Kalester
De son dieu, il tire sa force qu’il met au service de ceux qui n’en ont pas.
De son bras gauche, il défend les justes et les opprimés.
De son bras droit, il extermine démons, et horreurs.
De sa bouche, sort la vérité de Kalester.
Dans son cœur il protège son amour.
De son amour naît la paix.
Kalester est le dieu de l’Endurance de l’espoir et de la résilience. Il s’agit de l’éveillé dont le culte fut historiquement le plus répandu en Abrasia, mais depuis sa mort en l’an 271 de l’ère du déclin, nombre de ses fidèles se sont tournés vers d’autres primordiaux. Son dragon, prenant la forme d’un géant glabre à la peau bleutée, repose transpercé par une lance, contre les murs du solarium d’Erionth. Victime la plus symbolique des théocides, son trépas est l'un des évènements marqueurs du déclin.
Endurance, espoir et résilience
La religion de Kalester tire son origine de celui du soleil. Depuis l’ère des légendes ou les énis parcouraient le monde, les néruviens voient en l’aube un signe d’espoir et une victoire de la lumière sur les ténèbres. Passant d’une génération à la suivante, les rites vénérant le dieu ont évolué tout en gardant un socle de traditions antiques. Ainsi, en ces temps, il est encore courant pour les prêtres du culte de terminer leurs sermons par la phrase : Comme Kalester, levez-vous un jour de plus.
Ceux qui luttent contre les difficultés de la vie, font face à une passe pénible pourront toujours trouver auprès des éprouvés une oreille attentive. Ces derniers chercheront alors dans leurs livres saints, mais aussi parmi les témoignages de leurs autres fidèles, des clefs pour améliorer l’existence des malheureux.
Ainsi, l’endurance est associée à la capacité de tout à chacun à supporter les affres de la vie, à durer. L’espoir se traduit par la volonté d’un avenir meilleur et la résilience à reprendre son quotidien une fois les temps durs terminés. Toutefois, si aujourd’hui ces valeurs sont ancrées dans la société civile, elles l’étaient jadis dans la militaire. Les soldats voyaient en l’endurance, la résistance à l’ennemi, rattachait à l’espoir la poursuite de la victoire et à la résilience la récupération après un long combat. Les domaines de certains primordiaux eurent différentes significations dans les nombreuses cultures néruviennes à travers le temps et le cas de Kalester illustre comment les puissants peuvent en instrumentaliser le narratif.
Culte
Kalester est un des premiers primordiaux à être apparu aux habitants d’Abrasia. Sa religion prend ses racines dans la vénération du soleil, de ses cycles et de sa permanence par les peuples localisés aux abords de la baie d’argent. La première forme structurée de croyance émergea dans la cité d’Ariont (actuelle Erionth), capitale du royaume de Kalmor. Le monarque étant considéré descendant de l’astre de feu, la société était organisée autour de l’idolâtrie de l’éveillé et le reconnaissait comme un dieu au-dessus des autres. À cette époque Kalester était également associé à la guerre et servait de justification à la politique expansionniste du souverain.
A la fin du premier millénaire de l’Ère de la Forge apparut Nistrid Anastrad et ses anges qui répandirent tout autant par la force des armes que par pression culturelle, la religion en tout Abrasia. Cette période fut aussi celle qui vit le narratif de l’éveillé transitionner d’un dieu de conquête à un promoteur de paix et de stabilité entre les peuples.
Le culte de Kalester s’organise autour des grands temples fondés par les anges et dirigés par leurs successeurs. Si jadis le radiant siégeant au solarium d’Erionth maintenait la cohérence de la foi parmi les fidèles, ceci sont maintenant laissés à la merci des auréolés. Ainsi, interprétations locales, divergences de rites et lectures sont à présent dispensées par ces chefs régionaux tantôt sincères, souvent corrompus. Les prêtres, nommés éprouvés, forment le dernier rempart spirituel près des populations et tentant de concilier la volonté de leurs supérieurs et le bien être de leurs ouailles.
Influence en Abrasia
Jadis le dieu le plus vénéré en Abrasia, son culte tente de lui survivre. Symptôme de la déliquescence qui frappe ce monde, la disparition du compas moral qu’était Kalester laisse les néruviens divisés. Sans cette culture commune, les solidarités semblent s’évanouir, l’ambition de faire face ensemble s’étiole. Voisins et amis qui auparavant se retrouvaient au temple pour prier, s’observent de nos jours comme des étrangers.
Les auréolés martèlent que seule la manifestation physique du primordial est décédée et que l’éveillé, lui, perdure. Ils promettent que la longue nuit qu’est le déclin disparaitra si les néruviens gardent la foi et que le l’aube éternelle viendra. Kalester inondera alors le monde de sa grâce et son corps ressuscitera aux yeux de tous.
La nuit, tandis que l’on étudie la constellation de l’enclume à peine visible dans le firmament, celle-ci clignote parfois semblant vouloir prévenir l’Univers de catastrophes imminentes.
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