Pendant le repos, nous discutons avec les caravaniers qui sont grandement surpris d’avoir croisé des géants des collines si bas, et en cette saison. Normalement, jamais ces derniers n’attaquent de caravanes si lourdement escortées, mais peut-être que ce clan de monstres a eu des soucis et un mauvais hiver et a dû faire le choix de prendre le risque de nous attaquer. Mais les nains sont heureux, car un tel assaut aurait bien pu finir dans un bain de sang impressionnant et qu’ils ont l’impression que nous avons largement contribué à éviter de telles souffrances.
Plus tard, nous arrivons à Thantain, où nous laissons la maison à l’extérieur, et nous préparons à rentrer dans la cité commerçante. Nos compagnons vont rester dans la ville au moins cinq jours, non seulement pour leurs travaux, mais aussi pour les funérailles de leur frère tombé au combat. La cité est moins importante que Car-Vizar, mais semble plus libre, en particulier, elle permet à ceux n’ayant pas le soutien d’un Clan de faire tout de même du commerce. Nous cherchons à savoir si certains de nos compagnons étaient déjà arrivés, mais nous faisons chou blanc. Par contre, nous savons que des humains cherchaient des personnes nous ressemblant. Même s’ils ne semblaient pas me chercher moi, le doute n’est pas permis, et nous savons que notre voyage est déjà éventé auprès du prince, et que ses hommes sont en train de nous rechercher. Mais ils sont déjà partis, deux jours avant notre arrivée. Mais alors que nous visitions un peu la basse-ville, à la recherche pour mes amies de souffreteux à aider et pour ma part peut-être trouver de quoi meubler à faible prix ma maison. Mais alors que nous visitons, un groupe de loubards nains, loqueteux et malodorants se met à nous suivre, et commence même à nous invectiver avec des noms d’oiseaux. Nous tentons bien de les semer, mais très vite ils accélèrent le pas pour tenter de nous rattraper. Visiblement, nous n’allons pas avoir le choix et nous allons devoir les confronter ou à défaut les affronter. Mais heureusement, nous arrivons à les semer après une petite course, et une judicieuse cache trouvée dans les dédales de ruelles des bas-quartiers. Par contre, alors que l’on en parle à la garde, nous apprenons… que ce genre de choses se passent souvent, surtout quand de nouvelles caravanes arrivent en ville. Oisiveté et alcool ne font pas bon ménage avec les gens des taudis. Enfin… la garde ne semble pas apte à ramener l’ordre dans ces régions de la ville. Dommage, mais ce n’est pas notre devoir ici, et même si ça me dérange, nous avons plus important à faire que de nous occuper de l’ordre civil dans la ville.
Nous sommes tout de même allés voir les gens du clan Fordaebun, afin de voir ce qui se dit dans la ville, et si ces événements sont courants. Eux sont plutôt privilégiés, car ils vivent dans un quartier marchand et donc un lieu que la garde protège. Mais ils reconnaissent qu’ils ne voyagent plus trop dans certains quartiers et ne quittent leurs domaines qu’avec une bonne escorte. Enfin, ils nous apprennent tout de même que les malandrins ne sont pas plus de quarante. Mais quarante personnes habituées à la bastonnade et pour qui tout espoir de rédemption a été abandonné depuis presque quarante ans. Par la suite, nous apprenons qu’il nous serait possible de devenir des chasseurs de primes, après avoir rencontré le capitaine de la garde. Mmh… c’est intéressant. Nous ne manquerons pas de le faire. Et sur la route, nous avons aussi commencé à nous préparer pour cette éventuelle mission. Quelques potions ne feront pas de mal, tout comme un bon grapin et des cordes.
Mais par la suite, lorsque nous venons à la rencontre du capitaine de la garde, nous ne rencontrons que des gratte-papiers, et même l’acte de se faire enregistrer comme auxiliaire de garde est payant. Enfin… nous sommes bien chez des nains, rien n’est gratuit, ça ne devrait même pas nous étonner. Mais bon, voilà qui est fait, au moins, nous avons nos autorisations. Du coup, après nous être un peu préparés, nous retournons l’après-midi même dans les bas-fonds de la ville. Les quelques miséreux qui reçoivent l’aumône de la part de Melania commencent à nous dire qu’il nous faudrait partir, et surtout… éviter deux bouisbouis en particulier. Seraient-ce là les repaires des brigands ? Visiblement, ce serait leur point de chute et lieu d’ivresse quotidien.
Et donc, nous sommes allées… dans la gueule du loup ! Après tout, maintenant que nous avons les papiers nous le permettant, pourquoi ne pas aller directement confronter les tire-laines qui nous ont dérangés il n’y a pas si longtemps ? Nous y allons et très rapidement nous arrivons à mettre hors d’état de nuire le veilleur devant l’un des établissements, mais par la suite, ce n’est pas moins de six solides gaillards à l’haleine avinée qui sortent et ne vont pas tarder à croiser le fer avec notre petit groupe… Et même si ce sont des soûlards avinés, ils n’en restent pas moins dangereux, mais nous allons leur montrer de quel bois nous nous chauffons. On va en faire du petit bois. Et c’est bien ce qui arrivât… malgré des blessures non négligeables sur les nôtres, nous arrivons à vaincre le groupe de malandrins et faire prisonniers toute la bande. Grâce à l’aide de quelques gens des bas-quartiers et de leurs brouettes, nous arrivons à livrer tous ces gens à la garde, qui sera sans nul doute surprise de notre efficacité. Et quelques gardes corrompus ont perdu là leur gagne-pain.
Durant la soirée, pendant que l’on se soigne et que je m’occupe de préparer quelques potions, nous laissons les rumeurs enfler doucement, afin de voir ce qui va se dire. Smalaphis et Mélania sont allés à la pêche aux infos, et reviennent avec quelques pistes… Visiblement, les gardes ne sont pas les plus actifs et motivés et dès lors, même si le Magistrat semble efficace, la criminalité ne recule pas.