Le lendemain, je retourne voir la Magistrate Nalia, afin de faire enregistrer correctement la veine découverte par Smalaphis auprès des autorités de la ville de Thantain. Nous savons que nous ne pourrons pas exploiter nous-même le lieu, ceci étant réservé, par les lois, à des Clans Nains. Dès lors, nous n’avons pour droits et avantages que celui d’être les découvreurs du filon. A nous après de monnayer auprès des Chefs de Clan les droits d’exploitation. Ce ne sera pas possible de définir une location ou une concession, à moins de pouvoir y investir beaucoup de temps et d’argent, de l’échelle du mois et de plusieurs milliers de pièces d’or. Dès lors, nous allons proposer au Clan Fordaebun, le seul en qui nous avons confiance, d’une part, et envers lequel nous nous sentons une certaine loyauté. Notre première proposition, peut-être trop dirigiste est repoussée par la Matriarche du Clan, mais ils laissent la porte ouverte à des négociations, jusqu’à ce que nous trouvions un terrain d’entente. Si nous sommes légèrement déçus de ne pas avoir pu obtenir complètement gain de cause sur nos ambitions vis-à-vis des bas-quartiers, il n’en reste pas moins que le Clan s’engage sur de nombreux points et si certaines de nos attentes ne sont comblées, il n’en est pas moins que le commun des Sans-Clan s’améliorera à l’avenir. Et donc, au vu de tout ceci, nous ne pouvons qu’être contents in fine. Bien sûr, après, les nains commencent à parler rémunération pour notre découverte, le prix de notre concession, et là, peut-être que les nuits de sommeil tronquées m’ont pénalisée, à moins que je manque encore d’expérience dans ces discussions, mais nos amis nains m’ont complètement perdue et je ne peux que me fier à la confiance que je leur porte. Enfin… le prix de soixante-cinq mille pièces d’or équivalent est articulé. J’ai un peu toussé, mais discrètement, hein. Et du coup, vu l’offre, on n’a pas négocié, acceptant sans peine l’offre proposée ! Nous voilà sérieusement riches, à nous de voir comment nous allons investir ceci !
Nous discutons par la suite, de manière détendue sur les conseils de la Matriarche concernant des éventuels Maîtres d’Ouvrages de son clan. Car en effet, ayant eu un gros revenu, nous avons des envies d’investissements. Outre d’agrandir la maison pour y adjoindre de nouveaux étages, nous discutons aussi d’y installer un petit espace d’herboristerie, peut-être même un atelier de travail du bois ou un four pour faire un peu de poterie. Visiblement, elle nous conseille de nous rendre soit à la Béatitude de Komer, une immense forteresse frontalière dirigée par un Thane Fordaebun, soit au Pont d'Hardere, une ville plus modeste, mais où le Clan a de nombreux maçons réputés. Et après discussion, ce sera notre prochaine destination…
Puis, le soir venu, c’est la grande fête au sein de la ville, avec des tonnelles et des bars, des estrades pleines de musiciens, et l’alcool aidant, nous nous laissons tous emporter et profiteront jusqu’à la fin de la nuit, voire l’aube naissante. Sur quelque manigance coquinou de la part de mes amies, je me retrouve à partager un repas en tête à tête presque romantique avec Nalia, mais je ne vais pas m’en plaindre, car j’ai passé un très bon moment, ma compagne de soirée ayant de nombreux sujets de conversation intéressants. D’ailleurs, le lendemain, alors que nous partons en grande pompe, j’offre discrètement une potion de soin à Nalia, pour toute l’aide offerte, et en signe d’amitié sincère. Bon, discrètement sinon je vais me faire chambrer durant trois jours de route par mes compagnons de voyage. De sa part, je reçois une bouteille de vin de très bonne qualité ainsi qu’une écharpe. Pourquoi ce dernier objet, je ne sais pas, mais je pense que je poserai la question à quelques nains sur sa symbolique. Puis, nous partons, nous mettant en planque proche de la ville afin de voir si les malandrins reviennent une fois qu’ils ont l’impression que nous avons quitté la ville.