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Tue 9th Apr 2024 02:37

The Journal Entry’s title

by Samãy

Au crépuscule d'un monde oublié par le temps lui-même, dans l'entre-deux des légendes et des murmures, je me réveille. L'auberge, un havre de mystères et de bois craquant, nous crache hors de ses entrailles comme un secret trop longtemps gardé. Moi, Samãy, avec mes comparses, entreprends le chemin vers un lieu où la bière mousse plus que les rivières ne chantent, le Poney Frétillant.
 
L'absence de Kay, tel un murmure dans le vent, pèse sur nous. Il est parti, comme ces étoiles filantes que l'on aperçoit du coin de l'œil, promettant un retour aussi incertain que les marées. Torfor, notre hôte, est le messager de ce vent d'indépendance.
 
Puis vient Arin, tel un fantôme d'or et de feuilles d'automne, portant des nouvelles d'un monde lointain. Ses yeux, deux éclats de bronze sous un ciel d'éternité, me trouvent, m'encerclent. Quand sa main me touche, j’ai un frisson, le temps s’arrête, un vent fou et dangereux souffle sur mes dernières réserves. Je le veux… Oh, dieux, je le veux ! Si la fatalité ou le destin m’épargne, je marcherai dans son ombre, je créerai ma propre ombre pour qu’il fasse de même avec moi, et je tisserai les tapisseries oniriques à raconter par la suite, comme il le fait si souvent… Je connais le destin, c’est un amant cruel, qui prend plus qu’il ne donne, mais qui fait qu’on se sent vivant.
 
La lettre qu’il me tend viens de ma sœur, et c’est le cœur battant que je la lis, heureux de la savoir saine et sauve. Cependant je comprend son message codé, et une angoisse me fait réaliser que tout n’est pas d’une clarté limpide autour de moi…
 
Nous sommes désignés, par le hasard ou les prophéties, à marcher ensemble vers les Terres Sauvages, à travers un chemin tissé d'herbe et de prudence, loin des montagnes qui promettent la fin autant que le commencement.
 
Les marchés de Neverview bourdonnent d'une vie ancienne, un carrefour de destins et de désirs. Nous y remplissons nos sacs, armures de nos âmes, boucliers contre l'inconnu. Moonie, séparée de notre cercle, danse avec la mort dans un ballet de sorts et de malédictions, un affrontement qui scelle son sort à la trahison d'une foi, alors que son cœur volait vers son amant.. Las ! ce n’est pas ses lèvres qu’elle rencontre, mais des sorts et des dagues plantées dans son corps.
 
L'absence devient recherche, et la recherche, salut. Nous la retrouvons, écho d'une vie qui bat faiblement dans le creux de ses veines, et la ramenons du seuil de l'oubli. J’ai de la peine pour elle, un rendez vous galant qui se transforme en piege. Nous allons voyager longtemps, je tenterai d’alléger sa peine.
Les plaines nous accueillent, étreinte de vent et de liberté. Notre périple se tisse de chansons sous les étoiles, de confidences échangées près du feu. Des liens se forgent dans le creuset de la nuit, mélange de lumière et d'ombre.
 
Brän, à la lueur vacillante d'un feu de camp, ouvre son cœur comme on dévoile un trésor. Ses paroles sont un serment tissé d'espoir et de loyauté. Je lui promets, en retour, de marcher vers mon destin, une quête non seulement pour libérer ces terres, mais pour me découvrir moi-même.
 
Moonie se réinvente sous le regard de Sumie, déesse de vérités retrouvées. Son chemin de foi est parsemé de lumière, une renaissance à travers les ombres de l'erreur.
Arin, silhouette d'étrangeté et de familiarité, devient part de notre histoire. Entre ses tentatives maladroites de divertissement et les soirs partagés, une chaleur s'installe, fragile et têtue, entre lui et moi. Je le découvre, nuit après nuit, suivant son tatouage avec mes doigts, déclenchant des pointes d’appréhension, d’envie, de sensualité. J’aime m’imaginer que parmi ces runes et ces glyphes, peut être, mon nom se trouverait enlacé un jour, comme je l’enlace… je n’ai pas eut l’occasion de connaître ça. Il a vécu bien plus que moi, je ne suis qu’un enfant à l’aulne de ces sentiments…
 
Un soir, il raconte l'histoire de Vasuki, un fil d'argent reliant nos âmes à travers les âges. Une résonance s'éveille en moi, intuition d'un lien tissé non par le hasard, mais par la trame du destin.
Notre voyage nous mène à travers des terres qui racontent des histoires de fin et de commencement. Chaque rencontre, chaque défi est un mot dans le livre de notre épopée.
Dans le désert, face à la désolation, notre combat se mêle à celui d'un village écorché par la malédiction. Nous y semons des graines d'espoir, des promesses d'aide et de retour. Moonie, bran, kethot et pangur, avec sa musique et sa panthère, promettent bien plus que des mots. La terre semble répondre à l’appel de Kethot, moonie prodigue eau et soins, et Bran s’occupe des blessés.
 
Nous acceptons sans hésiter de les aider, en partance vers un trou dans le désert, antre de notre ennemi désormais commun.
La descente dans l'abîme est un pèlerinage vers l'intérieur, une quête dans les ténèbres où chaque pas est un écho dans le silence. Ensemble, nous affrontons des ombres, des murmures de malice qui se dérobent sous nos coups.
 
Au cœur de la nuit, la bataille se fait danse, un affrontement de lumière et d'obscurité. Je ne dois mon salut qu’à mes camarades, frôlant la mort, bien qu’heureux d’avoir pu invoquer une gangue de lumière, m’ayant permis de sauver moonie. Les fiélons sont des vices frappant nos corps et nos cœurs, mais le pire c’est de savoir qu’une âme impie psalmodiant des malédictions est à l’œuvre dans l’ombre…
Notre pugnacité est mise à rude épreuve, mais je retiens finalement un cri d’exaltation, la créature honnie ayant décider de fuir…
La pierre de Kantata retrouvée, nos pas nous mènent hors des ténèbres, vers la lumière d'un lendemain.
Bien que la découverte de la graine d’opposition dans la main de kethot me choque quelque peu, pensant à l’avenir du village, je suis au diapason quant à son attente lorsqu’il tend l’artefact comestible à son amant et amour, mars…
 
Je suis déçu de constater que rien ne se passe, d’autant plus que je ne sais plus comment annoncer aux villageois que notre mission est un demi succès, la malédiction toujours présente, et qu’ils n’ont plus que deux graines…
 
Mais, alors que mes pensées courent plus vite que mes pas, une expression de surprise me fait me retourner, en même temps que mes camarades, et un grand sourire trouve refuge sur mon visage alors que Mars, nu comme un ver, regarde amoureusement Kethot..
 
A présent , des questions, pernicieuses, angoissées, me taraudent.. Kethot restera -t-il avec nous ? Je ne saurai lui commander de rester . De quel droit ? il a le droit de vivre sa vie, et peut être que suivre ma destinée n’est pas la meilleure chose qu’il soit pour qu’il le fasse avec joie et félicité…
Je me retourne vers Bran, il semble préocupé aussi… Je dois tenir. Combattre le fléau… Et lui trouver son nom… J’ai fais une promesse…
Je regarde au dessus de nous, Prom fait des cercles, semblant reproduire le schéma de mes pensées… Je n’ai plus d’énergie, je suis épuisé, la mort m’a susurré des promesses bien trop réelles, dans la grotte… Arin… Sois le pilier de chair sur lequel m’appuyer, soit la main qui me guidera si je flanche, sois le souvenir d’une vie précaire mais bien remplie…