La matinée se déroule lentement, pendant que nous nous préparons à notre visite de la haute noblesse de la cité. Lorsqu’enfin midi arrive, nous partons vers le castel du seigneur local, où nous sommes accueillies par des gardes dont l’équipement est de très bonne qualité et dont le professionnalisme est admirable dans une cité si loin de la guerre. Peut-être que la présence des forces impériales les ont mis quelque peu sur les nerfs, à voir. Leur contact est très poli, respectueux, même si notre compagnie est plutôt haute en couleur, loin de ce que nous pourrions atteindre d’elfes si prompt à un racisme bas de plafond. Ça fait plaisir à voir, et m’arrache un sourire respectueux.
Puis nous sommes mis en présence du Comte Veanadiel Runestr Silluvar, le maître de la ville. Nous pouvons très rapidement admirer son talent pour la politique et sa maitrise de la diplomatie, des arts de la cours. Néanmoins, il est très poli, respectueux et très digne. Nous apprenons d’ailleurs à cette occasion que son cousin, Alaniel Runestr Spelian, est un officier de la force expéditionnaire impériale. Peut-être que nous aurons l’occasion de l’inviter à bord de notre Sïpé-Lïn, afin de parler de la situation en Aldor. Même si nous avons quitté le pays il y a un peu plus de quatre mois, il se peut que nos informations l’intéressent, tout comme les informations fraiches pourraient nous renseigner sur les derniers mouvements des Princes de l’Aldor. Le comte en tout cas est reconnaissant de nos actions et nous informe que certains membres de son Conseil, dont les enfants ont été sauvés par nos actions rapides, ont décidé de lever une récompense qui sera livrée plus tard à l’Atelier.
Nous n’avons pas fait ça pour l’argent ou pour une récompense, mais il nous fait remarquer que ne pas nous récompenser serait de l’ingratitude et dès lors, il est de notre devoir d’accepter la reconnaissance de ces familles, heureuses de voir leur progéniture en bonne santé. Nous ne manquerons pas, d’ailleurs, de les remercier lors du banquet qui se déroulera sous la houlette de la famille Ardabrant et où un bon nombre de membre du Conseil est invité. D’ailleurs, alors que nous venons juste d’arriver au Sïpé-Lïn, nous recevons cinq coffres de remerciement de la part de dix-huit familles différentes… Je m’occuperai de les remercier pour leurs cadeaux dans les plus brefs délais, avant que l’on ne les rencontre à la fête prévue dans deux jours. Alors que je pensais m’installer à mon écritoire, deux autres personnes viennent nous rendre visite. En effet, le sire Alaniel a pris notre invitation au pied de la lettre et est venu à l’Atelier, accompagné d’une de ses subalternes, une femme en uniforme ouvragé. Très rapidement, nous échangeons des politesses, puis, il vient au cœur de sa raison de sa visite. Il souhaite en effet profiter de la présence de l’Atelier pour passer commande, et de manière discrète.
Il souhaite en effet acquérir des objets de contention, c’est-à-dire des chaînes, des menottes, des cages et des entraves magiques, adaptées pour des humanoïdes. Ce ne sera pas pour des esclaves mais pour faire face aux adversaires possibles venus de l’Aldor.