Lors de la réunion matinale des officiers de l’Atelier, nous avons une invitée qui est présente, amenée ici par Esterel. Celle-ci serait Sera, apprentie de l’Archimage Selinae de la Tour Tombétoile et serait une psion accomplie maîtresse de l’art de l’esprit et de la manipulation de la glace. Elle est là pour nous aider à faire fonctionner la Feuille, notre Sïpé-Lïn qui fonctionne par la force de l’esprit mais aussi pour peut-être devenir l’enseignante de Shaera. Elle sera aussi disponible pour discuter de notre volonté, via les compétences de sa maîtresse, d’installer des portails entre nos deux Sïpé-Lïn, mais ceci dépendra bien sûr des coûts et des conditions que nous donneront les maîtres de la Tour de Tombétoile. C’est à l’occasion de ce conseil que nous apprenons aussi de la part d’Ephalia qui a vu les rêves de la victime que le suspect serait un elfe à la peau très blanche, avec des petits yeux pâles, des cheveux noirs, une lance d’ombre et un tatouage tribal sur l’œil droit. Nous savons ce que nous devons chercher, ou que nous devons rester vigilantes.
Après un passage auprès de la famille Ardabrant, où nous nous sommes rassurés sur la rémission de la santé de Dame Syllia, nous avons convenu avec son père pour être annoncées au lazaret qui regroupe les neufs autres malades, frappés de la même affliction de sa fille. Deux des patients sont déjà décédés malheureusement. Tous sont issus de la petite noblesse et sont fils et filles de chevaliers ou de nobles locaux. Le conte local les a regroupé, les a placés sous la garde de sa propre soldatesque et a mobilisé des guérisseurs pour leur porter assistance. S’ils n’arrivent pas à les soigner, ils peuvent en tout cas renforcer leurs corps contre les faiblesses indues par la maladie, le temps que des personnes aptes à les libérer arrive.
Nous y sommes acceptées par les gardes sans la moindre discussion, visiblement les mots du Chevalier Ardabrant ont plutôt du poids par ici, à moins que ce soit le fait que nous ayons soigné sa fille qui a fait naître de grandes attentes au sein de la petite noblesse locale et que cette dernier a fortement soutenu la possibilité pour nous de voyager librement au sein du dispensaire. Nous y rencontrons d’ailleurs la guérisseuse en cheffe Coline, responsable du lazaret. Celle-ci est très curieuse concernant notre méthode qui a su guérir notre patiente à la maison. Nous remarquons tout de suite que la situation au sein du dispensaire n’est pas tout à fait identique à ce que nous avons vu dans la famille Ardabrant. En effet, les enfants présents ici ne crient pas dans leurs cauchemars même s’il semble évidant qu’ils souffrent d’un sommeil agité et en tout cas pas réparateur. De plus, je sens dans l’air à nouveau cette odeur de maladie, signe de corps en souffrance, alors même que quelques fenêtres sont ouvertes pour offrir ventilation et de l’air extérieur et pur aux personnes alitées. La situation est peut-être légèrement différente, mais nous devons faire de notre mieux pour tous ces enfants qui souffrent, certain étant même très jeunes. Et elle confirme que la cité n’a pas la chance d’avoir des guérisseurs habiles dans les arts de l’esprit. Dès lors, nous faisons de notre mieux à leur place, non pas pour leur piquer leur travail, mais bien pour compenser les compétences dont la cité manque. Pendant qu’Ephalia s’occupe de s’infiltrer dans les rêves d’un des malades en s’endormant à côté de lui, Séra et Shaera dégainent le dorjès de guérison déjà utilisé hier, que je me charge de remplir d’énergie mystique grâce à mes dons de façonneuse, puis elles se dirigent vers les lits, et les soignent les uns après les autres. Si leur action ne peut traiter le mal en lui-même, la cause de leur souffrance, au moins, via ce dorjès, elles peuvent apaiser les souffrances physiques, les conséquences d’un manque de sommeil et d’alimentation, les causes des décès de ces enfants dont les maladies poussent les corps dans leurs ultimes retranchements, puis, malheureusement, au décès une fois que ces être affaiblis ne peuvent plus supporter de tels manques. Je veille tranquillement Ephalia le temps qu’elle se réveille, espérant qu’elle pourra nous en apprendre plus. D’ailleurs, lorsqu’elle se réveille, elle nous annonce déjà que selon elle, le coupable serait un… « Marcherêve », un être capable de voyager dans les rêves des gens et de lancer des sorts dans ces derniers pour atteindre le rêveur. Il nous faut voir si on arrive à comprendre quel est le mobile, si les parents nobles pourraient être la cause de l’agression, ou si quelqu’un les aurait approchés pour marchander la santé de leurs enfants. Au niveau des ethnies des enfants, il y a aussi bien des elfes, des humains, des demi-elfes et même un aasimar. Nous allons devoir discuter avec les parents pour tenter de comprendre ce qui s’est passé et comment retrouver la trace de ce marcherêve.
Nous repartons auprès du Chevalier Ardabrant afin de tenter de parler avec la famille et tenter de comprendre ce qui s’est passé. Selon la seule aînée, son père ne ferait pas partie d’une faction politique ni n’aurait été approché par qui que ce soit. Ce serait donc autre chose. C’est à ce moment que dame Arilosa se souvient que sa sœur avait souvent des rêves lucides et aurait pu même voyager dans ses propres rêves… Elle serait une marcherêve latente, dont les talents pourraient s’éveiller.
En tant que telle, elle est celle qui pourrait le mieux contrer un autre marcherêve, une fois qu’elle maîtrisera ses talents. Cela étant, il faudrait trouver quelqu’un qui pourra la former à développer ses talents, mais je vais laisser son père et le reste de sa famille s’occuper de cet aspect-là. Après avoir parlé un temps et partagé une petite collation, nous prenons congé, non sans avoir assuré la sœur ainée de notre soutien total et nous dirigeons en direction du Voisinage d’Ephèse, pour aller au sein de l’université du même nom. Nous y retrouvons Maya Jen, avec qui nous nous renseignons sur la nature exacte des marcherêves. Selon ses connaissances, ces gens seraient des fées qui auraient eu de très forts liens avec les elfes sylvains et avec des domaines où la nature serait très forte, comme la Laonie et les forêts liées à Lurue ou Mielliki mais ces liens se seraient détendus et seraient plus du relevant de la légende. Mais selon les récits, autant les fées de la Seelie que de l’Unseelie peuvent avoir le don rare du marcherêve, mais leurs actions sont aussi opposées que les mentalités de ces deux peuples frères. Bon, du coup, nous avons quelques lieux de la ville à fouiller, que ce soit le parc géant devant la Redoute, le bosquet sacré de Luruée voire peut-être d’autres endroits où pourraient rôder une fée de l’Unseelie.
Quand nous revenons au Sïpé-Lïn, nous faisons le point avec nos compagnons. C’est aussi à cette occasion que je rencontre Aerin, la cheffe du chapitre local des Justes. C’est une jeune elfe, mais selon ce que je comprends de la part d’Esterel, ce serait une fonceuse qui est d’ailleurs surnommée le rhinocéros blanc. Ça ne se voit pas dans son apparence, mais visiblement, elle doit changer de visage quand elle est en combat.
Plus tard, dans la nuit, nous nous rendons vers le grand parc de la cité qui est devant la redoute, le castel du conte. Ce dernier est aussi grand qu’un quartier de la ville, très fleuri, et plutôt tempéré alors que nous sommes à la limite entre le désert et la savane. La zone est plutôt un grand jardin avec quelques arbres et petits bosquets bien entretenus. Là, Ssilav tente bien de traquer la fée, mais malheureusement tout son talent ne suffit pas à repérer la trace de la créature que nous pistons. Ephalia pour sa part tente d’entrer en communion avec la forêt tout entière pour tenter de ressentir la présence de la créature.
Après un long moment, sa divination permet à la prêtresse forestière d’entrer en contact avec toutes les créatures de la forêt, les entités naturelles et même des êtres surnaturels, mais malheureusement ça lui permet surtout de nous aviser que l’être que nous cherchons n’est pas ici, avec une certitude que seule l’aplomb religieux peut expliquer. Du coup, il ne nous reste à aller voir au Temple de Lurue et de Mielliki, voir si ces deux lieux sacrés pourraient servir de cachette à cette entité.