Journal de Tristan - A2
General Summary
Le procès d'Orel
(ou L'art de faire innocenter quelqu'un et d'en faire condamner deux autres)
Par Tristan de Châteauvert Outre le Seigneur Eugène de Sarnale qui présidait le procès, étaient présents tous les autres membres du conseil seigneurial, i.e. Merrick L'Œil-Gris, sir Justinien d'Auralé, Adalbert de Sarnale, maître Kaski Valorian et moi-même. Étaient également présents, de nombreux membres de la Guilde : le rinn Anchar Hacuzal, sir Vladimir Gades à peine remis de ses blessures que déjà revenu d'aventure, Eprax, Rillius Roughammer, Yndris, Vondor, Wuurzaf HardKnocka,Tyfdur Quickpeek, Frikilaz Dunkan et Oagath. Alexandra-Marsali s'est également proposée comme scribe en support à Merrick pour prendre des notes pendant les plaidoiries. Bref beaucoup de non-humains, j'espère que cela ne provoquera pas davantage sir Patrice. Étaient également présents : madame Hélèna Ortillie de l'Académie des Archivistes de l’Oubli, dame Myrella des Maîtres cartographes du Royaume de Kayros, représentant un groupe de mercenaires appelés les Furieux de l'Haltan'Ankor, Gustav et sir Hubert dit l'Ours, membre de l'Ordre du Bouclier des Vertueux. Évidemment Orel, l'accusé, et sir Patrice le Noir-Suie de l'Ordre du Dernier Mal, l'accusateur, étaient présents. Il y avait également ce qui m'apparaissait être un représentant du peuple, quelqu'un que je n'avais pourtant jamais croisé à Nouvelle-Audarque, qui assistait au tribunal. J'appris plus tard qu'il s'appelait Ulric et qu'il aurait son importance dans les événements qui suivraient.1. Briefing dans l'antichambre J'étais donc attendu au Manoir seigneurial de Nouvelle-Audarque en tant que membre du consiel seigneurial. J'avais la conviction que le procès tournerait rapidement en la faveur d'Orel, accusé d'être un sorcier et de pratiquer la magie noire, puisque je ne voyais pas qu'elle preuve pouvait avoir sir Patrice contre lui. L'arrestation du demi-elfe, sa garde forcée et les tortures que les membres de l'Ordre lui ont administrées n'étaient, selon moi, que basées leur envie de s'en prendre aux non-humains de la Guilde et de Nouvelle-Audarque. S'ils prétendent vouloir poufendre à tout prix le Mal, ils semblent confondre le Mal et tout ce qui sort un tant soit peu de la norme. À écouter tout le monde parler depuis des mois de combien cela n'avait aucun sens de faire subir ça à l'un des nôtres, je ne m'attendais pas à avoir besoin de jouer un gros rôle aujourd'hui. Les derniers jours ont été plutôt pénibles pour moi. J'ai finalement appris quelle mouche avait piqué sir Fabio Hokhis Angerisai et qui l'a conduit à enlever dame Ellyée de mes soins, sans même prendre la peine de me prévenir. La raison en était bonne, mais la façon de faire irrespectueuse et inacceptable de la part d'un compagnon de la Guilde et de quelqu'un qui aspire à plus. S'il m'en avait parlé, je l'aurais même aidé et accompagné afin de continuer de prendre soins de la Sybille. C'était la première fois et la dernière qu'il se mêlait des affaires de mon hospice. Je terrai ici les détails qui ont précédés cette décision - détails que je n'approuve absoluement pas, mais ce qui est fait est fait. Mon seul conseil vis-à-vis le procès fut de rappeler à tous qu'il s'agissait du procès d'Orel et non du procès de sir Patrice ou de l'Ordre qu'il représente et qu'il serait bon de le rappeler une fois le tribunal ouvert. Ainsi, ils nous seraient possible de rappeler qu'il ne s'agit pas non plus du procès de la Guilde, ce que l'accusateur ne manquerait pas de faire autrement. 2. Procès d'Orel Le Seigneur Eugène ouvrit la séance et l'accusé fut amené dans le hall, complètement ligoté, tuméfié et apparamment son bras droit étaut dans un sal état. Comment se fait-il qu'il n'ait pas reçu les soins appropriés même une fois remis au soins de l'Ordre de l'Étoile? Inconcevable. Il fut rappelé qu'Orel fut arrêté par l'Ordre du Dernier Mal et formellement accusé d'être un sorcier et de pratiquer la magie noire. Sir Patrice entama son playdoyer, accusant Orel de tous les maux de la terre et de pratiquer la sorcellerie. Son masque devant en être la seule preuve tangible qu'il nous présenta. Certe il a mentionné des témoins qui l'auraient vu pratiquer, mais il n'a pas jugé bon les faire comparaître. Il espérait également se servir de divagations incompréhensibles de tous (dont de lui-même), divagations extirpées à l'accusé après l'avoir drogué et de faire passer le tout comme d'un appel à l'aide à l'intention d'une entité avec laquelle Orel aurait passer un pacte. Je crois que sir Patrice comptait sur le présence d'un juge du Candélabre et que l'accusation de sorcellerie jumelée au fait qu'Orel est un demi-elfe auraient suffit à le faire condamner. Orel fut interrogé par le seigneur Eugène et par sir Patrice concernant ce fameux masque, il expliqua à l'assemblée ses motivations à porter un tel objet. Nul besoin de les énumérer ici. Finalement je fus moi-même convoqué afin de faire part de mon expérience aux côtés d'Orel au cours de la seule mission qu'il a eu le temps de faire avec la Guilde avant d'être arrêté et gardé prisionnier. Il me fut aisé de leur rappeler les circonstances entourant le sauvetage de messires Fabio et Philippe des mains des orcs. Le volontariat dont Orel a fait acte à ce moment est irréprochable. J'en profitai également pour rappeler à sir Patrice que le masque ne faisait pas le sorcier - voire même que l'usage de la magie n'était même pas un critère pour accuser quelqu'un d'êre un sorcier. Il n'est pas nécessaire de cacher son visage, ni de pratiquer la magie pour être sorcier. Et ces informations, je les ai apprises de la bouche même de sir Patrice et il le savait très bien. Il n'eut d'autre choix que de confirmer mes dires. Je m'attaquai par la suite à l'usage "d'huiles" qu'il a fait sur Orel afin de lui délier langue et lui faire avouer qu'il était bel et bien un sorcier. D'une part, sir Patrice n'obtint jamais de tels aveux, et de l'autre, il plongea l'accusé dans un état de divagation pendant lequel il fut si confus et désorienté qu'il promonça des mots incompréhensibles... et ce sont ces mots, qui ne veulent rien dire dans aucune langue connue, qui devraient faire condamner Orel? Soyons sérieux. Sir Patrice m'a demandé si je me portais garrant de tous les membres de la Guilde, ce à quoi je lui ai répondu qu'il ne s'agissait pas du procès de la Guilde, mais bien celui d'Orel et que oui, je me portais garrant sans la moindre hésitation de ce compagnon. Échec et mat. Par la suite, maître Frikilaz est venu seconder mes dires et s'est également porté garrant d'Orel devant le tribunal. Eprax a également dit quelque chose. J'étais soulagé que d'autres prennent finalement la parole et se portent à la défense de notre compagnon. Tous deux parlèrent avec justesse sans tomber dans le piège d'offenser davantage l'accusateur. Le verdict du seigneur Eugène fut immédiat. Rien ne prouvait qu'Orel soit un sorcier et il fut libéré sur le champ. J'observais depuis quelques instants l'assistance, à l'affût d'un geste désespéré de l'Ordre pour en finir avec Orel. Et ce fut ce mystérieux Ulric qui me fit craindre le pire. Utiliser un membre de la population pour se débarasser de l'accusé, venant de sir Patrice tout était possible. Au fur et à mesure que celui-ci s'approchait lentement d'Orel, je m'apprêtais à me porter à sa rescousse et décidai finalement de m'interproser entre les deux. Tout le monde regagna finalement sa place et Orel fut escorté par deux soldats du Seigneur. 3. Accusation inattendue contre le Noir-Suie Pensant en avoir enfin terminé avec tout ceci, je fus stupéfait lorsque Adalbert de Sarnale demanda à prendre la parole. Il porta de graves accusations contre sir Patrice et les membres de l'Ordre du Dernier Mal : arrestations et mises en accusation injustifiées d'individus sans le consentement du seigneur de Nouvelle-Audarque, de faire régner un climat de peur dans les rues de la ville et finalement de tentative de coup d'état en déboutant constamment l'autorité d'Eugène de Sarnale et en maintenant un ordre public et en appliquant une "justice" parallèles à ceux mis en place par le seigneur légitime. Adalbert poussa l'exercice jusqu'à présenter un témoin. Ulric s'avança et témoigna de la peur qui sévissait parmi la population de voir un groupe d'individus qui n'étaient pas soldats de Nouvelle-Audarque faire la loi et l'ordre dans les rues de la ville. Plusieurs n'oseraient même plus sortir tellement qu'ils ont peur d'être arrêtés pour un rien, par seule suspicion des membres de l'Ordre. Certains songeraient même à retourner sur le continent. J'ignorais que la population de Nouvelle-Audarque subissait cette même pression que les membres de la Guilde. Le verdict du seigneur Eugène fut sans équivoque : sir Patrice fut arrêté sur le champ, l'Ordre du Dernier Mal fut banni de facto de Nouvelle-Audarque et ses membres furent invités à quitter dès que possible la ville sous peine de subir le même sort que leur chef. Sir Patrice accueillit la nouvelle sans broncher, un calme déconcertant. Il était entré en accusateur et en est sorti accusé et mis aux fers. Il se portait garrant de ses hommes, c'était donc lui qui était imputables de leurs gestes. 4. Révélations (pas si) suprenantes C'était bien mal connaître sir Patrice que de penser qu'il s'arrêterait là. Il prit une dernière fois la parole et lâcha une affirmation qui se montra des plus efficaces, sans pour autant changer quoique ce soit à sa propre situation. Il affirma devant tous que se trouvaient dans la Guilde deux faes et que celà ne présageait rien de bon pour le futur de Nouvelle-Audarque. Il usa de ses sens divins pour "confirmer" ce qu'il savait déjà, surtout pour ajouter un peu d'effet à ses dires et il nous offrit son plus beau sourire provocateur. Je vis qu'Eprax, situé en face de moi, en fit de même. Je n'eu absolument pas besoin de rien faire, je m'étais prêté à l'exercice dernièrement dans l'auberge de l'Automne; je savais parfaitement de qui il parlait. Il ne s'arrêta pas là et lança que je savais ce fait depuis longtemps. Devinant que j'avais dû faire moi même le test suite à la disparition des deux fioles de La Jalouse; j'étais fait. Je me demande encore ce qui choqua le plus seigneur Eugène : que deux membres de la Guilde étaient corrompus par de l'énergie féérique ou que je le sache mais ne lui dit rien. Il me somma de révéler aussitôt l'identité des deux membres. Je refusai de dévoiler leurs noms devant tous - je gardais justement ces noms pour moi afin que la nouvelle de se répande pas inutilement et ne cause pas plus de tort que nécessaire aux deux aventuriers maudits. Jamais je ne songea à cacher directement ce fait au Seigneur, je n'avais en tête que d'empêcher l'Ordre du Dernier Mal de le découvrir, du moins le temps que je trouve une solution. Nous nous entendîmes pour que nous en reparlions à huis-clos lors d'une réunion du conseil. Je n'ai pas encore décidé si j'allais ou non révéler l'identité des deux fées; j'ai promis à l'un d'eux de ne pas révéler cette information. Mais de plus en plus, j'ai l'impression qu'ils ne resteront pas longtemps anonymes... Je partage ce secret avec Kaski (confirmation de l'un des deux), Anchard (doutes sur l'un des deux), Eprax et sir Patrice (qui n'a aucune raison de se taire) - le seigneur Eugène ayant certainement à son service quelque guerriers saints qui pourraient se prêtrer au même exercice. Me voilà donc compromis - une autre tuile... J'ai beau tenté de tout faire pour le mieux, ils semblent que Les Huit souhaitent me tester à nouveau. J'expliquai donc à tous l'histoire des fioles offertes par la sorcière appelée La Jalouse, mes recherches pour les retrouver et les rapporter à sir Patrice pour qu'ils les détruisent et mes conclusions à savoir que les deux potions manquantes avaient dû être bues par ceux qui sont désormais considérés comme des faes. Le seigneur Eugène leva l'assemblée et congédia tout le monde sauf Merrick. 5. Debriefing Je restai quelques instants à attendre à la porte du hall. Espérant pouvoir justifier mes actes auprès de Merrick et le seigneur Eugène, mais ce fut en vain. J'entendis dans l'antichambre Orel faire le récit ce qu'il lui était arrivé aux autres compagnons de la Guilde qui s'y étaient entassés. Il vint un moment où il exprima sa profonde méfiance, voire un ardent dégoût, envers les ordres religieux (peut-on lui en vouloir?) - il ajouta même que malgré les efforts que j'ai déployés pour le faire libérer, il ne saurait me faire confience aisément puisque que je suis membre de la Compagnie du Cerf pourpre, un Ordre sous l'égide du Candélabre... C'en était trop pour toi et je quittai sur le champ de manoir. 6. Répercussions En quittant le manoir, je fis un croche par les geôles afin d'adresser quelques mots à sir Patrice. Je lui avouai qu'il avait gagné et qu'à force de le regarder voir le Mal partout, je n'arrivais plus à voir le Bien nulle part... Il me répondit que nous avions tous perdus. J'ai peur qu'il ait raison, du moins en partie. Je rentrai à l'hospice et fis de l'ordre dans mes affaires et celles de l'infirmerie. Je décidai de démissionner de mon poste de conseiller auprès de sir Eugène; j'avais hésité avant de me porter volontaire, sachant que mon serment de neutralité auprès de la Compagnie pourrait éventuellement porter problème en cas de conflit ouvert contre une autre nation, finalement ce fut mon engagement envers certains membres de la Guilde qui me fit paraître déloyal envers Nouvelle-Audarque et son seigneur. Je me rappelai que je n'étais pas chevalier de Nouvelle-Audarque et que je ne dois rien à son Seigneur, ma loyauté va à la Compagnie du Cerf pourpre et donc aux serfs de ce monde (victimes des jeux des nobles) et à ma dévotion essentiellement à La Bienveillante. Même cette Guilde sans direction (sentiment que je partage malheureusement avec sir Patrice) commence à me puer au nez - tout le monde fait ce que bon lui semble sans se soucier des autres ou du bien commun.
- Je demanderai à Merrick une lettre de recommandation auprès du capitaine des gardes de Nouvelle-Audarque afin que je puisse m'installer temporairement dans l'un des avant-postes de la ville, idéalement au camp Marcil, dans la Forêt de l'Ouest, territoire que j'associe à ma Dame protectrice. J'espère être capable de m'y changer les idées et de refocusser sur l'essentiel - participer aux corvées, tenir les orcs et gobelins à distance, soigner au besoin les soldats et, qui sait, y construire une petite chapelle dédiée à La Bienveillante.
- Si Bertrand du Chêne le souhaite, je lui confie temporairement les rênes de l'hospice. S'il préfère retourner sur le continent et rejoindre l'Ordre, je le comprendrai et fermerai l'infirmerie. J'en rebâtirai une autre dans un quartier populaire, loin de la Guilde et des ecclésiastiques si jamais je reviens m'établir en ville - bref, revenir à mon projet initial, avant qu'on me contraigne à bâtir mon infirmerie à même le Grand Temple de l'Ouest.
- Je songe à renvoyer Patrice (mon écuyer) à Châteauvert. Je doute pouvoir continuer sa formation ici dans ces conditions. Son père, mon frère, lui trouvera certainement un précepteur mieux disposé à compléter sa formation et faire de lui le chevalier qu'il aspire à devenir. Je ne souhaite pas le voir devenir chevalier de Nouvelle-Audarque et je crois qu'il en a suffisamment vu ici pour deux vies entières.
- J'espère convaincre Ubald (mon artisan) de me suivre encore quelques temps. J'aurais encore besoin de son expertise pour solidifier et améliorer le camp où j'irai passer quelques temps; et pour y bâtir une chapelle digne de ce nom. Je crois qu'avec la promesse d'un salaire plus que généreux, il acceptera de prolonger son séjour sur cette terre.
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Résumé :
- Aucun
Date du Rapport
17 Jan 2021
Lieu principal
Lieu Secondaire