Après une bonne nuit de repos, nous choisissons de venir dans la communauté pas si loin de nous dans toute notre gloire, en Sipe-Lin directement, sans prendre la peine de le cacher. Après, nous ne doutons pas que nos hôtes nous avaient déjà vu depuis un certain temps, donc autant assumer… Nous verrons bien si ça aura été un bon choix. La cité, bien que bien plus petite que Lhifynkrès, abrite tout de même entre trois et quatre cent maisons et se nomme Ponocartes. Tout en délicatesse, nous atterrissons en périphérie de la ville et nous avons tôt fait d’être encerclés par des badauds et des curieux, attirés par la grâce de notre Sipe-Lin. Alors que l’on demande si nous avons la possibilité de nous installer un temps ici, d’y implanter un étal, lors de notre séjour, et aussi un peu d’espace pour permettre à nos animaux de se dégourdir les pattes. Sortant des rangs, se dirigent vers nous le Capitaine de la Garde Saldan, ainsi qu’une prêtresse de Lathandre nommée Mystel, qui semblent tous deux être dans leurs domaines des représentants de l’autorité locale. Nous sommes accueillis avec politesse par ces gens qui acceptent de commercer avec nous.
La prêtresse semble aussi honorer une autre divinité, disparue, nommée Amaunator, un ancien dieu solaire dont Lathandre aurai repris les prérogatives. Torie et Ephalia discutent très rapidement leurs points de vue religieux et la conversation est à bâtons rompus. Bon, en tout cas, pour l’instant ça se passe bien et nos hôtes ne semblent pas avoir grand-chose à cacher mais ça ne coûte rien à nous méfier et de rester sur nos gardes, comme nous le rappelle correctement et presque discrètement notre Torie. Alors que nous nous dispersons dans la ville afin de nous réapprovisionner, nous tentons de retrouver la piste de nos compagnons. Selon les rumeurs, ils nous ont précédés d’au moins une bonne journée, mais ils ne sont pas si loin. Certains de mes compagnons se dirigent à la visite du temple de Lathandre. Le temple de Lathandre était par le passé l’un des plus grands temple d’Amaunator et visiblement sa foi est encore vivante même au sein du clergé local de Lathandre. Mais cette cohabitation de religion semble tout à fait bien se passer et ne semble pas nuire au respect des rites de deux divinités.
Pendant ce temps, un homme m’aborde. Il dit se nommer Elyas et être un ancien pilote de Sipë-Lin. Selon ses dires, il y a plusieurs mois, lui et ses compagnons ont été débarqués d’un autre Sipë-Lin suite à la faillite du marchand qui les engageait. Et depuis, ils vivent comme mercenaires et escorte de caravaniers. Or, depuis notre arrivée, ils espèrent pouvoir renouer avec la vie au gré du vent et d’avoir à nouveau un plancher vibrant sous leurs pieds. Nous allons devoir les évaluer quelque peu, tester leurs compétences et aussi tenter d’en apprendre plus sur leur passé afin de voir si nous pouvons compter sur eux et surtout savoir si nous pouvons leur faire confiance à l’avenir… Car avant de les embarquer, nous devons nous assurer de ne pas nous faire avoir. On ne va pas se faire voler notre navire si vite, tout de même ! Mais s’ils sont de confiance et que leurs compétences sont bonnes, nous n’allons pas cracher sur de bons gabiers et de bons compagnons de voyage. L’Atelier a besoin de se développer, et de collecter plus de gens talentueux.
Plus tard, Elyas vient se présenter avec neuf de ses compagnons. Ce dernier se présente comme timonier et il aurait servi dix ans sur un Sipë-Lin. Son ancien employeur a eu de nombreux coup du sort qui semblent liés à des machinations dont sa compagnie commerçante ne se relèvera pas. Après de bonnes discussions, nous décidons de leur donner leur chance, de les engager en tout cas pour un premier voyage, jusqu’au sein de l’Empire Aaskari, puis, si par la suite ils souhaitent continuer à travailler pour nous, alors l’Atelier les engagerait pour un contrat de durée indéterminée, voire, et ce serait ma préférence, pour une intégration de leur groupe dans l’Atelier sous la forme d’une Compagnie, avec comme Maître, Elyas. Mais pour ça, à part leur envie, il faudra que je leur parle des règles de l’Atelier, de ses projets, de mes projets et savoir s’ils souhaitent partager mon aventure, celle de l’Atelier du fond de leurs cœurs. Une fois que nous sommes tous d’accord et que les contrats sont signés, je donne à chacun d’eux un insigne de cuir ouvragé et frappé d’une armoirie représentant la proue ouvragée d’un Sipë-Lin.