Le lendemain, alors que nous sommes dans l’auberge du « Marteau de Saphir », à nous occuper sur nos petits projets et à nous préparer pour notre prochaine exploration au sein des souterrains de la cité naine, le groupe de nos compagnons qui avaient donné la chasse à l’assassin nous rejoignent… Si je reconnais sans peine Tormund, je découvre de nouveaux visages. Au coté de l’être fait de muscles et d’acier, se tient une demoiselle nommée Ephalia, qui se présente comme Garde Forestière, combattant au nom de sa Déesse… Une fanatique, peut-être ? Mais visiblement, sympathique, au premier abord.
Nous avons aussi fait la connaissance d’une apprentie magicienne, fille d’un nain, nommée Shaera. Les compagnons de la princesse ont visiblement agrandi leur groupe, tout comme nous avons engagé la petite Mellyrnenn. En tout cas, ça va faire un sacré groupe… Et on va de nouveau manquer de lits dans notre maison si tout le monde souhaite dormir dans un duvet confortable. Et cette fois, peut-être que même Smalaphis va en manquer car nous avons dans nos compagnons nouvellement arrivés, un homme-lézard qui pourrait peut-être aussi être intéressé par un tonneau-lit, même si je crains que si c’est le cas, ce serait pour une taille plus imposante, plus cuve que tonnelet à kobold. Mais bon, les soucis logistiques ne sont pas notre priorité, et nous profitons surtout de nos retrouvailles et de partager nos histoires…
J’apprends pendant que nous partageons nos informations, surtout celles des nains locaux, que visiblement la seule personne qui pouvait combattre facilement les vers de feu, était un vieux maître des runes dont l’atelier a été assiégé par les vers, et si l’ancêtre a pu s’échapper, il n’a pas pu emporter ses outils et les nains comptent sur nous pour récupérer les affaires de l’ancien artisan. Nous nous préparons, puis, sans une once d’hésitation, nous nous dirigeons vers l’entrée des souterrains. Certes, les caves sont mal famées, mais dans un premier temps, nous allons nous occuper surtout du premier niveau… La suite viendra en son temps, une fois que nous aurons pu mieux jauger des adversités qui nous attendent. Le sergent Fanken nous donne d’ailleurs une liste d’objets à récupérer si nous avons de la chance lors de nos explorations. Puis il nous guide jusqu’à l’entrée des boyaux de mine. Par la suite, nous nous laissons guider par Tormund, qui visiblement est celui d’entre nous qui sait le mieux s’orienter. Alors que mes compagnons sont en train de fouiller une cantine qui semble avoir été abandonnée par les nains précipitamment, un Thoqqua émerge du sol entre mon ours, Ssilav et moi-même ! Une bête immonde de près de deux mètres de long, irradiante de chaleur, couverte d’épines, et visiblement bien agressive. Heureusement, mes compagnons le tuent assez vite ! Et après que nous nous sommes assurés de bien l’avoir occis, nous reprenons notre exploration. Alors que nous arrivons dans un temple souterrain, nous surprenons trois autres Thoqqua en train de se restaurer sur les statues représentant des divinités naines. Sans hésiter un instant, je vois alors mes compagnons se jeter sur les bêtes pour les combattre avec toute leur puissance.
Mais Smalaphis, trop confiant, après avoir lancé un sort, se retrouve pris à partie et d’un coup de crocs de ces bêtes, il se fait mettre à terre, et ses habits commencent à prendre feu. Tormund, agile et rapide, se place de suite en couverture, protégeant notre infortuné compagnon et me permettant de l’extraire de la nasse et de le soigner. Heureusement pour lui, notre réactivité lui sauve la vie et c’est la tronche un peu pâteuse qu’il reprend connaissance. Pendant ce temps, les autres aventuriers s’occupent de briser les bêtes en petits morceaux de lave fumants avec une bonne efficacité martiale. Une fois le combat terminé, Ssilav trouve alors un logement caché dans une des statues qui abrite l’un des trésors du Culte. Nous sommes contents d’avoir trouvé le coffret, mais ne pouvons que regretter la destruction des tentures ancestrales des salles de prières.
Nous continuons, errant dans les couloirs de l’étage, puis arrivons au sein de l’étude de quelques notables, où nous trouvons de nombreux ouvrages, codes de loi, codex et compendiums divers et variés. Dans le doute, nous mettons la main sur tout ça et les faisons glisser dans les fontes de l’ours, surement que certains de ces documents sont en trop, mais nous préférons laisser aux habitants du Pont de Hardere le devoir de faire le tri et le moins possible nous en occuper dans un espace hostile. Mais alors que nous nous déplaçons dans les nombreuses coursives des mines, nous voyons Ephalia tomber nez-à-nez avec un Thoqqua d’une taille bien plus impressionnante ! Sa fureur quelque peu fanatique la fait charger la bête endormie, et c’est ainsi que ce qui aurait pu être une embuscade sans danger s’est muée en un combat impromptu et violent, face à un monstre dont la chitine n’arrive pas toujours à être entamée par nos armes… Et alors que nous peinions déjà, nous ressentons deux autres vers en train de s’approcher ! Le combat va être dantesque ! Et c’est avec de nombreux rebondissements, de blessures, même d’un troisième ver qui s’invite dans la danse, et de sorts divins que mes compagnons arrivent à vaincre la marée de bêtes immondes. Au sol gisent alors trois vers de près de deux mètres de long et un autre bien plus grand encore, à la chitine si solide que nous avons eu mille peines à le vaincre… Mais nous avons vaincu et sommes victorieux ! Épuisés, mais victorieux, et c’est ce qui est important ! Dès lors, nous prenons le temps pour fouiller les lieux, à la recherche des nombreux objets que les nains souhaitaient que nous retrouvions. Nous trouvons les espaces de vie des ouvriers, certes, mais surtout, nous trouvons le lieu de travail du maitre artisan, avec une majestueuse enclume frappée de runes mystiques ainsi qu’une forge plus classique et une fonderie. Nous prenons tout ce que nous trouvons, dans le doute, et les nains s’occuperont de faire le tri. Enfin… C’est l’idée. En pratique, tout ce qui est listé est rangé pour les nains, et tout le reste est embarqué pour être notre trésor de guerre, comme nous l’ont promis les nains. Ainsi, nous mettons la main sur de nombreux lingots de fer et d’acier, du bois, du charbon, des minerais, des documents, une enclume et bien d’autres biens encore ! Je sens que l’on va s’amuser à ranger tout. Et que l’Atelier va être servi…
De plus, nous allons aussi nous organiser pour travailler les Thoqqua… En effet, leurs corps renferment un noyau qui est imprégné d’une magie de feu et de terre et qui brûle sans fin, sans repos et même bien après la mort de la bête. La bête la plus grosse aura surement un noyau apte à alimenter une forge sans fin, permettant de faire des travaux de très haute qualité. Les autres vers auront aussi des noyaux qui pourraient alimenter des fours, des foyers voire même réchauffer des maisons. Bien sûr, il faut être expérimenté pour savoir comment travailler ces objets, mais je pense en être capable si l’on me fournit les bons outils et que j’en prends le temps. Sans oublier que les Thoqqua ont une chitine ou une carapace, qui, une fois refroidie, peut être travaillée pour faire des objets très intéressants. Donc il faut arriver à extraire les noyaux sans les abîmer puis récupérer leurs peaux, une fois que les corps se seront refroidis. Au moins, je sais ce que je vais faire dès que j’aurai trouvé les outils adaptés. De quoi occuper une série d’heures, à n’en pas douter ! Et surement que Mellyrnenn sera intéressée par ces travaux, car ce n’est pas une matière courante, et je doute qu’elle ait souvent eu l’occasion de travailler de tels matériaux, une expérience surement très formatrice pour elle… Enfin, si ça lui plait et qu’elle a envie d’apprendre…