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Mon 22nd Apr 2024 11:42

Marchandage et rêveries

by Samãy

Je sentais mes blessures se rappeler douloureusement à mes souvenirs. Pourtant, elles avaient été soignées. Curieux de penser que des cicatrices vieilles de plusieurs années me susurraient encore ma honte malgré l’intervention de Bran, alors que ces saletés de bourdonneurs m’avaient littéralement transpercé et que je n’en aurai probablement aucune trace. L’ironie de la chose ne m’échappait pas. C’était bel et bien l’esprit humain qui m’avait fait le plus mal, la perversion de la « noblesse » quand le regard régalien se portait ailleurs… Si jamais j’accédai au trône, maintenant que j’avais promis à Bran de le faire, et qu’un souffle nouveau parcourrai mon cœur et mes veines, aurai-je l’occasion de régler ces injustices ? aurai-je assez de temps pour ça ?... Je regardai mes compagnons de route et commençais à réfléchir à une façon de les impliquer à ce sujet si il le souhaitaient... Avoir de tels conseiller serait à coup sur une bénédiction.
 
Je fu heureux d’enseigner à Jalel comment utiliser la pierre et lui expliquait comment se lier à celle-ci. Son pouvoir sourdait, tentateur, mais son peuple en avait plus besoin que moi.
 
Lorsque qu’Arin me tendit une lettre, je su, dans son regard de bronze, que l’heure était grave. Leyvin, tout en trouvant le moyen d’adresser ses pensées tendres à Moonie, nous indiquait que l’heure n’était pas aux réjouissances et qu’il doutait que nous arrivions à temps pour leur prêter main forte. J’avais la désagréable sensation d’envoyer les gens à une mort certaine et pourtant il fallait que je continue. Que je trouve le maximum d’alliés pour combattre l’énnemi commun. Mais à quel prix ? Je n’avais jamais été aussi proche de ma vie de comprendre enfin ce que signifiait être un roi. C’était cruel, lourd, exaltant et terriblement chargé de conséquences.
 
En mon fort intérieur, j’aurai voulu pouvoir respecter mes promesses de protéger tous ceux que je rencontrait et qui acceptaient de me suivre dans cette croisade. Mais je savais que mon âme serait souillée de toutes ces morts… L’inéluctabilité de ce destin me faisait froid dans le dos, mais je ne retournerai pas sur le chemin de la désinvolture et du désintérêt. Il fallait, coute que coute, que j’assume mon rôle et la tâche qui m’avait été confiée… Je ne me faisait pas beaucoup d’illusions sur ma longévité dans cette entreprise, même si les écritures étaient passibles d’interprétation, il y était bien question d’abnégation et de sacrifice. Si j’avais l’heur de ne pas mourir, alors je tâcherai d’utiliser mes nombreuses années de vie restante à faire quelque chose. Non seulement pour les elfes, mais pour tous les peuples… Je n’étais pas naïf au point de croire à une utopie auto gérée, mais peut être qu’un peu plus de bon et un peu moins d’injustice résulterait de toute cette histoire…
 
Les yeux de bronzes d’Arin semblaient sonder ma détermination. Il existait avant ma naissance et semblait même y avoir joué un rôle… Je ne savais plus quoi penser. Toutes les fibres de mon corps, toute l’attention de ma peau, semblaient le réclamer. Je pensai à lui, beaucoup, beaucoup trop… Je me perdais dans les méandres de son symbole d’éternité, j’embrassai ses lèvres comme une bouée salvatrice dans la mer de ma destinée… Rien de ce que disait mes camarades ne me ferait douter de lui, mais peut être serait-ce la ma perte, au final..
 
Le temps fila, comme une étoile dans une prophétie, et nous nous retrouvâmes, accompagnés par des guerriers de Jalel, en direction de la forteresse censée renfermer Le Céleste des Brumes, entité qui pourrait nous offrir une aide précieuse pour rejoindre à temps le conseiller et ses troupes. J’étais heureux de savoir que nos alliés les elfes noirs avaient tenu parole. Nous décidâmes de tenter une approche discrète, avec un argument officiel : négocier, marchander. Après tout, d’après Arin, Xorlock était un marchand… Le passage secret indiqué par Jalel nous mena effectivement dans le sein du sein, mais pour être pratiquement immédiatement repéré par des duergars. Ils semblèrent amusés de m’entendre énoncer mes titres et mon vouloir et nous conduisirent devant le marchand … Qui n’était ni plus ni moins qu’un tyranoeil !
 
A quoi jouais donc Arin ? Pourquoi ne rien nous avoir dit ? Mes pensées se mirent à danser, dans une chorégraphie chaotique : Il voulait nous protéger en nous offrant la chance de la sincérité, il voulait nous tester, il ne savait pas, il savait, il trahissait… Tout était trop intense, vertigineux… Je ne pouvais gouter à cette idée de trahison après avoir gouté à son baiser… Mais je n’eut pas le temps de m’accrocher à ces errances, car déjà nous négocions. Je fis signe à Pangur, qui chantonna un hymne flateur à notre hôte, et je profitais de ce moment pour lancer un sortilège de charme sur le marchand abjecte… Mes mots s’enroulèrent entre les Hymes de Pangur, et atteignirent leur cible. Las ! comment comprendre une créature aussi différente ? Il semblerait que la notion d’amité était très personnelle pour lui… Nous chutâmes de plusieurs mètre dans une fosse mortelle, et nous retrouvâmes nez à nez avec une créature effryante semblant tout droit sorti d’un autre âge…
 
Pire que tout, toute magie nous était à présent interdite, sous le regard étrange de Xorlock.. Je vis la mort de prêt, de nouveau et nous dûme notre salut à Kay, occupant dans un premier temps la créature véroce, me laissant l’occasion de l’occire, puis sautant comme un héro des contes de ma mère sur Xorlock, grâce à ses grapins… La magie revenue, nous pumes enfin remonter et affronter le tyranoeil, non sans mal…. Mon cœur battant la chamade, le dernier souffle de cette horeur encore exhalé dans l’air, j’hurlai aux duergar qui fuyaient de ne rien en faire… Faisant preuve d’une autorité qui m’avait quitté depuis longtemps, je les sommais de nous prêter allégeance, ce qu’ils firent… Nous pûmes alors libérer les nains artificiers, et, grâce à leur conseil, arriver à la prison enfermant le céleste…
 
J’eut une drôle d’image en tête : celle de Velor nous indiquant qu’il était le fils du conseiller.. En effet, lorsque les portes s’ouvrirent, tout comme lors de la révélation avec Vélor, la vérité otta son maquillage délétère… Ce n’était pas une créature , mais un véhicule… et sa « nourriture », son énergie pour fonctionner… Mais après tout, il en était de même pour nous…
 
Fort d’une nouvelle armée, et d’un espoir mécanique, nous nous apprêtions à rejoindre la bateille vers sombrefeuille, pour le meilleur et pour le pire…
 
Ma chère sœur, si tu m’entends, j’espère que nous pourrons combattre ensembles… Je ne peux pas t’atteindre, mais peut être qu’Edras, puisqu’il est avec toi…
Je me concentrai, modelant déjà dans mon esprit des songes destiné à l’élu de celui qui fut le cœur et l’âme de mon propre ancêtre… Si seulement ça pouvait marcher…