Kill The Giant Snake
Par
Tyfdur Quickpeek
Je retrouve
Solairik à l'
auberge, nous allons retourner à un endroit découvert précédemment par
Mailliw et son équipe, la chute du
Mur du Son. Drôle de nom, mais il semblerait qu'il fut donné en souvenir de sa corneille qui s’appelait peut-être "Son". Bizarre comme nom, aussi étrange que son maître Mailliw d'ailleurs - qui se cache derrière un masque. Il semble assez fantasque et doit peiner à respirer là-dessous - il ne faudra pas compter sur lui s’il faut courir. Nous avons aussi des célébrités dans le groupe : Tristan et
Anchar nous accompagnent.
- Tristan n'a pas beaucoup parlé au début, occupé à s'empiffrer de toute la nourriture qui lui tombait sous la main. La nourriture du camp Marcil, son nouveau lieu de résidence, doit être frugale. Les douches aussi, on sent venir son armure à des kilomètres, ce qui me rappelle le nom qu'un autre aventurier lui a donné : "le bout de métal qui parle". On peut ajouter "et qui mange".
- Anchar, le maître de l'école de Nouvelle-Audarque, à bien l'air un professeur. Il va devenir aussi rabougri et poussiéreux que les professeurs que j'ai déjà connus. Il porte une armure tellement rapiécée qu'on dirait qu'elle va tomber en poussière. Il faut vraiment qu'il en parle à maître Rillius, notre forgeron. Par contre, ça doit être un bon bougre, il a fait cadeau d'un diamant brut à Solairik, pour une histoire de soins ou de résurrection "au cas où". J'ai pas bien compris, mais si Solairik est d'accord, je lui trouverai un acheteur à un bon prix, contre une juste commission bien entendu.
Nous partons donc vers le Sud, à cheval. Tristan m'a d'ailleurs fait perdre un contrat juteux avec Mailliw qui avait besoin d'un prêt pour s'acheter sa monture. Je ne comprends pas, il aurait au moins pu louer son canasson, quelle hérésie anti-économique! Quant à moi, je monte en croupe de Solairik, je vais avoir le cul tanné sur cette bestiole. D'ailleurs, vu ce que cette pauvre bête a déjà vécu, je crains la crise cardiaque à court terme.
Journée de voyage tranquille, je dirais même une promenade agréable; je m'amuse à gober les rares flocons qui tombent. Nous prenons le temps de parler boutique avec Mailliw. J'ai oublié de mentionner qu'il est le deuxième cartographe de la Nouvelle-Audarque. Il restera d'ailleurs deuxième tant qu'il s'obstinera à faire des mesures avec ses pieds et ses pouces. Le camp posé, Solairik, prétextant une saynète où je prends le rôle de
Vlad se faisant avaler par un
rémorhaz qui tente de me gober. J'ai vu le fond du gosier d'un
drake, un vrai four! Expérience que je déconseille à tout le monde.
Le lendemain, chemin faisant, nous tombons sur la famille de Solairik qui nous court après. Nous sommes un peu partagés, nous les affrontons ou tentons de les semer? Solairik leur hurle quelque chose, mais ça n'a pas l'air de leur plaire; sûrement des insultes draconiennes. Il s'ensuit le plus improbable des pugilats : avec leurs javelots et leurs massues, ils ne font pas le poids. Tristan semble même gêné de les frapper...
J'en tue un "sans faire exprès", après tout, je ne voudrais pas que Solairik m'en veuille. Il me dit qu'ils l'ont bien cherché, la famille n'est peut-être pas un "truc" chez les drakes. Comme il a l'air d'accord, je ne vais pas retenir mes coups, ni mes flèches. Je ne sais pas ce que trafficote Mailliw, mais d'un seul coup, il plonge au centre de la mêlée, tout devient noir autour de lui et nous n'arrivons même plus à voir les ennemis... ça va être pratique pour les viser!?! Anchar et Tristan sont rapidement cernés, mais ils portent tellement de ferraille que les
hommes-lézards sont à la peine de les toucher. Il leur faudrait un ouvre-boîte. Un éternuement de Solairik en rôti deux, heureusement qu'il a bougé avant, sinon nous aurions eu un Anchar cuit en papillote. J'en profite pour en abattre un deuxième. Le rendement n'est pas mauvais, trois flèches, deux morts.
Ce n'est pas un combat - entre Mailliw et ses effets de lumière, Anchar qui fait des moulinets avec son marteau brillant, Tristan qui sonne comme un gong à chaque coup de massue - mais une fête de village. Les ennemis tombent comme des mouches, Solairik se paye même le luxe, en piétinant l'un d'eux de faire un pansement à Anchar en grognant un truc au dernier survivant. Me rendant compte que c'est le bruit de cloche qui fait tomber la neige des arbres, je n'en peux plus, je m'assoie, terrassé par une crise de fous rires et je regarde la fin du combat.
Mailliw, ne pouvant s'empêcher de faire le clown, m'enveloppe avec sa noirceur alors que je cherchais mes flèches. Je lui revaudrai ça à la première occasion. Finalement, Tristan a réussi à en sauver trois, on peut dire que ceux-là ont eu de la chance. Ils sont réanimés et nous leur servons leurs camarades comme repas.
Laissant-là les survivants, nous progressons plus en avant vers notre destination avant de monter le camp. Je profite de la soirée pour mettre en boîte mon confrère avec un peu de prestidigitation. Je l'enveloppe d'une boule noire, de façon à ce qu'il ne dépasse que de la tête, des mains et des pieds faisant partir de ses doigts des éclairs de lumière. Jouant le jeu, il en rajoute une couche, transformant notre campement en un joyeux spectacle.
Pendant la nuit, Tristan détecte la présence d'une meute de
gigantesques loups. Mailliw et lui ont déjà rencontré ces animaux et ne tiennent pas à les affronter à nouveau. On essaye de décaniller en silence, en marchant sur l'eau grâce à Anchar. En effet, traverser la
rivière pourrait suffir à décourager ces bêtes de nous pourchasser. Évidemment, avec ces boîtes de conserve, être discrets est mission impossible. Ils font autant de bruits qu'un troupeau de bovins. On réussit toutefois à démontrer notre camp et à traverser la rivière précipitamment, mais c'est passé trés près.
Nous voilà rendus à notre objectif, une belle chute d'eau qui cacherait une
caverne avec un
gros serpent. Nous passons un moment à discuter d'un plan, il s'avère que nous avons un plan de "
pas-d'plan". Donc finalement, nous fonçons! Anchar va nous faire traverser à sec et on verra aprés... Nous avons cependant été ralentis par une discussion inepte à propos de la barbe des
nains - le stress semble faire capoter les
humains. Il devient
nainpossible de leur faire
naintervenir leur
naintellect et dès que la situation
nainpose de ne pas être
nainpatient, ils deviennent rapidement
naingérables.
Nous pénétrons finalement dans cette foutue caverne. Nous progessons avec prudence, il y fait noir, je ne vois pas à 10 mètres. Mailliw envoie sa corneille en éclaireur éclairer le tunnel. La zone est profonde, nous n'en voyons pas le bout. Soudain, un
serpent gigantesque se dresse et gobe Étienne 3, elle n'a même pas eu le temps de lâcher un croassement.
Nous voilà engagés dans un combat qui nous semble impossible. Rapidement, Anchar et Tristan sont au contact. De justesse, Anchar passe tout prêt de se faire gober. J'arrive à déloger une stalactite du plafond pour la lui catapulter sur la tête. Le serpent s'effondre, assommé. Je crois que la victoire est proche : on lui a fait des dégâts plus vite que son pouvoir régénérateur... C'est alors qu'une nouvelle tête s'extirpe de lui, il se divise! Il réussit même à avaler Anchar, nous sommes saisis par l'énormité de l'événement! Plus d'Anchar et deux têtes, ça va mal! Le prof a l'air encore vivant, il se débat encore de l'intérieur - on aperçoit de la lumière dans la gueule du serpent. Il finit par se faire recracher par le monstre alors qu’une troisième tête apparaît. Et comme si ça ne suffisait pas, une nappe de
Brumes s’enroule autour de lui. Nous envoyons tout ce que nous avons, mais nous peinons à l'entamer. On ne sait plus où frapper. En désespoir de cause, je continue à attaquer la première tête. Solairik a du mal à maintenir en vie Anchar, il faut dire que la zone est létale. Nous continuons à frapper. Tristan se fait attraper par une des têtes, il y en a quatre maintenant et les Brumes s'étendent. Tristan est finalment avalé à son tour, Anchar est paralysé et une tête se jette sur moi. Sur le fil, Mailliw voit enfin un de ses rayons toucher autre chose que les murs. Le serpent s'effondre et les autres têtes s'évaporent sous forme de brumes. Victoire! Mais les brumes s'échappent des blessures du serpent, remplissant peu à peu la caverne.
Anchar et Solairik ont l'air de vouloir tourner les talons, nous autres, grisés par la victoire, avons envie de pousser en avant. Solairik génère une telle lumière que nous voyons la grotte comme en plein jour. Nous faisons le tour et nous tombons sur le garde-manger du monstre; nous trouvons de menus objets que nous pourrons négocier en ville. Au bout du cours d'eau, au fond de la grotte, il y a un siphon submergé - nous pourrions y nager, mais nous n'en voyons pas le bout.
Le serpent semble se dissoudre en brume. Nous attachons sa queue à une corde pour le traîner hors de la caverne. Le travail est pénible, les brumes nous affectent de plus en plus, mais nous finissons par faire passer la chute au monstre. Il fait près de trente pieds de long et sa tête est aussi grosse qu'un cheval. Nous arrivons à détacher une écaille, mais celle-ci se désintègre rapidement. Nous finissons par lui couper la tête et nous tentons de la ramener à
Merrick pour qu'il puisse l'examiner; Mailliw envoie même Étienne 4 lui porter un message. Je me sens de plus en plus affecté par les Brumes qui dégorgent de la tête, elle semble fondre. Le lendemain, toujours traînant notre tête de serpent, nous continuons notre route. Je finis par m'effondrer, les Brumes ont gagné... J'ai même dû baver sur le dos de Solairik.
À mon réveil, je suis à l'
hospice. La tête n'est pas arrivée à la
cité. Mes compagnons me racontent une histoire confuse sur un échange d'informations avec un
individu étrange. Je vais devoir lire leurs rapports pour démêler tout ça.