Il est temps pour nous de faire le point, le bilan de notre opération ! Nous parlons de Breana et de son avenir… Bon, je ne vais pas trop me mouiller avec elle… non pas que je ne suis pas capable de lui faire confiance, c’est juste que ça me paraît un peu trop facile et elle semble trop arrangeante… Mais bon, Ephalia et Mélania souhaitent lui offrir confiance et assistance, soit, soit. Sinon, nous allons devoir aussi un peu enquêter sur ce qui va suivre. D’une part, rechercher des informations sur la fratrie de Breana, d’autre part aussi des enquêtes sur les actions actuelles des Princes. Nous parlons aussi un peu de politique, en abordant le sujet du Clan Soufflepierre qui est un ancien Clan majeur de Lhifynkrès et qui a perdu de sa superbe depuis. Esterel a eu de bons contacts avec eux et ils seraient de bons bâtisseurs et peut-être qu’ils pourraient accomplir de grandes choses pour l’Atelier. Mais toute création mérite salaire et je doute que mon organisation puisse se permettre de nouveaux grands travaux si rapidement. Nous avons une bonne assise financière, mais de là à dire que nous avons les moyens de nos ambitions, je crois que ce n’est pas encore le cas. Pendant ce temps, mes compagnons vont voir les gens de la Paix des Justes afin de savoir comment se portent les jeunes femmes libérées… Et là, nous avons une certaine surprise en apprenant que ces dernières… Ne sont déjà pas toutes des femmes, car certaines sont des hommes sous les effets d’un sort de transformation, à l’image de ce qui est arrivé à Torie. De plus, toutes sont issues de familles nobles ou de familles marchandes bien en vue… Donc les Princes les utilisaient pour faire pression sur leurs familles et aussi comme vengeance contre leurs opposants politiques.
Pour la suite à venir, dans les quelques jours à venir, Esterel va continuer à travailler avec la Paix des Justes un moment, ainsi qu’avec le Clan Soufflepierre. Torie va aussi travailler un peu à ceci, avec quelques enquêtes qui requièrent plus de force que de discrétion. Mélania, pour sa part va tenter de s’organiser avec Breana et Ephalia et Moyal pour avoir quelques informations sur le destin actuel des cadets de la Traqueuse. Le temps de ses enquêtes, elle sera surement logée au Clan Fordaebun. Elle étudiera aussi les cartes pour les prochains mouvements, car nous n’oublions pas que nous sommes attendus pour le sauvetage d’une princesse. Nous savons que nous allons avoir aussi quelques nouvelles de la part des nains au sujet de la mine potentielle trouvée par Smalaphis. Ssilav pour sa part prévoit d’entrainer son gorille de guerre, son Kiki. Pour les artisans de l’Atelier, nous allons avoir de quoi de nous occuper… Shedwar et moi-même avons pas mal de commandes à honorer, ne serait-ce que pour les armes de notre groupe, mais aussi, pour lever des fonds, auprès des commandes que prennent en notre nom les nains Fordaebun. L’occasion aussi de former les jeunes aspirants et apprentis, par l’expérience et la démonstration. Nous savons que nous allons rester là encore une dizaine de jours, nous verrons ce que nous arriverons à faire durant ce délai. Plus tard, nous allons nous rendre auprès du Clan Soufflepierre, un clan regroupant une huitantaine de personnes, dont les racines sont aussi vielles que la cité de Lhifynkrès. Ils sont d’ailleurs les principaux artisans des ouvrages défensifs qui enserrent la ville. Leur passé glorieux et leurs valeurs particulièrement honorables sont tout à leur honneur mais malheureusement pour eux, ils souffrent de leur naïveté en politique faisant d’eux des victimes de la part des autres clans moins honnêtes. Par contre, ce pourrait être des partenaires commerciaux de grande valeur. A voir s’ils nous offrent leur confiance.
En tout cas, ce Patriarche nain est un foutu taiseux, la communication avec lui est de fait un peu compliqué, tant chacun de ses mots sont un défi à interpréter. Mais si nous passons outre ce petit souci, le contact avec lui est très facile. Car il est droit, honnête et respectueux, ce qui devient rare en cette cité, peut-être le second clan avec celui des Fordaebun auquel nous osons faire confiance. Un contremaître nous est envoyé dans la journée, et c’est à lui que nous faisons visiter l’Atelier. Et je ne suis pas déçue de son voyage, car il nous parle ce qu’ils sont capables de fournir… Et pour notre problème de mobilité, il nous parle des Sipë-Lin, ces navires enchantés avec talent et dont chaque pièce est sous l’effet d’un sort de vol, et qui sont alimentés par l’essence même d’élémentaires de feu, d’air et d’eau pour leur déplacement, leur chauffage et tout. Je sais avoir une poker face, mais là, je sais que mes yeux se sont allumés, avec une myriade d’étoiles au fond… Mon propre Sipë-Lin, enfin… le Sipë-Lin de l’Atelier… comment ne pas en rêver ? Il nous parle aussi de la possibilité d’installer un enchantement complexe qui rendrait les pièces capables de se réorganiser entre elle, de manière autonomes… C’est un Art utilisé souvent sur les Palais, mais pourrait tout à fait trouver sa place sur la maison de l’Atelier, tant cette dernière est vouée à s’agrandir encore et encore à l’avenir. D’ailleurs, alors qu’il nous en parle, je ne peux que rêver d’un mastodonte des cieux, fait d’un immense rocher où s’accrochent maisons, ateliers, dépôts comme lieux d’étude, à l’architecture inspirée par l’élégance des maisons Suzuhara, qui m’avaient fait de l’œil par le passé, sur des gravures. Bien sûr, un tel navire amiral, un léviathan céleste, ça va demander de nombreuses heures de travail, des milliers d’artisans, et tout autant de personnel pour le peupler. Mais l’Atelier est en pleine croissance et je ne vais pas m’empêcher d’y rêver les yeux bien ouverts. Les seules limites qui existent sont celles que l’on s’impose !
Plus tard, toujours dans la même journée, nous voyons revenir les nains partis évaluer le filon trouvé par Smalaphis. Ils ont bien trouvé une veine d’or, mais en sus, ils nous informent être persuadés de trouver aussi quelques pierres précieuses et gemmes dans l’environnement. Et même, mais c’est encore à confirmer, ils pensent aussi trouver un gisement de mithril ! Mais si cette fortune est une aubaine, c’est aussi le moment pour nous de nous séparer à nouveau. En effet, notre groupe attire bien trop de regards et si jusque-là, nous n’en avons pas souffert, nous ne pouvons pas tous rester indéfiniment, sans compter que ça pourrait nuire à nos amis Fordaebun. Ainsi, certains reprendrons la route prochainement alors que d’autres les rattraperont dès que toutes nos affaires ici seront mises en ordre. Je pense en particulier aux soucis de Breana, et… de son destin à elle… après tout, qu’allons-nous faire d’elle ? Nous suivra-t-elle ? Restera-t-elle ici, avec le risque non négligeable de retomber dans les griffes des Princes du Désert ? Tant de choses encore à faire, et comme toujours, si peu de solution...