Nous nous séparons en deux groupes afin de commencer l’exploration de la ville. Notre but est de nous retrouver vers la zone centrale de la ville, là où l’on voit des temples et des palais. Le but de nous séparer est de nous rendre plus discrets. Pour notre part, nous partons sur la gauche, à travers des galeries marchandes et des grandes allées pavées. Nous remarquons que bon nombre de bâtiments sont abîmés, surement les reliquats des combats de sièges qui ont précédé la chute de la ville. A quelques endroits de la cité, nous voyons des symboles représentants une flamme dans un cercle. Ça ne semble pas être un symbole religieux, mais plus un signe d’appartenance, clanique, peut-être, de caste, sinon… Qui sait ? En tout cas, cette cité aiguise mon intérêt d’érudite… Dommage que nous n’ayons pas plus le temps de fouiller. Shedwar a pour sa part entendu une mélopée dans le lointain, dans la direction où nous nous rendons. Il va nous falloir faire attention à nos pas et à rester discrets. Nous avançons lentement, sur nos gardes. Nous trouvons ici surtout des ateliers de maçonneries, des forges.
Plus loin, nous arrivons dans un quartier dont les bâtiments arborent un faucon de neige dans un cercle. Visiblement, nous sommes dans un quartier dont les guildes sont différentes. Ici, surtout des ateliers de cirier, pour la fabrication de bougies, mais aussi des librairies ou des bibliothèques. Nous nous attardons quelque peu, à la recherche des savoirs de cette civilisation inconnu à la langue obscure. Briana et moi mettons bien la main sur des ouvrages bien conservés, et Mélania pour sa part trouve ce qui pourrait être un dictionnaire. Nous détectons aussi un troisième ouvrage magique grâce à un sort de divination bien placé. Ce dernier semble être un grimoire de mage.
Nous tombons d’ailleurs dans un laboratoire d’alchimie où même si beaucoup de choses ont été détruites, nous arrivons à récupérer quelques composants inertes, tels que certains sables et autres poudres, mais je trouve même une potion encore en bon état. Après quelques analyses rapides, j’identifie une potion d’écorce. Plus loin, nous traversons une serre, dont, par manque de soin, toutes les plantes sont mortes, mais grâce à mes compagnons de route, nous arrivons à mettre la main sur un petit sac de graines. Ce sera à nous de voir ce qui en germera, mais peut-être que nous aurons de bonnes surprises. Puis nous traversons un long pont qui nous amène à un quartier un peu à l’écart, là d’où venait la musique pour Shedwar.
Ici les bâtiments arborent un symbole ressemblant à un triskèle avec des foudres, toujours dans un cercle. Les premiers bâtiments semblent être des écuries où nous trouvons quelques selles adaptées pour des mouvements dans toutes les directions, peut-être pour des montures volantes ou capable de monter des parois verticales. Les ateliers que l’on trouve ici sont tous liés au cuir, tanneurs, maroquiniers, bourreliers, cordonniers et bottiers. Mais alors que l’on s’approche un peu plus, nous commençons à entendre à notre tour des chants difficilement intelligible, comme un cœur, qui résonnerait dans des galeries. Vers les parties hautes de ce quartier sont plus ornementés, rehaussés d’art, avec même des statues de ces hommes-blattes. Les derniers ateliers sont des facteurs d’arc et d’arbalètes, avec bon nombre de mécanismes, mais presque tous sont cassés, usés par les années et le manque d’entretien. Mais au milieu d’un des ateliers, je trouve un arc qui brille de mille feux, dont la magie est visible loin à la ronde ! Je n’hésite pas à mettre la main dessus, même si son identification attendra qu’on en ait le temps. Puis, afin de pouvoir continuer à monter dans la cité et se diriger vers le plateau supérieur, nous passons par une galerie creusée à même la roche, et illuminée par des cristaux incrustés dans la roche du passage.
A la sortie de la galerie, nous arrivons en plein air, face à un magnifique complexe de maisons dont les frontons arborent un nouveau symbole, une harpe, au sein d’un cercle. Les constructions semblent ici plus neuves, plus riches que ce que nous avons vu jusque-là. Nous n’y trouvons pas d’ateliers, mais des théâtres, des agoras, des auditoires et ce qui pourrait être des bâtiments administratifs. Définitivement, nous avons quitté la basse-ville et entrons dans les quartiers un peu plus bourgeois. Briana, plus tard, alors que l’on tente de trouver la source de la musique, nous ramène un cristal chantant ! Visiblement ce quartier était équipé d’un cœur de cristaux chantants dont la musique était ensuite réverbérée par les constructions à travers toutes les rues et maisons. J’en prend un pour l’étude, plus tard. Surement que je prendrai un de ces cristaux lumineux et volants, aussi. Ce quartier semble d’ailleurs abriter un bon nombre de bâtiments monastiques. Selon Mélania, ce serait des ordres monastiques de type plutôt contemplatif. Ou plutôt un seul ordre, selon elle. Alors que l’on rôde dans les rues, étudiants les ruines et nous approchant de la tour la plus haute du quartier, les sources lumineuses du dôme qui surplombait tout le quartier nous repèrent. Ce sont des crânes volants dans des halos de flammes verdoyantes, ce que l’un de mes compagnons appelle des Akyanzi. Sans hésiter un instant, nous nous préparons pour le combat à venir. Très vite, c’est une terrible mêlée qui démarre, alors que les nombreux crânes volants sont rejoints par des nécrophages de poussières. Heureusement, nous sommes des combattants rôdés et efficaces. Après une mêlée aussi rapide que violente, nous vainquons.
Mais au milieu des cadavres ennemis, Amycia est lourdement blessée, tout comme Hjalmar, d’autres le sont un peu moins mais le pire est Briana, pétrifiée par les bêtes nécromantiques. Nous n’avons donc pas le choix, nous devons nous abriter dans une maison, à l’abri de nos ennemis, pour nous reposer et pour me permettre de fabriquer un baume des roches, seul onguent capable de libérer notre amie de sa gangue de roche… Je ne me reposerai pas trop, mais je ralentirai le moins possible mes compagnons… Et lorsque l’on reprendra la route, nous serons tous sur nos pieds.