S2E13 - Le Domaine du Vent qui Chante
General Summary
Le silence était retombé dans l’étroite et obscure pièce où s’étaient réfugié les Cavaliers de l’Abrokalypse. De temps à autre, un des membres du groupe observait par la lucarne et pouvait contempler le spectacle de leur échec. Leurs fidèles destriers, Anky et Paelly, gisaient au sol, déchiquetés par les loups qui hurlaient en cercle autour de la charrette abandonnée. Quelques mètres plus loin, leur maître, un loup-garou elfe noir, perçait de ses yeux rouges l’obscurité.
« On ne peut pas rester ici, marmonna le Gnome, mon sort ne dure qu’une heure et quand ce temps sera dépassé la poche dimensionnelle disparaîtra. Nous retomberons dans la plaine au milieu des loups.
— Il doit y avoir une solution, reprit Korg ! Mage, utilise ta magie pour créer un objet volant à partir duquel les archers pourront abattre les loups tout en restant à l’abris !
— Nous pourrions alors souffler dans le sifflet du Chevalier au Chien pour qu’il vienne combattre à nos côtés, ajouta Nala.
— Ce n’est pas possible, je ne dispose pas de ce genre de magie, répondit Manolito . Si je voulais créer un objet volant il faudrait que je fus moi-même au sol pour déplacer le disque. »
Korg grommela tandis que Manolito se lissait la moustache.
« Il faut que nous utilisions notre position comme un atout tactique, dit Gustavo . Nous sommes capables de les atteindre sans qu’ils ne puissent riposter, il faut tirer parti de cela. Nala, tu peux tirer des flèches, moi j’ai une arbalète, Manolito tu peux utiliser ta magie. »
Le groupe acquiesça et l’elfe s‘harnacha à une corde et saisit le Gnome pour le déposer sur son épaule. Elle en confia une extrémité à Korg, tandis que Gustavo l’imitait…
« A mon signal. Trois, deux, un… sautez ! »
Et les trois combattants s’élancèrent dans le vide tandis que Korg retenait leurs cordes. A peine furent-ils reparus à la vision de leurs adversaires, suspendus dans le vide, ils couvrirent de projectiles leurs cibles : flèches, carreaux, traits de feu… Le loup-garou assista à la scène plein de rage et se retransforma en sa forme naturelle d’elfe noir, saisit une étoile de fer dans sa ceinture et d’un tir parfait sectionna les deux cordes.
Les Cavaliers de l’Abrokalypse furent pris de court alors qu’ils commençaient à chuter et à voir leur mort se matérialiser sous la forme de crocs acérés. Mais c’était sans compter sur les ressources de Manolito , le Gnome saisit une longue plume de paon de sa sacoche et murmura un mot qui flotta dans les airs l’espace d’un instant. A peine le mot magique prononcé, les aventuriers furent pris d’une sensation de légèreté et ils atterrirent sur leurs pieds sans dommage une seconde plus tard. Le combat pouvait se poursuivre !
Le Gnome, jamais à court de ressources, endormit trois des loups, tandis que Nala n’écoutant que son courage dégaina ses deux lames et fonça vers une des créatures sanguinaires. Gustavo n’eut pas la réactivité de ses compagnons et, alors qu’il dégainait l’épée de son père, Silvio Montefali, la forme gigantesque du loup-garou s’abattit sur lui. Il tenta tant bien que mal de le repousser usant d’adresse en se protégeant avec la lame de son épée, mais la bête réussit tout de même à arracher un bout de chair près de sa clavicule.
Une sensation étrange parcouru le corps de Gustavo et dès qu’il parvint à s’échapper de l’étreinte du prédateur, il alla se mettre à couvert derrière le corps d’un des loups endormis. Mais alors qu’il tentait de comprendre ce qui lui arrivait, un rayon de Lune perça au travers des nuages et vint le toucher. La sauvagerie qui s’empara de lui fut incontrôlable et sans même comprendre ce qu’il se passait il observait ses membres se transformer et se couvrir de poils.
Au même moment, la Lune se couvrit brièvement, l’espace d’une seconde on put apercevoir le spectacle d’un orc tombant dans le vide, une peau de loup qu’il brandissait comme un étendard (ou comme un parachute, mais les travaux de l’ingénieur gnome Maglèt ont depuis longtemps prouvé que la surface utile nécessaire d’un parachute pour un orc mâle adulte s’élançant dans un environnement où l’air est chaud et l’humidité nulle, doit être de trente-six toise carrés, ce qui correspond à la peau de cent quarante-quatre spécimens de loups de Qamah …). L’orc n’avait aucune chance que cela se passe bien, mais les orcs ne comptent jamais sur la chance. Il s’écrasa de tout son poids avec son épée sur le loup-garou qui céda à l’assaut frénétique de l’ennemi qu’il n’avait pas vu venir.
Le combat fut impitoyable, mais bientôt le vent tourna en la faveur des aventuriers. Alors le bruit des armes et la fureur du combat laissaient place à la présence pesante de la mort qui hante les champs de batailles, un seul bruit persistait. Celui des corps qu’on déchiquète, des os qu’on broie et de la chair qu’on arrache. Gustavo n’était plus lui-même, il se nourrissait de la carcasse crue d’un des loups, ses babines dégoulinaient de sang tandis que ses griffes s’enfonçaient profondément dans la fourrure de sa victime.
« Qu’allons-nous faire de lui ? demanda Korg.
— Quoi qu’il fasse, s’il nous approche je lui décoche une flèche, dit Nala en bandant de nouveau son arc. »
Le groupe hébété mit à l’essai différentes tactiques, d’abord Korg tenta de nourrir la bête avec des morceaux de viande de cheval. Devant l’insuccès de la tentative, Nala entreprit d’amadouer son ancien compagnon. Mais rien n’y fit. C’est seulement après quelques minutes de réflexion que Manolito proposa l’idée que le groupe retiendrait : laisser un mot sur la charrette indiquant la direction dans laquelle ils iraient et attendre que Gustavo reprenne forme humaine pour qu’il les y retrouve.
La nuit fut brève mais reposante. Au petit matin, le demi-orc reprit ses esprits au milieu des cadavres de Vachemouths qu’il avait vraisemblablement attaquées dans sa frénésie, puis il trouva le mot de ses compagnons et parti les rejoindre. Ils le virent, le teint très pâle et le regard hagard. Ils discutèrent quelques instants. Gustavo ne comprenait pas encore ce qui lui arrivait mais il déclara à ses compagnons que peu lui importait son état, la seule chose qui comptait était de remplir leur mission et qu’ils devaient se remettre en route dans l’heure.
Ils passèrent néanmoins près de la carcasse de l’elfe noir loup-garou dans l’espoir d’y trouver un moyen de guérison, mais rien ne s’y trouvait à part un sceptre magique capable d’ouvrir des portes verrouillées, que Gustavo conserva à sa ceinture. Avant de partir, il remarque que des lambeaux d’uniformes impériaux étaient accrochés à sa peau, signe de combats qu’il avait dû mener pendant la nuit. Les aventuriers laissèrent ces bouts de tissus près du cadavre de leur ennemi, dans l’espoir que le loup-garou porte le chapeau si une enquête était ouverte.
Ils reprirent leur route à pied trois jours durant en direction du Domaine Fortifié du Vent qui Chante, plus au Sud, s’approchant du dernier bastion protégé par l’Empire Boréal avant les terres des orcs. Au fur et à mesure qu’ils s’avançaient, le terrain devenait plus aride. Alternant journées ardentes et nuits où Gustavo partait chasser et apprenait à connaître la bête qui vivait à présent en lui. « Chasser… Tuer… Manger… » lui soufflait une voix dans sa tête à chaque fois que la nuit tombait. Gustavo avait fini par nommer cette présence le Loup Noir. Arriverait-il jamais à dresser le Loup Noir qui grandissait en lui ?
Finalement, au quatrième jour, les gigantesques enceintes de granit du domaine fortifié apparurent à l’horizon. Une patrouille de soldats impériaux s’approcha du groupe, ils étaient habillés de couleurs claires contrastant avec le teint halé de leurs peaux. Leur chef portait deux longues plumes sur le haut de son casque, certains portaient des turbans.
« Vous entrez dans le territoire du Domaine Fortifié du Vent qui Chante dirigé par Maku Sambaka. Où allez-vous, étrangers ? interrogea le capitaine.
— Nous sommes des condottieri, nous travaillons pour les Alidosi afin d’escorter des caravanes de marchands. Notre route nous a porté ici pour nos prochaines affaires.
— Bien, laissez-nous vous escorter jusqu’au domaine. »
Les murs colossaux semblaient écraser la plaine lorsqu’on les voyait de loin, mais une fois à leurs pieds les aventuriers se sentirent telles des fourmis. Une galerie creusée dans la paroi faisait office de porte. Il y avait largement la place d’y loger un poste de contrôle avec plusieurs dizaines d’impériaux et de voyageurs qui négociaient leur entrée. Les Cavaliers de l’Abrokalypse déclinèrent leur identité et déposèrent leurs armes dans un coffre magique. La cité n’acceptait pas les équipements de combats en son sein, à l’exception de ceux portés par les gardes de la Chapeau de Cuir.
Une grande femme dotée d’une armure en cuir et portant une hache à deux mains dans son dos s’approcha du groupe et leur indiqua qu’elle allait les conduire jusqu’à l’office de Katarina Petrova, la Chapeau de Cuir du Domaine Fortifié. Elle leur indiqua les règles à suivre à l’intérieur des remparts. Chaque homme est placé sous la responsabilité des femmes de son groupe, en cas de trouble il reviendrait donc à Nala de punir ses compagnons masculins mais ce serait aussi elle qui répondrait de leurs agissements. Pas d’armes ni de combats et, par-dessus le marché, pas plus d’une bière par jour pour les hommes.
Une fois ces règles comprises et acceptées par le groupe, les aventuriers suivirent leur guide au-delà de la porte et le paysage qui s’offrit à eux les déconcerta. Cela n’avait rien à voir avec la plaine aride de l’extérieur, ici on voyait à perte de vue des champs de blé bien ordonnés, des vergers, quelques bois et des chemins bien tracés.
Le Vent qui Chante est un des quatre Domaines fortifiés de Qamah, ils ont été érigés par l’Empire Boréal suite à leur conquête d’Abrasia il y a treize ans. Ils produisent des quantités de blés colossales qui permettent de nourrir les forces de l’Empire et les populations des villes sous leur protection. Hors de ces murs, le chaos et la guerre, mais dans ces domaines règne la paix et le travail. L’accord que les impériaux ont conclu avec ces domaines est simple, l’Empire protège les domaines de l’extérieur et la gestion est laissée à une personne locale que l’on appelle Chapeau de Cuir. Cette personne, au Domaine du Vent qui Chante, était Katarina Petrova.
Une fois passés les champs, après près de deux heures de marche, le groupe arriva à une seconde enceinte, beaucoup plus modeste, dans laquelle se trouvait le village du domaine. On les conduisit directement à travers la ville jusqu’à une demeure dont la cour avait un pommier fleuri en son centre. Ils pénétrèrent la demeure en suivant les indications qu’ils reçurent et montèrent des marches pour arriver dans un office où ils furent reçus par une femme aux cheveux roux et aux yeux vert émeraude.
« Bienvenue étrangers, salua-t-elle en ajustant le large chapeau de cuir qu’elle portait sur sa tête. Vous êtes arrivés au Domaine du Vent qui Chante et vous avez reçu les instructions qui s’appliquent à chaque personne dans ces murs. Madame, continua-t-elle en s’adressant à Nala, c’est vous qui avez la responsabilité de votre troupe, nous comptons sur vous pour que votre séjour soit calme et paisible. En gage de la bienveillance que nous portons aux voyageurs, nous vous offrons le gite pour la première nuit que vous passerez ici. Afin de vous permettre de profiter pleinement de votre séjour ici, Voleyne sera votre guide et ne vous quittera pas d’une semelle. »
A ces mots, une halfeline aux cheveux noirs fit un pas en avant hocha la tête en signe d’acquiescement.
Ils sortirent de la demeure de Katarina Petrova et leur nouveau chaperon les guida vers l’auberge où ils seraient hébergés. Chemin faisant, Manolito se rapprocha de l’halfeline pour en savoir plus sur cette femme. L’approche semblait maladroite et parfois même impudique, mais le gnome usa de ces manœuvres comme façade pour évaluer et sonder la personnalité de son interlocutrice. Un détail que seul lui pouvait relever était la cause de ses soupçons. Elle portait un anneau du Lierre Grimpant !
Arrivés à l’auberge, les aventuriers purent enfin profiter d’un instant de répit. Nala accompagna Voleyne pour déguster un délicieux cocktail local, tandis que Korg et Manolito savourèrent leur unique bière. Gustavo , quant à lui, s’en tint à l’eau. Son état le troublait et il appréhendait déjà la nuit en ces lieux, sachant que dans le domaine il n’aurait pas la liberté de s’enfuir dans la nature jusqu’au matin.
Profitant d’une diversion malicieuse, Manolito parvint à lancer discrètement un message mental pour informer Korg de la vraie allégeance de Voleyne. Puis, à d’autres moments de la soirée il transmit l’information à Nala et Gustavo tandis que le groupe partait acheter de la corde pour entraver le loup-garou durant la nuit.
« Cette fille, elle appartient au Lierre Grimpant. Il faut la tuer absolument, intimait le gnome . — Mais pourquoi ? Est-ce vraiment nécessaire ? C’est extrêmement compliqué ici sans nos armes et avec tous ces gardes. répondaient les aventuriers. — Croyez-moi, c’est capital, elle doit mourir. »
Et ainsi fut tramé l’assassinat de la halfeline. Le groupe prétendit vouloir aller chasser dans les sous-bois du Domaine et Voleyne accepta de les y mener le lendemain matin. La soirée fut consacrée aux préparatifs de la nuit qui s’annonçait délicate. Les aventuriers serraient les cordes pour attacher Gustavo et le bâillonner afin d’éviter qu’il ne hurle lorsqu’il se transformerait. Mais il était pris de plus en plus de vertiges et il entendit la voix familière du Loup Noir qui l’avait déjà hanté plusieurs fois depuis sa transformation :
« Tuer… Chasser… Plein de chair fraiche !
— Non pas ici, je ne peux pas, répondit mentalement Gustavo.
— Tu dois chasser ! Le petit gnome fera l’affaire !
— Non, pas eux, tenta de négocier Gustavo en lui-même. Ce sont mes compagnons, mes amis.
— Amis ? Qu’est-ce que cela signifie ? Tuer !
— Ils font partie de ma meute, ensemble nous chassons. Sois patient, je t’offrirai de nombreuses proies quand on sera dehors, mais pas ce soir ! Calme-toi ! »
La nuit fut agitée. Korg donna des herbes au loup-garou pour qu’il se calme et malgré tout, plusieurs fois il failli briser ses liens et s’enfuir. Nala tentait de l’apaiser mais rien n’y faisait et Manolito dut faire usage d’un sort de sommeil pour arriver à calmer la fureur de la bête. Finalement, ils obscurcirent complètement la pièce en fermant les rideaux et lorsque les rayons de lune cessèrent de pénétrer la chambre, Gustavo réussit enfin à trouver le repos.
Le lendemain, Voleyne emmena le groupe dans la zone agricole située à l’extérieur du village mais dans l’enceinte du domaine fortifié. A la sortie du bourg, le regard de Nala s’arrêta sur une caravane de marchands qui était contrôlée. Une des charrettes contenait de nombreux animaux en cages, perroquets chatoyants, volatiles aux plumages multicolores et singes en tous genre. Mais l’intuition de l'elfe la guidait vers une cage recouverte d’une toile noire.
« Qu’y a-t-il sous ce drap ? demanda-t-elle.
— Ça, ma bonne dame, répondit l’intéressé, c’est un animal très particulier mais certainement pas adapté pour la vie domestique ! »
Il tira alors doucement le tissu jusqu’à ce qu’une patte se révèle. L’animal arborait un poil orange parsemé de rayures noires et, à peine eut-il le temps de dévoiler l’entièreté de la bête que Nala s’exclama :
« Un tigre ! Combien pour l’avoir ? »
La négociation dura quelques instants et, bien que le prix initialement demandé fût de cent pièces d’or, quelques maladresses de la part du groupe poussèrent le marchand à le céder pour cent dix pièces d’or. Nala avait pour projet de le dresser et de remplacer sa panthère qui était tombée sous les coups des gardes Montefali quelques jours plus tôt. A la surprise générale, Manolito tira de sa bourse la somme en monnaie sonnante et trébuchante et paya sans discuter.
Le tigre fut emmené à la sortie du domaine afin que les aventuriers puissent le récupérer lorsqu’ils quitteraient le Vent qui Chante. Les cavaliers reprirent leur route vers les sous-bois à l’intérieur du mur d’enceinte et, à mi-chemin, Manolito demanda à leur guide un endroit sûr pour pouvoir discuter. Korg et Nala partirent chasser tandis que Voleyne guida Gustavo Federico Montefalli et Manolito vers une trappe dissimulée dans le sol de la prairie. Gustavo regarda son petit compagnon s’aventurer dans le repère avec son ennemie...
« Je vais parler seul avec elle », lui dit-il.
Une petite cloche sonna lorsque la trappe s’ouvrit et se referma sur eux.
Soudain, le gnome ressortit en criant que Voleyne était endormie et qu’il fallait la tuer. Gustavo, sceptique mais plein de dévotion envers son camarade, le suivit et vit le corps assoupi de la mage. A eux deux ils n’eurent aucun mal à ôter la vie de l’endormie. Manolito fouilla son cadavre et trouva un objet magique qu’il conserva discrètement.
Maintenant il fallait fuir, et vite, s’ils voulaient éviter que les gardes de Katarina Petrova ne se lancent à leur poursuite et les empêchent de sortir du Domaine. Ils se précipitèrent vers la gigantesque porte du mur d’enceinte et demandèrent à récupérer leurs armes avant de partir. Nala put récupérer son tigre toujours dans sa cage et Gustavo sortit d’une poche secrète de son manteau une quarantaine de pièces de platine qu’il tendit à un marchand en stationnement. Le marchand acquiesça silencieusement et lui tendit les rennes de deux chevaux accrochés à un charriot.
« Hissons la cage sur la charrette et partons au plus vite tant qu’il en est encore temps ! »
Et la troupe se mit en route en direction du sud. L’air se réchauffait de plus en plus tandis qu’ils voyaient derrière eux le Domaine du Vent qui Chante rapetisser à l’horizon. Ils quittaient les derniers territoires contrôlés par l’Empire Boréal et entraient en territoire orc. Dorénavant le danger serait partout et rien n’y personne ne viendrait les aider s’ils venaient à faire une mauvaise rencontre. Mais les cavaliers de l’Abrokalypse étaient plus confiants que jamais, forts de leurs succès et de leur pouvoir grandissant.
Nala passa la journée à faire la connaissance de son nouveau compagnon à l’apprivoiser, Gustavoi tentait de comprendre quelle était celle nouvelle nature qui s’était installée au plus profond de son cœur, Manolito se réjouissait de son forfait et prévoyait déjà quel serait son prochain coup contre le Lierre Grimpant. Seul Korg restait impassible, fixant la route devant eux, l’air portait le bruit des marteaux de guerres et l’odeur du sang. Ils arrivaient en territoire orc et lui seul savait vraiment à quoi ils devaient s’attendre.
La nuit tomba et le groupe s’arrêta pour monter un camp et alors que les compagnons devisaient sur ce que serait la suite de leurs aventures, les poils sur la peau de Gustavo se hérissèrent. A l’horizon, une silhouette boiteuse se détachait en contre-jour devant la lune. Elle était accompagnée d’une meute de loups gigantesques qui apparurent les uns après les autres à ses côtés.
« A l’attaque ! » hurla la silhouette en langage orc.
Les malédictions et les bénédictions sont deux face d'une même pièce. Si le sage sait quand s’arrêter de jouer, le fou, lui, continue jusqu'à tout perdre. Nous sommes le 37ème jour de Neru'Cermie et il est temps pour nos héros de rencontrer le terrible Leurk.
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