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Sat 20th Jan 2024 02:42

Une journé enfin terminé (Chapitre 11, 1er partie)

by Brän

Brän, épuisé par cette journée éprouvante marquée par des rencontres avec des félinidés, des portails mystérieux, un lac de lave, des démons, des aberrations, des gobelins et une mission de sauvetage, n'en peut plus. La fatigue le submerge. Malgré cela, il prend soin de vérifier que les enfants sont confortablement installés. Ils dorment déjà paisiblement, bien protégés.
Le paladin s'installe à son tour, et succombe au sommeil en quelques secondes, foudroyé par l'épuisement.
 
– Rêve
 
Six mois de campagnes, une lutte acharnée opposant baron à baron. Brän, le jeune garçon, peine à saisir les subtilités de la politique nobiliaire, mais il semble que le Baron Thorne Vale, employeur de Jeet, ait remporté une bataille décisive, il y a trois jours. Les hommes se préparent donc à célébrer l'événement.
Au cœur de l'après-midi, Jeet a déjà entamé sa consommation d'alcool. Brän observe son père adoptif s'enivrer, tandis qu'il dépose le bois près du feu, collecté sur demande d'un soldat dans la forêt. La pluie tombe drue sur le camp de soldats, et l'enfant grelotte, trempé jusqu'aux os. S'approchant de Jeet, Brän propose de se réfugier dans une grande tente militaire.
Brän : “Viens te mettre au sec, papa. Tu as déjà assez bu, conserve-en un peu pour ce soir.”
Jeet Tavade : “Fiche-moi la paix, gamin ! Je bois quand je veux et comme je veux. Je ne suis pas un pleutre qui tremble de froid pour trois gouttes d'eau.”
Détestant la façon dont Jeet lui parle, Brän, bien qu'âgé de seulement neuf ans, se bat aux côtés des soldats sur le champ de bataille, se faufilant plus entre les lames que combattre réellement, certes mais il n’est encore qu’un enfant.
Jeet Tavade remarque que sa coupe est vide.
Jeet Tavade : “Allez gamin, va me la remplir.”
Malgré le tonneau de bière à deux mètres de Jeet, Brän s'exécute comme d'habitude. En tendant la chope pleine à Jeet, l'enfant glisse et renverse la boisson sur le sol boueux.
Jeet : “Fais attention, bon sang !”
Brän voit la main de Jeet s'abattre sur lui. Cependant, l'enfant ne tente plus d'esquiver les coups de son père adoptif depuis longtemps, car cela ne faisait qu'attiser la rage de Jeet s'il ne touchait pas du premier coup. Brän ressent une vive douleur sur sa joue, causée par le gantelet d'armes de Jeet. Regrettant de ne pas avoir esquivé le coup, l'enfant réalise trop tard que le gantelet d'acier vient de fracturer sa mâchoire, et l'une des pointes acérées du gant vient de transpercer sa tempe jusqu'à atteindre son œil. l'enfant s’effondre et sa vision se trouble.
Brän pense : “C'est la fin, le loup… Gaïa... ma promesse...”
Un cri retentit : “Tavade, tu es fou !!” Le sang de l'enfant coule sur le sol…
Brän reprend conscience en entendant la voix de Dur Grim, le clerc de Torm, réprimandant Jeet pour son comportement. Brän bouge légèrement, et Dur Grim s'en rend compte immédiatement.
Dur Grim : “Doucement, petit, tu as pris un mauvais coup.” Il lance un regard noir à Jeet. “Ne t'inquiète pas, tout ira bien, grâce à Torm.”
Brän ouvre les yeux et demande : “Qu'est-ce qui s'est passé ?” Il touche sa joue, constatant que tout semble en ordre.
Dur Grim : “Ne t'en fais pas, jeune Paladin, tu n'auras pas de séquelles. Torm veille sur toi.”
Jeet grince des dents à l'évocation du mot Paladin.
Dur Grim : “Allez, Brän, tu dois avoir faim. Va manger autour du feu de camp. J'ai encore des choses à dire à ton père.”
Brän sort de la tente et voit le capitaine Elara s'approcher.
Elara Swiftblade : “Dur Grim a fait des merveilles, Brän. Torm doit vraiment t'apprécier. Je n'avais jamais vu Dur Grim utiliser un sort aussi puissant, même lui en a été surpris. Tu dois avoir faim à cette heure. Les filles vont bientôt arriver, et je préfère ne pas te voir dans les parages quand elles sont là. Alors dépêche-toi.”
Brän, habitué aux prostituées pour les soldats, ne s'en soucie guère. Il se sert à manger avec son sourire habituel, s'installant près du feu pour profiter de la chaleur. Il observe un soldat retirer ses bottes, visiblement souffrant. Brän s'approche de lui, pose sa main sur la plaie, l'autre sur son médaillon de bois, et dit : “Par la grâce de Gaïa.” Sa main illumine, et la plaie se referme instantanément. Le soldat, peu étonné par la magie de Brän, le remercie chaleureusement. L'enfant retourne à sa place, réfléchissant pendant quelques minutes avant de commencer son repas.
Un autre soldat crie : “Brän, va nous chercher du bois !”
Le capitaine sort alors de la tente.
Elara Swiftblade, sévère : “Laissez le gamin tranquille. Il est l'écuyer de Tavade, pas votre valet. Je vous interdis à tous de lui demander quoi que ce soit, c'est bien clair.” Il ajoute plus doucement : “Brän, finis de manger et retourne voir Dur Grim dans la tente de ton père. Il veut te parler.”
Brän termine rapidement son dîner avant de se diriger vers la tente de son père.
"Ah, te voilà de retour, jeune Brän," s'exclame affectueusement Dur Grim. Jeet n'est plus dans la tente.
"J'ai discuté avec ton père et le capitaine au sujet de ton avenir. Ton père est engagé aux côtés du baron Vale pour encore six mois. Ainsi, tu passeras du temps avec moi pendant qu'il formera les nouvelles recrues. Tu m'aideras un peu et tu apprendras à lire, à écrire, et bien d'autres choses utiles pour plus tard. La vie ne se résume pas qu'au maniement des armes, tu sais."
Brän sourit et acquiesce.
 

 
Brän se réveille en sursaut, couvert de sueur, et passe une main sur sa joue. Le souvenir du contact du gantelet de Jeet est encore vif. Il se demande quelle heure il est.
Le feu du camp est presque éteint. Brän se lève et le ravive. Il est environ 5 heures du matin. Tout le monde dort, même Samãy en pleine méditation. Bien que Brän trouve risqué que personne ne monte la garde. La journée précédente a été tellement épuisante !
Le Paladin remarque alors Mars et Prom, les deux volatiles, assurent la garde. Kethot et le prince ont dû les charger de les surveiller pendant leur sommeil. De toute façon, les deux créatures dorment sur les épaules de leurs maîtres en journée. Elles peuvent bien se rendre utiles de cette façon.
Brän fait le tour du camp pour s'assurer que tout le monde dort paisiblement. Il s'arrête près des enfants et recouvre Hennie. Même dans son sommeil, le jeune garçon ne cesse de bouger. Vellor a déplacé sa couche près de celle de Samãy, mais elle est vide. Le prince, en tant qu'elfe, dort rarement.
La couche de Thaï est aussi vide, elle dort avec Moonie. Les deux filles dorment l'une contre l'autre, elles sont si jolies. Thaï est installée bien confortablement sur la forme généreuse de la Prêtresse. C’est alors que son cœur saigne de rage, en repensant aux révélations de la jeune femme, Brän serre alors les poings et murmure : “Je jure de pourfendre cette injustice.”
S'éloignant, Brän se met à prier Gaëa pour retrouver sa sérénité. Les prières du Paladin ne durent jamais longtemps. Il préfère les actes aux longues prières, bien que ses pensées se tournent souvent vers sa déesse en journée. Il ne demande jamais rien pour lui-même, seulement la force nécessaire pour accomplir sa mission et protéger les autres.
Sa prière terminée, Brän répète le rituel appris auprès de la prêtresse des elfes noires. En le faisant, un déclic se produit, le sort d'appel… ! Brän recommence le rituel de l'animal totem depuis le début et lance “Appel de destrier”.
Une petite boule de lumière apparaît devant lui, grandissant de plus en plus. Brän ressent l'essence bienveillante de la fée naître et grandir. Dans un éclat lumineux, la fée prend forme.
Le paladin contemple ce qui devrait être sa monture selon le sort invoqué. Cependant, Brän écarquille les yeux, troublé par la vision d'une louve blanche, grande comme un cheval, qui le regarde tendrement. Une larme coule sur la joue de Brän alors qu'il se jette sur la louve en une étreinte chaleureuse, murmurant : “Louna”. La louve répond en posant sa tête sur l'épaule du paladin. Brän reste immobile pendant quelques instants, puis se lève et observe la louve avec une selle sur le dos. Il rit doucement en pensant : “Oups, pas trop fort.”
L'homme repense à la vision de son enfant et à la troublante similitude entre les deux loups. Brän raconte à Louna les aventures de la semaine passée et lui demande de ne pas effrayer les enfants lorsqu'ils se réveilleront. La voix de l'animal résonne dans l'esprit de Brän pour la première fois : “Bien sûr.”
Brän : “Rentrons au camp et préparons le petit déjeuner. Les enfants et mes amis ne devraient pas tarder à se réveiller.”