le corridor se transforme en un conduit presque parfaitement cylindrique. Le travail du temps et de l'eau a laissé des marques, des sillons qui courent le long de la roche, donnant l'impression d'un passage creusé par des mains inconnues ou par la seule volonté de la nature. Milérion, pourtant attentif, ne remarque pas l'inclinaison presque imperceptible du sol, une invitation silencieuse à poursuivre en avant, tout comme Edras ne remarque pas cette dalle légèrement plus élevée que les autres, une irrégularité traître sur leur chemin. Alors qu'il la frôle du pied, il y a un déclic presque inaudible suivi d’un grondement soudain et menaçant. La dalle s'enfonce légèrement et, dans un fracas terrifiant, une énorme boule de pierre se détache du plafond, et commence sa course vers les aventuriers imprudents !   L'instinct prend le dessus. Ils se mettent à courir de toutes leurs forces, la boule de pierre les poursuivant avec une vélocité terrifiante, rebondissant contre les parois avec une force qui fait vibrer le sol sous leurs pieds. La course est haletante, le son de la boule qui roule derrière eux bourdonnant dans leurs oreilles, chaque respiration est précieuse et chaque foulée pourrait être la dernière. Le corridor se termine brutalement, le passage s'ouvrant sur un vide béant. La boule de pierre les talonne, ils n'ont nulle part où aller. Dans un réflexe de survie, Edras et Lucens sautent, disparaissant dans le néant. Milérion et Amellys, dans un ultime effort, se jettent de côté et réussissent à s'agripper désespérément à la falaise pendant qu'ils regardent la boule suivre leurs compagnons dans leur chute.   Ils se tiennent là, suspendus dans l'ombre, tandis que la boule de pierre poursuit sa course infernale vers les profondeurs, laissant derrière elle un silence soudain et un vide insoutenable. Où ont-ils atterri? Sont-ils saufs? La tension est palpable alors que la poussière se dissipe lentement, laissant les deux survivants face à l'inconnu et à la décision de suivre leurs amis dans les ténèbres ou de rebrousser chemin.   L'atterrissage dans l'eau froide est un choc, non seulement physique mais aussi psychologique, car en un instant, Edras et Lucens se retrouvent plongés dans un tout autre monde. La boule qui les poursuivait finit sa course avec un plongeon sonore, disparaissant dans les profondeurs du lac souterrain. La douce lueur luminescente qui émane de l'eau leur donne un moment de répit, un instant de magie inattendue au cœur de l'obscurité.   Amellys et Milérion, toujours sur le bord du précipice, entendent l’écho de l'eau succédant à la chute et décident que leur seule voie est de suivre. Avec une prudence mesurée, ils se laissent tomber, se servant de l'obscurité comme d'une alliée pour cacher leur appréhension. L'eau les accueille, moins un ennemi que le prélude à une découverte.   Lorsqu'ils émergent à la surface, ils trouvent facilement le rivage fait d'escaliers. Trempés jusqu'à la moelle mais sains et saufs, le regard des quatre compagnons sont immédiatement capturés par la vision qui se déploie devant eux. Tiraskar. La cité souterraine légendaire qu'on ne croise que dans les livres resplendit dans un éclat de rêve, comme une constellation tombée sous terre, avec ses bâtiments et ses temples sculptés à même la roche, défiant le temps et l'oubli.  
  Statues de dragons, ailes déployées, griffes tendues, regards pétrifiés par le temps et l'art, veillent sur la cité. Ils se sentent observés, jugés peut-être, par ces sentinelles de pierre.   Mais alors qu'Edras reconnait l'endroit semblable à son rêve, un appel au secours les tirent de leur contemplation.   Les escaliers, usés par d'innombrables passages anciens, résonnent sous les pas déterminés des aventuriers. À chaque marche, ils s'approchent du mystérieux appel à l'aide qui les a attirés jusqu'ici.   La plateforme, un promontoire face à l'obscurité éternelle du souterrain, devient le théâtre d'une scène poignante. La jeune femme, une vision de détresse et de douleur, attire immédiatement leur compassion. Sa blessure, saignant abondamment, requiert une attention urgente.   Mais Edras, l'esprit encore hanté par son rêve, ne parvient pas à effacer l'idée qu'il s'agit d'un piège. Alors qu'il scrupte la jeune femme, il réalise que quelque chose ne vas pas. C'est à ce moment précis, alors qu'elle réalise que sa supercherie n'a pas fonctionné, que la figure qui incarnait la détresse se métamorphose en une créature digne des récits les plus sombres. Là où se trouvait une femme blessée se tient maintenant une abomination aux multiples membres, se dressant devant les aventuriers ébahis, ses griffes luisant d'une malveillance fraîche, une guenaude verte, telle que celle qui hantait la nuit du jeune occultiste, la guardienne des lieux.  
  Le combat se déroule dans une frénésie chaotique, l'air se chargeant de cris de rage et de sorts murmurés. Les aventuriers affrontent la sorcière, une créature qui, dans son venin et sa colère, lance des malédictions et des menaces aussi aiguisées que ses griffes. Edras lance alors un puissant sort d'illusion dupliquant son image occupant ainsi la guenaude, ne savant plus qui elle doit frapper de ses griffes acérées.   Mais alors que leurs armes s'abattent et que les incantations volent, une nouvelle menace surgit, ajoutant à la confusion du conflit. Un babélien, monstruosité rampante et sinueuse, émerge de l'ombre comme tiré par le tumulte et la promesse de chaos. Avec ses multiples appendices agités de mouvements spasmodiques, la créature semble une manifestation vivante de la discorde.   Amellys, les yeux écarquillés, reconnaît immédiatement la créature comme un adversaire redoutable, sa mémoire revenant aux récits qu'elle a entendus au cours de ses voyages ou bien serait ce que raconte cette créature qui la perturbe ! Milérion, malgré l'épuisement du combat précédent, réajuste sa prise sur son épée et préfère s'acharner sur la sorcière.   La chouette de Lucens plonge à travers la mêlée, ses ailes silencieuses, tel un fantôme passant à côté des oreilles de la sorcière. La distraction est momentanée, mais suffisante. Milérion, avec toute la précision et la détermination d'un roublard aguerri, trouve l'ouverture. Il frappe, son épée trouvant le point faible de la sorcière, qui émet un hurlement mêlé de douleur et de rage.   La créature vacille, le coup porté par Milérion la laissant désorientée et proche de la mort. Edras, sa propre colère palpable dans le serrement de ses mains, s'avance. Il invoque la sombre énergie de sa déchirure occulte, et avec un mouvement rapide et précis, il coupe court à la lutte de la sorcière, la libérant de sa forme terrestre dans une explosion de magie noire.   Le babélien, cette masse de chaos et de destruction, continue de tourner follement, cherchant à frapper. Mais Milérion n'a pas dit son dernier mot. D'un geste théâtral et d'une voix empreinte de magie, il lance le Fou Rire de Tasha, un sortilège connu pour sa capacité à réduire ses victimes à un état d'hilarité incontrôlable. Mais sur le Babélien, cette magie prend une tournure inattendue, réduisant la pauvre créature à l'état de bouillie inerte, expulsé à quelques mètres à la ronde, à moins que cela ne soit la mort de la guenaude l'ayant invoqué.   Amellys, couverte des restes du babélien se relève, regarde ses amis et les enjoints à la suivre dans la direction d'où venait la créature : la salle principale.   La porte menant à la salle est en elle-même un monument, gravée d’ornements complexes et incrustée de pierres luminescentes qui captent la lumière de leurs torches et la réfractent en myriades d'éclats scintillants.   Alors que le groupe franchit le seuil, une sensation de changement imperceptible se fait sentir, comme si l'air même avait une qualité ancienne, une densité riche d'histoires oubliées et de secrets perdus. Ils entrent dans la salle principale, leurs pas résonnant avec solennité sur le sol dallé.   Le silence qui les accueille est total, à l'exception du lointain clapotis de l'eau quelque part dans les profondeurs insondables de la cité. C'est un silence lourd, qui semble attendre, écouter, évaluer ceux qui osent pénétrer dans cet espace sacré.   Ils sont éblouis par l'ampleur de la salle, une cathédrale souterraine dont chaque pierre est imprégnée de la majesté du passé. Les statues qui bordent la salle les observent, et il est facile d'imaginer des yeux s'animant dans la pierre, des souffles retenus dans les gorges pétrifiées. La lumière de leurs torches fait danser les ombres, donnant vie aux fresques et aux statues de dragons qui s'entremêlent avec la réalité de leur visite.   Au centre de la salle, la statue d'Anantakaal domine tout, ses ailes semblant prêtes à déferler dans la pièce, une présence immuable et éternelle. Son regard de pierre est fixé sur l'horizon perdu, sur des batailles et des triomphes que seul le temps peut se rappeler.  
  Là, l'histoire d'Anantakaal le Dragon se dévoile en fresques et inscriptions et la mention d'un joyau.   Attiré par le passage parlant du joyau, Milérion remarque que contrairement aux autres pierres précieuses finement gravées dans la roche, il y a une cavité où une gemme devrait être. L'absence de la pierre est intrigante; elle laisse un trou parfaitement rond, lisse au toucher, comme si elle avait été conçue pour attendre qu'on y insère quelque chose. Pendant que les autres débattent de ce qu'ils observent, Milérion, une nouvelle fois intrépide ou inconscient, introduit son doigt dans le trou. Un déclic sonore résonne dans la salle, et une partie de la muraille semble se déplacer à peine perceptiblement. Poussé par la curiosité, Milérion appuye sur la section mobile, et avec un grondement bas et lent, une section de la paroi glisse pour révéler un passage étroit. L'air qui s'en échappe porte le parfum humide de la poussière et du temps, mêlé à une odeur métallique qui ne peut provenir que de trésors longtemps inaltérés.   Le passage sinueux les conduit finalement à une chambre cachée où les attendent les trésors de la légende. Des piles de pièces d'or luisent dans la pénombre, des coffres regorgent de pierres précieuses, et des armes enchantées attendent de reprendre du service. Au fond, entre deux dragons de marbre, un cube de bronze repose, vibrant d'une énergie mystique qui ne laisse place à aucun doute : c'est là l'objet de leur quête, l'artefact dont parlent les fresques, la clé du destin de Samãy et de l'héritage du Nagaraaja.   Tandis que Milérion, avec une aisance de voleur, se glisse dans une magnifique armure ornée aux symboles de dragons qui semble l'attendre depuis des âges, l'air se remplit d'une tension presque palpable. Lucens et Edras sont hypnotisés par la richesse de la salle, leurs yeux brillants reflétant l'éclat des trésors accumulés. Mais c'est Amellys qui est attirée par le cœur de la légende, le cube qui reposait jusqu'à présent sur son piédestal sacré.  
  Dès que ses doigts frôlent la surface du cube, le socle de pierre réagit, s'enfonçant avec un cliquetis métallique qui semble provenir d'un autre âge. Un son guttural, ancien et terrifiant, s'élève, faisant vibrer la cité jusqu'à son âme de pierre. Les aventuriers, pris d'un soudain vertige d'inquiétude, comprennent que le destin est désormais en marche.   Les fondations de Tiraskar grondent, la rage de la terre se déchaîne, et le sol se convulse sous les pieds des héros. Les murs, témoins millénaires de la splendeur passée, se fissurent de toutes parts. Une pluie fine de poussière et de gravats commence à tomber, comme l'avant-garde d'un désastre imminent. Les pièces d'or s'entrechoquent dans un carillon de désespoir, alors que l'effondrement semble imminent.   Dans un élan de survie, Milérion empoigne des pierres précieuses, ses mains agiles glissant sur leur surface lisse. Edras, moins raffiné dans ses mouvements, ramasse frénétiquement autant de pièces que possible, remplissant ses poches du butin scintillant. Lucens, la raison toujours de son côté même dans le chaos, rassemble ses trouvailles, commandant à sa chouette fidèle de l'aider dans la précipitation.   Ensemble, ils luttent contre le temps et contre la mort elle-même, luttant pour trouver leur chemin dans le labyrinthe de couloirs en mouvement. Ils se faufilent, se pressent, leur souffle court mêlé aux grondements de la destruction.   Et alors que la catastrophe se déchaîne derrière eux, avec un ultime effort désespéré, ils franchissent le seuil de la sécurité. Derrière eux, la chambre s'écroule dans un tonnerre de destruction, enfermant pour peut-être toujours les secrets et les splendeurs du Nagaraaja.   Mais alors qu'ils se pensaient en sécurité, la réalité de leur situation devient dramatiquement évidente. La caverne entière, qui abritait jusque-là avec majesté la cité engloutie, se meurt dans un vacarme assourdissant. Les pierres séculaires qui tenaient fermement les voûtes célestes se détachent, tombant comme des météores sur la cité qu'elles protégeaient autrefois. Des filets d'eau commencent à se faufiler à travers les fissures au plafond, d'abord comme une pluie fine, rapidement suivis par des jets plus puissants qui sifflent en traversant l'air. Le son de l'eau qui s'infiltre se mêle au fracas des colonnes qui s'effondrent, créant une symphonie de destruction.   Ils courent à travers les escaliers pavés de la cité, maintenant des rivières en formation, l'eau montant à leurs chevilles, puis à leurs genoux. Des roches manquent de les percuter. Les bâtiments autour d'eux, autrefois somptueux, sont maintenant des tombes pour les trésors perdus des dragons, leurs façades gravées s'effaçant sous l'assaut de l'eau.   Leurs options sont rares et le temps est compté. Ils doivent trouver un chemin vers la surface avant que la caverne ne devienne une tombe aquatique. Les passages qu'ils avaient empruntés pour descendre sont maintenant des cascades mortelles, des pièges d'eau et de débris.   L'eau monte.   Leur course est une bataille contre le temps, alors que le poids de l'eau teste la solidité de chaque pierre qui les sépare du lac déchaîné au-dessus. La surface, un espoir lointain, est maintenant leur seul et unique salut...

Récompenses Accordées

  • 14800 XP
  • 1 armure Nagayenne (magique)
  • 1 amulette rouge en forme de coeur (magique/abjuration)
  • 1 baguette de bois noueuse (magique)
  • 111sk
  • des pierres semi-précieuses pour une valeur totale de 880sk
  • 4 géodes pour un total de 400sk
  • un carnet de voyageur inconnu
  • un mystérieux cube (magique)

Missions/Quêtes Achevées

  • Découvrir l'histoire du Nagaraaja et d'Anantakaal
  • Découvrir le moyen de vaincre Anantakaal
Choix importants faits :
  • Toucher au trésor du Nagaraaja
  • Prendre le cube
  • Tenter de parlementer avec la sorcière (Amellys)
Campaign
L'appel de Samãy
Protagonists
Milérion
Lucens
Amellys
Edras Torgal
Player Journals
Les abysses du destin : "Entre rêves et réalité" by Amellys
The road to the lake by Lucens
Oniros by Edras Torgal
Episode 5 by Milérion
Date du Rapport
06 Nov 2023
Lieu principal
Lieu Secondaire

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